Annoncé en juin 2022 lors d’un évènement dédié à l’univers Warhammer, Warhammer 40 000: Boltgun avait tout pour nous séduire. Décrit par les développeurs comme un « hommage ultime aux retro-shooters », les bandes-annonces montraient un titre nerveux et gore à souhait dans des décors tout en gros pixels et en sprites 2D. Pour sortir du lot, on nous promettait même une recette modernisée s’inspirant notamment de Doom Eternal. Et comme si ça ne suffisait pas, il a été fait mention d’un argument incontestable : une tronçonneuse dès le début du jeu !

Genre : Boomer shooter Développeur : Auroch Digital | Éditeur : Focus Entertainment | Plateforme : Steam Configuration recommandée : Processeur AMD Ryzen 5 1500X / Intel Core i5-8400, 8 Go de RAM, AMD Radeon RX 580 / NVIDIA GeForce GTX 780 Ti | Prix : 21,99 € Langues : Menus et sous-titres en français Date de sortie : 23/05/2023 Durée de vie : Une douzaine d’heures

Test réalisé sur une version fournie par l’éditeur.

Pas là pour couper du bois

La planète Graia est sous l’étroite surveillance de l’Inquisition depuis la guerre contre Grimskull. Des relevés énergétiques préoccupants ont été détectés dans les systèmes environnants. Il est probable que des agitateurs au sein de l’Adeptus Mechanicus aient mené des expériences avec un fragment restant de la source d’énergie de l’Inquisiteur Drogan. Votre mission sera d’aider votre supérieur à localiser ce fragment de la source d’énergie. Pour vous y aider, vous serez accompagné d’Incommodus, un crâne à l’œil cybernétique et à la couronne médiévale en feu. Une des rares machines à avoir survécu à la purge des archives hérétiques de Drogan. Si, comme moi, vous aviez d’autres occupations dans la cour de récré au collège et n’avez absolument rien compris à ce synopsis, pas d’inquiétude. S’il y a bien un scénario raconté au travers de petites séquences animées et intercalées entre les trois chapitres que compte Warhammer 40 000: Boltgun, ce n’est pas la composante la plus mise en avant dans le jeu. Et pour une fois que c’est le cas, on ne va pas s’en plaindre.The Boltgun e1684786168799

De toute façon, qui a besoin d’un prétexte pour dézinguer du méchant à la chaîne et sortir sa tronçonneuse ? De ce point de vue là, Warhammer 40 000: Boltgun ne perd pas de temps et nous offre le plaisir de découper des hérétiques dès les premières secondes du jeu. Tandis qu’on découvre avec grand plaisir des mouvements rapides et des sauts à la pesanteur toute relative, l’utilisation de la tronçonneuse marque la première modernisation : le clique-droit déclenche d’abord un ralenti nous permettant de choisir qui va bien pouvoir gouter à notre lame. Vient ensuite rapidement la présentation de la charge rapide, sorte de dash uniquement en avant qui repousse les ennemis et dont l’emploi est limité par un compte à rebours. Et c’est à peu près tout côté modernité.

Warhammer 40 000: Boltgun saura évidemment satisfaire les amateurs de tripaille
Warhammer 40 000: Boltgun saura évidemment satisfaire les amateurs de tripaille

Fort heureusement, les armes procurent toutes de très bonnes sensations. Se dévoilant petit à petit au cours de la douzaine d’heures que propose la campagne solo, elles vont du boltgun (un fusil d’assaut qui tire des balles explosives) au simili BFG en passant par le fusil à pompe, à plasma ou à projectiles incandescents. Comme dans la plupart des jeux, elles sont plus ou moins appropriées face à certains ennemis, nous invitant à passer de l’une à l’autre au cours d’un combat. Tous les ingrédients étaient donc présents pour nous offrir un rétro-FPS de qualité.

Boltgun okboomer

Ok boomer

Mais c’était sans compter sur l’un des plus gros problèmes du jeu, sa gestion de la difficulté. Même au niveau « difficile », le joueur un minimum habitué aux FPS évoluera avec aisance dans les niveaux. Pour preuve, l’ennemi de base s’élimine en une seule balle. Même pas besoin de viser la tête. Si la salle n’est remplie que de ce genre d’énergumènes, vous pouvez même ne tirer aucun coup de feu et vous contenter de passer de l’un à l’autre avec votre tronçonneuse sans recevoir de dégâts. Même dans le DOOM de 1993, au niveau moyen, il faut deux ou trois balles de pistolet pour abattre un soldat basique.

Warhammer 40 000: Boltgun fait tellement dans la modernité qu'il propose aussi des phases de plateforme...
Warhammer 40 000: Boltgun fait tellement dans la modernité qu’il propose aussi des phases de plateforme…

Restons justement sur la comparaison avec DOOM et son level-design fait de portes bloquées par des cartes magnétiques cachées dans des labyrinthes relativement complexes. Warhammer 40 000: Boltgun en reprend ouvertement le concept. Parfois, en offrant des décors assez sympathiques et originaux avec notamment un peu de verticalité. Mais la plupart du temps, le jeu consistera en de longs couloirs reliant des arènes plus ou moins grandes. Dommage, car le jeu débute sur des falaises enneigées, et nous emmène ensuite dans un désert parsemé de squelettes géants. Esthétiquement, le jeu a vraiment de la gueule et plusieurs endroits sauront flatter notre rétine. Puis, on finit par retourner dans les sempiternelles fonderies, églises gothiques et autres bâtiments. Vous n’allez pas me dire que la licence Warhammer n’a rien de plus original ? Du grand classique donc, souvent agrémenté d’un manque de diversité dans les textures et les environnements. Appuyés par les gros pixels baveux inhérents au rétro FPS, on a régulièrement du mal à se repérer dans les niveaux. D’autant plus que les développeurs n’ont pas pensé à intégrer une carte, une mécanique pourtant présente dans DOOM en 1993.

Boltgun Church e1684786427238

Plus ou moins rétro

Dans les options du jeu, deux paramètres permettent d’accentuer ou de réduire l’aspect « bouillie de pixels » : le côté baveux des textures et l’intensité de la pixelisation. Bien pratique pour nous aider à discerner les ennemis quand, en pleine séance de charcutage, on finit par remplir la pièce de viscères façon gros pixels .

C’est encore plus dommageable lors des purges, des passages scriptées qui se déclenchent à des moments bien précis du jeu. Toutes les portes de l’arène où vous vous trouvez se referment et vous devez éliminer tous les ennemis qui apparaissent. Cette fois plutôt inspiré de certaines séquences du DOOM de 2016, le niveau de difficulté augmente drastiquement. Il y a donc un écart énorme entre les moments où l’on explore tranquillement et ceux où on se retrouve noyé sous les monstres. Surtout que la menace vient davantage de la surabondance d’ennemis que de leur intelligence. Il arrive régulièrement qu’ils restent immobiles tant qu’on les arrose de balles, comme s’ils étaient étourdis. Ou alors, ils se bloquent tout seuls dans le décor. Cela n’empêche que quelques passages du jeu deviendront subitement très difficiles avec des risques de rage quit pour les plus sensibles d’entre vous.

Heureusement, vous aurez des bonus dissimulés un peu partout dans les niveaux : dégâts augmentés temporairement ou jusqu’à la fin du niveau, invincibilité, boost de l’armure, etc. Là aussi, on pourrait critiquer le fait qu’affronter plusieurs dizaines d’ennemis n’est pas la meilleure conjoncture pour explorer les moindres recoins d’un niveau et dénicher l’objet qui facilitera l’élimination d’une vague de monstres. D’autres y verront simplement une autre mécanique héritée des FPS old school. Très probablement, mais là encore, la réalisation n’est pas toujours au point. Néanmoins, quand on trouve (ou découvre trop tard) le bonus adéquat, et après s’être fait à la difficulté parfois hasardeuse, Warhammer 40 000: Boltgun sait offrir quelques moments de brutale allégresse.

Conclusion

Warhammer 40 000: Boltgun ne sera pas un titre marquant dans l’histoire du rétro-FPS, mais on y passe quand même plusieurs bons moments. Les sensations sont excellentes et les armes donnent un vrai sentiment de puissance tout au long du jeu. S’il ne propose rien de particulièrement rafraîchissant au genre et nous confronte à des ennemis parfois un peu bébêtes, il reste un bon FPS défouloir pour les joueurs en manque de violence.

Si ce test vous a donné envie de craquer pour le jeu, n’hésitez pas à l’acheter chez notre partenaire Gamesplanet où vous pouvez obtenir Warhammer 40 000: Boltgun à -19%, soit 17,76€ grâce au code GUNPLAY. En plus, ça nous fera aussi quelques euros dans notre trésorerie.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

Article précédentPortal Reloaded va proposer un mod coop pour cet été
Article suivantMaximum Action : la mise à jour High Noon to Yuma est arrivée

7 Commentaires


  1. Je le prendrai sûrement, et peut-être en promos… merci du test en tout cas

  2. Effectivement bon gros défouloir ^^ Pour moi le plus gros point faible c’est la map absente !!
    Dans les rétro fps c’est pourtant fort présent et très utile ^^
    Dans le premier niveau ( ou le second ) , il y a une salle qui est exactement la même que la premier salle du premier niveau de Doom avec l’armure en haut de la pente sur la gauche ^^

  3. J’ignorais que le plus grand danger pour un Space Marine était le crapeau …

    Sinon j’ai l’impression d’avoir la souris qui accélère/décélère, c’est pas hyper agréable

  4. C’est mieux que ce que je pensais, la D.A. a de la gueule, les armes en ont dans le pantalon, c’est nerveux, le bestiaire est varié, une bonne pioche.
    Par contre la difficulté est… très inégale (Du moins en « difficile », ou plutôt moyen +).
    D’une part les dégâts que l’on prend sont soit ridicules, soit disproportionnés (et cela semble aléatoire), et on se retrouve à alterner des passages risiblement faciles avec des moments beaucoup plus corsés, où les déplacements rapides ne sont pas possibles dans un couloir étriqué.
    D’autre part les ennemis ne reçoivent pas de dégâts s’ils sont collés à un ennemi à côté d’eux, on a beau leur tirer dessus, c’est l’animation de l’ennemi à côté en train de clamser qui prend, mais ça, c’est inhérent au style rétro du jeu; et avec la surabondance d’effets visuels, on a parfois du mal à percevoir la position des ennemis et à savoir si, et quand, on se prend des dégâts.
    Et une fois que l’on a débloqué aux alentours de 4 armes, le jeu devient nettement plus facile.
    Malgré ces petits défauts, un bon gros Power Fantasy dans l’univers de Warhammer 40000.

Connectez-vous pour laisser un commentaire