J’ai deux passions dans la vie : les explosions et les souffleurs de feuilles. Mais malheureusement, rares sont les œuvres ou les activités me permettant de lier les deux. Par exemple, les films de Michael Bay, bien qu’emplis d’explosions, sont totalement dénués de ces merveilleux engins issus du génie humain. Et j’ai bien envisagé une carrière d’employé municipal, mais le maniement des explosifs ne fait pas partie des prérogatives liées au poste en général. Mais il y a quelques semaines, Teardown est sorti d’accès anticipé, et depuis, mes deux passions ont enfin pu être liées, dans ce jeu d’une originalité et d’une qualité rares.

Genre : Destruction massive et puzzle | Développeur : Tuxedo Labs | Éditeur : Tuxedo Labs | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Intel Core i7, 4GB de RAM et une NVIDIA GeForce GTX 1080 Prix : 20 | Langues : Audio et textes en anglais | Date de sortie : 21 avril 2022 | Durée de vie :  une vingtaine d’heure pour faire la campagne à 100%

Preview réalisée sur une version commerciale.

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Un boulot comme un autre

Eh oui, après quelques mois d’accès anticipé sur Steam, le jeu de Tuxedo Labs est finalement sorti en 1.0. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, il s’agit du titre parfait pour tous les amateurs de masses, de nitroglycérine, d’engins de chantier et de souffleurs de feuilles. En effet, Teardown place le joueur dans les bottes d’un patron d’une PME de démolition appelée Löckelle Teardown Service. En difficulté financière au début de l’aventure, ce dernier va être sollicité par un individu suspect pour un contrat à la légalité douteuse, mais bien rémunéré. Manque de bol, la police le découvre, et ce brave entrepreneur devra par la suite enchaîner les contrats pour les forces de l’ordre afin d’éviter de finir en cellule. Bien entendu, travailler pour les condés, ça ne permet pas vraiment de payer les factures. En parallèle, notre héros continuera donc de rendre plusieurs petits services à quelques personnages n’ayant a priori jamais consulté le code civil.

Mais, autant être tout à fait honnête avec vous, l’intérêt du scénario de Teardown est limité. Tout vous est raconté via une série d’emails que vous pouvez consulter à votre bureau, dans le niveau qui sert de hub au jeu. Ne vous attendez pas à des échanges épistolaires d’une qualité d’écriture rare, à des personnages hauts en couleur, ou à une narration environnementale poussée. Non, ce scénario n’est qu’un prétexte pour vous donner l’occasion de laisser libre court à vos pulsions destructrices et votre créativité, tout en faisant chauffer votre matière grise. En effet, casser des trucs, péter des machins, exploser des bidules, c’est bien, mais le faire intelligemment, c’est mieux.

La dynamite vaincra

Teardown est un jeu en voxel à l’environnement entièrement destructible. Dans ce monde, tout (ou presque) ce qui dépasse du sol peut être réduit à néant. Les joueurs doivent donc façonner les niveaux du jeu à grands coups de masse et d’explosif afin de résoudre une série de puzzles. Les contrats prennent typiquement la forme suivante : vous avez pour mission de voler une série d’objets, ces derniers sont éloignés les uns des autres, et une fois que vous vous emparez du premier objectif, vous déclenchez une alarme et vous n’avez plus que 60 secondes pour vous échapper. Eh oui, dans Teardown, votre principal ennemi, c’est le temps.

Avant de commencer votre larcin, il faudra donc repérer les lieux, et préparer votre coup. “Si je m’empare de ce tableau en premier et que j’abats le mur nord de la salle de bain pour rejoindre le jardin, je peux prendre la jeep pour filer vers le garage, rentrer par un trou fait au C4 et voler la perceuse en moins de 15 secondes… Oui, mais si je saccage la maison avec un tractopelle, et que je passe un coup de souffleur de feuilles pour virer les débris, je pourrai transformer le salon en départementale, et tout faire en véhicule en 8 secondes…” Voilà le genre de dilemmes que Teardown pose.

Chaque coup de masse porté, chaque pain de plastique posé, chaque cartouche de fusil à pompe tirée doivent vous permettre de gagner quelques précieuses secondes. Le but final étant d’élaborer un parcours suffisamment optimisé pour vous emparer de tous les objectifs dans le temps imparti. Et il faut avouer que l’exercice est particulièrement plaisant et stimulant. La destruction est satisfaisante, c’est toujours un régal de se préparer un chemin que ce soit à coup de chalumeau ou de pelleteuse. Le défi est également bien présent, et certains niveaux mettront vos neurones fortement à contribution si vous essayez de réaliser tous les objectifs secondaires. Teardown arrive donc à proposer une expérience assez unique, cathartique et maligne à la fois. Et, cerise sur le gâteau, Tuxedo Labs renouvelle également suffisamment son concept et ses niveaux pour éviter de sombrer dans la répétitivité.

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Renouvellement constant

En effet, l’objectif de mission décrit précédemment n’est vraiment que celui de base, et des variantes sont proposées tout au long du jeu. Parfois, vous devrez voler des véhicules, détruire des bâtiments entiers, hacker des terminaux tout en vous faisant pourchasser par un hélicoptère d’attaque, récupérer une série d’objets en luttant contre divers phénomènes climatiques, etc. Un autre moyen que Teardown développe pour renouveler son expérience, c’est la modification de ses niveaux. La quarantaine de missions du jeu se déroule dans neuf niveaux différents au level design particulièrement léché. Cela peut sembler léger, mais la plupart de ces derniers évolueront tout au long de l’aventure. Vous allez les découvrir par exemple sous la neige, de nuit, avec de nouvelles constructions, ou bien même sous l’eau. Dans la deuxième partie du jeu, des robots hostiles viendront également perturber vos plans. Ces derniers permettent encore une fois de varier les plaisirs et participent au chaos ambiant, parfois au grand dam de vos performances.

À manipuler avec précaution

Moddeurs… je vous aime

En plus du mode campagne et sandbox, Teardown est complètement ouvert au modding et propose un éditeur. Le Steam Workshop est déjà plein de créations plus folles les unes que les autres.

Comme soulevé dans notre preview, Teardown est un très beau jeu qui dispose d’un moteur physique particulièrement poussé pour gérer toute la destruction de l’environnement. Bien entendu, le titre de Tuxedo Labs ne va pas être tendre avec les machines des joueurs, et les propriétaires de grille-pain resteront malheureusement sur la touche. Même si les performances ont été améliorées pendant la période d’accès anticipé du titre, une fois que le C4 commence à détonner, le framerate commence à flancher. À titre d’exemple, sur une RTX 2070 couplée à un i7 7700K et 32 Go de RAM, en 1440p, il est possible de maintenir le sacro-saint 60 FPS sans trop de souci avant que le chaos ne commence. Mais il m’est arrivé de finir certaines missions sous la barre des 20 images par seconde, après avoir un peu trop joué avec quelques bâtons de dynamite et mon souffleur de feuilles.

C’est de la bombe, bébé

Teardown est une expérience particulièrement singulière et plaisante. Sous ses apparences de jeu réservé aux fans de Michael Bay, il cache un concept intelligent et stimulant qui devrait plaire aux amateurs de puzzles et d’expérimentations. Ces derniers pourront manier chalumeaux, explosifs, engins de chantier et souffleurs de feuilles pour venir à bout de la quarantaine de missions proposées par le titre de manière créative. Le jeu parvient en plus à renouveler suffisamment son expérience tout au long de sa campagne, et évite l’écueil de la répétitivité. Seuls les propriétaires de petits configs devraient se méfier, Teardown ayant tendance à dynamiter les performances assez rapidement.

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5 Commentaires


  1. JDG en a fait une vidéo sympa, ça aidera peut-être à vous convaincre de le prendre, en plus du test

  2. Je suis en train de le faire en ce moment et je me régale. C’est également le jeu parfait si vous avez des tendances incendiaires. Teardown a une gestion assez bluffante de la propagation du feu et de la fumée.

  3. C’est un jeu qui m’attire, mais j’aurais vraiment besoin d’une démo pour me convaincre que mon PC peut le faire tourner correctement et que le concept me plait vraiment une fois dessus.

  4. C’est un jeu qui m’attire, mais j’aurais vraiment besoin d’une démo pour me convaincre que mon PC peut le faire tourner correctement et que le concept me plait vraiment une fois dessus.

    T’es au courant que sur Steam si tu joues moins de 2h tu peux te faire rembourser un jeu si il ne te plait pas ?

    Sinon, ce jeu m’a fait repenser à Red Faction.

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