00134f previewVous voilà tranquillement en train de vider votre chope dans le rade de votre copine, et soudain, ça y est, vous pensez « faut que je lui dise ! ». Alors ni une ni deux, tout se forme dans votre tête, le petit discours pour la demande en mariage, la riante maison dans la belle campagne américaine, du beau gazon, une belle voiture à crédit, votre job de téléconseiller en assurance-décès… et alors que vous réfléchissez à tout ça en regardant le fond de votre bière, les aliens lancent leur grande attaque contre la Terre. Ah, misère… Grâce à leur rayon tracteur surpuissant, ils emportent dans leur vaisseau votre grand-père, votre copine et les bornes d’arcade du bar. Oh, et puis vous, bien sûr.[–SUITE–]

Aliens VS Preydator

Prey débute dans l’espace, alors que vous venez d’arriver à bord du vaisseau alien, la Sphere. Vous êtes retenus prisonniers avec papy et votre copine, tous attachés sur une sorte de rail qui avance dans tout le vaisseau. Pour un premier contact, c’est visuellement fort : on commence par apercevoir l’espace, puis on plonge dans une sorte d’enfer rempli d’une faune spécifique : les ennemis sont nombreux et d’un abord peu sympathique, mais on trouve aussi des races plus neutres qui tentent de survivre dans la Sphere. La Sphere, justement, vous voilà plongé dedans au hasard d’un sabotage de votre rail : armé de votre simple clef à molette, vous tentez de progresser pour retrouver votre petite famille.

00134e previewRapidement, vous vous rendez compte que la Sphere est un organisme vivant contenant des structures mécaniques : quand vous passez devant certains capteurs, le système immunitaire du vaisseau se met en marche et vous envoie quelques bestioles, sans grand danger au début, puis de plus en plus lourdement armées. Mais reprenons le cours de l’histoire, maintenant que votre clef à molette est rougie du sang de vos premiers anticorps : après quelques minutes à errer dans ce dédale pulsant, vous retrouvez votre grand-père et surtout votre copine, toujours attachés à une planche. Et là c’est le drame : alors que votre copine est sélectionnée pour servir de sujet d’étude aux aliens, votre grand-père est transformé sous vos yeux en steak haché charolais pur premium. Finie la rente mensuelle sur laquelle vous viviez ! Heureusement pour vous, grand-papy était habité de la magie des Cherokees, et il continuera à vous apparaître en visions. Mieux, il vous transmet plein de pouvoirs super utiles qui vous permettront de frimer en société ou de voir sous les jupes des filles.

Le premier de ces pouvoirs surnaturels, c’est Talon, un aigle apparaissant sous forme éthérée, qui est en quelque sorte le fantôme de l’aigle que possédait le héros quand il était petit. Bref. Talon est un aigle malin, et même un aigle surpuissant : quand il se pose sur un écran affichant du texte écrit en alien, ses super pouvoirs traduisent automatiquement tout ça en texte compréhensible par le héros. C’est fort pratique, vous dites-vous, parce que vous avez séché les cours de Plutonien renforcé au lycée. Le deuxième pouvoir, c’est le spirit-walking, là encore plutôt pratique en territoire hostile : avec le spirit-walking, vous sortez de votre corps (que vous laissez sans défense) pour vous balader en tant que pur esprit. Bon, vous avez tout de même un arc spirituel pour buter du streum, mais le gros avantage du spirit-walking, c’est de vous permettre de passer au travers des champs de force pour aller les désactiver à la force de votre esprit. Il devrait aussi y avoir quelques passages inaccessibles au joueur dans son état normal.

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Un arsenal bon vivant

00134c previewBon, tout ça, c’est bien sympa, mais vous, vous devez venger votre père-grand, retrouver votre copine si possible avant sa dissection et découvrir comment retourner sur Terre. Du coup, va falloir faire un peu de nettoyage dans le vaisseau. Ca tombe bien, on est là pour ça. Oui, mais… je vous parlerais bien des combats en solo, mais à vrai dire, le développeur qui nous a fait la démo du mode solo nous a finalement montré peu de combats, insistant plus sur les spécificités du jeu que sur son aspect FPS. Du coup, je ne peux guère vous décrire l’intensité des gunfights, d’autant qu’à une exception près (j’y reviendrai plus tard), on n’a pas vu plus de deux ennemis à l’écran. Human Head nous a promis 7 à 8 « petits » ennemis simultanément à l’écran, et pas plus de 3 ou 4 « gros ».

Nonobstant, les armes montrées sont plutôt sympa, même si leur principale originalité se trouve dans leur look : pour le fusil de snipe, un pédoncule vient se greffer à votre œil ; les grenades sont des bestioles vivantes qui servent aussi de munitions au rocket launcher ; le plasma gun (renommé leech gun) se charge avec des bornes et prend différents types de munitions, lui permettant soit d’avoir un comportement classique de plasma gun, soit de freezer les ennemis… Dans l’ensemble, ça reste du classique, mais la gueule et les animations des armes changent de l’habituel, et c’est pas plus mal. Par contre, il faut aimer les designs organiques, et ça vaut d’ailleurs pour l’ensemble du jeu : on passe son temps à se balader sur des structures métalliques plaquées directement contre des textures organiques, quand on ne marche pas directement sur des organes. Le type d’Human Head qui nous a fait la démo du jeu était particulièrement fier d’un tunnel se fermant avec un sphincter. Ouep, ils ont dû en rester au stade anal. En tout cas, c’est très bien rendu au niveau graphique, ce qui donne au jeu un petit côté sale (en plus de son côté gore) assez inhabituel dans le monde souvent très propre des FPS.

Sésame, ouvre-toi !

001348 previewMais ce qui fait la force de Prey, c’est bien entendu son utilisation de la physique et des portails : un peu partout dans les niveaux peuvent s’ouvrir des portails multidimensionnels qui vous envoient vers une autre zone de la Sphere. On voit au travers tout à fait normalement, et on peut évidemment tirer dedans (et se faire tirer dessus). C’est une bonne façon de remplacer les portes dans toutes les salles et de justifier de changements complets d’environnement. Côté physique, on peut s’attendre à quelques puzzles à la Half-Life 2, mais il y a surtout un truc assez nouveau : le wall-walking, soit la possibilité de marcher sur les murs sur des zones prévues pour. Si ça ne change pas grand chose au niveau des combats (il faudra tout de même prendre l’habitude de regarder au plafond en entrant dans une pièce), ça permet surtout un level design assez inédit. D’ailleurs, chez Human Head, ils se sont un peu lâchés : il y a même des passages qui se déroulent dans l’espace, sur des astéroïdes, avec une gravité modifiée (c’est rigolo). Ce sont d’ailleurs les passages où l’on a vu le plus d’ennemis à l’écran, soit le nombre astronomique de 4 ou 5 en même temps.

Un autre aspect de Prey, un qui risque de faire mal, c’est son système de difficulté dynamique, apparemment imposé à Human Head par 3D Realms. Le jeu fera des stats en temps réel sur votre façon de jouer et vous proposera donc plus ou moins de munitions et de soins dans les niveaux, suivant que vous êtes un gros noob ou un trul33t. Seule consolation : après avoir terminé le jeu, vous pourrez délocker un véritable mode Hard. Ouf. Reste qu’il faudra alors avoir la motivation de se refaire le solo. Remarquez, ça ne devrait pas prendre trop de temps : un peu à la manière de Call of Duty 2, il semble très difficile de mourir dans Prey. Grâce à vos super pouvoirs, vous apparaissez dans le monde des esprits chaque fois que vous crevez, et il vous suffit de shooter quelques démons pour retourner prendre possession de votre corps. Trop dur. A ce sujet, le seul point un peu positif est que l’ennemi (autant le préciser : on n’a pas pu voir ce que valait l’IA) est capable de prendre les soins destinés au joueur. J’imagine que ça n’arrivera qu’en hard, mais c’est toujours bon à savoir.

MultiPrey

001347 previewCa, c’était pour le solo, qui s’annonce donc (pour ce qu’on en a vu) sympathique et original dans la facture, mais encore classique dans le propos, et surtout probablement pas trop difficile. Le multi risque de surprendre, mais plutôt par la pauvreté de l’offre : à cause des limitations du DOOM 3 Engine, le multi est limité à 8 joueurs ; et par volonté de Human Head, il n’y aura que du pur Deathmatch. C’est courageux, car on voit mal comment le jeu pourrait avoir du succès en multi dans ces conditions. Et c’est dommage, parce que les quelques maps multi qu’on a pu essayer étaient très bonnes, avec un level design très original, tirant habilement parti des portails, du wall-walking et même des changements de gravité (un peu pénibles, ceux-là, d’ailleurs, car ils affectent aussi la ballistique des armes). Du coup, c’est bien marrant, d’autant que les armes sont loin d’être mauvaises. Seul regret : c’est encore assez mou, avec un feeling assez proche d’un Unreal Tournament 200X et des armes à aire d’effet. D’ailleurs, c’est bien simple, les meilleurs armes en multi sont pour l’instant la clef à molette, redoutable en corps à corps, et l’Acid Spray, un clone du Flak Cannon. N’empêche, malgré ces limitations et son manque de speed, ce MultiPrey est très prometteur et nous a fait passer un bon petit moment. Reste plus qu’à espérer qu’il y aura du monde pour y jouer. Et bonne nouvelle : le SDK devrait être livré avec le jeu.

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Alors, heureuse ? Malgré quelques petites déceptions (le feeling encore un peu mou en multi, la difficulté dynamique en solo), ce Prey s’annonce bien. Peut-être pas la grosse claque à laquelle on pouvait s’attendre, mais un très bon truc tout de même. En multi, déjà, puisque c’est principalement ce que l’on a pu voir, le jeu utilise extrêmement bien ses spécificités, et ça donne un résultat fort agréable à jouer et très amusant. Pour le solo, on devra attendre d’en voir un peu plus avant de se prononcer vraiment. Mais en tout cas, pour un jeu devant sortir cet été, Prey semble déjà fort bien terminé et affichait très peu de bugs. Vivement la version finale, donc.
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