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Notice : CoD6 étant quasiment identique à CoD4, nous avons fait un copier coller de notre test du précédent épisode : les passages ajoutés ou modifiés sont en gras. Si vous connaissez bien CoD4 et que vous n’avez pas de temps à perdre, vous pouvez vous contenter de lire uniquement ces passages.

La campagne solo de Call of Duty 6 est linéaire, l’IA des ennemis est encore loin d’être parfaite, et pourtant, il s’agit d’un modèle du genre que beaucoup de développeurs tenteront d’imiter. La partie multiplayer propose peu d’innovations, il y a des MP5, des M4, des petites cartes sans véhicule, un gameplay conçus pour les consoles, et pourtant, c’est rapidement devenu l’un des FPS les plus joués au monde.

Mais bien qu’il soit presque semblable au précédent épisode que nous avions très apprécié, CoD6 nous a déçu : [–SUITE–]

Tout est une question de rythme

Avis à ceux qui ne jurent que par les jeux ouverts et que la linéarité insupporte : Call of Duty 6 n’est pas fait pour vous. Même si la majorité du jeu se déroule en extérieur, les niveaux sont aussi fermés que pourrait l’être une suite de pièces et de couloirs. Que vous soyez un vétéran ou un parfait débutant, vous vivrez très exactement la même expérience.

Mais Infinity Ward a bien compris le secret pour réussir un FPS linéaire. Le truc, c’est de toujours proposer quelque chose de nouveau avant que le joueur n’ait le temps de se lasser. Ainsi, dans Call of Duty 6, vous aurez l’occasion de (attention, spoiler) :

  • survivre à une explosion nucléaire ;
  • ramper dans la neige au milieu d’un bataillon ennemi ;
  • prendre d’assaut une plateforme pétrolière en pleine tempête ;
  • mourir (au moins trois fois);
  • Piloter une moto-neige et un zodiak ;
  • sauver le monde ;
  • et bien davantage !

Les niveaux ne durent jamais longtemps, car les missions s’enchainent à toute vitesse et réussissent souvent à nous surprendre. La majorité des niveaux durant entre 5 et 20 minutes, on se croirait presque dans un bon gros film d’action de Michael Bay. Cette rapidité est la cause de la faible durée de vie de CoD6 (entre 4h30 et 7h30), mais c’est aussi l’une de ses plus grandes qualités.

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Le poids des images, la force des mots

Avant la qualité du moteur 3D, ce qui fait la beauté d’un jeu, c’est le talent de ses artistes. La palette de couleurs utilisée, les filtres appliqués sur l’image, la profondeur de champ, l’architecture, la perspective des décors : autant d’éléments qui permettent à Call of Duty 6 d’être parfois aussi impressionnant que Crysis. On notera tout particulièrement le souci du détail dans la modélisation et l’animation des personnages et l’ajout d’un moteur physique permettant d’interagir (de façon très limitée) avec quelques objets.

La qualité des graphismes est renforcée par les scènes qu’ils représentent. Call of Duty 6 est rempli d’images fortes, parfois choquantes. Je pense notamment à cette mission où, dans un aéroport, vous devez massacrer des types sans défense.

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L’une des quelques scènes cultes de CoD 6.

Même pour un joueur habitué à tuer des terroristes par centaines, il y a de quoi trouver ça inhabituel, surtout que cette fois-ci il s’agit d’innocents civils. CoD nous mettait dans la peau d’un Russe obligé d’avancer sous peine de se faire mitrailler par ses supérieurs. CoD4 nous forcait à tuer des soldats sans défense. Mais cette fois-ci Infinity Ward pousse la provocation trop loin : les scènes en AC-130 de CoD4 nous mettaient mal à l’aise grace au réalisme de l’image et de la situation, mais le massacre dans l’aéroport de CoD6 est vraiment trop caricatural pour être crédible. Difficile d’être vraiment choqué alors qu’on n’y croit pas un seul instant.

Un petit mot sur le gameplay…

Le héros bouge bien, les contrôles sont réactifs, les armes ont un bon feedback, l’ironsight est parfait et quand on tire sur un ennemi, il se passe exactement ce à quoi on s’attend. A part ça, le gameplay ne présente pas beaucoup d’intérêt. Mais quand j’écris « à part ça », il ne faut pas oublier que le « ça » en question constitue l’essentiel de tout FPS qui se respecte. Certes, il aurait été préférable que les niveaux ne soient pas aussi linéaires mais tant pis… N’ayez pas peur de jouer en vétéran : au pire, si vous êtes bloqué, vous pourrez toujours recommencer un niveau en baissant la difficulté. La version PC de CoD4 avait été retravaillée : la difficulté était plus corsée afin de compenser l’avantage de la visée à la souris et la possibilité de se pencher. Par contre, CoD6 semble être un portage bête et méchant de la version console : on ne peut plus se pencher et le mode de difficulté maximal ne présente plus vraiment de challenge. De nombreux joueurs ragent aussi sur le FOV qui est bloqué à 65° et qu’il est à présent impossible d’élargir. La seule bonne nouvelle, c’est que les rares passages avec des ennemis infinis ne sont plus du tout génants et que vos adversaires vous arrosent beaucoup moins de grenades.

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Du coop à deux
Le mode Spec-Ops est l’une des principales nouveautés. Jouable en solo ou à deux, il vous propose une quinzaine de défis de quelques minutes chacun : traverser un niveau en temps limité, survivre à des vagues d’assaillants, faire la course en moto-neige, massacrer des gars en AC-130, etc. Le niveau est assez relevé et contentera les amateurs de challenge.

Un gros multiplayer qui plait au grand public

Pour beaucoup, la campagne solo de Call of Duty 6 n’est qu’une mise en bouche alors que la partie multiplayer constitue le plat de résistance. Les mouvements et les armes offrent un très bon feeling, il y a seize cartes, quatorze modes de jeu (dont trois en vue TPS), un système d’expérience permettant de débloquer du matériel et des capacités spéciales, le jeu est fun, bien conçu, mais l’absence de serveur dédié le rend impossible à pratiquer en compétition. Contrairement à ce que tout le monde écrit, le mode multi ne fonctionne pas en P2P. Lorsqu’une partie est créée, IW.net choisit un joueur possédant une bonne connexion et ce dernier héberge la partie comme s’il avait lancé un serveur « listen ». Si ce joueur se déconnecte, le jeu se fige durant 10 secondes, le temps qu’IW.net décide quel nouveau joueur hébergera la partie.

Si vous avez un ou deux amis, il est facile de vous réunir grâce au système d’invitations de Steam. Mais si vous souhaitez jouer sur un serveur public avec votre clan ou avec cinq ou six potes, il devient très difficile de tous vous retrouver ensemble. La seule solution consiste à lancer une partie privée, mais dans ce cas personne ne pourra vous rejoindre. De plus, même si les performances sont généralement acceptables pour une personne souhaitant simplemement s’amuser durant une heure, les joueurs pointus auront du mal à accepter de jouer avec un ping supérieur à 100ms et des micro-lags qui leur feront danser la moonwalk lors des désynchronisations. Dans ces conditions, on imagine mal comment organiser des compétitions sérieuses… De plus, bien qu’Infinity Ward nous promettait qu’IW.net et le VAC mettraient fin à la triche, dans les faits c’est tout l’inverse qui se produit : les cheats sont déjà disponibles et en l’absence d’administrateur il est devenu difficile de kicker les tricheurs.

Call of Duty 6 est le jeu rêvé pour les joueurs peu expérimentés et le grand public. Son gameplay est facile d’accès, mais la quantité d’options proposée est telle qu’on peut y jouer des dizaines d’heures sans se lasser. Mais pour les vétérans ayant joué à la plupart des FPS sortis durant les cinq dernières années, toutes les options, les cartes, les modes de jeu et même le gameplay de CoD6 risquent de laisser une impression de déjà vu. Finalement, c’est presque dommage que CoD6 propose autant de diversité et qu’il ne se focalise pas plus sur un mode de jeu en tentant d’y apporter un petit quelque chose de vraiment nouveau sur lequel les joueurs un peu « trop expérimentés » pourraient se pencher.

Le FPS étalon

Call of Duty 6 est le FPS que tous les éditeurs rêvent de sortir. Sa campagne solo est à la fois accessible et suffisamment intense pour marquer les esprits. Son multiplayer va dans le même sens : le gameplay est efficace et le nombre d’options rend le jeu suffisamment versatile pour plaire à tout le monde. Call of Duty 6 est un FPS grand public au sens littéral : il séduira essentiellement les débutants et les joueurs occasionnels, mais les PGM et les vétérans auront du mal à s’y investir à cause de l’absence de serveurs dédiés.

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Quelques liens avant de se quitter :

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