Cette franchise ne parlera certainement pas aux jeunes prépubères, mais les vieux de la vieille reconnaîtront sans aucun doute cette silhouette iconique. RoboCop a marqué de nombreux esprits. Un nom ancré dans la pop culture et qui, depuis, est devenu un personnage emblématique du cinéma des années 90. Le studio Teyon, habitué à bosser avec des classiques du cinéma comme avec Terminator: Resistance, a voulu reproduire un peu la même recette en faisant revivre un personnage de fiction à travers un FPS solo qui donnera aux fans les plus nostalgiques, l’envie de se mettre au jeu. En revanche, pour les joueurs aguerris et habitués au genre, c’est une autre paire de manches.

Genre : FPS solo | Développeur : Teyon | Éditeur : Nacon | Plateforme : Steam, Epic Games Store | Configuration recommandée : Intel Core i7-10700K / AMD Ryzen 7 3800XT, 16 Go de RAM, NVIDIA GeForce RTX 3070, 8 GB / AMD Radeon RX 6800, 16 GB  | Prix : 49,99 € | Langues : Anglais, sous-titres en français | Date de sortie : 2 novembre 2023 | Durée de vie : Entre 10 et 15 heures.

Test effectué avec une version Steam fournie par l’éditeur

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Bienvenue à Old Detroit

L’aventure de RoboCop: Rogue City se situe après le deuxième opus de la saga. Une nouvelle vague de criminalité déferle à Detroit et un nouveau gang s’empare d’un immeuble de télévision pour attirer l’attention du nouveau super vilain appelé le « New Guy in town » et dont l’identité reste encore inconnue. RoboCop, accompagné de sa coéquipière Anne Lewis sont sur place pour les arrêter et sauver les otages. Après la cinématique d’introduction, vous arrivez dans une ruelle adjacente à l’avenue principale au volant de la célèbre Ford Taurus. Un officier vous invite à rejoindre vos collègues à l’entrée de l’immeuble de Channel 9 situé à une centaine de mètres de votre position. Avant de rejoindre l’équipe, on a le droit à une belle théâtralisation d’une récente attaque du gang des Torch Heads contre les forces de l’ordre. La mise en bouche est réussie et bien travaillée. C’est la nuit, les secours tentent de réanimer les corps sans vie sur le sol, les enseignes et les murs sont recouverts de graffitis. En résumé : on est clairement dans un bon vieux RoboCop. Honnêtement, les films de la licence n’ont jamais brillé pour leur scénario, mais ici, l’univers de la franchise est vraiment représenté avec brio, en mettant l’accent sur tous les clichés possible de l’époque et les punchlines qui feront bander les quadragénaires.

Le fait d’attraper les ennemis par le cou pour ensuite les faire valser comme de vulgaires chaussettes est plutôt drôle, montrant une fois de plus le rapport de supériorité homme-machine que dépeignait le film.

Maintenant que vous êtes entré dans l’immeuble, vous êtes accueilli par des punks prêts à en découdre. Malheureusement pour eux, vous êtes un putain de robot et leurs armes ne peuvent presque rien contre vous. Assez vite, la sensation d’invincibilité se ressent, même en difficile. Votre arme principale fait de très gros dégâts, puisque chaque headshot se termine par une giclée de sang énorme, accompagnée de morceaux de cervelle qui s’éparpillent sur le sol et les murs. On peut le dire, même si notre héros manque de souplesse et de dextérité, c’est au niveau des combats que l’on s’amuse le plus. Les affrontements sont violents, et proposent un ralenti pour prendre le temps de nettoyer les menaces à coups de rafale dans le buffet. À l’aide de votre clic droit, vous faites fonctionner un scanner qui met en surbrillance les objets utiles et les ennemis qui se dressent devant vous. Un gadget qui pourrait ravir certains streamers. Vous avez également le choix de porter une arme supplémentaire, que vous pourrez trouver généralement au pied des cadavres. Il y en a de toutes sortes comme, le 9mm, le fusil d’assaut, le SPAS-12, le lance grenade… de quoi s’amuser un peu.

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Ça sent le roussi non ?

Si les développeurs ont parsemé les niveaux d’armes à ramasser, ils ont également eu la superbe idée de laisser traîner des objets en tout genre, comme des montres, des portefeuilles, ou encore des sacs volés. Tout comme de la nuke, une drogue de synthèse très addictive fabriquée par l’ancien chef du crime Cain. Comme vous êtes un bon flic, vous obtiendrez des points d’XP en les ramassant, ce qui vous servira par la suite. Les premiers niveaux seront une balade de santé, jonglant entre couloirs et pièces à nettoyer, permettant aux joueurs de se familiariser avec le gameplay. Il se limitera juste à tirer sur tout ce qui bouge jusqu’à la fin de la mission. Les suivantes seront en général assez similaires et vous serez amené à effectuer les mêmes actions. En combat, l’ouverture d’une porte déclenchera à 99 % un slow motion et offrira un effet de surprise. Hors combat, vous ne pourrez pas sortir votre arme et vous devrez marcher entre chaque objectif pour effectuer des tâches super intéressantes, comme mettre des contraventions pour stationnement gênant ou actes de vandalisme. Ces features sont uniquement là pour renforcer le fan-service et faire plaisir aux nostalgiques d’une époque révolue. Les habitués des FPS à la recherche d’adrénaline n’y verront donc aucun intérêt. Cette partie du gameplay m’a souvent profondément ennuyé, tout comme certaines missions secondaires, où l’on doit juste parcourir des couloirs, tuer tout le monde, puis reparcourir l’intégralité du niveau, désormais vide d’ennemis, dans le sens inverse afin de terminer la mission.

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Si les premières heures de jeu peuvent paraitre dans l’ensemble fun à découvrir, force est de constater qu’une lassitude s’installera automatiquement après plusieurs heures de jeu. En voulant adopter parfois un style RPG avec un système de quête/mission principale et secondaire, le jeu s’essouffle sur la longueur. En général, après chaque grosse mission, vous devrez rentrer au poste pour effectuer votre évaluation. Ainsi, l’XP obtenue lors de votre dernière quête vous permettra d’obtenir des points de compétences. Il faut l’avouer, les passages dans le commissariat sont chiants et soporifiques. Il faudra même se farcir les dialogues insipides avec une psychologue et pour lesquels les réponses choisies auront un léger impact sur la fin du jeu. Cette mécanique est également utilisée avec des personnages plus ou moins influents, comme des politiciens ou des journalistes. En plus d’un tableau de compétences qui augmente de nombreuses statistiques, vous pouvez également améliorer votre pistolet grâce à l’Auto 9. Un système de mise à niveau un peu déroutant qui permet d’obtenir une arme redoutable par la suite. Il existe plusieurs cartes mères dans le jeu et c’est à vous de les trouver. Sur celles-ci, il vous faudra connecter les puces OCP entre elles, vous octroyant des bonus comme plus de dégâts, capacité du chargeur améliorée, vitesse de rechargement… Attention cependant à ne pas connecter toutes les puces entres elles, car des malus peuvent s’appliquer. Certaines améliorations permettent de tirer en continu avec un chargeur de 90 balles. On se retrouve avec un pistolet complètement pété qui discrédite toutes les autres armes du jeu.

En ce qui concerne les menaces, on retrouve différents types de méchants : du punk anarchiste au gang des vautours des rues, en passant par des droïdes de combats, et même les célèbres ED-209. Ces derniers sont justes des gros sacs à PV, mais le clin d’œil au film est là, et c’est bien. Évidemment, plus vous avancerez dans l’histoire, plus les ennemis seront nombreux, et plus leur arsenal sera meurtrier. Les développeurs y ont même intégré des élites avec des compétences propres à chacun. Grenadier, tireur d’élite, chefs mercenaires en armure… Vous devrez souvent prioriser ces menaces pour ne pas perdre trop de santé. La plus grosse difficulté sera de devoir éliminer un nombre d’ennemis de plus en plus élevé, surtout quand vous vous retrouvez sans aucune couverture. Il faut savoir que vous ne pouvez ni vous baisser, ni sauter. Seuls les murs, poteaux et caisses en bois vous aideront à vous mettre à l’abri, mais certains sont destructibles, alors attention à ne pas trop rayer votre armure.

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Robeaucop ?

Qu’on se le dise : graphiquement, le jeu est agréable à regarder, avec des belles lumières là où il faut. Les rues de nuit, offrent une ambiance franchement réussie, même si certains passages souffrent tout de même d’une technique un peu plus aléatoire. En ce qui concerne les personnages, outre des animations parfois d’un autre âge, les visages sont tristes à voir, avec une synchronisation labiale vraiment aux fraises. Ce qui est dommage, puisque les dialogues ont une place prépondérante dans RoboCop: Rogue City. Les nostalgiques trouveront sans doute ça très correct, puisque ça leur rappellera leur film préféré. Côté performances, le titre a du mal à garder un taux d’images par seconde constant, même avec un gros PC. Les musiques, quant à elles, fonctionnent très bien. Les sons des armes et des déplacements sont également dans le thème. Le studio a vraiment voulu faire en sorte qu’on rentre dans la peau du policier-cyborg le plus célèbre, et c’est chose faite.

Voici un extrait de gameplay :

La suite que les fans du film attendaient ?

RoboCop: Rogue City est-il un bon jeu ? Après de très nombreuses années, créer un FPS sur le flic de Detroit en titane était quand même un pari osé. Le studio polonais Teyon nous offre ici un jeu d’action ultra violent avec des mécaniques vieilles de dix ans, mais qui sort quand même du lot. Car oui, ce jeu possède quelque chose que d’autres n’ont pas : une ambiance totalement réussie pour une franchise respectée à la lettre. N’oublions pas qu’il y a pas plus rigide que RoboCop, mais la recette fonctionne, du moins lors des combats. Un peu dommage qu’ils aient aussi tartiné sur les passages un peu chiants où il faut traverser de longs couloirs vides. Certes, les fans de FPS seront certainement déçus de ne pas retrouver la modernité des standards d’aujourd’hui, surtout au prix de 50 €, mais les fans du film, les vieux nostalgiques et les joueurs manettes l’adoreront certainement, et passeront de longues heures dessus en se disant : « Putain, c’était mieux avant ! »

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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6 Commentaires


  1. Un jeu rondement bien mené , avec évidemment ses défauts , la lenteur , tout ca. Mais quand même. Grisant par moment. Super beau , le niveau de l’usine en extérieur est juste incroyablement beau. Et il a ce p’tit délire shooter old gen assumé , j’sais pas. J’en attendais pas grand chose , et franchement ca a marché sur moi à fond. Je suis surement le public cible , enfant de ces années là , mais pas que. Je suis de ceux qui se baladaient en marchant assez souvent dans CP77 et autres jeux qui le permettent. Très contemplatif pour moi, donc. Pas seulement action.

    Peut être un petit bémol sur l’image trop propre. J’aurais bien profité d’un filtre cam, autre que celui appelé pour la visée. C’est la mode sur l’UE5 , et je trouve que ca aurait eu son petit effet en lieu et place de cette image « trop propre ».

    A conseillé pour les fans , comme dit souvent. Mais pas que.

  2. Honnêtement, les films de la licence n’ont jamais brillé pour leur scénario

    Quoi ? Mais le premier est génial.

  3. +1 Gregzenegair.
    Je crois qu’il y a confusion. Le premier film de Verhoeven est excellent, et n’est pas un simple film d’action des années 80, mais se veut aussi une critique acerbe de la société américaine, comme seul le fameux hollandais violent a su en produire (Robocop, Total Recall, Starship Troopers).
    Par contre, Robocop 2, malgré le fait qu’il soit réalisé par Irvin Kershner (L’empire contre-attaque), perd de sa substance et constitue une suite sans mordant, et dénuée de la patte Verhoevenesque.
    Quant au troisième film, c’est clairement une série B presque parodique tournant souvent au ridicule.
    Il y a aussi, entre autres:
    Le dessin animé de 1988… qui existe.
    La série de 1994 qui baigne dans son jus d’époque et est devenue presque inregardable.
    Le remake de 2014, qui est loin d’être mauvais, mais fait pâle figure côté narration comparé à l’original, et est aussi inspiré qu’un pigiste de chez jeuxvideo.com.
    Et c’est pareil avec la licence Starship troopers, on a un bon film, et puis le reste…c’est du cashgrab.
    Mais ces derniers temps on a droit à des adaptations de licences, auparavant se contentant d’être de simples cashgrabs, qui sont plus que décentes: Terminator Resistance, Starship troopers Extermination, et maintenant Robocop.

  4. Quoi ? Mais le premier est génial.

    Plus que génial, il est culte et se permet même d’être un des rares films pouvant prétendre au statut de Chiasme (un film miroir en quelque sorte). Un film qui l’emporte sur le fond (critique virulente des Etats-Unis de l’époque, restant encore d’actualité) ET sur la forme (Peter Weller dans son rôle emblématique, bande-son épique, effets spéciaux impressionnants pour l’époque, signés Phill Tippet…).

    Les gars de chez Teyon ont fait du très bon boulot, on ne pouvait pas rêver meilleure adaptation, même si elle a ses défauts. Un cran au dessus de « Terminator Resistance », déjà vraiment pas mal.

    Ce studio me fait penser à City Interactive : méprisés dès leurs premières productions vraiment pas folichonnes (il faut dire que certains de leurs jeux sentaient l’exploitation d’assets d’un titre sur l’autre), mais ils ne se sont pas démontés, et jouent maintenant dans la cour des grands.

    J’ai hâte de savoir quelle sera leur prochaine licence, en sachant que Robocop, Terminator et Aliens figurent dans mon trio de tête.

  5. Je vais me l’acheter plus tard, mais bon je pense que le studio a un certain avenir parce qu’ils ont l’air d’aimer les films qu’ils portent en jeu.

    Ce qui est franchement dommage c’est que quasiment toutes les suites des films de verhoeven sont au mieux sympathique ou bien foirées, et ne parlons même pas des remakes qui ne sont pas horribles, mais qui réussissent à faire moins bien que les originaux alors qu’on a des effets spéciaux franchement pas mal.

    Robocop 2014 aurait dû etre plus sombre et violent.
    Et Total recall avait ses trucs sympas, mais ça reste pas folichon en dehors de son esthétique cyberpunk franchement pas mal.

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