[TEST] POSTAL: Brain Damaged, un tour dans l’esprit malade du Postal Dude

La licence POSTAL revient sur le devant de la scène, avec la sortie de POSTAL 4: No Regerts en avril dernier et celle de POSTAL: Brain Damaged il y a quelques jours. Développé par les studios Hyperstrange & CreativeForge Games et non pas par Running With Scissors, il s’agit d’un spin-off orienté action dans lequel vous évoluerez directement dans l’esprit malade du Postal Dude.

Genre : FPS | Développeur : Hyperstrange & CreativeForge Games | Éditeur : Running With Scissors & Hyperstrange | Plateforme : Steam | Prix : 16,69€ | Configuration recommandée : Intel Core i5 4ème génération ou équivalent, 4GB RAM, NVIDIA GeForce GTX 780M ou équivalent | Langues : Anglais, Polonais | Date de sortie :  9 juin 2022 | Durée : Huit heures en prenant son temps, moins de deux heures pour les speedrunners

Test réalisé sur une version commerciale.

Le jeu-vidéo selon Jean-Marie Bigard

Si POSTAL: Brain Damaged n’est pas développé par le studio à qui l’on doit la licence et que le principe du jeu diffère de celui des jeux originaux, on y retrouve tout de même tout ce qui fait la « saveur » d’un POSTAL. Humour pipi caca oblige, entre les bruits de pets ou d’orgasmes, les ennemis aux culs proéminents ou encore des godemichés en guise de flèches pour votre arc, vous ne serez pas dépaysé. Est-ce drôle pour autant ? Si vous avez moins de 20 ans, probablement, sinon… Peut-être pas.
Mais il y a une logique derrière tout ça, l’histoire prend place directement dans l’esprit dégénéré du Postal Dude. Et comme il le fait comprendre lui-même dans la cinématique d’introduction, vous n’êtes pas prêts. À travers son rêve, vous allez faire face à des ennemis tous plus loufoques les uns que les autres en traversant des niveaux qui joueront sur votre nostalgie en vous rappelant les anciens POSTAL.

D’un point de vue technique, POSTAL: Brain Damaged se porte comme un charme. Le contraire aurait été affligeant, car la configuration requise pour faire tourner le jeu est loin d’être gourmande comme vous avez pu le constater dans l’introduction de ce test. Mais bon, nous ne sommes à l’abri de rien après tout, des jeux pas gourmands mais mal optimisés, ça existe. En jouant avec une RTX 2080 Ti, 32Go de RAM et un Ryzen 5 1600x, je n’ai souffert d’aucun ralentissement ni d’aucun crash durant mes parties. Et je n’ai rencontré qu’un seul bug durant mes quelques heures de jeu, me bloquant dans le décor après un saut au bord d’une plateforme.

Le fast-fps qui n’en est pas un

Agréable mélange entre graphismes rétro et gameplay moderne, POSTAL: Brain Damaged offre au joueur la possibilité de faire usage de glissades et d’un grappin — plaçant le jeu dans la catégorie des fast-fps selon JV.com. Mais la réalité est toute autre, car bien que l’on puisse jouir de ces mouvements pour arpenter rapidement les niveaux ou pour esquiver les attaques adverses et s’agripper d’ennemi en ennemi, les combats se révèlent être mollassons. La faute à un nombre d’adversaires pas assez élevé, dans des cartes qui semblent alors trop grandes pour si peu. Exception faite pour certains passages en mode arène, durant lesquels une grosse vague d’ennemis apparaîtra devant vous.
Et ce n’est pas le level design qui rattrapera la chose, les niveaux étant au final très linéaires malgré la liberté de déplacement offerte. C’est dommage, car certains d’entre eux proposent des passages divertissants et une certaine énergie a été dépensée dans l’ajout de nombreux secrets à découvrir, poussant alors à l’exploration de chaque recoin des cartes. Si la même énergie avait été utilisée pour travailler les niveaux selon les capacités du Postal Dude et des ennemis, les combats auraient été plus savoureux.

Cela fait que même en jouant en difficile, le jeu ne propose aucun challenge. Certes, vous mourrez bien quelques fois car vous ne ferez pas attention à un bidon explosif trop proche de vous ou à un ennemi dans votre dos, mais ça s’arrêtera là. Au moins, vous ne vous énerverez pas à en casser votre manette. Votre souris pardon !

Bizarre, vous avez dit bizarre ?

POSTAL: Brain Damaged propose une grande diversité d’ennemis. Certains sont difficiles à décrire, tant leurs aspects sont bizarres. J’ai cru reconnaître des moustaches ambulantes, mais aussi des espèces de… culs à pattes. Pour ce qui est de leurs capacités, elles vont du rayon laser au nuage putride en passant par la résurrection ou l’invocation d’ennemis. Lors des combats, on ciblera certains types d’ennemis en priorité, leurs attaques se révélant plus gênantes que celles des autres selon la situation. Cependant, l’IA n’est pas très poussée, et les monstres finiront par vous suivre bêtement, rendant leur exécution on ne peut plus simple.

Pour vous aider, un panel d’armes et d’objets est à votre disposition. Allant de l’indispensable pelle à l’indémodable lance-roquettes. Chaque arme possède un tir principal et un secondaire, permettant ainsi de diversifier vos attaques. Par exemple, le fusil à pompe a le grappin et le pistolet à clous peut tirer une bombe qui créera une petite zone dans laquelle les ennemis seront ralentis. Deux d’entre elles ont même un mode de visée automatique, ce qui permettra aux noobs d’être un minimum doués. Au final, le feeling global des armes se révèle plaisant malgré l’absence de recul.
Les objets permettent quant à eux d’augmenter votre santé ou votre armure, de ralentir le temps ou encore d’accentuer votre puissance de feu. Certains types de pilules transformeront même votre pénis en une arme à part entière, vous permettant de brûler, geler ou rendre confus vos adversaires en leur pissant dessus. Pas de doute, on parle bien d’un jeu POSTAL.

C’est du POSTAL quoi

POSTAL: Brain Damaged n’est pas aussi mauvais que ce à quoi nous nous attendions. Il est loin d’égaler les classiques du genre dont il s’inspire, mais il faut admettre qu’il est plutôt fun. D’un point de vue gameplay bien entendu, pour ce qui est de l’humour, c’est un autre débat. Malgré tout, le jeu se torche bien trop vite et laisse sur sa faim, alors attendre une petite promotion est peut-être judicieux.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.