Sortez du placard vos plus beaux t-shirts à tête de mort, enfilez vos bracelets de force et vos vestes à patch, ne vous lavez plus les cheveux et ouvrez une canette de votre bière de gamme moyenne favorite : aujourd’hui, on teste de Metal: Hellsinger, un FPS rythmique avec une thématique résolument metal. Nous avions déjà publié une preview très positive de celui que l’on décrivait à l’époque comme un croisement entre Doom Eternal et Guitar Hero. Alors que le jeu vient de sortir sur toutes les plateformes, Metal: Hellsinger arrive-t-il à mettre tous les potards sur onze ? Réponse : « Oui, mais… »

Genre : FPS rythmique | Développeur :  The Outsider | Éditeur : Funcom | Plateforme : Steam, Xbox Game Pass, Xbox Series X/S, PS5 | Configuration recommandée : Intel Core i7-6700K / AMD Ryzen 5 1500X, NVIDIA GeForce® GTX 1060 / AMD Radeon RX 5700, 8 GB de RAM Prix : 30€ sur Steam, 40€ sur consoles | Langues : Audio en anglais et textes en français | Date de sortie :  15/09/2022 | Durée de vie : 5h en ligne droite, des dizaines d’heures pour les compétiteurs

Test réalisé sur une version éditeur.

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L’Inconnue et Paz, le crâne bavard

Sud du paradis

Metal: Hellsinger n’a pas galvaudé son nom et embrasse totalement son univers infusé par le metal. Même son histoire semble inspirée par les pochettes d’albums kitchissimes des groupes de Heavy Metal : enfermée dans des confins infernaux depuis des éons et privée de ses pouvoirs par la Juge Rouge, l’Inconnue découvre finalement un crâne doté d’une conscience lui permettant de retrouver sa voix. Ainsi commence un voyage à travers tous les cercles de l’enfer, dans lequel nos héros vont trancher, mutiler et annihiler des hordes de démons dans le but avoué de trouver et dégommer la maîtresse des lieux. Un récit aux forts relents de nanar, narré avec une certaine ironie par Troy Baker (Joel dans The Last of Us). Ce n’est pas vraiment passionnant, mais c’est tout de même suffisant pour justifier d’exploser des centaines de monstres – et c’est tout ce qu’on lui demande, en définitive.

Vous l’aurez compris, on n’est pas là pour faire du macramé, mais plutôt pour botter des culs dans un déferlement de violence outrancière. Metal: Hellsinger reprend donc un gameplay relativement similaire à celui du reboot de Doom : on se déplace d’arènes en arènes pour affronter de très nombreux ennemis grâce à nos gros flingues et à nos capacités de mouvements avancées. Double-saut, dash, exécution permettant de reprendre de la vie… Il faut maîtriser toutes les facultés de son personnage pour parvenir à échapper aux multitudes d’adversaires et leurs projectiles. Cependant, Metal: Hellsinger ne se contente pas de copier l’illustre titre d’id Software et vient poser une contrainte supplémentaire qui impacte radicalement le gameplay : tout ça, il va falloir le faire en rythme avec la musique.

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Comme dans Guitar Hero, des symboles défilent sur l’écran et indiquent le tempo à respecter, calé sur celui de la bande-son. Dès lors que vous faites feu, rechargez ou utilisez une capacité spéciale en rythme avec la chanson, vous occasionnez plus dégâts, faites grimper votre jauge de combo et débloquez des bonus. A contrario, tapez à côté et vos armes deviennent inoffensives, tandis que votre multiplicateur s’écroule lamentablement. Ne croyez pas que cette jauge de combo soit accessoire : non seulement un niveau élevé vous attribue plus de score à la fin du niveau, mais cela débloque également de nouvelles pistes audio, vous permettant d’entendre la douce voix des chanteurs connus invités sur la bande-originale. De plus, en enchaînant les tirs réussis et en évitant d’encaisser les dégâts, vous débloquez également des bonus de séries rythmiques, qui vous octroient des améliorations passé un certain cap.

Et on sent que les développeurs ont raffiné leur formule tant celle-ci fonctionne à merveille. La qualité des musiques et la furiosité des combats s’emboitent parfaitement, créant un tout cohérent qui pousse souvent le joueur à atteindre l’état de flow, à savoir qu’il est pris dans le jeu et performe instinctivement, sans réfléchir consciemment à ses actions.

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Les boss se ressemblent tous… Dommage !

Cowboys de l’enfer

La bande-son est centrée sur une liste d’invités issus de groupes de metal à succès : Alissa White-Gluz (Arch Enemy), Matt Heafy (Trivium), Dennis Lyxzén (Refused), Björn Strid (Soilwork) ou encore Serj Tankian (System of a Down)… Résultat, une bande-originale relativement « easy listening », très efficace et entrainante, qui fonctionne parfaitement avec le gameplay furieux.

Face à vous, les démons sont nombreux et ont chacun leur spécificité : tel ennemi est capable d’occasionner d’énormes dégâts après un saut, tandis que celui-ci crée des flaques empoisonnées forçant le joueur à se déplacer. Chacun ayant une identité visuelle propre, on reconnait très vite les dangers qui nous font face et on apprend aisément à contrôler la foule du mieux possible. En parlant de visuels, si Metal: Hellsinger n’est pas le nouveau mètre étalon des graphismes sur lequel tous les joueurs s’extasieront et que sa direction artistique n’est pas originale pour un sou, il reste néanmoins de très bonne facture. Les décors et les modèles sont détaillés et tout reste globalement lisible, même lorsque le chaos se déchaine dans l’arène. De plus, il tourne à la perfection et je n’ai pas constaté le moindre bug lors de mes pérégrinations. Pour couronner le tout, le jeu propose de nombreuses options permettant de personnaliser votre expérience. Bref, techniquement, c’est du tout bon.

Évidemment, vous serez équipé pour accomplir votre massacre. Avant chaque niveau, Metal: Hellsinger vous propose de choisir deux armes dans votre arsenal, qui viendront s’ajouter au crâne et à l’épée de base. Fusil à pompe, duo de revolver, arbalète explosive et boomerangs infernaux seront de fidèles alliés, mais attention : chacune d’elles possède son propre rythme d’action et de rechargement, ainsi qu’un tir secondaire, que l’on peut utiliser en remplissant une jauge. De plus, vous pourrez également choisir jusqu’à deux bonus à débloquer qui permettront de s’en sortir plus facilement face aux hordes ennemies. Pour débloquer ces capacités, il vous faudra accomplir des défis de plus en plus difficiles, disponibles à chaque fois qu’un niveau est terminé. Cela rajoute un peu de contenu au jeu et ce n’est pas plus mal. Car s’il y a bien un aspect sur lequel pêche Metal: Hellsinger, ce n’est pas la qualité, mais bien la quantité.

Comprenez-moi bien, j’apprécie toujours plus un bon jeu court, qu’un mauvais jeu long. Mais, ici, la fin de partie arrive vite, trop vite. Metal: Hellsinger ne propose en tout et pour tout que 8 niveaux, chacun proposant une musique dédiée et un boss – similaire à chaque fois, sauf pour le dernier. Au final, il vous faudra environ 5 heures en ligne droite pour en voir le bout, et… voilà. Ne vous restera plus qu’à accomplir les quelques défis, ou à recommencer les niveaux pour les plus compétiteurs d’entre vous. Car Metal: Hellsinger compte beaucoup sur son côté scoring : chaque mission est l’occasion de faire péter son score et de comparer son e-penis avec les autres joueurs. Mais si ce n’est pas votre truc, vous risquez de vous retrouver avec une sensation de trop peu. D’ailleurs, vu la fin de l’histoire, on imagine que les développeurs espèrent faire une suite, ou un DLC… En attendant, il faudra faire avec cette campagne bien foutue mais aussi très légère.

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Les environnements apocalyptiques sont vraiment sympas… Mais pas le temps des les admirer, il faut foncer !

Live Fast, Die Young

Les développeurs de Metal: Hellsinger ont réussi leur pari de faire un FPS totalement inspiré par la culture metal, tout en proposant un concept original et bien rodé. Le gameplay est vraiment efficace, et c’est d’autant plus frustrant de devoir lâcher sa souris après aussi peu d’heures de jeu. Bref, si vous aimez un tant soi peu le metal et que vous voulez expérimenter un FPS à la fois unique et bourrin, vous pouvez foncer – à condition de ne pas s’attendre à une durée de vie conséquente.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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5 Commentaires


  1. Oui, il y a une démo, c’est assez rare.
    Du coup j’ai essayé, c’est pas mal. Grosse inspiration Doom dès la musique d’intro aussi.
    Edit : démo terminée, acheté.

  2. J’avais beaucoup aimé la démo. Je l’achèterai quand il sera à 15 balles, parce que 5h de jeu pour 30€ ça fait chier quand même.

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