En juin 2020, des membres actifs de la lute contre la triche, principalement sur CS: GO, sont alertés par des joueurs qu’une possible utilisation malveillante d’un bug a permis à des coaches de donner des avantages à leur équipe lors de compétitions officielles. Le bug en question porte sur la vue spectateur. Ils pouvaient se placer à un endroit stratégique pour observer les déplacements des deux équipes, et ainsi informer la leur des positions ennemies. D’après les témoignages, le bug aurait été présent dans le jeu depuis près de quatre ans.

Le bug est corrigé par Valve fin août, et deux volontaires se mettent à éplucher les démos  (rediffusions intégrales permettant de voir n’importe quelle action) de précédents matches. Ils trouvent qu’au moins trois coaches ont profité de l’exploit. Quelques jours plus tard, l’organisme de protection de l’intégrité des compétitions d’Esport, l’ESIC, se lance dans une grande investigation pour tenter de retrouver tous les tricheurs depuis 2016. Ils identifient d’abord 25 000 démos, puis ensuite 99 650, qu’il faut analyser et qui représentent environ 15,2To de données. Une procédure automatisée permet d’en extraire les plus suspectes qui sont ensuite vérifiées manuellement. Initialement prévue pour durer huit mois, l’enquête peut finalement se terminer en un peu moins de deux mois, grâce à de nombreuses aides et supports de toute part. Une liste sortie fin septembre, puis mise à jour en octobre affiche alors au grand jour les 36 coaches bannis pendant une durée variant de 4 à 36 mois selon le nombre d’abus du fameux Spectator bug. Vous pouvez voir le détail de la procédure employée par l’ESIC sur son site.

ESIC

En plus de cette affaire, il arrive régulièrement que des coaches soient accusés de stream sniping, méthode consistant à regarder la rediffusion du même match en direct sur un autre écran pour voir les positions des joueurs adverses et en informer son équipe. C’est d’autant plus difficile à contrôler depuis que les compétitions sont uniquement en ligne dues à la pandémie.

En réaction à tout cela, Valve indique, il y a quelques jours dans un billet de blog, lui aussi sanctionner les coupables en les interdisant de participer aux compétitions qu’il organise – temporairement, ou définitivement en fonction du nombre d’abus avérés. Il décide également de durcir fortement les règles de coaching. En effet, les coaches n’ont plus le droit d’être dans la même pièce que les joueurs, ne peuvent plus se connecter au serveur qui héberge le match, et surtout, n’ont plus le droit de communiquer avec les membres de leur équipe pendant toute la durée du match. Ces mesures drastiques sont jugées nécessaires pour rassurer les investisseurs et organisateurs d’événements. En 2020, le cumul des prize pools des différentes compétitions s’est porté à un peu moins de 109 millions de dollars, malgré la pandémie qui a limité les LAN, qui représentent pourtant 70% du montant total.

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2 Commentaires


  1. Je ne comprend pas. Le délai de rediffusion quand t’es spectateur ça ne suffit à contrer ce genre de pratique ?

  2. Je ne comprend pas. Le délai de rediffusion quand t’es spectateur ça ne suffit à contrer ce genre de pratique ?

    Pour ce qui est du bug, ils étaient normalement limités à l’observation des pov de leurs coéquipiers, mais le bug permettait d’obtenir à l’aide d’un retour Windows un point de vue neutre à des endroits stratégiques de la carte.

    Pour ce qui est du délai des streams, même si il y a plusieurs rounds de décalage, ça peut quand même permettre de chopper quelques infos, comme le cycle économique des adversaires.

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