Deux ans après son arrivée en accès anticipé, GTFO est enfin sorti en version 1.0. À l’époque déjà, le jeu impressionnait par son gameplay coopératif intense et son ambiance horrifique travaillée jusque dans les menus. Aujourd’hui, qu’en est-il ? Et bien n’y allons pas par quatre chemins : GTFO est probablement l’un des meilleurs FPS coop’ à l’heure actuelle.

Genre : FPS coop’ horrifique | Développeur : 10 Chambers | Éditeur : 10 Chambers | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Intel i7-4790k ou équivalent AMD, 16 GB RAM, Radeon RX 5500 XT ou Nvidia GTX 1060 Prix : 39,99€ | Langues : Doublages VO, textes VF | Date de sortie :  10 décembre 2021 | Durée de vie : Potentiellement infinie

Test réalisé sur une version commerciale.

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L’ouverture de l’Happy Hour dans la rue de la soif à Rennes.

Descente en enfer

Généralement, les jeux vidéo vous mettent dans la peau d’un courageux héros dont la puissance sans commune mesure n’a d’égale que sa bravoure – de quoi donner le change à votre vie triste et fade ! Hé bien, ce n’est pas le cas de GTFO, qui vous propose d’incarner un membre d’un quatuor de condamnés obligés d’effectuer les basses besognes d’une entité mystérieuse. Terriblement faible et mal équipée, votre équipe est perdue dans des complexes futuristes en ruine envahis par des monstruosités, hantant les lieux tels des gardiens pour le moment endormis. Vos objectifs sont divers et variés, comme récupérer des échantillons, transporter du matériel d’un point A à un point B ou encore réactiver des machines éteintes depuis longtemps. Dans tous les cas ce ne sera pas chose aisée. Car non seulement vous devrez explorer les lieux pour découvrir par vous-même où se trouvent vos cibles, mais, en plus, les ennemis sont innombrables et léthaux. N’imaginez pas survivre en flinguant à tout va façon Left 4 Dead : ici, vous commencez avec un nombre de munitions très limité et le moindre ennemi peut vous faire tomber en quelques coups. La prudence est donc de mise et il vous faut explorer les environnements en veillant à ne pas réveiller les monstres endormis, en profitant pour en éliminer certains discrètement avec votre arme de corps à corps.

Une tension constante donc, qui ne se tarit pas lors des affrontements. En effet, vous devez tout de même faire parler la poudre, lorsque vous ouvrez une porte sécurisée déclenchant une alarme par exemple. Pour défaire les hordes de créatures qui se jetteront sur vous, une préparation minutieuse est nécessaire : mettre en place des mines, déployer des tourelles, vérifier que tous le monde possède encore de précieuses munitions… Non seulement les vagues de créatures sont dangereuses, mais les développeurs se sont assurés qu’il était impossible de bêtement camper dans son coin en attendant que ça passe. Pendant les attaques de hordes, vous êtes régulièrement obligé de vous déplacer dans une ou plusieurs zones jusqu’à la fin d’un compte à rebours. Cela donne des séquences d’action très variées : il faudra tantôt défendre une pièce pendant un temps, tantôt courir à toute vitesse à travers le niveau pour trouver un terminal, ou encore silencieusement activer les zones de sécurité en évitant soigneusement de déclencher les terrifiants Scouts en touchant leurs tentacules… Par ailleurs, le bestiaire est composé de nombreuses variations de mutants tous plus hideux les uns que les autres, certains ayant des comportements spécifiques. Il faut donc comprendre quels sont leurs points faibles et comment s’en débarrasser : le jeu ne vous prendra pas par la main et il y aura de nombreux échecs avant de réussir à vous en sortir. Surtout, il faudra apprendre à jouer vraiment en coopération, en sélectionnant avec soin son matériel avant la mission, en partageant avec intelligence les rares ressources découvertes sur la carte et, plus important encore, en communiquant.

GTFO 3
Vous ne le savez pas encore, mais vous êtes déjà mort.

Il me faut insister sur un point : GTFO est un jeu au rythme plutôt lent qui demande beaucoup d’investissement. Accomplir une mission, outre les plus faciles, peut vite demander plus de deux heures. Impossible, dès lors, de lancer « juste une petite partie » pour se détendre après le boulot. Il vaut mieux avoir la soirée de libre… D’autant plus que les points de sauvegarde ne sont pas conservés après avoir quitté la partie, vous forçant à finir votre mission en une seule session.

Ne comptez pas non plus sur l’apprentissage des niveaux pour compenser vos faiblesses. Les missions sont organisées sous la forme de Rundown, un ensemble de maps régulièrement changé par les développeurs. Si les cartes d’un Rundown sont toujours les mêmes, relancer une expédition modifie les emplacements des objets, des monstres et des objectifs. Ainsi, chaque mission est presque unique et réserve son lot de (mauvaises) surprises. Tous ces éléments étaient déjà présents dans la version Early Access du jeu mais il faut toutefois noter que les développeurs ne se sont pas tournés les pouces pendant ces deux dernières années : de nombreux biomes, ennemis, armes, items et autres objectifs ont été rajoutés au titre au fur et à mesure de son développement. L’équipement s’est également vu agrémenter de Boosters, des objets débloqués en explorant les niveaux et permettant de gagner de légers bonus statistiques. De plus, GTFO intègre désormais un système de checkpoints, permettant de ne pas recommencer l’intégralité d’un niveau en cas d’échec, et des bots pas complètement nuls, ce qui n’est pas plus mal vu que le jeu n’adapte pas la difficulté au nombre de joueurs. Pour les sans-amis, il est aussi possible de passer par le matchmaking pour trouver des parties, et les plus coquets d’entre vous seront ravis d’apprendre qu’il existe des cosmétiques déblocables in-game.

Vous l’aurez compris, le gameplay coopératif intense de GTFO, alternant infiltration, exploration et séquences d’action nerveuses, est bien pensé et s’est amélioré durant tout son accès anticipé. Et, surtout, le jeu est plutôt original dans un genre suranné où la tendance est de tenter de reproduire Left 4 Dead avec des variations minimalistes.

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Journée portes-ouvertes dans le Complexe.

Beau comme la mort

Il y a bien une histoire dans GTFO, mais elle n’est pas racontée de manière habituelle. Vous n’obtiendrez des informations sur son univers et sur les événements qu’en lisant des logs dans des terminaux, ou en accomplissant certains objectifs durant les missions. Par ailleurs, le jeu ne propose pas de tutoriel intégré, mais vous pouvez trouver un guide en français vous expliquant les bases.

Outre son gameplay des plus intéressants, GTFO se distingue de la masse par une réalisation extrêmement soignée. Certes, en s’approchant un peu des éléments, on aperçoit des textures hideuses ou des arrêtes grossières sur les modèles 3D. Cela fait un peu tâche lorsqu’on se tient devant une porte et que celle-ci est toute pixelisée… Mais ces défauts sont très vite oubliés face à la direction artistique et à la multitude d’effets qui se superposent pour créer l’une des atmosphères les plus réussies de ces dernières années. Ombres portées, jeux de lumières, brouillard plus ou moins intense, sound design angoissant, effets sur le HUD, menus dynamiques… Autant d’éléments formant un tout cohérent et créant une ambiance vraiment immersive et terrifiante. Et ce, dès le lancement du titre, lequel nous accueille avec une interface en ligne de commande nous mettant directement dans le bain. On se laisse vite prendre au jeu et je mentirais si je vous disais que je n’ai jamais sursauté en poussant un petit cri peu viril après avoir croisé un Sleeper veillant au détour d’un couloir.

L’atmosphère généralement angoissante est quelque peu contrebalancée par la sauvagerie des combats. D’ailleurs, et c’est là que le bât blesse, ceux-ci peuvent parfois devenir confus face à la surenchère de monstres, de giclées de sang, de démembrements, d’effets de lumière et de HUD qui s’accumulent. D’un côté, cela rajoute une touche supplémentaire de tension, mais c’est assez désagréable de ne pas tout à fait saisir ce qui se passe à l’écran dans un jeu où la moindre erreur peut être fatale. Le Friendly Fire étant activé en permanence, il n’est pas rare de se prendre quelques douloureuses rafales de la part d’un ami aveuglé dans le feu de l’action. Bref, même s’ils sont loin d’être ratés, les combats sont parfois un peu trop chaotiques pour leur propre bien.

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On va peut-être laisser tranquille ce grand monsieur qui s’étire…

Contrairement à ce que l’on aurait pu craindre, son efficacité visuelle n’est pas contrebalancée par des performances en dents de scie. Au contraire, passée la séquence d’introduction/chargement de la map qui peut parfois causer des chutes de framerate à 20 FPS, le jeu reste parfaitement fluide de bout en bout. Sur ma config (i7 12700K, RTX 3070 et 32 Go de RAM), il reste constamment à plus de 100 FPS, toutes options à fond en 1440p. Par ailleurs, GTFO offre de nombreux paramètres à modifier pour personnaliser son expérience : outre la multitude d’options graphiques, on trouve également un curseur de FOV et des options pour atténuer les effets du HUD ou des menus à votre convenance. Notez que les serveurs de jeu sont gérés en Peer to Peer et il vaut donc mieux avoir des amis dotés d’une bonne connexion Internet. GTFO n’est malheureusement pas exempt de bugs : entre les monstres qui apparaissent dans les murs, le message d’alerte qui ne s’en va jamais, les problèmes de collision permettant de tenir en l’air sur un pixel ou des effets de lumières qui apparaissent ou disparaissent sans raison, l’expérience immersive s’en trouve un peu entachée.

Ci-dessous, une vidéo comportant une mission complète trouvée sur Youtube, merci à l’uploader Sunken. Attention, la regarder en entier peut vous gâcher quelques surprises…

Get The Fuck In

L’expérience de coopération hardcore proposée par GTFO est raffinée, complète, intense et sans concession. Son aspect visuel et sonore immersif très réussi n’est terni que par quelques textures grossières et des bugs agaçants. Il ne conviendra pas aux joueurs qui n’aiment pas les défis ou qui ne peuvent investir beaucoup de temps dans un jeu, mais si vous cherchiez un titre exigeant, original et qui ne vous prend pas par la main, il s’agit d’un des meilleurs FPS coop de ces dernières années. 

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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6 Commentaires


  1. Comment ça me trigg cette phrase :

    Il ne conviendra pas aux joueurs qui n’aiment pas les défis ou qui ne peuvent investir beaucoup de temps dans un jeu, mais si vous cherchiez un titre exigeant, original et qui ne vous prend pas par la main, il s’agit d’un des meilleurs FPS coop de ces dernières années.

    Je trouve vraiment que le jeu aurait pu être bien meilleur et qu’une partie de ses mécaniques sont inutiles comme les bioscans. Et je trouve les effets de lumières très moyens, mais bon j’ai pas de RTX.

  2. Je l’ai choppé avec des potes il y a une semaine et on y prend un pied monstre !

  3. J’ai l’habitude de jouer à un jeu en duo avec un pote, et on avait testé GTFO y’a.. Un an ou deux, puis un refund car le jeu n’était pas adapté pour deux (et semblait pas trop vouloir nous aider dessus).

    Est-ce que cela a été modifié dans la version actuelle ?
    Je l’ai repris parce que je voulais vraiment lui redonner sa chance, mais si en plus j’ai pas à sociabilisé avec deux autres personne, ça serait cool !

  4. J’ai l’habitude de jouer à un jeu en duo avec un pote, et on avait testé GTFO y’a.. Un an ou deux, puis un refund car le jeu n’était pas adapté pour deux (et semblait pas trop vouloir nous aider dessus).

    Est-ce que cela a été modifié dans la version actuelle ?
    Je l’ai repris parce que je voulais vraiment lui redonner sa chance, mais si en plus j’ai pas à sociabilisé avec deux autres personne, ça serait cool !

    Tout à fait gérable à deux, comme dit dans le test les bots font plutôt bien le taf !

    Sinon j’ai pu faire une partie avec 3 random et avec une communication minimale on a réussi à finir un niveau.
    En général les mecs savent ce qu’il y a à faire.

  5. Merci pour le retour, je testerai dans ce cas avec des bots…
    Jouer avec des random ça me dérange pas si on est tous random, mais quand on est 2 en discord, et qu’on a deux pick-up, ça fait un peu bancale

  6. La dev doit être contente ce vendredi, le test de Nofrag est positif peur eux. Ils vont passer une bonne journée ^^. C’est pas rien !

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