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Malgré les nombreux échecs de la licence Alien à proposer des jeux de qualités, l’annonce d’Alien: Isolation a tout de même suscité l’intérêt de pas mal de joueurs. Plus particulièrement des fans d’Alien grâce à des images tirées du jeu témoignant de l’impressionnante fidélité des décors. Développé par Creative Assembly, connu pour ses jeux de stratégie, on était quand même en droit de se demander si le reste allait suivre aussi. Réponse dans ce test.[–SUITE–]

Ambiance réussie

Dès le lancement du jeu et les inéluctables vidéos/logos on est plongé dans le rétro-futurisme de la saga. Grain à l’image, glitchs et surtout, à l’écran titre, les notes et mélodies si chères à Alien. Et ça continue une fois le jeu lancé, aux commandes d’Amanda Ripley, fille d’Ellen Ripley, qui part enquêter sur la disparition de sa mère. Ce qui frappe à ce moment là c’est le travail effectué par Creative Assembly. Les textures sont nettes, les décors détaillés, les sons directement issus du film, on croirait vraiment évoluer dans les couloirs que l’on peut voir dans le film. Même les environnements qui prennent plus de liberté par rapport au média d’origine restent très cohérents. C’est beau, très beau. Fan ou pas du film il est indéniable que la partie visuelle, hormis un peu d’aliasing, et sonore du jeu est une belle réussite. Son point fort. Le point fort qui vous fera tenir pendant une longue, très longue, campagne solo.

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Même si l’histoire est intéressante, bien écrite et comporte de très nombreux rebondissements (voire un peu trop à la fin) le jeu est long et on dirait que les développeurs ont étiré certains passages et rajouté des niveaux uniquement pour rallonger artificiellement la durée de vie. Certains niveaux auraient carrément pu être zappés ou grandement raccourcis. Je pense notamment aux deux sorties dans l’espace qui se résument à marcher d’un pas lourd d’un bouton à un autre.

Et sinon le gameplay dans ce film ?

Si vous n’êtes pas réceptif à l’ambiance ou que vous n’êtes pas fan d’Alien, vous risquez de vous ennuyer. Comme vous l’aurez deviné grâce aux 426 trailers distribués par Sega, le jeu consiste à survivre dans un dédale de couloirs et de salles face à une créature insensible à vos armes. En gros vous jouez à Bob le bricoleur en rétablissant l’électricité un peu partout avec un Alien qui vous tuera instantanément si vous faites mal votre travail vous attirez son attention ou si vous le croisez lors d’une ronde. Car l’IA révolutionnaire dont nous parlait CA/Sega consiste en un ennemi qui fait des rondes, plus ou moins aléatoires. Vous passerez donc la première partie du jeu accroupi, votre radar 80’s sous les yeux, à attendre le moment propice pour sortir de votre placard et vous cacher sous un lit.

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Le xénomorphe peut alors surgir n’importe quand d’un des nombreux conduits disséminés au plafond. On est stressé par le moindre bruit alentour grâce à l’ambiance particulièrement bien travaillée et on se déplace prudemment et lentement de point de sauvegarde en point de sauvegarde. Surtout quand il vient vous chercher dans un placard alors qu’il ne vous a pas vu y entrer ou bien qu’il se retourne soudainement, sans raison, alors que vous rampez à 10 mètres. Son comportement devient alors frustrant car il est totalement imprévisible mais pas forcément dans le bon sens, comme on nous laissait l’espérer. On discerne très clairement des « scripts », peu naturels, uniquement là pour augmenter la difficulté.

Puis on obtient le lance-flamme (heureusement qu’à la moitié de la campagne) et on devient surtout énervé de croiser l’Alien puisqu’on aura plus qu’à le faire fuir avec un jet de flamme. Alors, certes, il revient vous mettre des grosses claques dans la tête et peut toujours venir vous chercher dans un conduit ou sous un bureau, mais il agace plus qu’il n’effraie.

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A partir de ce moment là, l’Alien n’est plus vraiment une menace mais on a de la chance puisque ce n’est pas le seul ennemi du jeu. En effet vous devrez également en découdre avec des hommes et même des androïdes. C’est le moment d’utiliser vos armes, assez classiques, mais efficaces et plutôt bien intégrées au gameplay. Chaque ennemi est plus ou moins sensible à une arme en particulier ce qui oblige vraiment à toutes les utiliser. C’est plutôt un bon point, surtout qu’elles ont un bon feeling. Par contre, il faudra faire avec l’une des pires inventions du jeu vidéo : le menu radial, qui est contre productif et pas intuitif du tout puisqu’il oblige à s’arrêter pour choisir un élément en particulier. Pour continuer sur la lancée des idées douteuses, CA a aussi intégré une composante crafting qui vous force à looter cadavres, placards et valises pour fabriquer vos grenades et vos medkits. Cela dit ce n’est pas catastrophique et vous n’aurez pas à fouiller des poubelles pour trouver des munitions…

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Comptez entre 20 et 30 heures pour terminer le jeu selon la difficulté. De facile à difficile vous prendrez plus de dommages et les ennemis vous verront mieux, parfois même si vous êtes bien caché. J’ai vu le jeu décrit comme un die and retry et vu l’énorme quantité de points de sauvegarde je ne suis pas vraiment d’accord. Si on court partout comme un foufou ou qu’on tire dans tous les sens sans raison, on attire l’alien et, forcément, on se fait empaler en moins de deux, ça parait logique. Cela dit, la longévité est aussi due à ces points de sauvegarde, certes nombreux, mais aussi quelque fois mal placés, nous obligeant alors à revenir en arrière pour sauvegarder par sécurité ou éviter de se retaper une cutscene. Au final j’ai dû mourir 4 ou 5 fois à cause de l’Alien sur toute la campagne.

Verdict

Loin d’être mauvais et largement au dessus des derniers jeux de la licence, le titre n’est pas exempt de défauts, notamment au niveau du gameplay. Rien de bien méchant, mais rien de bien nouveau non plus. Si vous n’êtes pas fan de l’univers ou de la SF en général, vous risquez de vous ennuyer à partir de la moitié du jeu. Le jeu devient répétitif et les 42 twists vont vous lasser. Si en revanche vous aimez le film Alien, foncez ! Le jeu en est la suite directe, y fait énormément référence de façon plus ou moins subtile et vous prendrez votre pied à plusieurs moments en terme d’ambiance. Il y a même une surprise de taille mais je ne voudrais pas vous spoiler.

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