[Test] Warhammer 40 000: Battle Sister, un jeu VR chaotique

Avec toutes les merdes qui sortent en permanence sur les différents stores, il est parfois difficile de suivre toute l’actualité, d’autant plus pour les titres en VR, qui ne sont pas vraiment la priorité de NoFrag. Bien qu’on l’ait vaguement suivi durant son développement, on avait raté la sortie de Warhammer 40 000: Battle Sister en exclusivité sur Oculus en décembre 2020. Plus d’un an après, à l’occasion de son arrivée sur Steam, nous enfilons l’armure d’une sœur de bataille pour le meilleur, mais aussi pour le pire…

Genre : FPS en VR | Développeur : Pixel Toys Games Ltd | Éditeur : Pixel Toys Games Ltd | Plateformes : Steam,  Oculus | Prix : 20€ | Configuration recommandée : Intel i7-7700K, 16 Go de RAM, NVIDIA GTX 2060 | Langues : audio en anglais et texte en français | Date de sortie Steam: 8 mars 2022 | Durée : environ 5h pour la campagne, un peu plus avec le mode bastion

Test effectué avec la version Steam sur un Oculus Quest 2

Pour le Scénarium !

Warhammer 40 000: Battle Sister nous permet de parcourir des niveaux linéaires, casque sur la tête et les armes à la main, afin de défourailler tout ce qui bouge, avec parfois l’aide d’alliés anecdotiques. C’est aussi le terme qui définit le mieux le scénario, dont le développement et les rebondissements feraient passer un livre de Oui-Oui pour un prix Goncourt. Pour les connaisseurs, on incarne une sœur de bataille, envoyée avec son binôme pour récupérer un orbe magique avant un Psycher corrompu par le Chaos, car cela pourrait détruire l’Imperium. Au début de l’aventure, on apprend que notre sœur jumelle que l’on pensait morte depuis 15 ans, est finalement vivante, et liée à cette histoire… Globalement, c’est juste un prétexte pour croiser des adorateurs du Chaos, des Space Marines du Chaos, des démons Chaos et tout plein d’autres choses du Chaos bien connues des fans de l’univers de Warhammer 40K.

La laideur du Chaos

Oui, c’est moche. Et encore, vous n’avez pas vu la version Oculus Quest, encore plus floue et pixélisée. On est clairement face à un portage de celle-ci sur PC et peu d’efforts ont été déployés pour l’évolution graphique. Au moins, cela ne demande pas trop de ressources et ça tourne plutôt bien sur une config modeste (Core i7 10750h, GTX 1660Ti de PC portable). Les niveaux sont assez variés, mais sont généralement pauvres en détails. Il n’y a quasiment aucune interaction, mis à part un levier pour ouvrir une porte par-ci, ou un bouton à presser pour prendre l’ascenseur par-là. D’autre part, le level design nous renvoie dans les années 90, avec une majorité de couloirs étroits, s’ouvrant parfois sur des zones légèrement plus dégagées accueillant quelques vagues d’ennemis ou un boss.

Bête du Chaos à manger du foin

Les ennemis sont cons comme des ballons. Ils restent en majorité plantés là, au milieu de nulle-part, tirant mollement sur vous, attendant leur balle dans la tête. Si vous êtes à couvert, ils viendront à la queue leu leu pointer le bout de leur nez pour se faire tronçonner le museau à l’angle du mur. C’est forcément moins choquant pour ceux disposant d’armes de corps-à-corps. De leur côté, les Space Marines du Chaos ont au moins la bonne idée de se déplacer en tirant, les rendant légèrement plus difficiles à toucher. En plus, ce sont de véritables éponges à balles, il ne faudra pas relâcher la détente. Les animations des ennemis sont tout le temps les mêmes et nous font replonger encore une fois 20 ans en arrière. Si le bestiaire est relativement varié, il n’y a qu’un seul modèle de chaque ennemi, ce qui renforce le sentiment de jeu daté. Quelques boss apportent un peu de nouveauté au détour d’une arène, mais encore une fois, avec des pattern aussi peu originaux que soporifiques. Il ne faut pas croire pour autant que c’est une balade de santé. Certes, la plupart du temps, avec une poignée d’ennemis en face, il n’y aura aucune difficulté pour avancer, mais parfois, certains passages demanderont pas mal de persévérance, de prudence et d’adresse. Certaines zones sont envahies par les adversaires arrivant d’un peu partout à la fois, nécessitant une bonne coordination des membres supérieurs, et une pièce de jeu suffisamment grande. Plus d’une fois, il m’est arrivé de me cogner aux murs en tentant de donner un coup d’épée à un démon du Chaos arrivant dans mon dos, malgré l’immense salle de réception du manoir NoFrag mise à ma disposition.

Un gameplay qui honore l’Empereur

Le mode bastion
Il existe un mode de jeu permettant de combattre des vagues d’ennemis successifs en coopération sur des cartes spécifiques. Avec un pic à 56 joueurs le jour de la sortie, et une moyenne de 10 joueurs connectés aux heures de pointe, autant vous dire qu’il ne sera pas facile de trouver un coéquipier… En solo, peut-être plaira-t-il aux accros aux high-scores, ce qui n’est pas mon cas.

Si, jusqu’à présent, le tableau n’était pas fameux, Pixel Toys Games Ltd se rattrape franchement du côté des contrôles. Ici, tout est fluide. Les mouvements sont très bien réalisés, car on peut allier les déplacements au stick et de petits dash sur la manette de gauche, avec la téléportation « classique » de la VR sur celle de droite. S’ajoute à cela une très bonne gestion de la rotation, et l’on obtient quelque chose de très intuitif et dynamique en combat. Un autre point très réussi est le feeling des armes. L’iconique bolter de l’Empire fait un sacré bruit, et chaque balle provoque une petite explosion. Cela donne une bonne impression de puissance. Le maniement à deux mains fonctionne correctement, mais reste assez imprécise, à cause des tremblements inhérents à la VR et des mires grossières des armes proposées. On sera amené à varier un peu les types d’armes pour préserver ses munitions, mais c’est le bolter qui proposera le meilleur ressenti. Par ailleurs, si le lance-flammes est efficace, on ne peut pas dire qu’il éblouisse par son aspect graphique, d’un autre âge… Du coté du corps-à-corps, c’est parfois un peu brouillon : on a tendance à s’approcher un peu trop des ennemis pour leur assener un grand coup dans la tronche, ce qui nous fait parfois visiter l’intérieur de leur corps avant le début de la découpe. C’est d’autant plus le cas lorsqu’il y a beaucoup de monde à tronçonner. Néanmoins, manier une arme à feu et une épée en même temps donne un sentiment de puissance assez jouissif. De nombreux environnements sont propices à l’apparition d’ennemis dans son dos, et si dans un FPS classique, ce serait particulièrement énervant, en VR, cela permet l’utilisation simultanée de son épée énergétique ou tronçonneuse d’un simple coup d’œil, simultanément avec son bolter pour mitrailler ce qui se passe devant. C’est clairement le point fort du jeu, car si, pour la majorité de l’aventure, on serait bien en mal de se croire réellement dans la peau d’une sœur de bataille, ces courts moments de frénésie sont particulièrement immersifs.

Si vous avez l’estomac bien accroché, vous pouvez avoir un aperçu au travers trois extraits de gameplay que j’ai réalisés pour le test :

Rien de valeur ne s’acquiert sans douleur

Même si nous n’avons testé que la version Steam, il n’est pas difficile de faire le rapprochement avec la version Oculus. Les problèmes de graphismes très pauvres, de level design simpliste et d’IA extrêmement limitée, en sont la preuve indéniable. Cependant, si l’on parvient à outrepasser ces gros défauts, le gameplay bien réalisé nous permet de nous emmener jusqu’à quelques fulgurance très sympathiques, que les fans de l’univers de Games Workshop ne manqueront pas d’apprécier. Pour les autres, attendez peut-être une promo.

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