En 2019, Tainted Games présentait en alpha (Windows/Linux) son FPS / Survival Horror, Ash Asylum avec une recette, certes connue, mais toujours alléchante. Vous incarnez un personnage amnésique enfermé dans un asile psychiatrique déserté et vous devez survivre pour en sortir. Le 23 mai dernier, une nouvelle version, payante, est apparue sur Steam. Pour finir de vous appâter, sa description mentionne de la violence, du gore et une configuration recommandée musclée. Oui, mais…

L’Unreal Engine tel que vous ne l’avez jamais vu

Et vous ne voudrez plus jamais le voir ainsi… Si l’apparition du splash screen du célèbre moteur de jeu peut vous faire espérer un titre digne des meilleurs, le menu vous fera tout de suite déchanter. C’est moche, pas optimisé et pourtant votre GPU tourne déjà à plein régime. Vous cherchez le mapping des commandes ? Il n’existe pas, c’est qwerty pour tout le monde. De dépit, vous cliquez sur ‘New Game’, Ash Asylum n’étant disponible qu’en anglais, et le cauchemar commence.Ash Asylum-Document

Vous arrivez dans une chambre angoissante, les textures sont navrantes, sans aucun relief, le décor est (volontairement ?) sous-éclairé et visiblement, tout est extrait de la bibliothèque de ressources gratuites de l’Unreal Engine. Vous trouvez rapidement un premier objet, vous vous cognez dans tous les bugs de textures, sortez et… êtes bloqué par des boites à hauteur de mollets. Pas de panique, la physique est aux fraises, vous les envoyez valser dans le décor sans effort.

Et le gameplay alors ?

Hélas, ce n’est pas le gameplay qui va faire oublier la mauvaise réalisation technique. C’est même plutôt un nouveau clou planté dans le cercueil. Il y a de bonnes idées : la jauge cardiaque qui descend à chaque fois que le personnage a peur, les bâtons lumineux, l’essence à briquet, les médicaments et les piles pour la lampe de poche à trouver pour continuer le jeu (coucou Outlast). Malheureusement, tout est lent, terriblement lent… Les déplacements sont laborieux, les portes mettent une éternité à s’ouvrir, l’inventaire est une tannée et les sauvegardes inexistantes.

Au niveau de l’histoire, après une heure de jeu, elle n’avance pas. Vous rencontrez un premier ennemi, mais pas de bol, Jean-Michel cadrage est en pause. Du coup, il est hors-champ. Il semble vous assommer, et vous vous retrouvez dans une pièce dont il va falloir sortir. Vous voyez où je veux en venir ? Pièce vide, clef, couloir, pièce vide, clef, couloir, crochet, pièce vide…. Tout ici n’est que clichés, il n’y a aucune surprise, même la voix de votre personnage (le développeur lui-même) est désabusée… L’atmosphère est glauque, mais ça reste très basique, seuls les jumpscares (la plupart du temps hors-champ…) vous feront sursauter et viennent rompre la monotonie du titre. Là encore, la classique petite fille vient courir devant vous tandis que votre vue se brouille (coucou F.E.A.R).

Ash Asylum se heurte à deux problèmes principaux. Le premier, c’est globalement le manque de conviction du développeur. On tombe dans le cliché par facilité, aucune trame narrative n’est identifiable après une heure de jeu. Le second, c’est le manque de moyens. L’Unreal Engine est certes disponible gratuitement, mais se contenter d’intégrer les éléments des bibliothèques gratuites c’est se retrouver avec une expérience FPS Creator. Ainsi, même si ce n’est plus mentionné, gardez à l’esprit qu’il s’agit bel et bien d’une bêta précoce.

Affaire à suivre. Pour le moment, gardez votre argent. À voir si le développeur va choisir d’approfondir son univers ou s’il va jeter l’éponge.

Ash Asylum est disponible sur Steam pour le prix d’un kebab sans frites.

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3 Commentaires


  1. Ce jeu, ça me fait penser aux jeux hebdomadaires « horreur et lampe torche » de nounoursss. Peut-être en version un peu moins pathétique et moins inaboutie? Pas sûr.

  2. Je conseille quand même de regarder la vidéo, avec un moment fort à 12’10

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