[PREVIEW] Phasmophobia, petits cris entre amis

Sorti en accès anticipé le 17 septembre, Phasmophobia connaît un succès très important. Le jeu de Kinetic Games est actuellement dans le top 10 de Twitch et le nombre de joueurs sur Steam est toujours en train de grimper. Mais Phasmophobia c’est quoi ? On oublie tout de suite les jeux multijoueurs d’horreur asymétriques comme Dead by Daylight et également les walking sims à lampe torche horrifiques. Phasmophobia est un jeu d’horreur en coopération, jouable jusqu’à 4 joueurs en VR ou sur écran classique. Ce jeu très atypique vous met dans la peau de chasseurs de fantômes. Mais attention, pas ceux de Ghostbusters, pensez plutôt à The Conjuring ou à la téléréalité de Syfy, Les Traqueurs de Fantômes. On range donc les positroneurs désintégrants, et on sort la lampe à UV, le détecteur EMF et le crucifix.

Who you gonna call ?

Chaque partie commence de la même manière : le choix d’un contrat. Ceux-ci s’afficheront sur une carte des Etat-Unis, et vous devrez choisir un lieu, la difficulté vous étant imposée. Pensez au système bien lourd de Payday 2 à la sortie, qui ne permettait pas de choisir facilement carte et difficulté. Ensuite, vient la préparation de l’équipement. Les joueurs pourront ajouter différents capteurs, appareils de mesure, etc… en fonction des besoins du contrat, de leur compte en banque et de leur niveau. En effet, chaque mission menée à bien va vous rapporter de l’expérience et une certaine somme d’argent. Vous n’aurez ni perks ni compétences à choisir. Le gain d’expérience vous permettra seulement une montée en niveaux qui déverrouillera le matériel le plus high-tech, que vous pourrez ensuite acheter grâce à vos deniers durement acquis.

Une fois sur le lieu hanté, un van sert de QG aux joueurs et abrite différents éléments indispensables à la réussite de leur mission. Une carte du lieu permet de suivre la progression des joueurs dans l’édifice. Un PC reçoit les flux vidéos des différentes caméras du lieu et de celles embarquées par les joueurs. Des indicateurs de santé mentale et d’activité paranormale servent également à suivre l’état des chasseurs et l’activité de l’entité fantomatique à chasser. Enfin, un tableau blanc récapitule les 4 différents objectifs de la mission et le nom du fantôme. Le premier objectif sera toujours le même : identifier la menace à laquelle vous êtes confronté, on y reviendra. Les autres objectifs sont aléatoires et varient de “détecter une température inférieure à 10°C” à “prenez une photo du fantôme”. Une fois les buts de la mission et le nom du fantôme en tête, les joueurs n’ont plus qu’à se répartir le matériel, récupérer les clés et pénétrer dans la bâtisse hantée.

112 Ocean Avenue, Amityville, USA

Une fois la porte d’entrée franchie, l’ambiance change radicalement. De la maison de banlieue à l’asile psychiatrique, un son lourd et pesant permet tout de suite de rendre l’atmosphère étouffante. De plus, les craquements réguliers et l’obscurité totale n’instaurent pas vraiment un climat de confiance, et cela même avant que l’entité fantomatique commence à jouer avec vous. L’ambiance est pesante, et bien que le malaise soit présent sur écran classique, l’immersion et l’inconfort n’en sont que décuplés en réalité virtuelle. Mais vous n’êtes pas là pour niaiser, vous avez un contrat à remplir. Le but principal de votre mission est d’identifier la menace parmi les 12 possibles. Comment procéder ? Tout d’abord, vous allez devoir trouver la pièce “préférée” du fantôme, celle dans laquelle il passera la plupart de son temps. Un petit conseil, sortez vos thermomètres. Une fois cette pièce identifiée, il vous faudra accumuler 3 preuves pour trouver à quoi vous avez à faire. Tous les fantômes ne sont pas doués des mêmes capacités et cela vous permettra d’en identifier le type. Certains vont pouvoir par exemple écrire. D’autres laisseront des empreintes visibles à la lumière UV. Enfin, quelques-uns seront capables de communiquer via une sorte de radio, la spirit box.

Esprit es-tu là ? 
Une petite fonctionnalité sympathique du jeu est la reconnaissance vocale. Les fantômes sont capables de vous entendre et de comprendre certaines requêtes. Un classique “Donnez nous un signe” pourra, par exemple, faire que l’entité fera tomber un livre. Un “Quel âge avez-vous ?” au-dessus d’une planche de Ouija vous permettra d’obtenir une réponse. Prononcer le nom du fantôme aura également la fâcheuse tendance à l’énerver. Cela peut faire une petite impression, surtout que certains des fantômes sont timides et ne parlent qu’aux personnes seules.

Phasmophobia donne vraiment l’impression d’être dans les bottes de chasseurs de fantômes d’une émission de téléréalité à la con. On se sépare pour quadriller cet asile bien trop grand au plus vite. Les conneries fusent sur la radio puisque absolument rien ne se passe. Certains sont même à deux doigts de commencer à insulter les ancêtres de l’entité au détour d’une énième pièce vide. Puis la lumière s’éteint et la porte dernière nous claque. La tachycardie s’installe. Les blagues s’arrêtent. L’EMF s’emballe. L’investigation passe au second plan et l’instinct de survie passe au premier plan. Quitte à implorer le fantôme de s’en prendre plutôt aux collègues. Durant ces moments de panique, le jeu de Kinetic Games peut vraiment être source de sensations fortes chez les personnes les plus réceptives. Quand la peur s’installe et que personne ne veut se retrouver seul ou que bizarrement tout le monde veut s’occuper des caméras, c’est là que Phasmophobia brille. Et pour instiguer la terreur dans vos cœurs, les esprits ont tout un arsenal de possibilités à leur disposition.

Éteins la lumière que j’te fasse du mal !

Ces derniers sont capables d’interagir avec les radios, les réveils, les alarmes de voitures, etc… Ils vont également prendre un malin plaisir à jouer avec la lumière. Ils pourront vous faire du jour/nuit façon Jacquouille la Fripouille, ou bien encore couper le courant en plein milieu de votre exploration. Les bruits de bouche façon The Grudge ou les souffles dans la nuque sont également de la partie, avant de passer directement aux apparitions. Je dois avouer que le truc qui m’a le plus effrayé, c’est un simple vibreur de téléphone quand je cherchais des empreintes dans une salle de bain. Honte sur moi. Une fois que votre santé mentale est un peu basse ou que vous avez décidé de répéter en boucle “Montre toi Donna Jones !”, les fantômes sont capables de passer en mode chasse. Durant cette période, les portes du lieu sont verrouillées, votre lampe décide de ne plus très bien marcher et il y a sûrement une mamie avec une faucille qui vous cherche. La solution la plus simple, c’est le classique placard, en pensant à bien rester silencieux. Si votre cas est perdu, détendez-vous et tâchez de prendre un selfie avec votre agresseur. La peur et le malaise éprouvés vont varier énormément suivant la sensibilité de chacun bien sûr, mais également d’une mission à l’autre. Certains contrats peuvent se plier en 5 minutes sans même avoir vu une brosse à dents voler. D’autres vous demanderont plus de patience et mettront vos nerfs à rude épreuve, mais pas forcément pour les “bonnes raisons”.

Merci à Meaty et GUNNS4HIRE de YouAlwaysWin pour cette vidéo sans trop de cris.

Aussi bancal qu’Anabelle

Certaines missions vont juste être longues, non pas parce que la peur vous envahit, mais parce qu’il ne se passera absolument rien. L’esprit est-il timide et les dieux de la RNG vous ont accordé un contrat extrêmement facile ? Ou alors le fantôme est-il complètement buggué ? Bug ou feature, la frontière est parfois mince dans Phasmophobia. Votre équipement peut parfois se révéler capricieux. Certains objets ont même un fonctionnement peu clair. Par exemple, n’essayez pas de brandir votre crucifix lors d’une attaque, vous serez déçu. Là encore, la même question revient : « Est ce que mon thermomètre est buggué, ou est ce que c’est normal ? » Pour continuer sur les bugs, la VOIP du jeu a un fonctionnement assez erratique. En 12h de jeu, il m’est arrivé régulièrement de ne pas pouvoir communiquer avec mes petits camarades chasseurs. Quand on sait que le jeu repose en partie sur la reconnaissance vocale, ça a de quoi inquiéter.

Mais le point le plus problématique, pour le moment, est l’absence de contenu. Vous aurez à explorer seulement 7 cartes. Les modèles 3D des fantômes sont également peu nombreux. Vous verrez sûrement beaucoup Mamie Faucille si vous enchaînez les parties. Enfin, le nombre de preuves différentes est actuellement trop faible. Le sentiment de répétitivité s’installe donc relativement vite malgré le concept intéressant. Mais Phasmophobia est seulement en accès anticipé. Ce manque de contenu pourrait facilement être corrigé et l’intérêt du titre s’en trouver renforcé. Les développeurs de Kinetic Games sont sur la bonne voie et 3 cartes sont actuellement au programme sur leur Trello.

Une expérience rafraîchissante

Phasmophobia est une expérience assez unique. Les personnes sensibles à son charme réussiront sûrement à vivre de belles frayeurs entre amis. Les réfractaires n’y verront qu’un jeu d’enquête simpliste, vaguement horrifique avec de grosses lourdeurs de gameplay, juste bon à faire crier des Youtubeurs. Tous s’accorderont à dire que cet accès anticipé manque cruellement de contenu. Cependant, l’originalité du concept et le faible prix du jeu permet de facilement passer outre la répétitivité actuelle.

Phasmophobia est disponible en accès anticipé sur Steam pour 11,59€. Preview réalisée sur une copie commerciale du jeu.