Annoncé lors des Game Awards 2022, Crime Boss: Rockay City s’était présenté avec un gameplay très proche de PAYDAY 2, mais avec des visuels des années 90 et des stars hollywoodiennes. Autant vous dire que la proposition ne nous avait pas parue vraiment très attirante. Après avoir pu poser les mains dessus, en solo comme en coop, on peut le dire sans détour : il aurait mieux valu s’abstenir.

Genre : PAYDAY 2 | Développeur : Pas le même que PAYDAY 2 | Éditeur : Le même que PAYDAY 2  | Plateforme : Pas la même que PAYDAY 2 | Configuration recommandée : Plus puissante que celle de PAYDAY 2 | Prix : 39,99 € | Langues : Anglais, sous titré français | Date de sortie : 28/03/2023 | Durée de vie : Moins que PAYDAY 2, si vous êtes saint d’esprit

Test réalisé en coopération et en solo sur une version commerciale.

Crime Boss: Rockay City

C’est pareil que PAYDAY 2

Rockay City, ses gratte-ciels qui percent le ciel orangé au coucher de soleil, ses plages bitumées entourées de palmiers et ses vagues sur lesquelles surf Danny Trejo. Sous les traits de Michael Madsen, vous incarnez un nouveau venu dans cette ville gangrénée par le crime où vous allez devoir vous faire une place parmi les chefs de la pègre incarnés par Vanilla Ice et Danny Trejo. Heureusement, Michael Rooker et Kim Basinger sont là pour vous épauler tandis que vous serez constamment traqué par Chuck Norris. Cette introduction n’a malheureusement pas été générée par une intelligence artificielle, ce gloubi-boulga narratif servant effectivement de trame foutraque à Crime Boss: Rockay City.

Pour ceux qui ne connaitraient pas PAYDAY 2, Crime Boss propose de réaliser des braquages en coopération. Après avoir sélectionné son personnage, qui dispose de certaines armes et caractéristiques, on débute en général par du repérage. C’est le moment où l’on peut tourner un peu autour de l’objectif en marquant les caméras de surveillance et les gardes. Il est possible de tenter de réaliser son casse sans se faire détecter : on peut intimider le personnel de sécurité, puis les attacher, ou tout simplement les tuer en les attaquant de dos. Mais le plus souvent, ça dégénère rapidement vers les échanges de tirs. Pour être tout à fait honnête, il y a un point que les développeurs n’ont pas complètement raté. C’est l’aspect gunfeel, qui reste très correct… contrairement au reste.

Ah si, il y a un truc original : une campagne solo

Dans une campagne solo qu’aucun membre de la rédaction n’a eu le courage de terminer, vous voici parti à la conquête d’une carte d’une trentaine de territoires. Certains sont déjà occupés et il faudra donc patienter le temps de se former une armée de voyous avant de les attaquer. D’autres sont directement et simplement libres d’être achetés. Et pour mener à terme cette entreprise, il va évidemment falloir engranger de la moulaga. Vous enchaînez alors différents types de missions : braquages, assaut d’un gang ennemi, infiltration d’un entrepôt adverse, etc. Ce ne sont pas les seuls moyens d’obtenir de l’argent, puisque vous pouvez également revendre au marché noir certaines marchandises dérobées lors des missions. Mais cela ne vous a pas échappé, on parle ici de solo. Cocasse pour un jeu coopératif, non ? Eh bien c’est ça la particularité du titre : mettre en avant un mode de jeu complètement naze avec une IA mal codée. Par exemple, la sorte de team deathmatch contre des bots, pour conquérir ou défendre les territoires, est aussi intéressante qu’une course d’escargots sur le parking d’Auchan un dimanche après-midi. Qui a pensé que c’était amusant ? Et que dire des braquages, dont toute la partie infiltration ne peut plus bénéficier d’une quelconque synchronisation ? Alors oui, c’est effectivement original, mais était-ce pour autant une bonne idée ? Certainement pas.

Tout ceci est entrecoupé de cinématiques souvent inintéressantes et surtout très courtes. C’est parfois même pour passer d’un menu à un autre, qu’on vous inflige une vidéo de quelques secondes. D’autres fois, sans doute à cause d’un manque de moyen, il y a juste un écran noir avec des voix off pour introduire la scène. Un phénomène qui n’aide pas vraiment à se retrouver dans des menus mal fichus où on ne comprend pas toujours les options à notre portée ou ce qu’on attend de nous clairement.

Copier n’est pas jouer

Cette absence de clarté se retrouve également dans les missions coopératives. Il faut noter qu’il est pour l’instant impossible de restreindre l’accès à sa partie. Donc si vous n’êtes que deux ou trois, de parfaits inconnus plus ou moins skillés peuvent arriver sans crier gare. Heureusement, on peut tout de même les virer, mais ce n’est pas très pratique. D’autre part, on voit bien les intentions des développeurs de nous proposer des expériences variées avec différentes approche possible. Malheureusement, ça ne se concrétise pas du tout une fois clavier et souris en main. Surtout à cause d’un jeu bâclé qui ne va pas au bout de ses idées et ne permet pas réellement aux joueurs de diversifier leurs parties. Un jeu d’infiltration requiert, par exemple, un très bon design sonore pour repérer les ennemis, et un level-design travaillé pour pouvoir les contourner. Deux éléments totalement absents de Crime Boss: Rockay City, qui font que très souvent, les tentatives de se la jouer furtif se soldent par une fusillade. Et même là, l’I.A complètement à la ramasse des ennemis n’offre aucun challenge dans ces moments d’action : ils viennent s’aligner sur votre viseur à la queue leu-leu au bout du couloir. D’ailleurs, même dans ce cas de figure, le level-design n’a rien d’extraordinaire. Les développeurs nous font même le coup de recycler les mêmes cartes avec des intitulés différents de missions, alors qu’on finira par y faire la même chose que les cinq fois précédentes.

Voici une vidéo pour vous montrer quelques séquences de gameplay. Tout d’abord, un peu de solo, puis une session en coopération réalisée lors d’un live sur la chaîne Twitch de NoFrag :

Le vrai braquage, c’est quand vous achetez le jeu

Si l’on devait qualifier Crime Boss: Rockay City en un seul mot, ce serait « insipide ». C’est un véritable rip-off de PAYDAY 2, reskiné avec un thème « années 90 » et des stars de l’époque. Même si le gunfeel n’est pas dégueu, le jeu n’apporte strictement rien de nouveau. Il n’a aucune once d’originalité. Et ne parlons pas du mode solo, dont l’intérêt est plus que limité, puisqu’il faut faire équipe avec des bots pour faire ses braquages, ou dégommer des IA débiles qui se cachent derrière des murets en laissant leur tête dépasser. Ne perdez pas votre temps avec ce jeu, il n’en vaut clairement pas la peine.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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1 COMMENTAIRE


  1. Je suis tombé sur une vidéo de gameplay, j’ai regardé 10 min, j’avais l’impression de voir Payday 2 avec un reskin.

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