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A l’origine, les développeurs de Contagion travaillaient sur un mod porté sur HL1 et Source : Zombie Panic. Désirant aller de l’avant, ils sont devenu Monochrome Games et ont voulu en faire un vrai jeu, annoncé en Août 2010. Après quelques mois de développement, ils ont réussi à boucler une campagne Kickstarter et porter le jeu sur Steam le 17 Mai 2013 en accès anticipé. Le jeu a finalement atteint sa version finale une année plus tard, le 11 Avril et Monochrome promet de futurs ajouts.

Le pitch de Contagion est simple : le monde vient de se faire infecter par une maladie d’origine inconnue, transformant presque tout le monde en zombie. Le jeu met l’accent sur le danger omniprésent et le peu de moyens d’y faire face. Il se veut réaliste, ce qui se traduit par la rareté des munitions, la robustesse des zombies, l’absence de réticule et la faiblesse des survivants. Le jeu se joue majoritairement en multijoueur, même s’il est possible d’y jouer en solo.[–SUITE–] Il y a trois modes de jeu : Escape, Extraction et Hunter. Le premier représente une série d’objectifs à remplir en traversant une carte jusqu’à ce que les survivants s’échappent ou qu’ils meurent tous. Le second consiste à aller à un bâtiment désigné par GPS pour aller secourir des survivants, tenir la position durant un temps défini, puis revenir au point de départ en leur compagnie en évitant qu’ils meurent, le troisième est un deathmatch. Il y a un maximum de huit joueurs par serveur.

Il est possible d’incarner un zombie, si l’on vient à mourir en tant que survivant. L’objectif sera alors d’annihiler ceux qui étaient vos compagnons. Note amusante : le mode spectateur nous met dans la peau d’un cafard. Marrant au début, mais à chaque fois que vous avez le malheur de passer devant un survivant, il vous piétinera, vous faisant respawn à une distance plus ou moins grande. Pénible.

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Je suis un cafard et les trois joueurs menacent de me fusiller si je bouge

Un contenu qui tient la route

Trois modes de jeu décrits plus haut et cinq cartes. Mais certaines d’entre elles ne sont accessibles que dans tel mode de jeu au contraire des autres. En voici la liste :

  • Barlowe Square [Hunter-Extraction-Escape] : la plus récente et la seule où on peut jouer les trois modes. Très vaste et très labyrinthique, il y a de nombreux souterrains et passages dont vous ne soupçonnez pas l’existence.
  • Roanoke PD [Escape] : un centre pénitentiaire, assez classique.
  • Aurora Estates [Hunter-Extraction] : se situe dans un quartier résidentiel, assez simple d’aspect, mais avec de nombreuses planques et maisons explorables, ma préférée.
  • Cyprus Park [Hunter] : une carte de jour se déroulant dans un parc urbain, petite et donc idéale pour ceux qui n’aiment pas jouer à cache cache.
  • Pioneer Express [Hunter] : une ligne de métro. Je l’ai jamais vue être jouée.

C’est peu, mais ces maps sont assez bien construites pour offrir une bonne rejouabilité. Certaines, Barlowe en tête, demandent un temps élevé d’adaptation pour pouvoir exploiter ses points forts, voire simplement s’y repérer. Petit bonus : Certaines portes ou issues seront closes de manière aléatoire selon les parties et il faudra se débrouiller pour trouver un chemin annexe.

Il y a un certain nombre d’armes, réparties en famille de munitions : Carreaux pour arbalètes, .308 pour le sniper, 9mm pour la smg et le sig sauer P226, .45 pour le 1911 et le revolver, le 5.56mm pour l’AR-15 et l’AK-74 et le calibre 20 pour la Mossberg et le fusil de chasse. Il y a aussi des grenades et des mines murales, rares. Le tout accompagné d’armes de mêlée qui font sensiblement toutes les mêmes dégâts.

Vous avez 4 emplacements pour stocker tout ça et il faudra parfois jongler entre eux non pas en fonction de leur puissance, mais de la quantité de munitions que vous avez. Les armes à haute cadence de tir comme la SMG qui a des munitions disponibles partout ou les fusils d’assauts qui viennent par grappe de 30 balles sont les plus efficaces. Le fusil de chasse est l’arme la plus puissante, avec sa haute précision et sa capacité à traverser les corps. Mais le lent revolver et le peu pratique sniper ne sont des armes viables que dans le mode Hunter.

Il y a également la possibilité de barrer le passage d’une porte ou d’une fenêtre en clouant des planches avec un pistolet à clou et des morceaux de bois. Cela permet un bon gain de temps en échange d’une issue bloquée, qu’on peut toutefois détruire soi même si besoin est.

Si vous avez une barre de vie honnête, chaque coup vous donne la probabilité d’être infecté. La vue se grise, le son se dilate… Vous n’avez plus longtemps à vivre avant de devenir un zombie et de passer à l’autre camp. Si vous êtes altruiste, vous pouvez prévenir les autres, sinon vous vous planquez comme un enfoiré et vous passez à l’action dès le passage à l’état de carcasse ambulante.

Tuer un zombie est ardu. Ce sont des sacs à PV et la seule façon d’en finir d’une seule balle est de la leur tirer dans la tête. Dans l’urgence d’une situation, ça peut être corsé et tirer frénétiquement est une erreur facilement commise. Ils sont attentifs à vos tirs, semblent lents et peu dangereux, mais ce sera toujours quand vous leur tournerez le dos qu’ils feront un sprint vers vous pour vous frapper et peut-être vous infecter. Être attentif est une obligation de tous les instants dans Contagion sous peine de se retrouver bloqué avec une horde derrière soi.

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Illustration de la dernière phrase

Être un zombie

Feature intéressante du jeu : la possibilité d’incarner un zombie lorsqu’on meurt. Vous devenez plus robuste, vous pouvez grimper aux obstacles et vous êtes plus endurant qu’un survivant, pouvant courir beaucoup plus longtemps.

Mais vous pouvez toujours mourir d’un tir à la tête, inutile donc de foncer tête baissée vers un joueur qui saura vous aligner vite fait et vous faire respawner plus loin. Il faut savoir profiter de l’avantage qu’ils ne savent pas que vous êtes CE zombie qu’ils regardent et agir comme un PNJ. S’ils voient qu’ils peuvent vous contourner, économiser une balle et éviter d’avertir les zombies autour, ils le feront … Avant de sentir vos dents dans leur cou. Si vous êtes mauvais acteur, il est possible d’appuyer sur une touche qui vous mettra aux mains de l’IA. Mais étant trop imprévisible et je vous conseille plutôt de prendre des cours de théâtre.

Comme les autres zombies, vous êtes plutôt silencieux et il est aisé de traquer vos victimes jusqu’à saisir l’occasion de faire mal. Vous avez la possibilité de rassembler une horde en appuyant sur la touche R, vous faisant rugir et attirant les zombies à proximité vers vous. C’est un plus non négligeable qui vous offre une bonne force de frappe et une possible couverture. Vous pouvez laisser les survivants tirer sur votre foule tandis que vous les contournerez pour semer le chaos dans leurs rangs. Vos coups font mal et il suffira de quatre ou cinq bien placés pour garnir votre camp d’un individu supplémentaire.

Mais chaque fois que vous respawnerez, vous devrez vous débrouiller pour trouver les survivants. Si vous connaissez la map et leur position, c’est facile, sinon vous passerez bien 5 minutes à tenter de trouver l’origine de ce putain de coup de feu sans jamais y parvenir.

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Rassembler une gigantesque horde pour la faire déferler sur un joueur coincé dans un cul de sac a quelque chose de jouissif

Le mode Escape : « On va où ? »

Le premier mode coopératif vous fait naviguer à travers un niveau. Il faut regarder ses objectifs sur un téléphone portable, impossible à tenir avec une arme en main. La direction à suivre est très vaguement indiquée, avec un indicateur de distance et rien d’autre pour se repérer, ce qui donne des errances entre portes fermées et troupeaux de zombies qui nous font gaspiller des munitions. Il n’est pas rare de se bloquer durant plus de dix minutes sur le même point, car on est incapable de trouver le chemin qui mène à l’objectif suivant.

A moins de connaitre très bien la carte, vous rejoindrez les joueurs perdus avant que tout le monde se sépare, curieux ou avides de munitions et qu’ils meurent un à un dans leur coin, soit par un joueur zombie malin ou parce qu’ils se sont retrouvés sans munition face à une horde. Si vous êtes doué avec les armes de mêlée, privilégiez les, car elles sont très utiles dans ce mode.

En conséquence, il est rare qu’une partie d’Escape arrive à son terme. Pour illustrer à quel point on se perd facilement, un développeur nous avait rejoint en partie sans que ça nous aie empêché de tourner en rond pendant un long moment avant de tous mourir.

Le mode Extraction : Escorte de PNJ

Escorter un PNJ a toujours été une épreuve pénible dans les jeux. Contagion n’y fait pas exception. Rejoindre et tenir une position n’est pas très difficile, mais faire sortir les PNJ et les garder en vie est une autre paire de manches. Ils ne réagissent à rien, même s’ils se font frapper par un zombie qui a échappé à votre vigilance, la seule chose qu’ils bougeront seront leurs lèvres pour laisser échapper un « Ow ! » jusqu’à ce que mort s’ensuive. La seule interaction qu’on peut avoir avec eux, c’est de leur ordonner de nous suivre ou de rester sur place.

Les débrouillards pourront réussir à faire deux ou trois aller/retour. Mais dès qu’un bon joueur passe dans le camp des zombies, vos chances de réussir chutent drastiquement. Il suffit de foncer vers les PNJ et de les tuer pour signer l’échec de la mission. Fort heureusement, le téléphone fait office de GPS dans cette mission et vos trajets seront efficaces.

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Si vous êtes un connard comme moi, vous laisserez les autres gaspiller leurs munitions pour vous éclaircir le passage

Le mode Hunter : Cache cache-Deathmatch

Selon quelques personnes, il faut faire des alliances fragiles en mode hunter pour pouvoir réussir à survivre. Mais sachant que le vainqueur est le dernier debout, tout le monde se tire dessus à vue et j’en fais de même. Au fur et à mesure que la partie progresse, les joueurs-zombies deviennent plus nombreux et s’en donnent à coeur joie pour violer les survivants restants. Voilà ce qui résume ce mode.

Les cartes étant grandes, les joueurs sont plutôt séparés. Le moment le plus dangereux de la partie est le début alors que tout le monde est dans la rue à des distances assez proches, dès que vous réussissez à vous planquer, la partie s’éternise un peu jusqu’à ce que vous vous croisiez. Camper est possible et même viable, mais dès qu’un joueur zombie vous trouve, il est recommandé de se casser le plus vite possible.

Les munitions sont moins rares que dans les autres modes et la gâchette est souvent pressée. Il est pourtant recommandé de tirer le moins possible car le bruit révèle votre position en plus d’attirer les zombies, vous plaçant dans une situation où vous vous ferez abattre sauvagement tandis que vous tentez de vous dépêtrer des morts vivants qui vous suivent.

Un petit truc vicieux dans ce mode est que le téléphone sert à voir qui est à proximité. Si une personne se trouve à portée de votre signal, vous pouvez envoyer un appel, faisant sonner son téléphone. La personne devient aussitôt paranoïaque et si vous avez l’oreille attentive, vous saurez repérer son emplacement.

Sympathique…

Contagion est un jeu agréable à jouer avec un gameplay bien pensé. Le jeu est exigeant, mais pas punitif. Hardcore, mais pas ardu. Tout se repose sur votre capacité à garder votre sang froid et à rester attentif à l’environnement.

Son énorme problème est la difficulté à se repérer dans les grandes maps. Je suis pourtant doté d’un bon sens de l’orientation, mais malgré le fait d’avoir refait plusieurs fois la même mission sur les différentes maps, il m’est impossible de trouver rapidement un chemin qui me mène vers la bonne direction. Vous dédierez beaucoup de votre temps à trouver ce que vous cherchez avant de pouvoir passer à l’action.

Pour 20€, vous aurez un jeu qui se joue quelques soirées. Ça ne vous laissera pas un souvenir impérissable, mais ça vous donnera sans aucun doute de bons moments.

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