En juin 2023, le studio indé Hammer95 a dévoilé leur rétro-FPS nommé Mullet Mad Jack. Ce dernier se déroule dans un univers futuriste où les méga-corporations gérées par des robots (robillionnaires) dominent l’humanité. Vous y incarnerez un modérateur, ayant la particularité de mettre en jeu ses dix secondes de vie pour tuer lesdits robots, sans quoi c’est la mort assurée. Avec ce concept original, qui emprunte au passage les mécaniques du roguelite, l’action se voudra frénétique, encourageant l’enchaînement de kills pour obtenir quelques précieuses secondes. Et pour varier les plaisirs, chaque pièce sera générée aléatoirement avec divers bonus à obtenir à la fin de chacune d’elles. Disons-le de suite, ce titre jouant sur la corde de la nostalgie des animés des années 90’s est totalement fun, bien qu’il ne soit pas exempt de défauts.

Genre : Rétro-FPS Roguelite| Développeur : Hammer95 | Éditeur : Hammer95, Epopeia Games | Plateforme : Steam | Prix : 19,95| Configuration recommandée : Processeur 3 GHZ, 8 GB de RAM | Langues : Anglais | Date de sortie : 15/05/2024 | Durée de vie :  entre 5 et 8 heures en difficulté normale

Test réalisé sur la version Steam fournie par l’éditeur

Un héros à mullet parti à la rescousse d’une princesse en détresse

Vagabondant tranquillement au volant de sa voiture, le modérateur Jack se voit missionné par la Peace Corp, une entreprise spécialisée dans le live stream à sensation, de sauver une princesse – ou plutôt une influenceuse très cotée –, afin d’obtenir une précieuse paire de Sneakers. Ni une ni deux, ce dernier se lance à l’ascension des dix étages du building où est retenue la jolie otage. Vous comprenez de suite que l’humanité dépeinte ici est très superficielle, et en totale perdition. Pour démarrer cette aventure, un tuto vous expliquera les mécaniques de gameplay, à savoir, tuer tuer tuer à tout prix pour vivre. Chaque meurtre perpétré à l’aide de vos armes et de l’environnement vous octroiera quelques secondes supplémentaires. À la fin de l’enchaînement des pièces qui composent chaque étage généré aléatoirement, vous pourrez obtenir des bonus et des armes améliorées, qui ne seront conservés que pour ce niveau. Si vous mourrez, vous devrez recommencer entièrement l’étage où vous êtes.

Dans cette campagne d’une dizaine de chapitres, vous pourrez modifier le niveau de difficulté qui influera sur le nombre de secondes dont vous disposerez et que vous pourrez récupérer. On aura aussi la possibilité d’activer le permadeath. En fonction de votre avancée, chaque étage intégrera de nouveaux ennemis et pièges environnementaux pour vous ralentir. Néanmoins, la génération procédurale reste limitée. En effet, au bout d’un certain temps, vous aurez une telle sensation de déjà-vu, qu’en entrant dans la pièce, vous pourrez anticiper la position de l’ennemi. Durant mon ascension, je n’ai pas été spécialement marqué par les environnements explorés, même si ces derniers fourmillent de détails par moment. Par ailleurs, vous pourrez débloquer des bonus temporaires et permanents à chaque étage terminé, qui vous seront d’une grande utilité pour conserver vos atouts et armes favorites.

Une ascension sanglante et frénétique sous une pluie de balles

Pour tuer tout ce beau monde, vous disposerez d’un arsenal améliorable (trois niveaux) composé d’un revolver, un fusil à pompe, un fusil d’assaut, un sabre et d’autres trucs plus exotiques. Dans l’ensemble, j’ai trouvé le gunfeel très bon, dont l’effet est renforcé par les effusions de sang à outrance. Chaque pétoire disposera de ses propres caractéristiques au niveau de la puissance, de la vitesse et de la portée. Cependant, certaines ne sont pas très équilibrées, et nécessitent pas mal de patience avant qu’elles soient assez efficace, comme le Uzi par exemple, ou alors beaucoup d’entraînement pour les maîtriser, à l’instar du sabre. Il est à noter qu’il n’y a pas d’indicateur de munitions, car il m’est arrivé de tirer comme un psychopathe et de me retrouver devant l’ennemi suivant sans balles. Également, j’ai constaté que la zone d’impact des tirs est tantôt généreuse, pour les headshots en particulier, tantôt mal fichue pour les tirs précis, comme lorsqu’on tente vainement de toucher le bidon qui dépasse derrière un ennemi.

Mullet Mad Jack Personnage
Onegai tasukete (traduction: Aidez-moi, s’il vous plait)

En dehors des armes, vous ramasserez des objets spéciaux vous permettant d’effectuer un meurtre instantané et de récupérer ainsi la totalité des secondes perdues, mais cette action est associée de base à la même touche que la glissade. Du coup, si vous voulez juste glisser vers l’ennemi sans le tuer et garder ce coup spécial pour plus tard, c’est rappé. Autre aspect à souligner, votre personnage pourra effectuer des courses sur des murs trop petits à mon goût. De ce fait, je suis souvent tombé dans le vide, faute à une animation qui ne se déclenchait pas parfois, et je préférais donc effectuer un saut suivi d’un dash pour y remédier. Hormis cela, j’ai pris un énorme plaisir à trucider les ennemis à la chaîne, avec cette pression positive procurée par la vue des secondes qui s’écoulaient. Les speedrunnners et les amateurs de scoring y trouveront également leur compte, en tentant de terminer le plus rapidement possible les niveaux, d’obtenir le meilleur score ou d’aller le plus loin possible dans le mode d’étages sans fin.

Une armée de robots mégalos et dangereux

Bien que composé uniquement de robots, le bestiaire se veut assez varié et mortel. Pour les plus classiques, vous y trouverez ceux utilisant des armes à feu, des drones volants ou araignées tirant des lasers. Pour les plus évolués, il y aura des ennemis avec des bras tronçonneuses, des ninjas pouvant parer les balles et bien d’autres que je vous laisse découvrir. À quelques exceptions près, le principal reproche que je ferai est que les ennemis restent un peu trop statiques et ne réagissent pas de suite. Du côté des boss, les développeurs se sont amusés à proposer plein de manières originales de les affronter. Par exemple, vous débuterez un combat à la façon d’un RPG au tour par tour, tandis qu’un autre vous proposera une dantesque partie de shifumi. Les boss en eux-mêmes ne sont pas difficiles à vaincre, mais pour autant, les combats sont complétement jouissifs. Il est à souligner que ces phases ne sont pas sujettes à la mécanique des dix secondes, car vous combattrez avec une barre de vie classique pour encaisser les dégâts.

Un hommage aux animés japonais des années 90′

Là où Mullet Mad Jack a réussi avec brio, c’est bien évidemment pour son hommage nostalgique aux animés japonais des années 90′, que ce soit au niveau de la direction artistique ou de l’ambiance musicale. La première cinématique en est un parfait exemple, avec la reprise de la mythique scène de dérapage du film d’animation AKIRA. Les références sont multiples à différents niveaux, avec la présence du tamagotchi ou du design du véhicule de Jack, calqué en partie sur la moto d’AKIRA, pour ne citer qu’eux. Le chara design et le jeu des doubleurs sont également très réussis, en prenant pour exemple la salariée de la Peace Corp très agaçante que l’on peut mettre en sourdine (une idée de génie de la part des devs). Quant à la musique composée essentiellement de synthwave, elle colle parfaitement à l’ambiance du jeu. Pour tout vous avouer, je suis complément tombé sous le charme, et vous invite à conserver le mode VHS qui ajoute une petite touche en plus. Un petit bonus, vers la fin du jeu, il y a une cinématique qui m’a fait péter de rire avec un sous-entendu très subtil.

Tout simplement génial, ni plus ni moins

Mullet Mad Jack, ce rétro-FPS intégrant une composante roguelite, saura vous séduire par son univers nostalgique en référence aux animés des années 90’s, ainsi que par son gameplay simple et efficace. Le gunfeel est bon, même si certaines armes vous demanderont d’adopter une approche différente. Les ennemis, surtout les spéciaux, vous donneront du fil à retordre par moment et si les boss ne sont pas marquants en eux-mêmes, la manière de les combattre est pour le moins originale. Malgré quelques mécaniques pas tout à fait au point, telles que la course sur les murs ou le fait que la glissade et le meurtre instantané soient assignés de base à une même touche, le jeu n’en reste pas moins jouissif et fun, à tel point qu’on ne fait plus attention à notre compteur de vie. Si vous souhaitez passer un moment exaltant, que vous soyez un PGM ou non, nous vous conseillons chaudement Mullet Mad Jack.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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