Premier projet à sortir sur Steam provenant du studio indé Tuxedo Labs, Teardown n’est pas un simulateur de meurtres. Comprenez par là que, même s’il offre toute l’arsenal complet du parfait FPS, on n’y tuera absolument personne. Dans un univers entièrement destructible régit par les lois de la physique, on y passera par contre son temps à détruire tout ce qui se trouve sur notre chemin. Pour l’instant en accès anticipé, on peut d’ores et déjà vous dire qu’il y a quelque chose de cathartique dans ce concept.

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Demolition Man

Passons rapidement sur l’histoire : Teardown place le joueur dans la peau d’un petit entrepreneur, gérant d’une entreprise de démolition, ayant du mal à boucler les fins de mois. Alors qu’on le menace de lui couper l’électricité il reçoit une offre de mission de la part d’un type un peu louche. Un boulot bien payé, mais illégal. Dès lors, il sombre dans la spirale infernale, allant de méfait en méfait pour payer ses factures et, un peu quand même, pour ressentir le plaisir inavouable de tout péter. Concrètement, ce scénario narré à travers quelques emails reçus dans le hub se traduit en jeu par un gameplay plus proche du puzzle à la première personne que du shooter pur et dur.

Car Teardown est en réalité un jeu de réflexion, chaque mission se déroulant en deux temps. En premier lieu, voici la phase de repérage et d’observation : sans limite de temps, on erre dans le niveau à la recherche des objectifs, en profitant pour essayer de trouver le chemin le plus rapide pour accomplir notre contrat. C’est le moment d’utiliser votre arsenal pour détruire les murs, creuser des trous dans le sol, faire s’écrouler des bâtiments… Tout ce qui peut vous faire gagner quelques secondes dans votre échappée est bon à prendre. Dans vos poches se trouvent une masse, un fusil à pompe, un chalumeau, des bombes, etc. vous permettant d’absolument tout exploser. Mais vous aurez aussi accès à d’autres outils plus créatifs, comme les planches permettant de lier les objets entre eux ou les divers véhicules, tous jouables.

Une fois le plan échafaudé, il est temps de récupérer les objectifs et de prendre la fuite le plus vite possible. En effet, à peine un élément convoité touché, une alarme retentit et un minuteur de 60 secondes se met en marche. Il faut alors chopper les autres objectifs avant de se rendre vers notre véhicule de sortie. La moindre erreur peut être fatale et nous pousse à reprendre depuis notre unique sauvegarde ou du début du niveau. C’est donc lors de cette course effrénée que l’on se rend compte de l’efficacité de notre plan dans une conclusion qui peut s’avérer particulièrement satisfaisante… Ou parfois frustrante lorsque l’on échoue lamentablement à cause d’un pan de mur mal brisé.

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Complètement à la masse

Les musiques du jeu sont très discrètes, accompagnant ainsi l’aspect contemplatif des phases de repérage et d’observation. Sans être de mauvaise qualité, elles ne sont pas remarquables et on préfèrera les couper pour mettre sa propre playlist en fond sonore.

Cela ne vous aura pas échappé en regardant les screenshots ou la vidéo, les visuels tout en voxels de Teardown sont très réussis, notamment grâce à la gestion de la lumière en raytracing qui offre au jeu une ambiance toute particulière. Si vous n’avez pas de RTX, pas d’inquiétude : cette solution est entièrement logicielle et ne nécessite pas d’avoir les dernières cartes Nvidia pour fonctionner. Mais le gros point fort de Teardown vient de son moteur physique incroyable. Comme dit plus haut, tous les éléments de décors sont entièrement destructibles avec une précision extrême. Pouvoir tout détruire en jouant avec le monde qui nous entoure est vraiment savoureux et on prend son pied à tenter de faire des trucs stupides, comme pousser un phare à s’écrouler sur une maison afin de simplement voir ce qu’il se passe.

Évidemment, cela a un coût et pas des moindres. Teardown est, effectivement, très gourmand. Si ma config’ (RTX 2060, i7 7700K@4,2Ghz, 32 Go de RAM) maintient les 60 FPS en 1440p en faisant beaucoup de sacrifices lors des passages les plus calmes, j’ai subi de nombreuses chutes de framerate lors des explosions ou des écroulements les plus conséquents. Je suis même descendu sous la barre des dix images par seconde lors d’un gros feu d’artifice à base de bombes et de barils explosifs ! Les développeurs l’indiquent eux-mêmes sur leur site officiel : « Le jeu nécessite un PC moderne pour bien fonctionner. Nous recommandons un processeur Intel Core i7 et une NVIDIA GeForce GTX 1070 ou mieux. » Les petites configurations devront donc s’abstenir. Ceux qui vivent dans le passé noteront également que le jeu ne fonctionne que sur Windows 10.

Bien sûr, Teardown est encore en phase d’accès anticipé. Il est probable qu’il subisse au fur et à mesure de son développement de lourdes mises à jour d’optimisation qui permettront à plus de joueurs d’y jouer dans des conditions correctes. En attendant, pour les plus grosses config’, il offre un contenu déjà conséquent. Son mode campagne propose des missions aux objectifs et modificateurs assez variés : telle carte est battue par la tempête et nécessite d’éteindre des incendies déclenchés par la foudre, une autre demande d’établir un record sur un circuit de course automobile… On y trouve aussi un système de progression vous permettant de débloquer du matériel et de l’améliorer. Le jeu offre également un mode « Sandbox », vous laissant libre d’expérimenter votre créativité destructrice sur tous les niveaux. Enfin, un mode « Create » permet de modifier des niveaux et de jouer avec, tel un ersatz de modding en attendant l’arrivée des outils adéquats promis par les développeurs.

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Tear & Rip

Teardown est un jeu-concept plutôt réussi : il propose un gameplay basé sur la réflexion et l’exécution, ainsi que des visuels plaisants et une gestion de la physique poussée. De plus, les possibilités presque illimitées de destruction flattent notre cerveau reptilien pour notre plus grand plaisir. Bref, si vous aimez les expérimentations, le jeu devrait vous amuser quelques heures. Attention tout de même à l’optimisation car le jeu est très gourmand et risque de ne pas tourner correctement sur les machines les plus modestes.

Preview réalisée à partir d’une version éditeur. Teardown est disponible pour 19,99€ sur Steam soit à peu près le prix d’une masse de 1,8 kg avec un manche en fibre de verre.

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8 Commentaires


  1. Merci pour la Preview, ça donne franchement envie. La vidéo explicite vraiment bien l’objectif du jeu.

  2. Attention, petite correction qui a son importance:

    C’est la masse à 1.8kg qui coute pas loin de 20€. La 3.2kg est à 40€.

    Image

  3. Le concept est sympa, mais j’ai peur de me lasser vite à ce genre de jeu.

  4. Cela dit c’est un jeu à 20€. Même si tu t en lasses au bout de 5 heures t as pas perdu grand chose

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