Medal of Honor, comme Battlefield, est une licence majeure du FPS. Un peu plus vieille que NoFrag, puisqu’elle est née le 31 octobre 1999 avec Medal of Honor sur Playstation. Contrairement à d’autres, elle a connu un long déclin vers la médiocrité. Mais est-ce réellement une licence si chère au PC ?

20 ans de Medal of Honor scaled

Une paternité très variée

Si Battlefield est synonyme de DICE et Call of Duty d’Infinity Ward, il est difficile d’attribuer un nom spécifique à Medal of Honor. À l’origine, le titre provient de DreamWorks Interactive, qui disparaîtra en 2000 pour devenir EA Los Angeles, qui disparaîtra à son tour en 2010 pour devenir Danger Close Games, qui disparaîtra à son tour en 2013 pour se mélanger à des gars de DICE LA. L’histoire retiendra surtout 2015, studio à l’origine de Medal of Honor: Allied Assault, et dont une partie des développeurs seront les fondateurs d’Infinity Ward. D’autres studios ont aussi participé : TKO Software, Netherock, Team Fusion, EA Canada et plus récemment Respawn Entertainment.

Les opus majeurs sur PC

Avant d’écrire cet article, j’essayais de me remémorer les divers opus disponibles sur PC. Mais, en dehors d’Allied Assault (20/01/2002), de Medal of Honor (12/10/2010) et du dernier opus VR, Above and Beyond (10/12/2020) : j’étais bien incapable de me rappeler du reste. Finalement, j’étais pas si loin du compte. Car bien que la franchise Medal of Honor regroupe 15 jeux (+ 2 add-ons), seulement 6 sont sortis sur PC, sans compter les deux add-ons d’Allied Assault : Spearhead et Breakthrough. Sur ces 6 titres, seulement 3 étaient des exclusivités PC. Sur Metacritic, ils récoltent en moyenne une note de 74. La meilleure note (91) est attribuée à Medal of Honor: Allied Assault et la pire (55) à Medal of Honor: Warfighter. Les joueurs ont un avis similaire à la presse.

Medal of Honor PC

Côté ventes, je n’ai pas trouvé de chiffres pour les opus d’avant 2010. Par contre, le reboot de 2010 s’est écoulé à 5 millions d’exemplaires contre seulement 3 millions pour Warfighter. On est très loin des chiffres d’autres licences comme Battlefield ou Call of Duty. Et ce n’est pas le dernier titre – Above and Beyond – exclusivement VR qui risque de gonfler les résultats d’Electronic Arts. Selon IGN, en 2010, l’ensemble de la licence s’était écoulé à 14 millions de copies. Avec un gros doigt mouillé, on pourrait estimer que Medal of Honor dans son ensemble représente 25-30 millions de ventes. Pour vous donner une idée, cela équivaut généralement aux ventes d’un seul Call of Duty.

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Une licence très diverse

Tableau Medal of Honor 2

L’un des problèmes majeurs de la licence est sa diversité dans les plates-formes. On a eu droit à des titres exclusivement sur Gameboy Advance, d’autres sur PS2 et WII mais pas sur Xbox, d’autres sur consoles mais pas sur PC. Bref, un véritable bordel pour s’y retrouver. En moyenne, la franchise dans son ensemble récolte une note de 75 sur Metacritic. Le pire est toujours représenté par Warfighter, mais c’est le premier Medal of Honor, sorti en 1999, qui récolte la note la plus haute avec 92. Là encore, globalement l’avis des joueurs rejoint celui de la presse généraliste et on n’observe aucune déviation majeure. Bravo les Grands Journalistes !

Medal of Honor PC Console

Une licence plus solo que multijoueur

Chaque opus de Medal of Honor renferme une campagne solo. N’oublions pas qu’à l’origine, Medal of Honor était une idée de Steven Spielberg qui cherchait à créer une ambiance cinématographique sur un medium en progression. Mais son orientation majoritairement console fait qu’il a longtemps été limité en termes de multijoueur. Seulement quatre titres ne proposaient pas de mode en ligne : Medal of Honor (1999), Underground, Infiltrator et Frontline. Et pour les autres, bien que disponible le multijoueur en ligne était très peu démocratisé sur PS2 ou Xbox et à cette époque, on était encore loin d’accueillir 64 joueurs sur les serveurs. C’était dans la plupart des cas du CTF/TDM à 8 joueurs maximum.

Les non-FPS

Si le nom de Medal of Honor résonne comme un FPS dans nos cœurs, Un seul écart a eu lieu dans la vie de la série. Le drame s’est produit en novembre 2003 avec Medal of Honor: Infiltrator sur Gameboy Advance (GBA). C’était un top-down shooter avec une direction artistique qui rappelait Metal Slug. Voici ce que disaient nos confrères de jeuxvideo.com, qui étaient heureux de voir la série faire un virage complet :

« Quelle heureuse surprise de voir que MOH reprend du poil de la bête sur GBA. La série amorce un virage complet après le catastrophique Underground et de FPS se transforme en beat’em all/tir avec un soupçon d’infiltration. » 

Pour le plaisir, je vous laisse avec une vidéo de Medal of Honor: Underground. L’opus, qui lui est un FPS, était sorti en 2000 sur Playstation puis en 2003 sur GBA. Si vous voulez voir à quoi ressemble un FPS sur GBA.

 

L’abandon de la Seconde Guerre mondiale

La licence Medal of Honor est étroitement liée à la Seconde Guerre Mondiale. Sur les 17 titres, seulement 2 ont abandonné cette période historique : Medal of Honor (2010) et Medal of Honor: Warfighter. En 2010, la licence subit une sorte de reboot. Sans surprise, Electronic Arts est un peu jaloux du succès d’Activision et aimerait sortir son Call of Duty annuel. Le choix est donc fait d’abandonner les nazis de 39-45 pour pour des arabes de l’ère moderne. Medal of Honor se déroule pendant la guerre d’Afghanistan, et Warfighter un peu partout dans le monde. Après l’échec commercial de ce dernier, il faudra attendre 8 ans pour revoir le nom de Medal of Honor dans un opus uniquement VR : Above and Beyond. Retour en arrière, puisque la licence reviendra à ses racines avec la Seconde Guerre mondiale.

L’échec de la réalité virtuelle

Après 8 ans sans nouvelles de Medal of Honor, Electronic Arts a confié à Respawn Entertainment le développement d’un opus VR. Above and Beyond sera une véritable catastrophe technique à sa sortie. Difficile d’estimer les ventes du titre, mais sur Steam, il a eu un pic de 318 joueurs. Une grosse catastrophe, car le titre se voulait AAA. En comparaison, Half-Life: Alyx c’est un pic à 43 000, Boneworks à 9000, Budget Cuts à 420. Il est donc fort probable de ne plus revoir la licence avant un petit moment. Pour être honnête, il est aussi disponible sur d’autres plates-formes que Steam, mais il est peu probable qu’il ait cartonné ailleurs.

Conclusion

Si vous êtes joueur PC et n’avez jamais joué à Medal of Honor: Allied Assault, vous devriez être insensible à la licence. Les vieux joueurs de FPS gardent toujours un bon souvenir de ce dernier car il proposait un excellent multijoueur. La licence est ensuite morte petit à petit avec des campagnes solo anecdotiques sur des supports divers et variés. Medal of Honor n’a jamais imposé son style en multijoueur et la tentative de reboot en 2010 à l’époque moderne fut sans succès. Même l’épisode VR est un gros bide.

PS : Il y a toujours des joueurs sur MoH:AA

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13 Commentaires


  1. Ahh le premier MoH sur PS1, j’avais 13 ans à sa sortie et je me souviens encore des critiques dithyrambiques sur Playstation Magazine…c’était sûrement le meilleur FPS sur Playstation (la N64 avait en contrepartie Perfect Dark et Goldeneye), y’avait des anim sympa genre tirer sur le casque du nazi ça le fait sauter, la campagne était vraiment cool, le jeu avait du challenge…que du bon. C’est d’ailleurs le seul MoH que j’ai fait de la saga.

    A la sortie d’AA, la scène du débarquement ne me permettait pas de jouer convenablement sur PC, mais c’était le seul sur PC valable, et ça se confirme au vu du dossier.
    La licence avait un vrai potentiel mais ils n’ont jamais su la gérer. J’avais un vrai espoir avec la sortie VR mais au vu des critiques, c’est vraiment dommage.
    Le prochain 20 ans de FPS, c’est pour Call Of Duty je parie.

  2. Un de mes tous premiers fps en multi du genre. On l’aime ou on chie d’ssus. La fameuse scène du débarquement était cool sans être transcendante, mais par contre je garde un vrai gros souvenir des niveaux dans les bleds aplatis de Normandie , par temps de pluie à guetter le sniper.

    C’est en multi que j’ai vraiment découvert un truc un peu plus profond que les autres jeux , genre quake , tribes et tout le tralala. Sur MoH y avait un peu le délire « frères d’armes » qui ressortait du gameplay en multi, genre « tu ne laisses personne dans la mouise », et ça donnait ce p’tit plus aux parties. C’est p’tet ce que j’en garde en mémoire, déformé par les années…

    J’ai dû en faire un ou deux autres chez mon beauf mais qui ne m’ont pas marqué autant que ce bon vieux MoHAA. J’ai refait des années plutard cette même scène du débarquement sur un call of (il me semble), et cette atmosphère de conflit sur le littoral normand n’avait plus le même goût. Fort dommage.

  3. Souvenirs…. Mon 1er PC.
    J’ai rincé (le mot est faible) MOH:AA. Je n’ai jamais retrouvé ce gameplay par la suite.

  4. oh la la MoH, j’ai débuté avec le 1 et résistance sur PS1… j’étais tellement nul ! C’était tellement bon comme jeu ! Et débarquement allié et ses add on quel bonheur aussi sur PC !
    L’un de mes premiers jeu avec les sims 1 (ah ah, c’est vrai en plus). Et Pacific Assault pour lequel j’avais changé ma CG pour acheter un truc genre une nvidia 5700Le qui avait été monté par l’informaticien du coin….
    Airborn était cool aussi mais sans plus c’était déjà le début de la fin
    Le reste sans commentaire…

  5. J’ai fait que Underground/Resistance (PS) et AA (PC), mais ils m’ont laissé beaucoup de souvenirs, en particulier Underground (Ich ben der Panzerknacker!). Honte à moi mais c’est sur celui-là que j’ai fait mes premières parties FPS multijoueur. Mais rien ne m’a donné envie de tester les autres, je pense que la licence s’est faite bouffer par CoD.
    Dommage, il y avait peut-être un créneau pour un fps plus tourné vers l’infiltration au sein de la résistance.

  6. J’ai joué à Allied Assault aussi, c’était un peu CoD avant l’heure, avec cette fameuse scène du débarquement.
    L’année suivante, le premier CoD sortait en copiant honteusement l’idée de MoH, mais avec un moteur graphique beaucoup plus tape à l’œil.
    Vu que les 2 licences proposent plus ou moins la même chose (en solo), je ne suis pas très étonné qu’une seule des 2 ai survécu.
    Ou alors c’est encore un complot des illuminati, va savoir…

  7. J’ai joué à Allied Assault aussi, c’était un peu CoD avant l’heure, avec cette fameuse scène du débarquement.
    L’année suivante, le premier CoD sortait en copiant honteusement l’idée de MoH, mais avec un moteur graphique beaucoup plus tape à l’œil.
    Vu que les 2 licences proposent plus ou moins la même chose (en solo), je ne suis pas très étonné qu’une seule des 2 ai survécu.
    Ou alors c’est encore un complot des illuminati, va savoir…

    C’est plus simple que ça, Infinity Ward, à sa création, était composé entièrement d’ex-devs de MoH Allied Assault. Tout le talent s’est barré chez Activision, et EA à jamais pu remonter le niveau de leur license. Avant que Respawn ne soit fondé et qu’EA récupére une bonne partie des devs d’IW.

  8. A l’instar de BF1942, les MOHAA sont encore pas mal joué en multi (avec un client trouvable sur le net facilement). Je me suis surpris à la réinstaller (après 10 ans) et j’ai passé une vingtaine d’heures en multi à kiffer!

  9. Mohaa était une tuerie, surtout le multi, j’ai passé des heures sur la map Stalingrad.
    Et le premier MOH, c’était la première fois (je crois) qu’on pouvait shooter le casque des ennemis, le HS n’était donc pas immédiat.
    Après j’ai perdu le fil. J’ai même pas pu tester la version VR tellement l’installation est lourde, j’ai refund.

  10. @Loutre Intéressant, je ne connaissais pas cette histoire. De la même façon, j’ai appris seulement l’année dernière la paternité de MoH par Steven Spielberg.
    On pense en savoir beaucoup sur l’histoire du jeu vidéo mais finalement on en apprend tous les jours 😊

  11. Le tout premier Medal of Honor s’était fait pourrir dans le Joypad de l’époque (4/10 de mémoire). Sauf que moi je sais pas pourquoi, mais je le sentais bien du coup je l’ai fait et c’était trop bien pour l’époque. Après coup le même magazine avait fait son mea culpa en corrigeant la note par un 8/10 en expliquant que la version reçue n’était pas la bonne.

    J’ai énormément de souvenirs de cette licence, le rythme me correspond lieux qu’une superproduction actuelle. Et les passages d’infiltration où il fallait montrer ses papiers aux officiers allemands !

    Pour un consoleux c’était incroyable à l’époque.

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