Annoncé lors de l’E3 2019, Ghostwire: Tokyo est développé par Tango Gameworks, à qui l’on doit The Evil Within. Pour leur premier FPS, le studio propose une histoire originale basée sur le folklore japonais dans laquelle vous userez de pouvoirs occultes pour combattre. Si le jeu est intéressant dans son univers, il se rate sur son rythme mou et son contenu trop répétitif.

Genre : FPS solo | Développeur : Tango Gameworks | Éditeur : Bethesda Softworks | Plateforme : Steam, Epic Games Store | Prix : 59,99€ | Configuration recommandée : Intel Core i7-6700 ou AMD Ryzen 5 2600, 16GB RAM, NVIDIA GeForce GTX 1080 ou AMD RX 5600 XT | Langues : Français, Anglais et 10 autres | Date de sortie : 25 mars 2022 | Durée de vie : 10 heures pour l’histoire principale, quelques dizaines de plus pour le 100%

Test réalisé sur une version éditeur.

Faible optimisation

Vous êtes un jeune japonais nommé Akito. Alors que vous êtes inconscient après un accident, un esprit égaré en profite pour s’installer dans votre corps. Cette étrange expérience vous sort de votre torpeur juste à temps pour voir une étrange brume faire disparaître les habitants de Tokyo, et les remplacer par des silhouettes étranges déambulant dans les rues. Il s’agit d’esprits peu recommandables, selon KK, celui avec qui vous partagez désormais votre enveloppe corporelle. Sa mission : mettre fin aux événements surnaturels se déroulant actuellement dans la ville en arrêtant l’individu derrière tout ça, Hannya. Mais dans l’immédiat, votre propre but va être de venir en aide à votre sœur hospitalisée, en espérant qu’elle ait été épargnée par la brume. Très vite, vous allez découvrir que vos objectifs sont aussi liés que vous l’êtes l’un à l’autre. C’est ainsi que commence l’histoire de Ghostwire: Tokyo.

Tokyo s’ouvre alors à vous, avec une jolie reconstitution dans laquelle on reconnaîtra des endroits emblématiques de la ville. Mais la première chose qui saute aux yeux, c’est que les graphismes sont un peu datés. Et c’est le cas même en activant le Ray Tracing, qui améliore les effets de lumières, les reflets ainsi que les ombres. Cela joue avec les néons et les flaques d’eau pour compenser le ton général grisâtre, offrant des visuels plaisants, mais encore insuffisants en 2022. Par ailleurs, l’effet de pluie, trop courant, est particulièrement affreux et désagréable.

D’un point de vue technique, Ghostwire: Tokyo n’est pas sans défaut. Il ne propose pas beaucoup de réglages graphiques – on ne peut même pas changer le FOV ! Par contre, le HUD est entièrement personnalisable. Au niveau des performances, ce n’est pas terrible non plus. Sur ma config (RTX 2080 Ti, un Ryzen 5 1600x et 16GB de RAM), en 1440p avec Ray Tracing activé et malgré la présence du Nvidia DLSS, le jeu tourne entre 50 et 60 FPS, avec des chutes à 40 – voire pire si l’on est gourmand sur les réglages du RT. En désactivant le Ray Tracing, on obtient entre 60 et 75 FPS, avec des chutes à 50 lorsqu’il pleut.

Ghostwire: Tokyo - Pluie
Regardez cette pluie dégueulasse

Jusqu’au bout de l’ennui

Ghostwire: Tokyo est un FPS plutôt original : ici pas d’armes à feu ni de grenades, mais vos mains en guise d’outils. L’esprit de KK vous offre certains pouvoirs, usant les éléments du feu, de l’eau et du vent ou de gestes rituels pour venir à bout de vos adversaires. Ces derniers sont des yōkai, appelés « les visiteurs », revenus de l’outre-monde. Ils prennent des formes diverses (écolière sans tête, sorte de slender man, etc.), et chacun possède ses propres compétences. Malgré cela, les situations paraissent malheureusement redondantes, notamment à cause des combats, se révélant répétitifs et peu techniques. Même si l’on cherche à changer d’élément pour varier nos attaques, spammer la même encore et encore est suffisant pour venir à bout des ennemis. Aussi, si aucune esquive n’est possible, vous pourrez tout de même bloquer les attaques adverses pour éviter de prendre des dégâts. L’éther, qui fait office de munitions, est récupéré en brisant des éléments destructibles dans le décor. Ces derniers étant omniprésents, vous n’aurez jamais vraiment à vous soucier de votre jauge d’éther. Résultat, l’absence de challenge se fait cruellement ressentir et l’ennui pointe rapidement le bout de son nez. Au final, on s’amuse plus à rester accroupi pour s’approcher discrètement des visiteurs, afin de les éliminer un par un sans se faire repérer.

Dans le ciel se trouvent des tengu, des yōkai volants inoffensifs, sur lesquels vous pouvez faire usage de votre magie pour avoir accès aux toits des bâtiments, ce qui donne alors une certaine verticalité à la carte du jeu. Malheureusement, c’est la seule utilisation que vous ferez de votre « grappin » : il est inutilisable lors des combats. C’est dommage, on était à deux doigts de pouvoir ranger Ghostwire: Tokyo dans la catégorie des Fast FPS ! Une compétence vous offre même la possibilité de planer sur une courte durée, vous permettant de passer d’un toit à un autre.

Car Ghostwire: Tokyo comporte des éléments de RPG, vous permettant de monter en niveau et de gagner des points à distribuer dans de nouvelles compétences. Vous pourrez ainsi améliorer vos attaques, augmenter vos dégâts, obtenir de l’éther sur les ennemis ou encore accélérer vos exécutions. Si divers objets sont aussi de la partie, comme de la nourriture pour vous soigner, un arc en guise de substitut à vos pouvoirs surnaturels ou encore des talismans aux effets incapacitants, on remarque vite que tout est anecdotique face à la facilité des combats. J’ai joué ma partie en mode difficile, et mis à par contre certains boss, je n’ai ressenti aucun défi dans ce jeu. Au point de ne jamais utiliser les talismans, et très peu mon arc. L’amélioration des compétences suffit amplement pour faire son chemin tout au long de l’histoire, rendant finalement certains ajouts obsolètes.

Si vous espérez un peu plus de challenge, peut-être devriez-vous faire le jeu dans le mode de difficulté supérieur nommé Tatari. Il offre une expérience plus délicate dans laquelle vous ne gagnez pas d’expérience.

Ghostwire: Tokyo - Visiteurs

Une histoire courte

L’histoire principale de Ghostwire: Tokyo se boucle en une dizaine d’heures, offrant une aventure plutôt banale, mais le titre propose un contenu secondaire conséquent. Malheureusement, comme pour de nombreux jeux solo, ce dernier se révèle bien trop répétitif. Si les quêtes secondaires se montrent suffisamment variées pour être intéressantes, le reste ne se limite qu’à la recherche de nombreux collectibles cachées et de Torii à purifier. Car pour révéler l’intégralité de la grande carte que propose le jeu, il vous faudra vous débarrasser de la brume qui enveloppe les différents quartiers de Tokyo. En purifiant un Torii, la brume se dissipera et vous permettra de déambuler dans de nouvelles rues jusqu’alors inaccessibles.

Mais malgré l’expérience générale lassante, je me suis laissé prendre au jeu de la chasse aux esprits. Certes, les combats sont mollassons et les graphismes peu engageants, tandis que le contenu optionnel manque d’intérêt… Mais Ghostwire: Tokyo apporte suffisamment de fraîcheur dans son univers et ses mécaniques pour y trouver un certain plaisir : traverser Tokyo la nuit, s’égarer dans ses ruelles, planer de toit en toit, capturer les esprits perdus à l’aide de katashiro ou leur venir en aide via des quêtes tantôt loufoques, tantôt tristes…

Pourquoi pas, mais pas à 60€

Ghostwire: Tokyo est un jeu moyen, pour lequel j’espère que vous n’avez développé aucune hype, au risque d’être déçu. C’est un titre relativement original, apportant un univers et un gameplay intéressants, mais plombé par un open-world limité et des combats sans le moindre défi. De plus, sans être un parangon de beauté, il n’est pas irréprochable techniquement – à part pour l’absence de bugs. Exception faite de certaines cinématiques, dans lesquelles il y a un décalage entre le son et l’image.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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3 Commentaires


  1. Yes merci pour le test.

    Mais en effet, ça vaut pas 60 balles.

    On peut avoir un -10% chez gamesplanet.

  2. Disponible gratuitement via Amazon Gaming jusqu’à la fin du mois, ça vaut le coup de le récupérer.

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