S’il y a un truc que j’adore dans nos simulateurs de meurtre préférés, c’est l’ennui lié aux sessions de randonnée. Dans un Arma par exemple, quel plaisir de marcher des bornes dans le désert sans croiser un taliban avec qui parlementer. Sur Squad, se taper des kilomètres à pied entre deux points non contestés est pour moi un vrai régal. Et que dire des longs trajets Elektrozavodsk – Novaya Petrovka sur Day Z… Donc, quand Way of the Hunter, le nouveau simulateur de chasse jouable en coop’ développé par Nine Rocks Games, a débarqué avec ses forêts de 144 km² garanties sans insurgé ni zombie, je me suis logiquement rué sur le test.

Genre : simulateur de chasse | Développeur : Nine Rocks Games | Éditeur : THQ Nordic | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Processeur Intel i7 quad-core, RTX 2070 Super, 16 GB de RAM Prix : 40€ | Langues : VOSTFR | Date de sortie : 16 août 2022 | Durée de vie :  tant qu’il y aura des Bambis

Test réalisé sur une version éditeur.

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J’espère que vous aimez les longues randonnées en solitaire

Le bon et le mauvais chasseur

Bon, la vraie raison, c’est surtout que personne n’aime les simulations de chasse à la rédaction, et que j’étais le seul à avoir touché au principal concurrent sérieux de Way of the Hunter : The Hunter Call of The Wild, le jeu des suédois de Expansive Worlds (division d’Avalanche Studios). Attendez-vous donc à l’avis d’un béotien, ne faisant pas partie du club des premiers écologistes de France et incapable de faire la différence entre un cerf mulet et un cerf de Virginie.

Vous vous en doutez, dans Way of the Hunter, on est là pour réguler les populations de différentes bestioles plus ou moins poilues, trouvées dans deux territoires différents : un premier situé dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, le second en Transylvanie. Mais attention, dans le jeu de Nine Rocks Games vous incarnez River Knox le petit-fils d’un chasseur éthique. Vous n’êtes donc pas là pour faire n’importe quoi avec la faune locale. Il y a certaines règles à respecter pour imiter papy : les animaux chassés doivent avoir une chance de pouvoir s’échapper donc les pièges sont interdits, il faut bien vérifier l’environnement autour de l’animal ciblé avant de tirer, pas de headshot sur Bambi (désolé les g4merz), les cyclistes c’est non, etc.

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Souvenez-vous, pas la tête

La chasse est ouverte

Une fois ces obligations en tête, vous pourrez commencer à traquer cervidés, ursidés et autres volatiles en tout genre. Si vous pouvez tout à fait partir arpenter la forêt pour taquiner la galinette cendrée, sans contrainte, au gré du vent, Way of the Hunter vous propose aussi quelques missions. Celles de l’histoire reviendront sur cette thématique de la chasse éthique avec la finesse d’un 38 tonnes, et permettront aux joueurs de découvrir la passionnante enfance de River. Celles secondaires consistent souvent à fournir de la viande fraîche ou des carcasses à empailler à des particuliers ou des restaurateurs du coin. Ces missions vont donc avoir un intérêt très variable. Certaines demanderont aux chasseurs virtuels d’aller d’un point A à un point B, de se rapprocher d’un objet interactif et d’appuyer sur F. D’autres plus intéressantes feront appel à la patience et au sens de l’observation des joueurs, en leur demandant de chasser un animal d’une espèce spécifique ayant une particularité physique. 

Mais dis donc Willy, comment fait-on pour chasser ?

Pour prélever un Bambi albinos à queue dorée dans Way of the Hunter, les joueurs auront deux techniques principales. Ils pourront rester s’emmerder pendant des plombes sur des stands de chasse disséminés çà et là, à attendre leur proie. Ou ils choisiront la liberté et feront de petites randonnées en forêt en prêtant attention aux bruits de la faune, aux diverses traces d’animaux et au sens du vent. Eh oui, c’est mieux d’éviter que les cervidés de la zone ne captent une odeur de Chanel N°5, ça va leur paraître un poil suspect. 

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Promis, il y a un cerf sur cette photo

Une fois leur cible repérée, les joueurs devront s’en rapprocher le plus furtivement possible, afin de pouvoir se placer pour le tir, papy préconisant 100-150 mètres maximum. Cette étape réclame beaucoup de patience et peut se révéler parfois frustrante dans le jeu de Nine Rocks Games, les animaux d’une même espèce ayant une ouïe à géométrie variable. Parfois, vous commencez à ramper à 300 mètres d’un ours noir d’Amérique, celui-ci vous détectera sans trop de raison. La fois suivante, vous pourrez faire un créneau avec votre jeep dans le dos de Winnie, et le bougre ne vous adressera même pas un regard.

Le sens du chasseur En jeu, les joueurs peuvent utiliser à tout moment le sens du chasseur. Ce dernier pourra les aider à traquer le gibier, à l’identifier, et placer correctement leurs tirs. Mais pour les chasseurs virtuels émérites, le jeu est suffisamment bien conçu pour qu’il soit tout à fait possible de s’en passer.

Passé cette étape et une fois en place, les joueurs devront viser une zone du gibier contenant des organes vitaux pour s’assurer d’un assassinat prélèvement dans les règles. Si le tir est raté, et qu’aucun point critique n’est atteint, l’animal repartira en gambadant comme si de rien n’était, et ira sûrement se plaindre aux autorités compétentes de votre manque d’éthique. Les poumons sont touchés ? Là, la traque peut commencer, et il s’agira de suivre les traces de sang jusqu’à la dépouille de l’animal traqué. Une fois trouvée, les joueurs auront accès à des statistiques détaillées sur l’animal et leur(s) tir(s). Ces dernières influencent le score de la chasse, et la quantité de thunes qu’ils pourront tirer de leur gibier.

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Je n’ai pas encore fait mieux

Sur le papier, Way of the Hunter n’offre donc rien de bien original. Tout comme The Hunter Call of The Wild, c’est une simulation de chasse. Le rythme du jeu est donc lent, très lent, et ne conviendra pas à tout le monde. Attendez-vous à marcher de longs moments dans la forêt sans croiser la queue d’une belette et à sortir votre fusil avec parcimonie. Si votre truc, c’est enchaîner les headshots sur le dernier Call Of’, vous n’êtes a priori pas le public cible. Cependant, si vous avez l’âme d’un écologiste virtuel, l’expérience offerte par le titre de Nine Rocks Games n’est pas déplaisante. Mais le problème, c’est que Way of the Hunter est sorti dans un état plus que douteux.

Rentrer brocouille

Actuellement, sur Way of the Hunter, les sorties chasse sont malheureusement souvent gâchées par une technique à la ramasse. Sans rien afficher d’exceptionnel, le framerate du jeu est relativement instable. Durant nos sessions de test, le jeu est passé régulièrement sous la barre des 30 images par seconde, et a réussi à planter violemment un certain nombre de fois (testé en 1080p et 1440p sur deux configurations différentes : i7 7700K, RTX 2070 et 32 GB de RAM/ i9 9900K, RTX 2080Ti et 32GB de RAM). Certains bugs gênants sont également récurrents. Durant vos randonnées, vous finirez vraisemblablement coincé dans certains arbres, ce qui est con pour un jeu se passant en forêt. Vous risquez éventuellement de découvrir le dessous des cartes, mais pas la version d’Arte. Et bien plus gênant pour un jeu de chasse : les proies abattues, et certaines taches de sang ont tendance à… disparaître. Le bonheur.

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Le premier ours de Fcp, avant qu’il ne disparaisse mystérieusement (l’ours, pas Fcp ne vous inquiétez pas)

On régule on vous dit ! Les populations animales trouvées en jeu évoluent en fonction de vos actions. Attaquez-vous seulement aux femelles, et le nombre d’individus diminuera. Chassez les mâles avec des scores faibles, et ils seront remplacés par d’autres avec de meilleures statistiques.

Way of the Hunter propose également un mode coop’, pour aller chasser le renard argenté avec trois compagnons. Mais actuellement, ce dernier est très limité : les missions ne sont pas disponibles, il est impossible de partager ses marqueurs, seul l’hôte peut débloquer de nouveau point d’intérêt, il n’y a pas de défi comme dans The Hunter Call of The Wild, etc. Et là encore, la technique est aux fraises. Les joueurs invités ont la fâcheuse tendance à voir les animaux se téléporter. Certains événements ne sont pas synchronisés. Enfin, cerise sur le gâteau, les disparitions d’animaux sont encore plus fréquentes que dans le mode solo. En six bonnes heures de chasse avec mon camarade de palombière Fcp, environ 80% de notre gibier abattu a fini par disparaître dans le néant. De quoi gâcher un bon moment de camaraderie entre amoureux de la nature.

Allez voir la concurrence

En l’état, difficile de recommander Way of the Hunter, surtout dans un monde où The Hunter Call of The Wild existe. Le titre de Nine Rocks Games est loin d’être déplaisant, mais actuellement les problèmes de performances et les bugs en tout genre ont tendance à entacher l’expérience qu’il propose. Le jeu d’Expansive Worlds était lui aussi sorti dans un état catastrophique en 2017, mais il est devenu une référence dans le domaine de la simulation de chasse depuis. Difficile de savoir si Way of the Hunter aura le même destin. Mais en attendant, préférez lui son concurrent qui est à la fois plus joli, mieux fourni et moins cher.

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5 Commentaires


  1. J’ai lu le test pour t’encourager ^^. Après, euh, il n’y a malheureusement rien à dire.

  2. En plus, on ne peut même pas mapper les touches il le semble ?

    Si, ça a été ajouté dans un patch peu de temps après la sortie du jeu.

  3. Un bon jeu de ce que j’en ai testé, plus dans la lignée de The hunter classic que COTW (plus réaliste).
    Mais je l’ai refund, il tourne vraiment trop mal. Si jamais un patch débarque pour régler tous les soucis de stuttering je l’achèterais de nouveau.

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