Après un abandon par Konami en 2009 suite à de nombreuses critiques et controverses autour du jeu, puis exhumé douze ans plus tard par Highwire Games et Victura en 2021, Six Days in Fallujah, ce FPS militaire mélangeant tactique et réalisme, sort enfin de l’ombre pour nous proposer une expérience « immersive et authentique ». Une aventure qui raconte l’enfer de la deuxième bataille de Falloujah qui opposa l’armée des États-Unis d’Amérique à l’État Islamique. Une bataille sanglante qui restera parmi les conflits les plus violent de ces cinquante dernières années, durant laquelle des centaines de civils furent tués.

Genre : FPS tactique | Développeur : Highwire Games | Éditeur : Victura | Plateforme : Steam | Configuration minimale recommandée : Intel i7 8700 ou AMD Ryzen 7-2700x, 16 Go de RAM, Nvidia RTX 2070 ou AMD Radeon RX-5700XT | Prix : 38,99 € | Langue : Anglais sous titré Français | Date de sortie en accès anticipé : 22/06/2023 | Durée de vie : Potentiellement infinie

Préview réalisé sur une version commerciale.

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Du témoignage à la retranscription

Six Days in Fallujah est un FPS PVE inspiré de faits réels. Développé avec l’aide d’une centaine de Marines et de soldats, ce jeu de tir réaliste vous ramène en 2004 au cœur de Falloujah où Al-Qaïda s’est emparée de la ville. Cette expérience est basée sur des histoires vraies et plonge le joueur dans des combats intenses où chaque pas peut devenir le dernier. Le point de vue de ce titre devrait se faire à travers les troupes américaines, mais aussi les civils et par la suite les soldats irakiens. Cependant, pour l’instant, seules quatre missions coopératives du côté des Marines sont jouables. Les développeurs nous promettent de futures mises à jour qui intègreront une campagne solo basée sur les événements réels de la bataille de Falloujah. Un soin particulier a été fait pour que l’expérience soit la plus représentative possible de l’expérience des soldats. Même s’il ne s’agit là que d’un jeu, des témoignages font leur apparition en introduction et aussi pendant les chargements. J’avais parfois l’impression de regarder un reportage sur Arte. Certains peuvent trouver ça inutile, mais les faits relatés font froid dans le dos.

Les quatre missions proposent des scenarios différents que vous découvrez via une petite cinématique. Protéger un convoi en attente de renfort, sauver une unité dans un immeuble piégé sous le feu d’un sniper, faire sauter un dépôt d’arme ou nettoyer un bastion de moudjahidine. Vos objectifs devront être atteints en un temps imparti. À cela s’ajoute des missions secondaires, comme détruire des mortiers ou neutraliser des tireurs sur les toits. Celles-ci ne sont pas obligatoires, mais vivement conseillées car les obus peuvent également anéantir le blindé, vous privant de renforts et de munitions.

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Bienvenue en Irak, soldat !

Qu’on se le dise, ce jeu n’est clairement pas fait pour les kikoolol de Call Of DutyBattlefield et autres FPS d’action hollywoodiens. Pas de glissade, de dash, de double saut. Ici, on est très proche de la simulation et le réalisme a bien été travaillé. Les quatre missions disponibles vous donneront des sueurs froides lors des combats. Les développeurs, souhaitant reproduire la progression en terrain inconnu des soldats, ont choisit de générer les maps de manière aléatoire, et c’est très réussi. Même s’il n’y a que quatre types de missions, ce procédé fait qu’on ne se trouve jamais tout à fait dans la même situation. Tout a été conçu pour apporter du réalisme, de l’immersion et de la difficulté. Les rues et les bâtiments racontent, à travers les nombreux impacts de balles, les précédents conflits, tandis qu’au loin, les nombreuses fumées témoignent de la violence de bombardements récents. Accompagnés d’un blindé qui vous assistera lors de vos péripéties, vous découvrez vite que vous n’êtes pas les bienvenus. Le comité d’accueil vous le montrera à coups de mortier et de RPG en pleine gueule, et si vous pensez vous sentir en sécurité derrière un mur, vos ennemis n’hésiteront pas à faire le tour ou à passer par dessus pour vous mettre à terre en une rafale de kalash. Le combat urbain est vraiment bien retranscrit et le studio réussit à recréer des situations souvent compliquées, qui poussent le joueur à prendre des risques, comme expliqué dans les témoignages d’anciens soldats.

Si c’est déjà l’enfer de survivre dans les rues poussiéreuses et chaotiques de cette ville, pénétrer et nettoyer les bâtiments sera tout aussi ardu. Comme tout se génère de façon procédurale, les dispositions des murs, portes et fenêtres changent, ce qui veut dire que, en fonction des parties, la menace n’est jamais exactement au même endroit. L’ambiance sonore en intérieur est vraiment bluffante, elle rajoute du punch à l’immersion. Les coups de feu résonnent, les voix de nos équipiers et de nos ennemis sont étouffées par les cloisons, et la moindre grenade soulève un nuage de poussière, ce qui réduit drastiquement la visibilité et entrave la progression. Les ennemis n’hésiteront pas à se cacher et à tirer à travers les portes ou à tenir des lignes. Je trouve que l’IA est plutôt bien réussie et que la difficulté est au rendez-vous. Il faudra alors communiquer constamment avec vos mates via un système radio très bien ficelé, pour sortir d’un bâtiment en un seul morceau.

L’expérience multijoueur est vraiment réussie. J’ai eu beaucoup de facilité à retomber sur des joueurs français lors des matchmaking ce qui a grandement amélioré l’immersion en jeu. La plupart des joueurs rencontrés étaient des habitués de Squad, Hell Let Loose ou encore Insurgency: Sandstorm.

Si la difficulté n’est pas insurmontable, Six Day in Fallujah reste un jeu exigeant. Si vous comptez y jouer en solo, passez votre chemin. Non seulement, vous devrez compter sur vos frères d’armes, mais aussi sur votre blindé qui permet de se réapprovisionner en munition et surtout de ramener à la vie vos compagnons tombés au combat. Il est également équipé d’une tourelle qui dégomme tout ce qui s’approche. C’est très efficace, mais il peut vite devenir hors service s’il subit des dégâts de mortier ou de roquettes. Techniquement, le véhicule peine parfois à avancer, ce qui casse un peu le rythme. Concernant l’armement, en tant que chef d’escouade, vous pourrez choisir le rôle et l’équipement de chacun de vos coéquipiers. Les classes se composent d’un tireur classique, d’un soutien équipé d’une M249 pour les tirs nourris, d’un éclaireur équipé d’un fusil à pompe et d’une M4 doté d’un lance-grenades — tout comme le squad leader.

L’immersion : plus forte que les bugs !

Visuellement, Six Days In Fallujah n’a pas à rougir face à ses concurrents comme Ready Or NotHell Let Loose ou encore Squad. Les effets de contraste fonctionnent bien, les explosions sont aussi réussies, les couleurs sont parfois ternes, mais c’est probablement voulu. Par contre, j’ai constaté beaucoup de problèmes de cliping pendant les animations, ainsi que des parties où la connexion était clairement désastreuse. Explorer une maison et soudainement se retrouver en plein milieu d’une pièce pour se faire soulever par une RPK et mourir bêtement, c’est limite. Ces défauts ont franchement gâché certaines parties, m’obligeant plusieurs fois à redémarrer la session. Et comme il n’est pour le moment pas possible de relancer une partie, c’était assez pénible de devoir relancer le jeu et ainsi perdre les 3 autres joueurs qui étaient avec moi. Les animations, quant à elles, sont dans l’ensemble plutôt bien pensées. Quand vous subissez des tirs, pour vérifier que vous n’êtes pas blessé, vous devrez absolument vous mettre à l’abri, et votre personnage regardera s’il saigne ou pas. Il est aussi possible de soigner ses coéquipiers, même si j’aurai aimé pouvoir les trainer pour les mettre à couvert. Cela dit, peut-être que cette option sera possible par la suite puisque, je le rappelle, nous n’en sommes qu’au tout début de l’accès anticipé.

L’Irak, c’est pas si mal, finalement

Même s’il peut rebuter certains joueurs sur les faits qu’il relate, Six Days in Fallujah réussit son entrée en accès anticipé. Les développeurs sont parvenus à ressortir de terre un jeu auquel plus personne ne croyait. Il faudra cependant attendre encore quelques mois avant d’avoir plus de contenu et voir arriver sa campagne solo. Bien que le titre soit prometteur, il n’est pas exempt de défauts. Le peu de contenu proposé et son prix élevé à sa sortie peuvent en freiner plus d’un. Pour ceux qui, comme moi, n’ont aucune patience, l’aventure mérite d’être faite, ne serait-ce que pour son ambiance sonore et son intensité durant les phases de combat. Les missions exclusivement en coopération avec des vraies joueurs donnent du fil à retordre et c’est ce qu’on aime.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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