Annoncé l’année dernière, l’extension pour Elite Dangerous, Odyssey, est arrivée en alpha il y a une dizaine de jours. Promettant d’enfin parcourir à pied certaines des quelques milliers de planètes que contient le jeu, Odyssey proposera des combats mais aussi de l’infiltration. Voici nos premières impressions après quelques heures passées dessus.

Genre : Simulation Spatiale | Développeur : Frontier | Éditeur : Frontier | Plateforme : Steam | Prix : 34,99€ | Configuration recommandée : Intel Core i5-8600K / AMD Ryzen 5 1600, 12GB RAM, NVIDIA GeForce GTX 1060 / AMD Radeon RX 5500, 60GB d’espace disponible | Langues : Anglais | Date de Sortie : Fin du printemps 2021

Preview réalisée sur une version commerciale du jeu.

Un petit pas pour le joueur :

L’alpha d’Elite Dangerous: Odyssey se découpera en quatre phases distinctes qui apporteront chacune de nouvelles fonctionnalités. À noter également que cette alpha se déroule en parallèle de la progression normale du joueur. Tout ce qui s’y passe n’a aucun impact sur votre carrière dans la branche normale du jeu. Actuellement, nous en sommes à la phase deux de l’apha, qui fait suite à une première session plutôt limitée en contenu. Le joueur commence par déambuler dans une station spatiale qui sert de hub. Vous y croisez d’autres joueurs mais aussi des PNJs pour faire des achats ou choisir des missions. L’optimisation semble tout à fait correcte et si les intérieurs ne sont pas exceptionnels, c’est loin d’être repoussant. En tout cas, ça tourne relativement bien, malgré quelques chutes de framerate inexpliquées par moment sur une configuration à base de i9-9900K, 32Go de RAM et une RTX 2080ti en 1440p. Une fois que vous avez trouvé votre mission, vous allez pouvoir ressortir votre Nintendo Switch ou un bouquin, car les trajets sont terriblement longs et chiants. Bien sûr, c’est déjà le cas dans le jeu de base et on imagine mal les développeurs revoir entièrement un des fondements de leur jeu. Mais voilà, sachez qu’une grande partie de l’expérience Elite Dangerous se résume à naviguer dans le vide pendant plusieurs dizaines de minutes pour aller d’une planète à une autre ou d’un système à un autre.

Elite Dangerous Odyssey Hub 1

Un pas de géant à faire pour les développeurs :

Après avoir passé 20 minutes sur le siège de votre Cobra Mk3, vous pourrez enfin fouler du pied une planète désertique, pour le coup pas franchement époustouflante. Les développeurs ou les fanboys auront probablement plein de raisons pour prétexter des environnements aussi pauvres et inintéressants. Toujours est-il que l’envie de découverte — pourtant l’un des piliers du jeu — n’est pas là. Des rochers à perte de vue, quelques cratères, mais absolument rien qui ne donne envie de partir explorer à pied ou en SRV. Il y a bien des mondes parsemés de quelques jets de lave ou de geysers, mais ça reste sporadique et n’écarte pas l’impression de répétitivité. On aurait aimé davantage de diversité et de travail de ce côté là : des formations rocheuses uniques, des cavernes et, on a le droit de rêver, des planètes avec des forêts à parcourir, des lacs à survoler, etc. Mais j’ai bien peur qu’il faille se contenter de paysages lunaires pendant encore un bon moment. Là encore, nul doute que fans et développeurs trouveront tout un tas de justifications.

Heureusement, pour s’occuper, différentes missions sont proposées pour le moment et elles se dérouleront toutes dans des bases au sol : remettre le courant, récupérer des données dans un ordinateur, éliminer une cible ou un groupe d’ennemis. Depuis la phase deux, il y a aussi des zones de conflits dont le principe, inspiré du jeu de base, se résume ici au mode conquête de Battlefield. En théorie, il s’agit de PVP à 12 vs 12 avec des zones à capturer. Dans les faits, l’équipe a été systématiquement complétée par des I.A. car il manquait du monde lors de mes parties. Ensuite, il faudra soit éliminer complètement tous vos adversaires, soit engranger des points grâce à la capture de zone. Si vous mourez, vous réapparaissez avec vos acolytes grâce à un vaisseau qui vient régulièrement faire la navette.

En ce qui concerne les combats justement, rien d’exaltant là non plus. Les diverses armes n’ont aucune sensation et sont très limitées. Quant aux ennemis, sur le champ de bataille, ils ne brillent vraiment pas par leur intelligence. On se croirait dans Halo avec des mouvements horriblement lents dus à la gravité et des boucliers à recharger. Alors, on fonce dans le tas, on utilise notre arme laser pour détruire le bouclier de l’ennemi. Puis, on fait caca derrière une caisse le temps de changer d’arme pour revenir achever notre cible, totalement à découvert, au pistolet cinétique. Encore plus pratique une fois que vous êtes équipé d’un lance-grenades. En l’état, dans Elite Dangerous: Odyssey, il est inutile de faire du crowd-control ou d’essayer de mettre en place une stratégie tellement le level-design et l’I.A. sont aux abonnés absents.

Ci-dessous 15 minutes de gameplay d’une mission Conflict Zone aka Battlefield Conquest :

Et un maigre espoir pour les autres

Comme dit plus haut, il n’y a pas que des combats. Par exemple, certaines missions consistent à récupérer un matériau dans un bâtiment ou télécharger des données. Selon les circonstances, il faudra d’abord remettre le courant dans la station ou bien s’infiltrer dans les lieux. Dans ce cas, un cutter-laser sera utile pour découper et enlever la protection qui empêche de forcer l’ouverture de la porte. Ensuite, récupérez votre marchandise, évitez de vous faire dézinguer et quittez les lieux pour empocher votre récompense. Rien d’innovant, mais il semble y avoir assez de variété dans les missions et dans l’agencement des bases au sol pour éviter trop rapidement l’ennui. De plus, ça sera l’occasion d’éventuellement tomber sur un autre joueur, ce qui a dû m’arriver à plusieurs reprises en une dizaine d’heures — ce qui est déjà bien plus que No Man’s Sky. L’expérience est d’ailleurs plutôt grisante puisqu’au départ, au loin, on ne fait pas tout de suite la différence avec un PNJ. La rencontre est donc remplie de surprise : est-ce qu’il va m’aider à atteindre mon objectif ? Est-ce que je lui colle une grenade dans les jambes tout de suite ? En parallèle du multicrew dans les vaisseaux, cela présage de moments intéressants en multijoueur.

Car, il faut le dire, Elite Dangerous reste un jeu réussi sur de nombreux points : les premières heures de découvertes sont enthousiasmantes, le pilotage est toujours plaisant et l’immersion est l’une de ses plus grandes qualité. Depuis l’extension Horizon, arrivée en 2016 et la faculté de se poser sur de nombreuses planètes, les possibilités sont encore plus grandes. Hélas, cela s’est surtout concrétisé par l’ajout d’objectifs ennuyeux et très peu variés. Elite Dangerous ressemble alors à un jeu sans âme, sans surprise et les développeurs sortent même la carte du « c’est aux joueurs de créer leurs propres histoires ». Tandis qu’Odyssey en fait rêver beaucoup en offrant enfin de pouvoir se déplacer à pied sur des planètes, les expériences passées laissent planer le doute quant à l’intérêt final du DLC.

Elite Dangerous Odyssey PVP

Enfin, alpha oblige, l’expérience est forcément entachée de quelques problèmes. Des soucis d’inventaire où certains outils sont inexplicablement absents d’une combinaison à une autre — vous obligeant à switcher de l’une à l’autre, ce qui ne se fait malheureusement pas en quelques clics. Si nous n’avons eu aucun crash durant nos sessions, il y a tout de même eu des scripts qui ne se lançaient pas, des problèmes d’affichages de la carte du système ou des messages d’erreurs à des moments impromptus. Rien de très grave ni d’insurmontable pour les développeurs. À noter qu’en extérieur, on retombe souvent en dessous des 60 images/s. Étant donné le statut d’alpha du jeu pour le moment, on va là encore dire que c’est tout à fait rectifiable d’ici la sortie.

Ci-dessous, 30 minutes de gameplay sur une mission type « Raid contre une installation, éliminer les charognards de feng » lors de la phase 2 de l’alpha d’Elite Dangerous: Odyssey :

Conclusion :

S’il n’y a pour l’instant pas grand chose d’intéressant à faire dans cette alpha, les fondations déjà présentes sont plutôt rassurantes. D’autant plus qu’on sait déjà que les développeurs ont prévu pas mal d’autres choses à long terme. En revanche, le level-design rudimentaire des bases et l’aspect désertique de la surface des planètes actuellement disponibles font craindre un probable ennui au bout de quelques heures. Pour finir sur une pointe d’optimisme disons que si, pris séparément, ces ajouts n’ont rien de sensationnel, gageons que grâce à ce prochain DLC, l’intérêt et le plaisir d’Elite Dangerous se trouvera dans la somme de toutes ses mécaniques. Ou bien ce sera un nouvel ajout fade, gâché par le farm excessif. Réponse d’ici le mois de juin 2021.

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8 Commentaires


  1. C’est quoi ta surcouche pour le compteur FPS et le monitoring stp ? Merci !

  2. Le compteur FPS c’est disponible dans Steam directement. L’autre surcouche c’est NZXT CAM. Tu n’es pas obligé d’avoir du matos de la marque NZXT pour t’en servir.

  3. Mmm, Les missions PVE ont quand même l’air sympa, avec pas mal de trucs a faire sur place, c’est juste chiant que les temps de trajets soit aussi longs, franchement ça va bien plus vite de traverser tout Stanton dans Star Citizen.
    Bon par contre, clair que dans SC les missions FPS ne sont encore pas a ce niveau en terme de variété des activités une fois au sol (même si le loot commence a arriver doucement et que des outposts un peut plus ambitieux devrais arrivés cette année, mais bon comme d’hab avec CIG, c’est du conditionnel).
    En attendant je suis en train de reinstall Elite, je vais test un peut tout ça.

  4. Pourquoi langue Anglais ? Le jeu est entièrement traduit en Français même l’audio.

    Après pour les trajet super chiant de 20min, c’est l’Apex Interstellar qu’ils ont rajoutés avec Odyssey… Si on prend notre vaisseaux c’est heureusement beaucoup moins long et chiant. J’avoue ne pas comprendre l’ajout de ce truc si les trajet ne sont pas « skipable »… C’est horriblement long et chiant…

    Autant j’adore le jeu de base, autant cette extension me parait totalement vide de sens et d’intérêts. Je suis entièrement d’accords sur le manque criant d’originalités des décors et le manque de POI d’exploration, de biomes, de landscapes à couper le souffle (qu’on a dans le jeu de base si on se donne la peine d’explorer et/ou de chercher).

    J’ai bien peur que cette extension ne soit qu’un mode FPS uniquement axé sur le combat et dénué de sens dans ce jeu qu’est Elite Dangerous..

  5. Avec Elite Dangerous, on peut voir le verre à moitié plein et le verre à moitié vide. Les Fans et nouveaux joueurs en pleine découverte verront le verre toujours à moitié plein. Le jeu est en effet très bien fait dans l’ensemble avec de nombreux gameplay qui demande tous un apprentissage parfois touffu, de nombreuses choses à découvrir au début…
    Même moi après 500-700 heures de jeu en 5 ans j’estime ne pas avoir fait le tour complet car c’est grand c’est même presque infini. mais, soyons clair, à part s’inventer des histoires, changer de métier pour se donner envie de continuer le jeu est VIDE REPETITIF et ENNUYEUX.
    Certains me demanderont pourquoi y avoir passer autant de temps ?
    J’aime l’espace et l’exploration, je voulais y croire. j’espérais qu’un jour Frontier aurait de l’imagination mais tout n’est que feu d’artifice. Quand les lumières disparaissent il ne reste RIEN. Quand vous sortez la tête de l’eau vous voyez le verre à moitié vide

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