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Robert « Bobby » Kotick, le patron d’Activision-Blizzard dont vous pouvez admirer le sourire en HD ci-dessus, se sent une âme de donneur de leçons. Dans une interview à Edge, il explique qu’Electronic Arts ne sait pas s’y prendre avec ses studios. Selon Kotick, les studios possédés par Activision sont des entités bien plus indépendantes que ceux d’EA, ce qui rend les conditions de travail, la productivité et la qualité des jeux meilleures.

S’il est exact que les conditions de travail chez Electronic Arts ont parfois été déplorables (on se rappelle de l’affaire EA Spouse il y a quelques années, entre autres), ces remarques sont particulièrement malvenues de la part de Kotick, surtout six mois à peine après toute l’affaire Infinity Ward.

Ca n’est d’ailleurs pas le seul studio maltraité par Activision : depuis la sortie de Wolfenstein, Raven Software a eu droit à une vague de licenciements et subit une lente hémorragie d’employés et tous les projets du studio ont été annulés en faveur de la création de map-packs pour Call of Duty: Black Ops, au point qu’on peut lui craindre un sort à la Gray Matter. Ce studio, responsable des Redneck Rampage et de Kingpin et Return to Castle Wolfenstein, avait vu ses projets annulés et avait été contraint de fusionner avec Treyarch… De son côté Treyarch ne bosse que sur des franchises ou des jeux à licence depuis désormais dix ans. Et je ne parle que des studios développant des FPS !

Kotick n’est au passage pas en reste sur Jason West & Vince Zampella, les deux fondateurs licenciés d’Infinity Ward : il dit avoir été « trahi » par des gens qui étaient ses « amis ».

Electronic Arts n’a pas tardé à répondre à Robert Kotick, via Jeff Brown, l’un des vice-présidents de l’éditeur :

Les relations de Kotick avec les studios sont très bien documentées par des contentieux [ndlr: celui avec Infinity Ward évidemment, et également récemment le procès opposant Double Fine Productions à Activision].

Son entreprise est basée sur trois franchises : l’une est un monde persistant dont il ne peut pas s’attribuer le succès; la deuxième [Guitar Hero] est en chute libre, et la troisième [Call of Duty] est en train d’être démolie par la propre arrogance de Kotick.

De fait, si Bobby Kotick est aujourd’hui à la tête du premier éditeur mondial devant Electronic Arts, ça n’est pas grâce à la façon dont ses studios sont traités, mais tout simplement parce qu’Activision Blizzard est le résultat du rachat d’Activision par Vivendi, puis de la fusion de l’entreprise avec Blizzard. A l’époque où Kotick ne pouvait pas intégrer les revenus mensuels de WoW dans sa comptabilité, Activision était bien moins arrogant.

Tout ça ne devrait pas améliorer la street-cred de Kotick. Jason Hall, le fondateur et ancien patron de Monolith, se moque ainsi de Bobby sur twitter, et il n’est pas le seul.

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