C’était l’une des seules sorties de ce mois de janvier dans le monde du FPS : avant-hier, HROT est entré en accès anticipé et propose l’intégralité de son premier épisode. Ce rétro FPS développé en solo par Spytihnëv est assez particulier. En effet, il nous transporte dans la Tchécoslovaquie de 1986, en plein pendant la Guerre Froide, alors qu’un ennemi inconnu prend d’assaut le pays. En regardant les screenshots, j’imagine que vous n’êtes pas passé à côté : nous sommes bel et bien en URSS. Derrière ces visuels et cet univers pour le moins austères se cache un jeu assez minimaliste mais, toutefois, pas dénué d’intérêt ni d’humour.

Genre : Rétro FPS | Développeur : Spytihnëv | Éditeur : Spytihnëv | Plateforme : Steam | Prix : 17€ | Configuration recommandée : Dual Core 2,5 Ghz, 2 Go de RAM, Intel HD 4400, 200 Mo d’espace libre | Langues : Anglais, Tchèque | Date de Sortie : 29/01/2021 en accès anticipé
Preview effectuée sur une version commerciale du jeu.

HROT 5 cropped

Soviet suprem

HROT 4Camarade ! La Tchécoslovaquie a besoin de toi ! Des troupes hostiles l’ont envahi et toi seul est capable d’accomplir ton devoir envers la Mère Patrie en repoussant l’infâme invasion. Empare-toi de ta faucille, de ton CZ 52, de ta mitraillette et de ton fusil électrique et va pourfendre nos ennemis ! Leurs forces sont disparates et composées de la pire engeance : outre les soldats masqués, ceux en combinaisons antiradiations et autres stalkers dotés du pouvoir de téléportation, tu devras affronter des têtes volantes, des chevaux dotés de masques à gaz et même des hélicoptères qui saignent. Alors embrasse donc le portrait de notre brave président, va et triomphe, car toute l’union te regarde !

La campagne de HROT aurait pu commencer par ces mots. Toutefois, il n’en est rien : à peine le jeu lancé, nous entrons sans préambule dans son univers aussi glauque et froid qu’un dimanche après-midi dans un pays du bloc de l’est en 82. S’inspirant directement des titres des années 90, il se contente d’une courte phrase laconique en guise de scène d’exposition : Le devoir et l’honneur ultime de chaque citoyen est de défendre la patrie et son institution socialiste. Toujours dans l’esprit de l’hommage aux 90’s, la recette offerte par HROT n’est pas vraiment originale : votre personnage sprint en permanence dans des niveaux un poil labyrinthique dans lesquels il faut récupérer différentes clés ouvrant les portes associées. Backtracking, raccourcis et, bien sûr, des tas de secrets sont au rendez-vous. Accessoirement, c’est aussi l’occasion de défourailler à tout va le bestiaire délicieusement absurde que l’on croisera pendant nos pérégrinations. En somme, du Quake-like pur et dur.

Pour l’instant, il ne faut pas s’attendre à être trop surpris par ce qu’offre l’accès anticipé de HROT. Le level design est tout à fait fonctionnel mais reste des plus classiques. De son côté, l’arsenal est lui aussi des plus familiers : pistolet, mitraillette, fusil à pompe, lance-roquette… Rien ne sort vraiment du lot et on regrette un peu l’absence de tirs secondaires qui permettraient de varier un peu les plaisirs. Espérons également que les sons des armes soient revus car, malgré les effets visuels gores, tout ça manque clairement de punch.

HROT 3 cropped

Austère d’asile

Pas de musique metal énervée pour HROT : sa bande-son est composée de morceaux d’ambiance plutôt horrifiques et, pour les affrontements les plus chauds, de titres synthwave très années 80 semblant sortir tout droit d’un film de Carpenter. Voilà qui change un peu de la formule habituelle et c’est tout à son honneur.

HROT ne paye pas de mine au premier abord. Ses visuels semblent tout droit sortis des FPS d’antan : le moteur maison lui aussi inspiré par les années 90 ne propose pas de texture filtering et les modèles d’armes ou d’ennemis sont pour le moins minimalistes. S’il propose tout de même un système de lumière rudimentaire, n’espérez pas y trouver d’effets vraiment modernes. De plus, la direction artistique est des plus austères : bienvenue en URSS, un état dans lequel les seules couleurs autorisées oscillaient entre le gris et le brun terne. Évidemment, la thématique du jeu est respectée mais gageons que son aspect rebutera plus d’un joueur. Un point d’ailleurs exacerbé par le manque de variété dans les décors traversés puisqu’on a l’impression de passer la moitié de son temps dans des tunnels souterrains ou des égouts.

Néanmoins, malgré sa sobriété visuelle toute soviétique, HROT ne brille jamais autant que lorsqu’il part dans des délires absurdes et second degré pince-sans-rire. En plus de ses références constantes à la propagande du régime, allant jusqu’à nous faire embrasser le portrait du président Tchécoslovaque, le jeu propose parfois des situations grotesques apportant une fraîcheur bienvenue. Déjà doté d’un bestiaire général savoureusement idiot, HROT nous fait par exemple affronter un gorille furieux, une pelleteuse possédée ou encore un cheval d’arçons vivant. Plus loin, il est possible de récupérer une mobylette pour parcourir le niveau en écrasant ses adversaires et en dérapant comme un damné, ou encore de jouer au foot et au basket, si le cœur vous en dit. Bref, plus que par sa proposition de base, c’est dans ses à-côtés et ses délires assumés que HROT prend du sens.

L’accès anticipé de HROT est composé du premier épisode de la campagne, à savoir 8 niveaux, qu’on termine en moins de trois heures. Il propose également un mode Randomizer (remplaçant aléatoirement les objets et les ennemis) et un mode Horde anecdotique. Le développement devrait encore durer 9 à 18 mois supplémentaires et la campagne sera complétée par deux autres épisodes à la sortie.

Qu’on soit clair : pour le moment, il s’agit d’une courte expérience rétro amusante lorsqu’elle part dans des délires outranciers mais, par ailleurs, peut-être un peu trop austère pour plaire à tout le monde. Espérons que Spytihnëv saura d’ici là apporter ce grain de folie dans le level design et dans l’armement afin que HROT prenne une toute autre ampleur.

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2 Commentaires


  1. Ok intéressant donc mais je vais attendre, pour moi la répétition des niveaux me rebutera sans aucun doute

  2. Ça a l’air correct. Depuis que j’ai vu robot geisha et ses immeubles qui saignent, je suis paré pour les hélicos. Gageons que le dev ajoutera des filtres graphiques et un peu de folie en ayant les retours des previews… Faut savoir rêver. Sinon je le prendrai quand même à 2 euros dans quelques années.

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