Vous vous souvenez de World War 3 ? Mais si, le FPS de The Farm 51, qui proposait des combats urbains, avec une philosophie proche de celle de Battlefield. Sorti en accès anticipé en 2018, il avait surtout marqué par son netcode aux fraises, son optimisation foireuse et son manque de contenu. Cette sortie fut un tel raté, que le jeu fut rapidement déserté. Et en août 2020, suite à l’arrivée d’un nouvel éditeur, MY GAMES, le titre fut retiré des étals numériques pour un retour au stand plus que nécessaire. Depuis, le jeu a subi un petit ravalement de façade pour préparer sa seconde sortie, cette fois-ci en free-to-play. Là, normalement, vous sentez déjà l’embrouille. C’est donc avec une grande méfiance que l’on s’est approché de la session de « Veteran Alpha Test » qui s’est déroulée le week-end dernier.

Genre : FPS guerre moderne | Développeur : The Farm 51 | Éditeur : MY.GAMES | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Intel Core i7 4790, 16GB RAM, NVIDIA GeForce GTX 970 / AMD Radeon R9 290 | Prix : free-to-play | Langues : Interface en anglais-polonais-russe-allemand, audio en anglais-polonais-russe-allemand | Date de sortie : non précisée | Durée de vie : illimitée si vous aimez ce croisement particulier entre BF et CoD

Preview effectuée sur une version éditeur.

Piqûre de rappel

Pour les deux trois du fond qui auraient abusé de la Cléopâtre depuis 2018, commençons par un bref rappel. World War 3 propose une expérience assez similaire à ce que vous pouviez retrouver dans Battlefield 3 et 4 : des combats impliquant infanterie et véhicules terrestres, dans un contexte de guerre moderne. Cependant, oubliez tout de suite les balades en forêt, ou les escapades romantiques en quad dans le désert. Ici, on se cantonne surtout au béton, et le jeu se focalise, pour le moment en tout cas, sur des affrontements en milieu urbain. Les cartes proposées lors de cette alpha prenaient donc place dans les villes de Moscou, Varsovie, Berlin et Polyarny. Deux modes de jeu étaient proposés : le mode Tactical Ops (en 20VS20) qui correspondait, en gros, au mode conquête de la licence phare de DICE, et un mode TDM tout bête (en 10VS10).

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Toujours plus accueillant que Brest.

Paroles, paroles

Avant le début des hostilités, une présentation a été donnée par Alexey Maltsev, producer chez MY.GAMES, et une personne surnommée Imre, public relations chez The Farm 51. Elle a démarré par une explication globale de comment se déroule une partie dans World War 3, pour ensuite appuyer sur le rendu réaliste visé par l’équipe de développement. S’en est suivi alors une série de questions/réponses durant laquelle nous avons pu glaner quelques informations. Tout d’abord, les développeurs ont admis qu’effectivement, le netcode du jeu lors de sa sortie était catastrophique un problème. Pour cette ressortie, l’amélioration de l’environnement multijoueur fut donc une de leurs priorités. Interrogés sur la ressemblance de leur jeu avec ceux de la licence Battlefield, ils ont insisté sur le fait que WW3 propose des éléments de gameplay bien différents et que leur jeu se veut beaucoup plus réaliste, que ce soit au niveau des mouvements ou du maniement des armes, tout en restant accessible. Ils pensent réellement pouvoir apporter l’immersion de la simulation militaire tout en rendant le jeu accessible au grand public, et ont grand espoir que les joueurs ne courront pas partout pour caler des 360-noscope à la moindre occasion. Ils visent ce qu’ils appellent entre eux le “playable realism”. Le jeu en équipe semble également être un point crucial de World War 3 pour les développeurs de The Farm 51. Selon eux, le gameplay tactique lorsque vous jouez en équipe est primordial, et la recherche de synergie au sein d’une escouade est au moins aussi importante que votre skill de tireur d’élite. Par la suite, interrogés sur le futur modèle économique du jeu, ils bottent en touche, mais se veulent rassurants. Ils nous assurent que tous les objets achetables en jeu seront de nature cosmétique. Enfin, à la question fatidique du clavier souris VS manette, la réponse fut sans équivoque : même si les contrôles aux pad ne sont pas oubliés, actuellement, leur priorité reste les périphériques principaux des joueurs PC. C’est donc, le cœur un peu plus léger, que nous nous lancions dans cette nouvelle version de World War 3.

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Oui, le HUD est un chouia chargé.

Premier contact

Première constatation, la même que lors de notre première review, et malgré les dires des développeurs, World War 3 n’est toujours pas un jeu « réaliste », mais vraiment pas. Le sprint y est illimité, vous pouvez faire des glissades sur plusieurs mètres, sauter du premier étage d’un bâtiment sans broncher, vous soigner en deux secondes après avoir pris une rafale de 7.62, etc. Au niveau des armes, effectivement elles ont, dans certains cas, un peu de recul, mais ça n’empêche pas le mode automatique d’être efficace dans la majorité des engagements. Et, en une dizaine d’heures de jeu sur cette alpha, je ne suis pas sûr d’avoir croisé un seul gus qui utilisait le mode semi-auto. On peut également mentionner le fait que les munitions ne sont pas comptabilisées par magasin. Donc allez-y, défoulez-vous sur la touche R. Clairement, World War 3 n’a toujours aucun élément un tant soit peu réaliste, à part peut être son TTK relativement court, si vous tombez sur des gars sans armure. Et les dires des développeurs sur le jeu en équipe sont également étranges, car actuellement, et comme il y a trois ans, rien n’encourage ce comportement. Vous disposez d’une quantité confortable de munitions, il n’y a pas de système de revive et vos coéquipiers sont donc tout juste bons pour vous servir de points de respawn ambulants. Au final, la plupart du temps, les joueurs courent seuls, comme des poulets sans tête, d’objectifs en objectifs, dans l’espoir de gratter quelques frags, leur mort n’ayant de toute façon que peu d’incidence – si on oublie le mode TDM. Mais à la limite, tout cela n’est pas trop grave, des millions de joueurs apprécient les expériences arcades qu’offrent Battlefield et Call of Duty. Mais pourquoi The Farm 51 s’évertue à vouloir mettre en avant ce réalisme totalement inexistant ? Sachant que World War 3 a en plus quelques idées intéressantes à proposer.

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Et ça fait bim, bam, boum.

Liberté d’entreprendre

Et oui, le titre de The Farm 51 n’est pas qu’un simple plagiat des jeux de la licence fétiche de DICE. Tout d’abord, les joueurs ne sont pas cantonnés à un rôle précis. Chacun peut se créer son propre loadout. Si cela vous amuse d’être un toubib maniant une LMG, allez-y. Si vous préférez vous trimballer des sacs de munitions pour alimenter votre fusil de précision, et camper pendant toute la partie au même endroit, c’est tout à fait possible. Autre petit point à noter, c’est la présence de plusieurs niveaux de protection. Il est possible de choisir entre plusieurs gilets pare-balles et casques, qui vont résister à une quantité plus ou moins importante de plomb. Sauf qu’un petit kevlar, c’est bien plus léger qu’une veste basée sur des plaques en titane. La qualité de protection choisie et le matos embarqué va donc influencer la mobilité des joueurs sur le champ de bataille, qui seront classés dans plusieurs catégories : léger, moyen ou lourd. Autre point légèrement différent du jeu des suédois, c’est la présence de capacités, se rapprochant des killstreaks d’un Call of Duty old-school. Mais dans World War 3, ce n’est pas votre nombre de frags qui déterminera votre accès à un drone de reconnaissance, un barrage d’artillerie, ou une livraison d’IFV. Toutes vos actions contribuent à augmenter un nombre de points, qui sera à dépenser dans ces différentes capacités. Et croyez moi, un tapis de bombe, c’est bien utile pour nettoyer un point complètement à découvert. World War 3 a donc quelques idées de gameplay bien à lui, et pourrait à terme proposer une alternative acceptable à un Battlefield. Cependant, cette nouvelle version n’était pas exempte de défauts.

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Et vous pouvez aussi jouer à la Barbie !

Encore des maux

Point positif, le netcode m’a semblé moins à la ramasse qu’en 2018. Mais ce n’est qu’une impression, Battle(non)sense pourra sûrement confirmer, ou dire que j’étais complètement à la ramasse, à l’occasion. Au niveau technique, le jeu tient toujours la route et l’optimisation semble avoir porté ses fruits. Nous n’avons pas constaté les mêmes chutes de FPS injustifiées que par le passé. Cependant, tout n’est pas parfait, et comme en 2018, les cartes semblent encore trop grandes. L’action est très diluée et vous passez régulièrement votre temps à courir de points en points, comme un demeuré, sans croiser âme qui vive. Le pire étant en TDM, où certaines parties des niveaux sont totalement délaissées et où vous êtes amenés à, littéralement, faire des tours de map pour espérer tomber sur un ennemi. L’influence des armures sur le TTK peut être encore déroutante pour certains. En effet, le nombre de balles nécessaire pour abattre un adversaire varie de manière assez marquée entre les différents niveaux de protections. Niveau équilibrage, les véhicules semblent encore trop puissants, et l’infanterie pourra se sentir assez désemparée par moment. Un APC pouvant parfois s’enquiller quatre roquettes sans trop sourciller. Enfin, la partie sonore du titre reste encore assez moyenne. Et si nos armes claquent relativement correctement, c’est moins le cas pour celle des ennemis, ce qui peut rendre la localisation de l’origine des tirs assez délicate.

Et pourquoi pas ?

Malgré ce que la communication du jeu pourrait laisser entendre, World War 3 n’a toujours rien d’un jeu réaliste. Mais le titre de The Farm 51 pourrait tout de même proposer, à terme, une expérience plutôt sympathique. S’approchant d’un mélange entre un Call of Duty et un Battlefield, les sensations offertes, bien qu’arcade, ne sont pas désagréables et certaines petites idées de gameplay restent intéressantes. Du chemin a été parcouru depuis la sortie initiale du jeu en 2018, et même si la copie n’est toujours pas parfaite, elle est maintenant bien plus recommandable. Reste tout de même à savoir si l’intégration du nouveau modèle économique ne se fera pas trop dans la douleur, et si les joueurs répondront présent, malgré l’arrivée imminente d’un concurrent assez sérieux nommé Battlefield 2042.

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6 Commentaires


  1. Le jeu a l’air d’avoir du potentiel, même si vouloir marcher sur les plates bandes de BF peut sembler une bonne idée, ce n’en est pas forcément une. Ah oui, et il manque quand même un truc ultra important dans ce jeu: Des joueurs.

  2. Tu sais ce que te dit Brest Saer ?? Espèce de malotru, une ville aussi belle ! On envoie juste des photos grisonnantes au reste du monde pour que les gens viennent pas nous faire chier ^^

  3. Ah oui, et il manque quand même un truc ultra important dans ce jeu: Des joueurs.

    Tu parles de la version jouable il y a 1 ans ?
    Parce qu’il n’est plus possible d’y jouer depuis, normal qu’il n’y est pas de joueur.

    L’alpha qui a duré un weekend était étonnement bien peuplé. Le matchmaking trouvait toujours une partie en <15 sec. Les serveurs étaient toujours pleins.

  4. Le problème est que ça ne dure pas, ça se dépeuple à chaque fois en deux semaines.

  5. Si les gens qui payent le jeu le désertent, ça risque d’être pire pour ceux qui l’ont eu gratuit.

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