Dredd vs Death : le testJudge Dredd est probablement le héros le plus couillu des comics américain, peut-être bien parce que son créateur, 2000AD, est une société britannique. A la fois juge et bourreau, Judge Dredd fait régner la loi dans Megacity One, ville surpeuplée corrompue par le crime, la pauvreté et la justice fasciste des juges. Comparé à lui, Walker Texas Ranger fait figure de bobby.

Les développeurs britanniques de Rebellion ont tenté d’adapter en jeu vidéo l’humour noir de cette série, ont-ils réussis ? [–SUITE–]Je suis la loi ! I AM THE LAW!!!

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Megacity One, comme si vous y étiez

Avant toute chose, sachez que la version française du jeu est une calamité. Je pense que c’est Steevy du Loft qui fait la voix de Dredd et ça suffit à tout gâcher. Vu qu’une fois le jeu installé, il n’est plus possible de changer la bande-son, épargnez-vous une réinstallation en choisissant tout de suite la VO. Ne vous inquiétez pas si vous êtes nul en anglais, les dialogues se résument à beugler « I am the law » ou « You will finish your life in a cube, punk! ».

Le scénario est hyper classique pour ceux qui connaissent le comics : cinq Death Judges se sont échappés et vous êtes en charge de les retrouver. La campagne solo s’étale sur 12 épisodes dont un training. Vous allez devoir arpenter les rues de Megacity One pour terminer dans un monde proche de l’enfer, en face à face avec Judge Death. Les cartes sont globalement très réussies et reproduisent à la perfection l’univers de la BD. L’une d’elles se déroule dans un centre commercial où vous exploserez du zombie sur une musique d’ascenseur, hommage à George Romero. Une autre vous fait visiter un fumoir où les clients vous parlent d’une voix de cancereux. Vers la fin de la campagne solo, vous descendrez dans les ruines du métro, une carte sombre et apocalyptique peuplée de zombies et de vampires… du grand art.

Le supermarché et le smokatorium :
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Au cours de vos pérégrinations, vous devrez arrêter des gangs, sauver des innocents, tuer des victimes du nécro-virus ou encore presser je ne sais quel bouton pour actioner une quelconque pièce de machinerie. Vous l’aurez compris, le gameplay est hyper basique mais au moins, vous ne serez jamais bloqué par un de ces « puzzles » si chers aux game-designers arriérés qui peuplent le monde des développeurs de SdM. Dredd vs Death se résume la plupart du temps à avancer en tuant tout le monde.

Graphiquement, on aime ou on aime pas, moi j’adore

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Après avoir collé 6 mois au fumeur, vous refilerez 1 an à l’obèse à roulette pour « obstruction » à la justice

Pour animer Dredd vs Death, Rebellion a récupéré le vieux moteur 3D d’Alien vs Predator premier du nom. Cette version améliorée recrée un peu de la magie d’AvP en proposant des graphismes qui ne ressemblent à rien de ce que nous connaissions auparavant. Pour le coup, je me retrouve un peu à court de comparaison… tout ce que je peux vous dire, c’est qu’on croirait le moteur 3D spécialement conçu pour recréer les graphismes de la BD. On est à 100 lieues des personnages hyper conventionnels d’Unreal 2, des textures flashy de Halo ou des rendus réalistes de Raven Shield.

Techniquement, il y probablement moins de polygones à l’écran que dans les autres SdM récemment sortis, mais cela ne nuit en rien au style graphique du jeu pour peu qu’on se laisse séduire par le design et qu’on oublie de se focaliser sur les détails techniques. Par contre, si vous n’accrochez pas, vous pourrez sûrement passer votre temps temps à critiquer tel modèle peu détaillé ou telle texture grossièrement réalisée. C’est une question d’alchimie, ça prend ou ça ne prend pas, moi je suis sous le charme.

Les ruines du métro, une carte superbe qui rappelle que le moteur 3D vient d’AvP :
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Difficile de vous dire si le jeu sera fluide sur votre PC. Avec mon 2,8 GHz et ma GeForce Ti 4200, il tournait comme un charme. Sachant qu’il y a une version PS2, je suppose qu’il ne nécessite pas une grosse configuration.

Sentence : 10 hours!

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L’univers de Judge Death

Soyons honnête, Dredd vs Death n’a pas grand chose pour lui : le scénario est simpliste, la réalisation n’a rien d’un chef d’oeuvre technique, le gameplay est hyper basique et la campagne solo se termine en moins de 10 heures. C’est uniquement l’ambiance qui fait le charme du jeu et elle est se situe à tous les niveaux : la voix de Dredd, les lieux que vous traversez, les graphismes caricaturaux, l’effet pantin exagéré et l’humour propre aux comics. Si vous ne connaissez pas la BD et que vous n’êtes pas séduit par les screenshots, passez votre chemin : il y a de grandes chances pour que vous ne voyiez que les défauts du jeu. Par contre, si comme moi vous avez des érections à l’idée d’incarner Dredd dans un jeu reproduisant fidélement l’univers de Megacity One, alors vous risquez de trouver bien courtes les dix heures nécessaires pour terminer le jeu.

Pour l’instant, seul Boomtown a daigné tester le jeu. Bien qu’ils semblent être des fans de la BD, ils n’ont pas accroché et concluent leur test par un médiocre 5/10.

Dredd vs Death (site officiel) est disponible sur Gamecube, XBox, PS2 et je l’ai testé sur PC. Si vous avez encore des doutes sur ce que le jeu a dans le ventre, téléchargez la démo (150Mo). Le niveau qu’elle contient est malheureusement l’un des moins intéressants du jeu.

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