Développé en 3 ans par une petite équipe dirigée par Théo « Totos » Touaty, professeur à l’école parisienne Isart Digital, Cyber Hook est un jeu de parkour/speedrun à la première personne. Contrairement à ce que pourrait laisser entendre son nom, le jeu n’a rien à voir avec le célèbre film de Steven Spielberg : ici, il faut apprendre maîtriser le grappin afin de traverser le plus rapidement possible un ensemble de niveaux plus ou moins ésotériques situés dans un cyber-espace très 80’s – et autant vous dire que ce Cyber Hook est vraiment accrocheur…

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Vivre vite, mourir jeune

Dans la vie, il y a les pantouflards, ceux qui prennent leur temps, aiment le calme et la tranquillité, font les choses à tête reposée. Et il y a les autres, qui pressent l’existence jusqu’à en retirer tout le jus, vont à fond et ne regardent jamais en arrière. Live fast, die young, quoi. Dans le jeu vidéo, c’est pareil : même si ils restent tous le cul vissé sur leur fauteuil Conforama, certains joueurs préféreront aller voir du côté des jeux au rythme posé, tandis que les fans de vitesse et de sensations tourneront peut-être leurs têtes, la bave aux lèvres, vers Cyber Hook. Le but du jeu est simple : traverser des niveaux remplis d’obstacles le plus rapidement possible en s’aidant des facultés de son personnage. Une chute malencontreuse dans le vide ou un contact avec la mauvaise surface et c’est le game over, retour instantané au début du niveau pour retenter le coup façon Die & Retry.

Le gameplay se focalise autour de l’utilisation du grappin, extrêmement bien foutu, qui permet à la fois de ne pas tomber, de se projeter en faisant des mouvements de balancier mais aussi de prendre de la vitesse afin de faire le meilleur temps possible. En plus de ça, votre personnage est capable de faire des doubles sauts, de marcher sur les murs, de ralentir le temps pendant un court instant et même de tirer, ce qui sert à détruire certains obstacles et autres robots ennemis se trouvant sur son chemin. Très vite, on est pris au jeu : le gameplay est agréable et la prise en main immédiate, la sensation de vitesse est grisante et les niveaux sont, dans leur grande majorité, très réussis. Ces derniers sont assez courts, avec une durée allant de quelques secondes à une minute, ce qui correspond bien au style Die & Retry du jeu. Si ils semblent de prime abord balisés (on peut d’ailleurs voir le chemin à suivre lors d’une courte cinématique d’intro), ils offrent pour la plupart la possibilité au joueur d’expérimenter pour trouver la voie la plus rapide d’arriver à la sortie.

Ce dernier point est d’ailleurs particulièrement intéressant. En effet, en plus d’un système de cristaux à débloquer en faisant des temps minimums, il propose à chaque fin de niveau un tableau des scores permettant de savoir où on se situe sur les leaderboards mondiaux et nationaux. Voilà qui titille la partie « compétition » de notre cerveau et nous pousse à recommencer, encore et encore, les mêmes parcours afin de tenter de nouveaux chemins, prendre ces raccourcis, s’accrocher à ces plateformes éloignées qui peut-être nous feront gagner quelques précieuses secondes et grimper dans le leaderboards. On se surprend alors parfois à jouer au même niveau, dix, vingt, trente fois, sans voir le temps passer et, généralement, sans que la frustration ne pointe le bout de son nez. Bref, vous l’aurez compris : une fois que Cyber Hook nous prend dans ses filets, difficile de s’en défaire.

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Porté par le flow

Si la bande originale est sympa, elle devient très vite redondante. On vous conseille donc de la couper lorsque la lassitude s’installe et de vous mettre une petite playlist de Synthwave en fond sonore : Pertubator, Dance with the Dead, Lazerhawk ou autres groupes du genre fonctionnent bien avec l’univers et le rythme du jeu.

Comme vous pouvez le constater en regardant les captures, Cyber Hook se déroule dans un univers assez particulier, sorte de cyber espace inspiré par l’imaginaire des années 80. Avec ses gros cubes sans textures, ses arrêtes colorées et ses néons de partout, on se sentirait presque dans un ersatz de Tron. Bon avouons-le : ce n’est pas vraiment beau mais ça reste propre et les visuels servent en réalité le gameplay du titre. On comprend directement quelles sont les surfaces sur lesquelles s’accrocher (bleues, violettes), celles qu’il ne faut surtout pas toucher sous peine de Game Over (rouges, violettes), celles à travers lesquelles on peut passer (bleues et jaunes transparentes) et, vu la vitesse à laquelle on se déplace, c’est vraiment un avantage. Toutefois, on aurait aimé que Cyber Hook propose un peu de variété dans ses environnements – malheureusement, il faudra faire avec le même coucher de soleil 80’s un peu tristounet pendant l’intégralité de la campagne.

Car, oui, il y a bien une simili campagne et même un petit scénario (rien de trop intrusif, rassurez-vous) : le joueur est plongé dans l’univers de Cyber Hook et est accueilli par un petit ordinateur parlant qui fera office de mentor. Ce dernier vous apprendra à utiliser vos capacités en même temps que vous débloquerez les premiers niveaux, afin de faire un apprentissage tout en douceur. Bien sûr, tout ça va se compliquer par la suite avec l’arrivée d’un méchant… Les parcours sont disséminés sur plusieurs chapitres se déverrouillant lorsque l’on récupère des cristaux – c’est à dire en battant des temps minimums. Au total, il y a environ 84 niveaux et s’il faut compter environ 5 heures de jeu pour tous les compléter, il en faudra un peu plus pour réussir à avoir tous les cristaux. Quant à ceux qui voudraient accéder aux tops des tableaux des scores, on leur souhaite bien du courage, la concurrence étant particulièrement rude malgré le faible nombre de joueurs. Un mode marathon est aussi débloqué à la fin du jeu pour les plus téméraires. Enfin, ceux qui aiment se regarder pourront profiter d’un système de replay, enregistrant vos runs et vous laissant les revisionner à l’envie. D’ailleurs, vous pouvez retrouver ci-dessous quelques enregistrements maison :

Au final, Cyber Hook est un très bon titre dans son genre. Son gameplay et ses visuels bien ficelés permettent de régulièrement atteindre le statut de flow, c’est-à-dire que le joueur contrôle totalement son personnage, arrivant à comprendre et à jouer au jeu sans même y penser. Et c’est très satisfaisant. De plus, le jeu est presque un sans faute technique : il tourne parfaitement et aucun bug n’a été a déplorer lors de mes parties. Si l’on chipote, on peut toutefois regretter de ne pas pouvoir augmenter la résolution au-delà de 1080p et la présence de quelques fautes de français dans les rares textes – notons également que la police choisie affiche bizarrement les accents, un comble pour un studio bien de chez nous ! Mais bon, ce ne sont que des broutilles : ce n’est pas ça qui viendra gâcher le sentiment grisant que l’on ressent à traverser les parcours en volant à toute vitesse.

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Un accrocheur jeu à crochet

Cyber Hook est un titre à la fois réussi, addictif et bien pensé. Si ce n’est la redondance visuelle et auditive, il n’y a presque rien à lui reprocher et on ne peut que le conseiller aux amateurs de jeux de parkour/speedrun, aux TryHarders les plus fous ou aux compétiteurs dans l’âme.

 

Test réalisé à partir d’une version commerciale. Cyber Hook est disponible sur Steam au prix de 11,24€ (-10%) soit environ la moitié d’un véritable grappin en fer avec sa corde, idéal pour les campeurs et autres randonneurs épris de grimpette. Une démo est disponible sur Steam.

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