Pendant que dans notre univers, les joueurs équipés de casques VR s’éclatent sur HL: Alyx, il existe une autre dimension où la horde des fans a réussi à convaincre VALVe d’en faire un jeu non-VR. Voici le test qu’ils lisent à présent…

Bien que les rumeurs prédisaient un nouvel épisode d’Half-Life en VR, Alyx est à la surprise générale un FPS classique dont on profite au clavier-souris. Que les gueux se rassurent, les versions consoles arriveront un peu plus tard dans l’année. Presque 13 ans après la fin d’HL2: Episode 2, Valve nous propose de repartir à City 17 dans la peau d’Alyx, entre les événements d’HL1 et d’HL2.

Il est beau mon moteur graphique

Valve n’avait pas menti : le Source Engine 2 est capable de prouesses. Les décors et les environnements respirent parfois le photo-réalisme, montrant que le développeur possède encore des artistes -qui avaient déjà sauvé Half-Life 2- capables de construire un monde sombre et vivant en jouant sur l’éclairage ou encore l’ambiance sonore. C’est un sans-faute du côté de la réalisation.

On retrouve le moteur physique tant mis en avant dans le titre précédent, mais ici, rien de bien nouveau : déplacer une caisse, un baril ou une canette de bière. D’ailleurs, on retrouve toujours les incontournables chargements entre chaque niveau. À croire que c’est une feature qu’ils conservent entre chaque version du Source Engine. C’était sympa en 2004, mais à l’époque des open-world massifs sans chargement ça fait tâche.

La physique version années 2000

Pas de Gravity Gun ici, mais une paire de gants pour demoiselle. Même si l’outil est différent, la fonction reste la même : pointez un objet et faites un clic gauche pour l’attraper. Vous pouvez ensuite le lancer ou le déposer où bon vous semble. Un vrai gameplay « émergent » laissé de côté puisque tout au long du jeu, aucune énigme ou puzzle ne nécessitera l’utilisation de la physique. Vous allez surtout les utiliser pour ramasser des munitions, des soins, des grenades ou encore déplacer un seau pour éviter un Barnacle sur votre chemin. Des choses déjà présentes dans Half-Life 2 ; on se demande où sont passés les game designers de Valve.

Une longue aventure linéaire et ennuyeuse

Des couloirs, des scripts, aucune prise de risque : pas de doute, c’est Half-Life. On avance, on tue des aliens ou des combines sans grande difficulté, puis on recommence dans un environnement différent. De temps en temps, on résout des puzzles tout droit sortis de l’Appstore d’Apple, sans intérêt et répétitifs, où il faut jouer le technicien EDF pour rétablir le courant ou relier des points pour ouvrir une armoire à munitions. En plus d’être linéaire au possible, Half-Life: Alyx est court, très court : comptez 6 à 7 heures pour le finir si vous êtes à l’aise avec un clavier et une souris, et cela même dans la difficulté max.

Côté gunfight, ce n’est pas la folie : 3 armes et 2 grenades pour assouvir votre passion du meurtre virtuel. Même là, aucune originalité. On ne peut même pas affronter les Headcrabs au corps-à-corps ni les tuer en leur balançant un baril avec les Gravity Gloves. C’est même une régression par rapport à Half-Life 2. Le comble.

Finalement, ne comptez pas sur l’histoire pour sauver le jeu. Les fans de Black Mesa y trouveront peut-être leur compte avec une bonne dose de fan service, dans une narration entre Portal et Firewatch. Au moins, elle a bon goût de ne pas trop stopper l’action puisqu’elle n’implique pas de cutscenes interminables.

13 ans d’attente pour un FPS minable

Half-Life: Alyx est sans intérêt : linéaire, court et sans prise de risque. Alors oui, il est beau et le Source Engine 2 fait des miracles mais avoir les meilleurs artistes du monde n’est malheureusement pas suffisant pour en faire un bon jeu. Alyx est un FPS mou, tout droit sorti des années 2000 et qui fait vraiment tâche dans le paysage actuel. À croire qu’en faire un jeu VR aurait été une meilleure idée, en changeant peut-être l’image de ce hardware de niche.

Half-Life: Alyx est disponible sur l’Epic Games Store pour 44,99€. Une version console (Xbox, PS4) devrait arriver d’ici la fin de l’année.

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39 Commentaires


  1. Nofrag, même après toutes ces années, arrive encore à me surprendre avec ses brillantes idées. Bravo.

  2. « ne comptez pas sur l’histoire pour sauver le jeu… »

    « …une narration entre Portal et Firewatch. »

    Bah, il y’a pire comme références, non ? ^^
    C’est juste deux des meilleurs narrations pour un jeu en FPS.
    Du coup je serais curieux de connaitre tes références en matière de narration pour ce genre de jeux, par ce qu’en ce qui me concerne Portal 2 et Firewatch, ainsi que les deux premiers Thief et les jeux Frictionnal Games (entres autres) son quand représentent quand même le haut du panier de l’écriture dans des jeux a la 1ere personne.

    Sinon, bonne idée ce test « réalité alternative » 🙂

  3. Même si c’est une blague, je trouve l’article très juste : si on exclut la VR et la réalisation technique, le jeu n’est pas terrible.

    Il y aura certainement un mod pour y jouer sans VR. Vous pourrez alors en juger par vous même.

  4. Du coup, c’est un bon jeu VR mais un mauvais FPS conventionnel. Comme Steam le vend en tant que jeu VR, tout roule.

  5. Très sympa cet article.
    Cela dit, ça concerne la majorité des jeux purement VR : hors VR, ils ne vaudraient pas grand chose.

    C’est pour ça qu’en VR, je joue presque exclusivement à Elite dangerous : c’est une référence hors VR pour les fans du genre et il est « juste » transcendé par la VR.
    La VR est alors un énorme plus pour l’immersion, pas un « prétexte » pour jouer à jeu auquel on ne jouerait pas autrement.

  6. Du coup, c’est un bon jeu VR mais un mauvais FPS conventionnel. Comme Steam le vend en tant que jeu VR, tout roule.

    Ca dépend de ce que tu cherches.
    Perso, meme en VR, les jeux linéaires et scriptés, ça ne m’intéresse pas beaucoup plus qu’en normal…

  7. J’écoutais canard pc l’émission hier soir sur twitch, et c’était plus moins la conclusion du testeur (ackboo, je pense ?). C’est bien parce que c’est en VR, sinon c’est moins que bof.

  8. Votre débat VR/FPS conventionnel c’est comme comparer du pâté et du chocolat, ça n’a absolument aucun intéret.

  9. J’ai regardé un peu le stream ici l’autre jour, et je me disais effectivement, en tant que FPS classique, ce serait sûrement un sous Half-Life 2

  10. Et si on enlève la course au dernier Colin Mc Ree, ça devient un jeu beaucoup moins intéressant.

  11. Il parait que si on enlève le portal-gun et qu’on rajoute une camisole et du lexomil on se fait vachement chier dans la première salle 😀

  12. Très sympa cet article.
    Cela dit, ça concerne la majorité des jeux purement VR : hors VR, ils ne vaudraient pas grand chose.

    C’est pour ça qu’en VR, je joue presque exclusivement à Elite dangerous : c’est une référence hors VR pour les fans du genre et il est « juste » transcendé par la VR.
    La VR est alors un énorme plus pour l’immersion, pas un « prétexte » pour jouer à jeu auquel on ne jouerait pas autrement.

    En même temps c’est quoi l’intérêt de jouer à un jeu en VR si ce n’est pas pour la VR ? Je donne un exemple tout bête, quel intérêt de jouer à un jeu comme In Death si ce n’est l’immersion en jeu et tirer à l’arc en VR ? Malgré la DA, le gameplay etc.. Au clavier/souris ce jeu serait à peine intéressant (du moins si tu gardes la même vitesse de déplacement et vitesse des ennemis), mais en VR le jeu prend tout son sens et est une petite bombe du rogue like en VR que je recommande très chaudement.

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