Fashion Police Squad s’est annoncé discrètement il y a un peu plus d’un an, en juin 2021. Sous ses airs de rétro-FPS classique — avec ses gros pixels et ses sprites en 2D, le jeu semblait vouloir se démarquer avec un univers pour le moins surprenant : le monde de la mode. Tous férus de mode, à la rédaction on s’est demandé s’il s’agissait d’un simple gimmick ou d’une véritable nouveauté ?

Genre : Rétro-FPS | Développeur : Mopeful Games | Éditeur : No More Robots | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Processeur 1 Ghz et 2 GB de RAM Prix : 15€ | Langues : VOSTFR | Date de sortie : 15 août 2022 | Durée de vie :  5h

Test réalisé sur une version éditeur.

FPS de la mode

Comme Jean Paul Gauthier et la rédaction de NoFrag, vous vivez depuis plusieurs années un véritable cauchemar. Dès que vos mettez un pied dehors, il suffit de quelques minutes avant que vos yeux ne pleurent des larmes de sang face aux attaques incessantes. Costumes grisâtres ou mal taillés, pantalons baggys qui tombent sous les fesses, combo chaussettes & sandales, ou encore pire, quintessence du manque d’élégance : l’utilisateur de trottinette électrique bardé de vêtements fluorescents. Si dans la vie réelle, ces accoutrements constituent le summum du mauvais goût, dans Fashion Police Squad il s’agit tout bonnement de véritables crimes, punis par la loi. En effet, à Trendopolis, capitale mondiale de la mode, la mairie a carrément déployé une force de police dédiée pour enfin rendre justice à la mode. Enfilez votre plus beau trench-coat, ajustez votre ceinture et chargez votre machine à coudre et votre canon à peinture. Car face à la recrudescence des crimes ces derniers temps, vous allez devoir traverser toute la ville pour rétablir l’ordre et le style.

Vision de l'enfer par Fashion Police Squad
Vision de l’enfer par Fashion Police Squad

Si malgré nos bons plans NoFrag du week-end, vous n’êtes pas familier avec le monde de la haute couture, pas d’inquiétude. Fashion Police Squad débute tranquillement avec une seule arme et un seul type d’ennemi. Tandis que vous surprenez un employé quitter son bureau assorti d’un costume tout tristounet, on vous invite à lui redonner des couleurs grâce à votre color1z4tor : l’équivalent chez les couturiers d’un fusil à pompe. Plus loin, c’est un cadre d’entreprise au costard trop grand qu’il faudra retailler grâce à votre « retoucheur », une machine à coudre façon pistolet mitrailleur. Et le jeu continuera de dévoiler ainsi nouveaux ennemis et nouvelles armes tout au long de la douzaine de niveaux que compte Fashion Police Squad. S’il y a davantage de types différents d’ennemis que d’armes, c’est que certains adversaires requièrent de combiner plusieurs armes. Par exemple, le jeune adulescent tout excité qui vous harcèle avec ses CVs doit d’abord être calmé à coup de fouet ceinture, puis étourdi avec une grenade pour enfin pouvoir lui retailler un costume digne de ce nom. Une mécanique déjà pratiquée ailleurs, et notamment très bien exploitée dans Doom Eternal, mais qui est très bien utilisée ici aussi et ajoute toujours plus de challenge au fil de votre progression. Il y a aussi une sorte de mode berserk, avec une jauge qui se remplit au fur et à mesure que vous éliminez des malotrus. Une fois pleine, vous pouvez activer le mode « baffe » et distribuer les gifles — qui neutralisent instantanément tout type d’ennemi, protégé par votre gant magique. Sans parler du plaisir de découvrir petit à petit les parodies amusantes du monde du FPS et de la mode.

Fashion Police Squad propose enfin de punir les utilisateurs de trottinettes électriques !
Fashion Police Squad propose enfin de punir les utilisateurs de trottinettes électriques !

Attention cependant, vous n’êtes pas là que pour naïvement satisfaire vos pulsions couturière en chassant les fautes de goût, machine à coudre à la main. Un véritable mal se trame à Trendopolis où l’élégance semble être victime d’une machination. Car les habitants ne se laissent pas faire et vous lancent des mallettes au visage, déploient des mines autour de vous tandis que des gourdiflots à trottinette tenteront de vous écraser. De quoi renouveler régulièrement l’expérience et augmenter graduellement le challenge. Au deuxième niveau de difficulté sur les quatre proposés, sans en arriver à m’en arracher les cheveux, j’ai parfois dû recommencer certains passages. Sur la fin, il faudra savoir gérer les vagues de dizaines d’ennemis en les éliminant dans le bon ordre et en utilisant les bonnes armes au bon moment.

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L’oeil trop dans le rétro

Derrière ces actes de violence, une histoire pas franchement intéressante qui peine à se démarquer. Si les caricatures sont parfois rigolotes, beaucoup sont malheureusement souvent trop convenues ou basée sur des memes d’il y a plusieurs années. Vous aurez quand même droit à quelques jeux de mots bien sentis. Moins rafraîchissant que les détournements d’armes et d’ennemis, le level-design de Fashion Police Squad est quant à lui plutôt classique. Même s’ils les développeurs ont pris la peine d’ajouter plusieurs zones secrètes à découvrir, il n’y a rien de transcendant en termes de gameplay. C’est davantage la variété des environnements, avec 13 niveaux répartis en 6 régions différentes, qui fera qu’on ne s’ennuie jamais vraiment. Des ruelles cloisonnées de ciment au vieux quartier historique, on passe aussi par le traditionnel métro ou encore la plage. Sans oublier le yacht équipé d’une piste de ski et d’un terrain de golf !

Ci-dessus, un meme datant de 2014, trouvé dans une friperie par l'équipe de Fashion Police Squad
Ci-dessus, un meme datant de 2014, trouvé dans une friperie par l’équipe de Fashion Police Squad

Visuellement, Fashion Police Squad est assez réussi. S’il s’agit d’un rétro-FPS et qu’on a donc droit à la bouillie de pixels habituelle, les sprites sont tout de même bien réalisés, les textures relativement précises et vous n’aurez pas mal aux yeux après quelques heures passées sur le jeu. Naturellement, de ce fait, aucun problème d’optimisation à l’horizon et je n’ai d’ailleurs eu aucun bug durant mes sessions. En même temps, et cela sera probablement un défaut important pour certain, il ne faut qu’environ 5 heures pour terminer le titre. C’est d’autant plus dommage que, c’est un reproche que je fais souvent, il y a malheureusement des cosmétiques à débloquer. Comme toujours, cela représente du temps passé à développer des aspects du jeu pas forcément utiles au détriment de davantage de contenu plus intéressant. Même chose avec le temps gaspillé à travailler sur la possibilité de tirer la chasse d’eau aux toilettes (ce qui n’apporte strictement rien comme récompense), les développeurs auraient, par exemple, pu bosser sur la rejouabilité. Car après avoir terminé les niveaux une première fois, vous ne trouverez pas grand intérêt à y retourner.

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Pour terminer, je me dois d’aborder le sujet du grappin. Présent dès la première bande-annonce, beaucoup d’espoir reposait sur lui. Tel un hybride de Karl Lagerfeld et de l’homme-araignée, je me voyais déjà me déplacer avec élégance dans les rues malfamées de Trendopolis en distribuant avec classe les jolies tenues. Il est finalement assez rudimentaire et limité à certains endroits précis. Hormis durant quelques phases de plateforme, vous n’en aurez pas une grande utilité.

Court, mais intense

Bien qu’il ne propose qu’une expérience de quelques heures, Fashion Police Squad tient plutôt bien ses promesses. Les codes du FPS sont relativement bien parodiés dans le monde de la mode et le jeu se renouvelle constamment. Même si son level-design n’apporte rien de neuf, pour peu que vous soyez amateurs de rétro-FPS, il vous occupera facilement une ou deux soirées. À vous de voir si cela vaut 15€ ou si vous préférez une ceinture en tissu élastique sur Amazon.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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3 Commentaires


  1. Bon test. C’est surtout l’univers que j’ai apprécié, avec cette mégalopole fourmillant de détails, et très « claire », comme dans Mirror’s Edge.

    Ca change considérablement de la majeure partie des FPS qui virent au glauque (et croyez-moi, je suis actuellement sur le niveau 21 d’Hedon Bloodrite, je vois rouge de chez rouge).

  2. C’est pas mal, mais en effet y a rien de fou non plus. Le système de combat qui veut qu’une arme tue un ou plusieurs types d’ennemis c’est bien sur le papier, mais en avançant dans le jeu on reçoit plus d’armes, on combat plus d’ennemis et ça devient vite le bordel dans certaines arènes.

    Quant au grappin effectivement il ne sert pas à grand-chose si ce n’est progresser pendant des phases de plateforme peu inspirées.

    A mon sens il manque un truc au jeu, il manque un quelque chose pour en faire un bon jeu.

  3. Evite « Incision » alors DarkWolf. Je sais pas trop non plus pourquoi les fans de retro FPS bandent à ce point sur les trucs super glauques ? Je suis pas forcément contre, mais c’est pas forcément très excitant non plus.

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