Après avoir décalé sa sortie, initialement prévue pour début 2021, RIPOUT est arrivé en accès anticipé à temps pour Halloween 2023. Il s’agit d’un FPS horrifique coopératif, jouable jusqu’à trois joueurs, où on évolue dans des niveaux générés procéduralement. Nous avions déjà écrit une preview de RIPOUT en 2022, dans laquelle nous concluions qu’il restait beaucoup de travail aux développeurs et que, s’il sortait trop tôt, le jeu se planterait dès son lancement. Malheureusement, telle la Pythie des FPS, NoFrag a vu juste.

Genre : FPS horrifique coopératif | Développeur :  Pet Project Games | Éditeur : 3D Realms | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Intel Core i7 4790K ou AMD équivalent, 16Go de RAM, Nvidia GTX 1660 ou AMD équivalent Prix : 25 € | Langues : Anglais | Date de sortie :  24/10/2023 | Durée de vie : Jusqu’à ce que vous en ayez marre (soit à peu près deux heures)

Preview réalisée sur une version commerciale

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C’est dégueulasse, mais dans le bon sens

RIPOUT nous propose d’incarner une équipe de survivants à la recherche du dernier refuge de l’humanité. Pour se faire, il nous faudra parcourir des vaisseaux perdus dans l’espace afin d’y trouver des indices et accomplir des objectifs – comprendre appuyer ou maintenir la touche « E » devant des terminaux. Cependant, ces vaisseaux sont infestés de mutants, constitués, pour certains, d’amalgames de matière organique et inorganique. C’est le (seul) point fort du jeu : le design de ses ennemis. Un soin tout particulier a été apporté aux modèles, et l’absurdité visuelle de ces combinaisons de chair et de métal est très réussie.

L’originalité de RIPOUT repose également sur ses armes biologiques dont les joueurs font usage, notamment le pet gun. Si sa fonction principale reste de tirer des projectiles létaux, il peut aussi être lancé pour attaquer nos ennemis ou récupérer des capacités spéciales. Ces dernières se présentent sous la forme de petites bêtes en vadrouille un peu partout dans les niveaux. Elles peuvent nous octroyer la capacité de se soigner, de lancer des missiles ou encore de geler les ennemis. Les joueurs ne sont pas les seuls à pouvoir les utiliser, puisque ces saletés ont la fâcheuse tendance d’aller se coller sur les monstres pour se retourner contre nous.

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C’est cauchemardesque.

Entre deux missions, les joueurs se retrouvent dans leur Q.G. C’est une sorte de hub, où ils peuvent sélectionner leur prochain objectif ou modifier leurs équipements avec des mods d’armes obtenus précédemment. Il faudra, cependant, collecter les ressources nécessaires pour les fabriquer. On trouve généralement ces ressources sur les ennemis, et dans des coffres. Ces mods se placent directement sur le pet gun, et offrent des capacités passives et actives, en fonction de ce que vous choisissez : scanner l’environnement, détecter les portes et interrupteurs, soigner ses coéquipiers ou encore améliorer sa puissance de feu.

Ces mods et capacités dynamisent un peu les gunfights qui sont, même avec comme ça, mollassons. C’est le premier problème du jeu, qui était d’ailleurs déjà présent en 2021. Les armes manquent globalement de punch – mention spéciale au Long Gun, un DMR sous Xanax – et les ennemis ne sont pas vraiment dangereux. D’accord, nous n’avons joué qu’en normal, mais la seule chose qui a causé une mort a été une électrocution à travers un mur. Les mutants peuvent être assez résistants, mais tant qu’on vise leurs points faibles, on s’en débarrasse assez aisément et ils sont trop peu nombreux pour réellement nous inquiéter.

BOUH ! Vous avez eu peur ? Nous non plus

On constate rapidement que RIPOUT est encore très vide. Les couloirs et pièces sont pleins d’éléments de décors avec les lesquels on ne peut interagir, hormis des grosses caisses jaunes contenant des composants pour le système de crafting, ou des interrupteurs pour couper ou allumer le courant. Subtilité qui n’a, d’ailleurs, aucun intérêt.

La monotonie n’est pas non plus aidée par la génération procédurale. Chaque niveau est unique dans le sens où la disposition des ennemis et des pièces varie à chaque run. L’ennui, c’est qu’il n’y a qu’une poignée de salles différentes, et qu’au bout de 4 ou 5 missions, on les a toutes vues. Pire, les développeurs annihilent notre curiosité en nous collant un marqueur de quête sous le nez pour nous dire où aller à chaque instant, alors même que les niveaux se font en ligne droite. La composante d’exploration devient anecdotique, contrairement à un GTFO dans lequel découvrir les niveaux, et identifier les objectifs et la manière de les compléter, fait partie intégrante du gameplay.

Le jeu essaye tout de même de nous réveiller avec des petites surprises, comme des ennemis qui se dégagent d’un monticule de machines et de tissus organiques, ou des trappes qui tremblent ou s’ouvrent au plafond pour, parfois, libérer un monstre. Si la première mécanique de spawn fonctionne bien, à tel point qu’on se méfie de chaque tas de chair informe, la deuxième arrive tellement fréquemment qu’on n’en a plus rien à cirer au bout d’un niveau ou deux.

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Oui, cet ennemi est coincé par le seuil de la porte.

L’avis de MathMoite :

C’est vraiment dommage. Alors oui, la direction artistique est bien réalisée, le choix du pet gun, de ses améliorations et des interactions avec les ennemis est une bonne idée, mais tout le reste manque clairement de profondeur. Où est le challenge ? La difficulté est totalement absente, les objectifs sont insipides, les lieux à explorer sont sans intérêt puisqu’il ne récompensent pas les joueurs. Au final, on se lasse et on s’aperçoit, après trois heures de jeu, qu’il manque toujours ce qu’il manquait à RIPOUT il y a déjà un an et demi de ça.

L’avis de Stuka :

Pet Project games propose un concept intéressant avec le pet gun et la direction artistique globalement réussie. Le gameplay est malheureusement assez pauvre. La faute à des gunfights décevants et l’absence d’une vraie composante d’exploration. Les niveaux sont des couloirs, et on suit bêtement un marqueur de quête tout le long. On s’ennuie très, très vite.

It’s fucking raw!

On aurait aimé y croire, mais RIPOUT n’est pas la hauteur de nos espérances. Les combats sont trop faciles et ennuyeux, les niveaux manquent cruellement de variété et les éléments de gameplay sont superficiels. Le pet gun est une bonne idée, mais il n’apporte rien de réellement nouveau et est, finalement, peu exploité. Il en reste un jeu avec une direction artistique convaincante, notamment pour le design des mutants, et c’est tout. On ne peut pas vous recommander RIPOUT en l’état, et la suite de son développement pourrait même devenir incertaine. Malgré 3D Realms à l’édition, le lancement du jeu n’a rassemblé que 222 joueurs à son maximum, avec maintenant une population qui oscille entre 50 et 130 joueurs.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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1 COMMENTAIRE


  1. Pas étonnant, j’avais testé la démo et je n’avais pas trouvé ça dingue, j’étais d’ailleurs bloqué rapidement et avait quitté puis désinstallé. Bizarrement, je flairais déjà le level design sans saveur du peu que j’avais vu et vous le confirmez.

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