Annoncé il y a à peine un mois, Red Tape a tout de suite marqué les esprits par son esthétique aussi étrange que douteuse. Porté par le petit éditeur Dread XP, à qui l’on doit des anthologies de jeux d’horreur indépendants de plutôt bonne qualité, le jeu laissait présager d’une expérience un minimum intéressante. D’autre part, le pitch, clairement loufoque, donnait aussi un peu envie d’en savoir plus : ange déchu arrivé en enfer, a priori à cause d’une erreur de formulaire, vous devez tout faire pour retrouver votre statut. Si seulement remplir ses feuilles d’impôt était aussi court et amusant que Red Tape.

Genre : Walking-sim narratif | Développeur : Pollaris Studios | Éditeur : Dread XP | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Dual-Core 2GHz, 4 Go de RAM, NVIDIA GeForce 470 GTX ou Radeon 6870 HD | Prix : 5,99 € | Langues : Anglais uniquement | Date de sortie : 14/02/2023 | Durée de vie : 2 h

Test réalisé sur une version éditeur

Red Tape Belzebuth

L’enfer, c’est Roger de la compta

Red Tape est un walking-sim narratif se déroulant dans Hell Inc., les enfers réinterprétés comme une COGIP, dont aucun des employés ne serait compétent. Inspiré par la Divine Comédie de Dante, chaque cercle de l’enfer correspond à un département, comme les ressources humaines, le marketing ou l’administration. Il faudra naviguer de l’un à l’autre pour interagir avec les différents personnages. Parfois, il faudra leur donner des objets ou des papiers à signer, et c’est tout. Enfin presque, car deux phases de plateforme viendront perturber votre petite balade. Les seules « énigmes » que vous pourrez croiser consisteront à aller voir la personne qui vient d’être mentionnée par la précédente, et de continuer ainsi jusqu’à la fin de l’intrigue. Vous voilà prévenus. Est-ce un mal pour autant ? Pas du tout, ce n’est simplement pas le propos du jeu. Ici, on vient pour la narration. Attention, c’est uniquement textuel et en anglais, mais le vocabulaire est très accessible. Le fait que le jeu soit développé par un studio brésilien aide sans doute de ce côté-là. D’autre part, devoir lire laisse tout le temps nécessaire pour comprendre la trame de l’histoire, entre petits drames du quotidien, potins et trahisons. Tous les dialogues tournent autour de situations absurdes et comiques, impliquant principalement des personnages de la mythologie chrétienne – et un peu grecque.

Red Tape Minotaure

On ne dit pas « c’est moche », on dit « c’est de l’art »

Comme pour un tableau d’Hokusai, il serait précipité de dire que Red Tape est moche après en avoir aperçu une image fugace. Bon, en mouvement, ce n’est effectivement pas beaucoup plus joli, mais il a néanmoins un petit charme. Les décors représentent des bureaux et sont tout en gros pixels. Chaque étage est décoré avec des tableaux plus ou moins dans le thème, comme par exemple des scènes bibliques avec des PC à l’accueil, ou des diablotins grotesques jouant avec des liasses de billets au département financier. D’autre part, les personnages rencontrés sont représentés par des images en deux dimensions – des sprites – qui vous font toujours face, comme dans le Doom de 1993. Mais contrairement à ceux du père des FPS, ici, ils ne bougeront jamais véritablement de leur emplacement, leur seule animation consistant en des sautillements au rythme de l’apparition des dialogues. Ce minimalisme dans l’animation permet au jeu de tourner sur vraiment n’importe quel PC, et ce n’est pas un euphémisme, jetez un œil à la configuration recommandée…

Si vous n’avez pas été convaincu par le test, ce n’est certainement pas cette vidéo soporifique qui va vous faire changer d’avis :

Court, mais amusant

Parcourir les couloirs des cercles de l’enfer dans Red Tape est clairement amusant. Certes, il faut accepter un peu de lecture en anglais, mais la direction artistique radicale et barrée, ainsi que les situations absurdes, voire complètement loufoques, valent le coup à elles seules. Et puis de toute façon, vous n’y resterez pas longtemps : deux heures vous suffiront pour en voir le bout.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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3 Commentaires


  1. Merci pour ce test.
    Ca a l’air sympa comme tout.
    (Hokusai, c’est beau. Point.)

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