Annoncé en été 2020, Metal: Hellsinger fait partie de la (toute) petite famille des FPS rythmiques, comme BPM: Bullets Per Minute ou le futur Gun Jam… Dans ces jeux au concept très particulier, sorte de transposition de Guitar Hero en shooter, les tirs et les capacités du personnage doivent être effectués en rythme avec la musique. Pour se différencier de ses deux potes, Metal: Hellsinger a décidé de miser à fond sur le heavy metal, avec un univers démoniaque et une bande-son sur laquelle figure de grands noms de la scène musicale. Est-ce toutefois suffisant pour attiser notre intérêt ? Après avoir passé quelques temps sur la démo, on peut vous dire que tout ça s’annonce plutôt bien, à condition d’aimer le metal…

Genre : FPS rythmique | Développeur :  The Outsider | Éditeur : Funcom | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : N.C. Prix : N.C. | Langues : Audio en anglais et textes en français | Date de sortie :  2022 | Durée de vie :  N.C.

Preview réalisée sur une version éditeur.

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Notre protagoniste : l’Inconnue (rigolez pas, elle s’appelle vraiment comme ça)

Metalocalypse

La version qui nous est parvenue tient plus de la démo que de la véritable build preview : un didacticiel, un niveau, un boss… Et c’est tout. On en fait le tour en une petite demi-heure la première fois, ce qui est assez léger pour se faire un véritable avis. Toutefois, on a tout de même ici un aperçu de ce qui nous attend dans le jeu final et, surtout, des mécaniques de gameplay. Là où BPM décidait d’emprunter la voie du rogue-lite, Metal: Hellsinger semble, lui, fortement s’inspirer des récents DOOM : vous arpentez des niveaux linéaires, avançant de couloirs en arènes pour y affronter des hordes démoniaques. Une fois les créatures impies vaincues, un passage s’ouvre, permettant d’atteindre la prochaine étape. Rincez, et répétez. De temps en temps, une cinématique vient sanctionner votre progression et apporter un semblant de scénario inepte narré par Troy Baker, la voix de Claptrap dans la série Borderlands. Une structure somme toute assez classique, qui permet aux développeurs de se focaliser sur les combats.

Visuellement, même s’il n’affiche rien d’incroyable, Metal: Hellsinger rempli correctement son contrat : les décors de ruines infernales parsemées de flammes et le design des ennemis font le taf, malgré un certain classicisme. Surtout, le jeu tourne déjà très bien et je n’ai eu aucun bug à déplorer lors de mes sessions.

Ceux-ci confronteront votre personnage, une démone en quête de vengeance, a de nombreux ennemis monstrueux, apparaissant çà et là lorsque l’on met les pieds dans les arènes. On retrouve ainsi des créatures basiques, sortes de goules-marionnettes fragiles dont la seule force est le nombre, et d’autres plus dangereuses, tels les immenses Béhémoths possédant une faux ou les perfides Tourmenteurs capables de se téléporter dans votre dos. Heureusement pour elle, notre protagoniste est dotée de capacités de mouvements comme le dash et le double saut, permettant de temporiser et de se sortir de situations complexes, mais aussi d’un arsenal puissant. Dans cette version, seule l’épée, le crâne lançant projectiles magiques, un fusil à pompe et une paire de revolvers étaient disponibles. Chaque arme possède également un tir spécial pouvant être utilisé après avoir rempli une jauge de pouvoir.

Ci-dessous, le niveau de la démo dans son intégralité :

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Le Béhémoth, un gros sac qui veut vous empêcher d’headbanger en paix

Metal Hurlant

Il est tout à fait possible de jouer à Metal: Hellsinger comme à un FPS basique, le transformant ainsi en ersatz simpliste de DOOM Eternal. Toutefois, le titre prend véritablement son ampleur lorsque l’on joue le jeu du FPS rythmique : de chaque côté de votre mire, des symboles en forme de flèches indiquent le tempo à respecter, évidemment calé sur celui de la musique. Lorsque vous accomplissez une action en accord avec le rythme, comme tirer, recharger ou utiliser une capacité spéciale, vous occasionnez plus de dégâts et augmentez votre jauge de combo. Celle-ci permet non seulement d’accumuler des points pour le tableau des scores, mais elle change également la musique, qui devient de plus en plus furieuse en fonction de votre multiplicateur et vous récompense en débloquant les voix au niveau le plus élevé. Une carotte qui, l’air de rien, fonctionne extrêmement bien et donne envie de bien jouer.

Principal argument marketing du titre, la bande-son résolument metal a visiblement été très travaillée par le studio. Les quelques morceaux présents sont à la fois entraînants et mélodiques, alternant chants clairs et  gutturaux. On se met vite à hocher la tête en cadence – pour peu qu’on soit sensible au genre…

Comme pour BPM, le premier contact avec le gameplay rythmique de Metal: Hellsinger se fait dans la douleur. Il est difficile pour le joueur habitué aux FPS d’obéir à une cadence prédéfinie, et il faut un peu de temps pour s’y habituer, tant cela semble contre-intuitif. Et puis, à un moment, notre cerveau s’adapte au gameplay et on se surprend à jouer en rythme avec la musique, tandis qu’on headbang, sans y penser. Les combats furieux deviennent alors très techniques et on s’étonne à prendre des risques inconsidérés pour pouvoir conserver son précieux multiplicateur au plus haut niveau. Même si cela peut paraître très fouillis d’un point de vue extérieur, les nombreuses informations affichées sur le HUD s’accumulant aux visuels déjà chargés, on atteint en réalité assez rapidement l’état de « flow », laissant notre instinct guider nos tueries au rythme de la bande-son avec un certain plaisir.

Toutefois, au vu du peu de contenu présent dans cette version preview, il reste à savoir si Metal: Hellsinger sera capable de renouveler suffisamment les situations pour que l’intérêt tienne sur la longueur. Car ce qui fonctionne pour une session de 15 minutes peut s’avérer lassant – et ce n’est ni son histoire, ni son univers infernal des plus classiques qui devraient vous garder éveillé. De plus, l’attrait du jeu étant intrinsèquement lié à son OST, je doute qu’il puisse plaire aux joueurs moins sensibles au style musical. Qu’on le veuille ou non, le heavy metal reste un genre de niche pas forcément accessible au tout-venant.

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Ça a l’air bordélique vu comme ça, mais ça l’est moins souris en main

Un plaisir pour metalheads

Vous aimez le gros metal qui tâche et massacrer des démons au rythme de vos mouvements de tête ? Alors surveillez Metal: Hellsinger du coin de l’œil : son concept atypique, mélangeant jeu de rythme et FPS, fonctionne très bien et flatte le cerveau reptilien, tandis que sa bande-son est excellente. Reste à voir, tout de même, s’il tiendra le coup sur la durée. Par contre, si les gros riffs de guitares saturées ne sont pas votre truc, laissez-tomber et attendez plutôt le plus éclectique Gun Jam.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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5 Commentaires


  1. Ahaha mon dieu ce refrain… Le concept est rigolo mais si c’est tous les morceaux sont du même acabit que celui-ci, ça risque de rapidement me taper sur les nerfs.

  2. C’est sympa mais forcément je compare à DOOM Eternal et niveau dynamisme et variation ils font mieux. Un ou deux temps calmes ça aiderait à souffler des oreilles pour des refrains avec voix.

  3. Ça fait 20 ans que je me saigne les oreilles au metal, et ce truc a l’air assez bien fichu, mais je crois que ça me banderait au bout d’une demi-heure.

    À tester eventuellement par curiosité le temps d’une démo, mais je suis à peu près certain que ça n’irait pas plus loin.

  4. Ça me hype beaucoup ce jeu. Jouer en rythme, c’est tellement une évidence ! J’espère que le jeu tiendra dans la durée et ne sera pas juste une curiosité.

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