Alors qu’on croyait qu’il n’y aurait pas de nouvel opus officiel cette année pour Call of Duty, finalement, Activision est revenu sur sa décision, en transformant le gros DLC premium prévu pour Call of Duty 19: Modern Warfare II en un vrai épisode de la série, facturé 70 €, Call of Duty: Modern Warfare III. On vous l’expliquait lors de sa sortie, il s’agit à la fois de la suite solo du jeu de 2022, mais aussi du remake multi de Call of Duty 6: Modern Warfare 2, sorti en 2009. S’il ne fait aucun doute que le manque de temps est responsable de la désastreuse campagne solo et du mode zombie OSEF 2000™, la partie multi pourrait tout de même toucher la corde sensible de quelques anciens joueurs. Merci la nostalgie !

Genre : FPS solo/multijoueur | Développeur : Infinity Ward Sledghammer (mais pas que) | Éditeur : Activision | Plateforme : Steam, Battle.net  | Configuration recommandée : Intel Core i5-6600K ou AMD Ryzen™ 5 1400, 12 Go de RAM, GTX 1060 ou AMD Radeon RX 580 | Prix : 70€ | Langues : Tout ce que vous voulez | Date de sortie : 28/10/2022 10/11/2023 | Durée de vie : 3 à 4 h pour la campagne solo de merde, une trentaine d’heure pour atteindre le niveau max (55) en multi

Test réalisé sur une version commerciale

Un an et demi

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de ce Call of Duty 20: Modern Warfare III, c’est bien son temps de développement. Alors que tous les autres opus ont le droit à trois ans de travail, il a fallu tout compresser en deux fois moins de temps pour ce dernier. Sans surprise, cela se ressent un peu partout, et on voit bien qu’il devait être prévu comme un DLC. La campagne solo est très représentative de cet état de fait. Elle alterne mollement les missions scriptées dans des couloirs, très classiques des Call Of’, et des niveaux ouverts à la manière d’un mini-DMZ, avec des bots cons comme leurs pieds en guise d’adversaires, et des armes à looter dans des coffres. On se fait chier comme un rat mort, et le sentiment de pression et d’urgence habituellement procuré par le mode solo est alors complètement inexistant. La direction artistique ne surprendra personne, puisque c’est exactement la même chose que le précédent jeu, avec quelques passages plutôt jolis, et le reste, indigne de 2023. Niveau scénario, je serais bien incapable de vous dire réellement ce qu’il s’est passé, tellement c’était incohérent et inintéressant. Tout ce que j’en retiens, c’est qu’à la fin, après avoir tué l’équivalent de la population du Luxembourg, un gentil meurt, histoire de vainement impliquer le joueur pour les cinq dernières minutes. Notez que vous pouvez « apprécier » l’aventure sans avoir joué à celle de Modern Warfare II, puisque c’est complètement n’imp’.

Le mode zombie : un reskin de DMZ en moins bien

Contrairement à son prédécesseur, il n’a pas fallu attendre la sortie de la première saison pour profiter d’un mode DMZ zombie. Mais c’est peut-être le seul point positif que l’on peut relever. Pour rappel, à l’origine, les zombies dans Call Of’, c’est un bête mode horde créé pour World at War, mais dans lequel Treyarch – le développeur initial –, a intégré des easter eggs et de petites énigmes pour tenir les joueurs en haleine. Ici, on change de paradigme, puisque Sledgehammer a repris DMZ, le mode d’extraction de Modern Warfare II, mais en a enlevé tout l’intérêt (les affrontements entre joueurs) pour y mettre des zombies pourris à la place. On pourra toujours croiser d’autres équipes, mais impossible de les abattre pour récupérer leur stuff… Il y a tout de même une nouveauté : c’est la carte, Urzikstan. Elle sera d’ailleurs la remplaçante d’Al Mazra pour Warzone, qui devrait bientôt être mis à jour. Mais revenons à nos zombies. Il y a trois zones concentriques, allant du plus facile au plus dur, et plein de contrats tous plus chiants les uns que les autres. Vous devrez, par exemple, abattre un ennemi spécial, désamorcer des sortes de bombes ou encore percer un coffre, comme dans DMZ. Avec l’argent récolté, il faudra alors acheter des améliorations d’armes, ou tout simplement des armes plus puissantes, absolument nécessaires pour espérer survivre dans les zones les plus ardues. Et la difficulté est principalement modulée par une chose : la quantité de points de vie des adversaires. Autant vous dire que si vous n’êtes pas bien équipé, l’effet sac à PV n’aura jamais aussi bien porté son nom. C’est d’autant plus flagrant qu’il n’est pas possible de différencier les ennemis d’une zone ou d’une autre, il sont juste plus long à buter. Il y aura également quelques ennemis spéciaux supplémentaires encore plus costauds, avec une direction artistique néanmoins originale.  Et si je n’ai pas assez apprécié l’expérience pour jouer plus de deux ou trois parties en groupe, il paraît qu’en faisant et refaisant des missions ad nauseam, il y aurait des trucs plus intéressants à faire pour débloquer des trucs incroyables. Vu d’ici, ça a l’air aussi chiant que le reste. Vous pouvez vous faire une idée de la chose en regardant une partie prise au hasard sur YouTube.

Teabag et nostalgie

Modern Warfare III est un jeu service, aussi de nombreux modes de jeu sont ajoutés et retirés régulièrement. De nouvelles cartes sont également prévues, et ne seront pas issues d’un précédent opus.

On ne va pas se mentir, on achète depuis longtemps un Call Of’ pour son mode multi. Comme pour un Fifa, on sait que d’une année sur l’autre, on aura plus ou moins la même expérience, avec une bonne base de joueurs. Évidemment, Call of Duty 20: Modern Warfare III est proche de ses prédécesseurs, comment pourrait-il en être autrement avec deux fois moins de temps de dev ? Mais cette fois-ci, le recyclage est allé encore plus loin : toutes les cartes proposées dans les modes de jeu classique sont des remakes de celles de Call Of Duty 6: Modern Warfare 2 (2009), pour le plus grand bonheur des vieux comme moi. En effet, les cartes étaient bonnes à l’époque et c’est toujours le cas aujourd’hui. Il y a eu quelques petits ajustements et, heureusement, une refonte graphique. Mais ceux qui les avaient expérimentées il y a une quinzaine d’années les retrouveront avec plaisir. Du côté des menus, c’est exactement la même chose que l’atroce interface de Modern Warfare II, mais après quelques heures, on commence à comprendre comment naviguer dans cet enfer. Le déblocage des armes m’a paru un peu moins débile que dans le jeu précédent, puisque c’est basé sur trois défis quotidiens, remplacés par un compte de victoire une fois ceux-ci terminés. En plus, le mode zombie permet également d’accéder à des armes pour le multi, si l’on s’extrait avec. C’est sans doute la raison principale du succès de ce mode.

Le choix et la personnalisation de ses pétoires sont encore une fois très fournis, avec de nombreux accessoires permettant d’ajuster les stats de quelques pourcents. Mais même pour vous, l’Élite des joueurs que j’ai fièrement représentée lors de mes parties, il est fort probable qu’aucune différence majeure ne vous saute aux yeux entre les trouzmille fusils d’assaut proposés, surtout en mode Hardcore. S’il faudra une trentaine d’heures pour attendre le niveau 55, pour l’instant le maximum de son personnage, comptez peut-être des centaines de plus si vous voulez débloquer l’intégralité des armes et de leurs équipements.

E-penis et coup de poignet

Expédions vite fait les modes de jeu pourraves : Mode de Guerre, repompé du Payload de Team Fortress 2 mais sur une unique map, Guerre Terrestre, une sorte de Battlefield-like où chaque joueur évite soigneusement de suivre les objectifs, et enfin, Invasion, un team deathmatch en 20vs20 avec des bots en plus.

Techniquement, Call Of Duty: Modern Warfare III tourne plutôt bien. Il peut, puisque c’est la même version du moteur que Modern Warfare II.

Ensuite, viennent les grands classiques : mêlée générale, team deathmatch, élimination confirmée, et autres modes de jeu à base de contrôle de zones. Mais, peu importe la partie choisie, le TTK (Time To Kill) m’a particulièrement dérangé. Si l’on considère que l’on avait 100 points de vie dans le précédent Call Of’, on en a ici 150. Ce qui rallonge drastiquement les affrontements et avantage le joueur console, qui a le temps de mettre en marche son aimbot. Alors que de son côté, le joueur PC moyen se bat pour maintenir son viseur sur l’ennemi en mouvement. Au contraire, le mode Hardcore, disponible sur la plupart des modes de jeu, propose un nombre de points de vie si limité que quasiment toutes les armes tuent en une balle ou deux. Cela privilégie les courts temps de réaction, et semble donc plutôt avantager les joueurs PC. Et je dois avouer que je me suis surpris à beaucoup apprécier cette expérience, malgré mon niveau, que je considère comme médiocre en visée. Le matchmaking, souvent décrié, m’a paru plutôt bien dosé. La plupart des matches étaient équilibrés, voire sur le fil, tandis que les parties à sens unique, plus rares, ne m’ont vraiment pas semblé être plus portées sur les défaites. Non, je n’ai pas honte de le dire, j’ai relancé des parties avec plaisir !

Pour finir sur les modes de jeu, Coupe Gorge est une nouveauté bienvenue : trois équipes de trois joueurs doivent s’affronter pendant une minute, puis s’il reste des survivants, capturer un drapeau dans les dix secondes. Il n’y a pas de respawn, mais nos coéquipiers peuvent nous relever. Cela génère des parties très dynamiques, plutôt sympa avec deux amis.

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Call Of Duty: Modern Warfare III est un DLC de Modern Warfare II, mais vendu 70 €. La campagne solo est risible. Le mode zombie repompé de DMZ, mais sans les affrontements entre joueurs, est chiant comme la mort. Alors oui, le multi est agréable, surtout en mode hardcore, mais c’est un peu la même chose que le jeu précédent. Heureusement qu’il y a la nostalgie des très bonnes cartes de Call Of Duty 6: Modern Warfare 2 sorti en 2009, sinon il n’y aurait vraiment pas eu grand-chose à sauver. Si vous avez de l’argent à jeter par la fenêtre, ou si cela fait dix ans que vous n’avez pas lancé un Call Of’, pourquoi pas. Sinon, attendez une promo pour au moins l’abaisser à un prix raisonnable.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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1 COMMENTAIRE


  1. Merci de ce dévouement lol

    « Guerre Terrestre, une sorte de Battlefield-like où chaque joueur évite soigneusement de suivre les objectifs » C’est vrai que ce mode aurait du s’appeler Sniper War ou qqch du genre.

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