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Depuis Serious Sam en 2001 et Painkiller en 2004, nous étions en manque de FPS ultra-bourrins. Après la sortie de Painkiller, une partie des développeurs de People Can Fly fondèrent un nouveau studio baptisé Farm 51 et c’est donc avec impatience nous attendions le premier titre : NecroVisioN.

Pour la majorité des joueurs, les tests et la démo firent l’effet d’une douche froide. Pourtant, NecroVisioN n’est pas dénué d’intérêt. Retour sur cette production atypique, à la croisée de Call of Duty, Wolfenstein, Dark Messiah et Painkiller :

Les tranchées, c’est linéaire, puis ça explose

NecroVisioN se déroule durant la Première Guerre Mondiale ce qui est assez rare pour être signalé. Les développeurs ont fait tout leur possible pour retranscrire les éléments de cette guerre : attaques au gaz, pilonnage de l’artillerie, tension psychologique dans les tranchées, etc. Tout ceci est condensé dans les premiers niveaux qui sont également les moins réussis : se battre contre des soldats cachés dans leurs tranchées derrière des caisses, c’est rigolo dans Call of Duty, mais pas dans un clone de Painkiller !

Heureusement, le héros progresse rapidement, les armes sont de plus en plus puissantes et, après deux ou trois niveaux mollassons, l’aventure bascule dans le délire total avec des morts-vivants, des démons, des mechas et des dragons, pour se rapprocher de plus en plus d’un véritable FPS ultraviolent où notre héros lutte seul face à des vagues d’ennemis qui arrivent par paquets de douze.

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Le rythme, c’est important

Un gameplay incroyablement riche
Dans NecroVisioN vous affrontez des ennemis à 2 pattes, 4 pattes, 6 pattes, 8 pattes, avec ou sans ailes, mesurant de 1m50 à 100m. Vous volez à dos de dragon, vous pilotez un Mecha, vous vous créez des squads de morts vivants. Vous pouvez tirer avec une vingtaine d’armes, mais aussi lancer des pouvoirs magiques, donner des coups de baïonnettes, utiliser des bombes incendiaires ou lancer des pelles sur les ennemis. Il y a du bullet time, des combos, des tonnes de passages secret, des combats avec des alliés, des défis à réaliser en parallèle de la campagne solo, etc., etc., etc.

Dans un jeu où le plaisir consiste à dézinguer des monstres du début à la fin, il est important de varier les situations. NecroVisioN propose des couloirs, quelques champs de bataille plus ouverts, une poignée d’arènes, et encore des couloirs. Les décors varient, les ennemis aussi et leur nombre va en grandissant, mais malgré ça on a l’impression que les situations se répètent. Le problème ne vient pas de la diversité du gameplay, car à ce niveau le jeu est exceptionnellement riche puisqu’il propose plus de 20 armes et une bonne trentaine d’ennemis différents. En réalité, NecroVisioN souffre d’un problème de rythme. Dans Painkiller ou Serious Sam, les combats sont bien séparés les uns des autres et la plupart des rencontres donnent lieu à un affrontement épique, alors que dans NecroVisioN l’action est constante : toujours soutenue, mais jamais tendue. Les niveaux consistent donc à tuer, massacrer, étriper, sans jamais vraiment souffler et sans jamais non plus vivre de moments forts.

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Le plaisir de tuer

Heureusement, même si les armes ne sont pas aussi exotiques que celles d’un Painkiller, elles sont nombreuses et puissantes. Il y en a pour tous les goûts même si l’accent est porté sur les possibilités d’enchaînement au corps à corps. Vous pouvez tout aussi bien camper derrière votre caisse et faire sauter les têtes en utilisant l’ironsight, ou foncer dans le tas pour déchiqueter les ennemis à la baïonnette. Dans la deuxième moitié du jeu, vous jouez tout le temps en akimbo : à la main gauche, vous portez un gant surpuissant au corps à corps qui permet également de lancer des boules de feu ou des pieux, tandis qu’avec la main droite vous pouvez utiliser un shotgun, une mitrailleuse, un lance-roquette ou un lance-flamme. A partir de là, les combinaisons sont très nombreuses et vous pouvez vraiment jouer comme vous le désirez en adoptant la tactique qui vous plait. L’armement et les sensations qu’il procure sont les points les plus réussis de NecroVision. Démembrer à bout portant n’aura jamais été aussi jouissif.

A tout ceci, viennent s’ajouter des pouvoirs magiques que vous gagnez petit à petit. Vous pouvez geler les ennemis, invoquer des démons, ramener à la vie vos victimes pour vous créer un petit squad de mort vivant et si ça ne vous suffit pas il y a également du bullet time et un système de combo complètement délirant qui, à la fin du jeu, peut transformer vos attaques de corps à corps en une débauche de pouvoirs surnaturels. La vidéo de gameplay que nous avons enregistrée devrait vous donner une bonne idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre :

Trop facile

L’apparition du fusil de snipe et de niveaux plus ouverts marque un moment creux où il devient trop simple d’avancer en snipant les pauvres soldats ennemis qui ne savent pas comment réagir d’aussi loin. En dehors de ça, l’IA est plutôt douée, et même s’il lui arrive de rester bloquée derrière certains obstacles, elle est également capable de vous surprendre grâce aux différentes actions dont elle est capable. Par exemple, certains ennemis ont une attaque à distance, mais également la possibilité de se téléporter pour vous agresser au corps à corps.

NecroVisioN peut aussi sembler trop facile à cause de la façon dont il gère la santé : elle se recharge toute seule très vite et il vous suffit d’esquiver quelques secondes pour regagner 50% de vos points de vie. Pour compléter la jauge, il faut des packs de soins. Plus tard dans le jeu, il est également possible de récupérer la force vitale des ennemis en les tuant à l’aide de combos ce qui devient vite très facile. L’avantage, c’est que ça ne casse pas le rythme du jeu : plus vous tuez, plus vous avez l’occasion de récupérer de la vie et vous êtes donc encouragé à foncer dans le tas pour tuer tout le monde au corps à corps. Au final, le système fonctionne très bien, car au lieu de vous concentrer sur votre jauge de vie, vous vous focalisez uniquement sur l’action afin de tuer un maximum de monde en un minimum de temps.

Les amateurs de challenge feraient donc mieux de commencer directement en difficulté maximale : bien que vous n’ayez plus l’occasion de sauver votre partie, les check points sont assez fréquents et la difficulté reste très abordable suite aux derniers patchs. Seuls les colosses et les vagues d’ennemis qui vous encerclent sont réellement menaçants.

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Verdict !
NecroVisioN est un jeu très riche dont le gameplay déborde de petits détails bien conçus, mais il s’agit encore d’un diamant brut : le moteur n’est pas très bien optimisé et le level design comporte quelques longueurs. De plus, le rythme est trop constant et manque de moments forts : on aurait préféré des rencontres plus diversifiées se déroulant dans des arènes à la Serious Sam plutôt que de nous promener dans des niveaux à peu près crédibles qui proposent la même dose d’action du début à la fin. Heureusement, les combats sont vraiment jouissifs et NecroVisioN nous donne un aperçu de ce qu’auraient pu devenir les FPS linéaires classiques sans l’invasion des consoles. Essayez la démo pour savoir si le jeu tourne correctement sur votre configuration (lancez-le avec l’option +dx10 sous Vista/Seven), mais gardez à l’esprit qu’elle contient les plus mauvais niveaux de tout le jeu.
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Dr.Loser teste NecroVisioN: Lost Company

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Lost Company est quasiment sorti un an jour pour jour après NecroVisioN. On espérait que cette extension stand-alone soit plus stable et mieux équilibrée, mais malheureusement c’est la même chose que le premier en moins réussi.

Tout d’abord, le jeu est beaucoup plus court : alors qu’il faut compter une bonne dizaine d’heures pour finir la campagne de NecroVisioN, celle de Lost Company se boucle en trois heures et demie. Il y a dix niveaux qui durent chacun 20 minutes. Alors certes, il n’y a plus trop de longueurs, mais d’un autre côté les maps ne sont plus assez longues pour nous permettre de rentrer dans l’ambiance.

Il y a quelques nouveaux monstres et une ou deux nouvelles armes, mais on a vraiment l’impression de rejouer au premier : la progression des monstres et des armes est parfaitement identique ; on commence par tuer des humains au fusil et on termine par éliminer des démons avec des armes surpuissantes. La principale différence, c’est que tout ceci se passe en 3h30 au lieu de 10h.

On aurait aimé en dire du bien
Lost Company est une déception, surtout quand on considère son prix : au moment où j’écris ces lignes, Steam vous permet de précommander Lost Company à 30 euros et de recevoir gratuitement NecroVisioN. Je vous conseille plutôt d’acheter NecroVisioN seul à 10 euros et, si vous êtes fan, d’attendre que Lost Company soit disponible à un prix plus raisonnable.
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