Dès son annonce en juin dernier, The Entropy Centre a immédiatement fait penser à Portal : des puzzles que l’on doit résoudre avec une sorte d’arme, une IA qui nous cause, et le tout dans des environnements plus ou moins laissés à l’abandon. Malgré tout, l’esthétique plutôt sympa et le concept de rembobinage des objets, qui lui est original, nous avaient donné envie d’en voir un peu plus. Après la démo proposée il y a deux mois, qui nous avait déjà plu, voici le jeu complet en version finale, pour le plus grand bonheur des amateurs de nœuds au cerveau. Une formidable réussite, d’autant plus quand on sait qu’il a été développé en solo.

Genre : Puzzle | Développeur : Stubby  Games | Éditeur : Playstack | Plateforme : Steam, GoG | Configuration recommandée : Intel Core i5-7500 | AMD Ryzen 5 1600, 8 Go de RAM, NVIDIA GTX 1070 | AMD Radeon RX 590 | Prix : 25€ | Langues : Anglais, sous-titres français | Date de sortie : 03/11/2022 | Durée de vie : 8 à 10 heures

Test réalisé sur une version commerciale.

The Entropy Centre

Comme un air de ressemblance

Impossible de passer à côté, The Entropy Centre est très fortement inspiré par le légendaire Portal et sa suite Portal 2. Imaginez : vous êtes dans une base spatiale entièrement vide, avec dans vos mains un fusil un peu spécial, qui vous permet de résoudre des puzzles, répartis dans autant de salles, qu’il faut nécessairement traverser pour faire progresser l’histoire. Tout au long de celle-ci, une IA amusante vous tient compagnie. Vous croiserez des cubes laser par-ci, des cubes pont par-là, des portails désactivateurs de fusil, des plaques de rebond, ou encore des plateformes mobiles… Cependant ici, point de portail, mais la possibilité de rembobiner les mouvements exécutés par certains objets. Si cela semble un peu obscur à l’écrit, c’est tout de même assez simple : il faut penser à l’envers. Par exemple, deux portes successives sont chacune activées par une plaque de pression. Il suffira d’abord de placer le cube sur la plaque d’activation de la seconde porte, puis de le déplacer sur la plaque de la première. Une fois cette porte passée, un coup de fusil à entropie permettra au cube de parcourir son chemin en sens arrière jusqu’à atteindre la plaque de la seconde porte, vous permettant de continuer l’aventure. Si ce n’est toujours pas clair, allez donc voir une vidéo. Et ce n’est pas juste un gimmick ou un élément mineur pour dire que ce n’est pas le même jeu. Non, c’est réellement le point central du titre, et c’est un super principe, ça fonctionne du tonnerre. D’autre part, contrairement à son mentor, The Entropy Center vous met également aux prises avec de terrifiants robots ménagers. Si ceux qui vous lancent des boules d’énergie sont destructibles en leur rembobinant leur projectile dans la figure, seule la fuite sera possible face à ceux qui viennent au contact. Ces rencontres sont l’occasion de déployer ses facultés de réflexion en étant sous pression, mais pas de panique, ces puzzles sont beaucoup plus basiques et ne nécessitent pas beaucoup d’opérations.

Une histoire sympathique

Avec des mécaniques aussi soignées, le développeur aurait pu faire l’impasse sur la narration, mais ce n’est pas le cas. Bon OK, notre personnage est amnésique, justifiant qu’elle découvre en même temps que nous les événements du centre. Mais tout est cohérent et on a envie d’en savoir plus. Notre héroïne, est une employée de The Entropy Centre, un complexe scientifique situé sur la Lune. Celui-ci a pour but de protéger la Terre grâce à une sorte de canon géant, qui permet de la rembobiner en cas de cataclysme. Pour que cela fonctionne, il faut une ressource, l’entropie, qui est générée lorsque des gens résolvent les puzzles créés dans tout le centre. Mais aujourd’hui, notre personnage se réveille seule, avec un canon vide et une Terre en piteux état. Pour ajouter un peu de matière à cela, on remarquera, tout au long des niveaux, souvent entre les phases de puzzle, un écran allumé, permettant de lire un mail, ou dans de petites salles, quelques diaporamas. De plus, une IA, intégrée à notre fusil à entropie, réagit aux différentes annonces diffusées à certains moments clefs, et une relation se noue entre elle et notre avatar. Loin d’avoir le charisme de GlaDOS, elle n’a cependant pas le même but. Ici, point de cynisme ni de moquerie, elle est là pour vous aider et présenter les nouveaux éléments de gameplay. Il y a parfois de légères pointes d’humour, mais c’est globalement très sage et ça remplit son rôle.

Une direction artistique au service du gameplay

Du côté du sound design, rien à redire, ça fonctionne parfaitement. On sait quand on déclenche un interrupteur ou quand un petit robot se balade dans le couloir suivant. La musique est souvent discrète, mais vient appuyer certains événements, en particuliers les moments d’urgence.

Graphiquement, c’est très réussi et parfois assez impressionnant. Certes, il ne faut pas oublier que l’on est souvent dans des salles, donc des environnements plutôt confinés, mais certains passages claquent bien et c’est parfaitement fluide. Par exemple, sur un core i5-12500H et une RTX 3060 Ti de portable, cela tournait à 60 FPS constants tout au max en 4k. De plus, je n’ai rencontré aucun bug, la finition est vraiment exemplaire. On ressent beaucoup l’inspiration de Portal avec les puzzles organisés sous forme de salles successives, de plus en plus grandes et avec de plus en plus d’éléments à combiner. Mais certaines zones, comme le musée, sont principalement là pour ajouter de l’épaisseur à l’univers. On remarquera également quelques éléments visuels discrets, comme s’ils avaient été placés là innocemment, mais qui permettent de guider un peu le joueur pour la résolution des énigmes.

Au début plutôt simple, malgré le concept atypique, The Entropy Centre fera tout de même un peu chauffer le cerveau sur certains puzzles. Comparé à son inspirateur, il est, selon moi, plus difficile. Une certaine gymnastique est nécessaire pour comprendre dans quel sens il faut placer ses cubes et il n’est pas rare de rester bloqué quelques dizaines de secondes à regarder l’ensemble des pièces à disposition. Un petit tour de salle pour situer tous les éléments permet, la plupart du temps, de saisir le principe. Après quelques essais, on finit tout de même par trouver la solution. Mais parfois, il faut être assez précis sur l’exécution, car on ne peut rembobiner les objets que pendant une trentaine de secondes maximum. Toutefois, la difficulté est progressive, et les nouveaux éléments sont présentés un par un. Si les premiers puzzles sont expédiés en quelques dizaines de secondes, il faudra bien passer 15 ou 20 minutes sur les derniers. Au total, en prenant mon temps et en cherchant à découvrir un maximum de messages sur les ordinateurs, il m’aura fallu neuf heures pour atteindre les crédits – qui eux ne durent que 30 secondes ! Des panneaux indiquant le temps passé dans chacun des puzzles encouragent évidemment à faire du speedrun, offrant une certaine rejouabilité pour les amateurs du genre.

Voici un petit extrait en vidéo, qui se déroule peu après les niveaux également proposés dans la démo :

Une franche réussite

The Entropy Centre est vraiment très réussi. À la fois beau, intéressant et suffisamment long, on prend plaisir à résoudre les puzzles avec cette mécanique de rembobinage des objets. Réussir à penser à l’envers et traverser le centre est franchement satisfaisant. Certes, on ne peut pas le nier, c’est très fortement inspiré de Portal, dont il emprunte pas mal d’éléments visuels et de gameplay, mais c’est tout de même assez différent pour conserver notre attention et rester captivé dans l’histoire. Bravo au développeur solo qui a pu produire un jeu si bien fini !

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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6 Commentaires


  1. Je viens de le finir et la fin arrive à temps. On commence à se lasser des puzzles vers les deniers chapitres. Faudrait aussi indiques les mails « lus/non lus » par chapitre et pouvoir les relire.

  2. De mon côté je ne doute pas que le jeu soit cool, mais ça me donne surtout envie de relancer Portal.

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