On se souvient que Jason Hall avait quitté la présidence de Monolith (les NOLF, Tron 2.0) pour celle de Warner Bros Interactive, où il avait rapidement annoncé que tout allait changer et que les jeux de merde, c’était terminé.

Il a dévoilé récemment sa première mesure pour que les jeux basés sur des licences cinématographiques ne soient plus systématiquement des sous-merdes. Tenez-vous bien, ce doux idéaliste de Jason Hall propose (grosso modo) de filer moins d’argent aux développeurs et éditeurs qui sortiraient un jeu sous licence qui ne serait pas considéré comme bon par la presse. Autrement dit, si la moyenne des notes sur un site comme GameRankings est inférieure à 70%, le développeur et l’éditeur toucheraient moins.

Bien sûr, dans le système de Jason Hall, tout le monde est honnête et les pressions des éditeurs sur les magazines n’existent pas. Quant au fait qu’Ubisoft possède jeuxvideo.com, ce doit être un mirage.

Le fait que l’idée vienne de Warner n’est pas non plus totalement un hasard : la licence Matrix lui appartient et est à l’origine d’une des grosses daubes de 2003, Enter the Matrix. Le jeu avait été développé par Shiny et édité par Atari/Infogrames. Bruno Bonnell, à la tête de ce dernier, s’est évidemment senti visé par les propos de Jason Hall et a violemment réagi : jamais il n’acceptera un contrat de ce genre, qu’il trouve « insultant ». Son argument massue est qu’Enter the Matrix a rapporté 250 millions de dollars. Plus comptable que joueur, le Bruno Bonnell Présente.

Cependant, Atari ne sera probablement pas tout seul dans son camp. Les autres éditeurs interrogés par le Hollywood Reporter considèrent l’idée plus ou moins farfelue ou ne pensent pas l’appliquer un jour.

Mais revenons à l’idée de Jason Hall. Si le principe de base (faire de bons jeux) est louable, le moyen est lui plus douteux. Alors comme nous sommes gentils, agréables, sympathiques, ouverts, doux et surtout de bon conseil, voici quelques petites idées pour faire des jeux de meilleure qualité. Toi, camarade de lutte Jason Hall, il te faudra :

  • virer les trois quarts des commerciaux et autres marketeux, embaucher des créatifs à la place
  • ne pas coordonner la sortie d’un jeu avec le film dont il exploite la licence, afin d’éviter les développements bâclés
  • effectuer un contrôle qualité plus sévère, plus souvent

Une autre excellente idée serait de ne pas utiliser de licence pour développer un jeu, mais plutôt d’utiliser son imagination pour faire un jeu innovant, créatif, avec un univers riche qui lui soit propre.

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