La nouvelle mode du moment, dans les jeux vidéo, c’est la boucle temporelle. C’est le nouveau truc pour proposer un gameplay un peu plus original, tout en recyclant des mécaniques connues. Initialement prévu pour cet été, Lemnis Gate est finalement sorti le 28 septembre dernier, avec la ferme intention d’apporter un peu de neuf dans le jeu multijoueur. S’il reprend la formule du feu Quantum League, il semble tout de même s’en démarquer sur sa qualité d’exécution. Mais utiliser de veilles recettes avec un seul nouveau concept suffit-il vraiment ?

Genre : FPS multijoueur | Développeur : Ratloop Canada | Éditeur : Frontier Foundry | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Intel i7-4790 / AMD Ryzen 5 1400, 16GB RAM, NVIDIA Nvidia GTX 1070 / AMD RX Vega 56 | Prix : 16,79€ | Langues : français / anglais | Date de sortie :  28 septembre 2021 | Durée de vie :  tant qu’il y aura des joueurs

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Quand Halo rencontre Sarah (Kerrigan)

Lemnis Gate est un FPS au tour par tour, basé sur des boucles temporelles, dans lequel deux ou quatre joueurs vont s’affronter dans différents modes. Vous n’avez que 25 secondes par tour pour accomplir vos actions, donc pas le temps de s’extasier devant les décors ou de regarder les mouches voler. Pendant la phase de jeu de votre adversaire, vous aurez aussi la possibilité d’analyser ses mouvements, ou d’établir un itinéraire vers un objectif grâce à un drone. Pour réaliser vos actions, vous aurez le choix parmi sept agents avec leur propre équipement. Ils vous permettront d’élaborer une stratégie afin d’atteindre vos objectifs, ou de bloquer votre adversaire dans sa progression. Chaque partie se joue en 5 rounds, donc vous ne pourrez pas placer les sept agents. Et c’est là l’essence du jeu, à savoir, la stratégie ! Faut-il plutôt attaquer les objectifs, tuer le maximum d’agents ennemis, ou poser des défenses ? D’autre part, comme on joue successivement cinq fois la même phase avec différents personnages, techniquement, on fait équipe avec soi-même – en 1vs1. Et si un ennemi vous fait sauter le caisson, pas de panique, il sera possible de sauver votre agent au tour suivant en le protégeant ou en tuant votre adversaire avant l’issue fatale. Attention, il y a du friendly-fire, se faire exploser par son propre piège ou l’une de ses roquettes est vite arrivé. A noter qu’il est possible de jouer en local jusqu’à quatre sur le même PC. Grâce au tour par tour, les développeurs proposent quelque chose, pour le coup, de vraiment original. En même temps, vu la population en ligne, ce sera peut-être la seule manière d’encore y jouer d’ici quelques semaines. Il y a un mode domination, qui demande de prendre possession de points de contrôle en leur tirant dessus, un mode proche du « capture de drapeau », un autre dans lequel il faut détruire les défenses adverses, et enfin, du deathmatch. Mais quel que soit le mode de jeu, on n’est pas devant un FPS décérébré, c’est un peu plus profond qu’il n’y paraît. On imagine d’ailleurs assez facilement faire les mêmes opérations, en vue de dessus, avec un gameplay à la StarCraft.

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Il y aura bientôt plus d’agents que de joueurs en ligne

Du détail dans l’essentiel

Du côté de l’histoire, c’est le néant. Aucun élément ne vous expliquera le lore ; votre seul moteur, sera la volonté de mesurer votre e-penis avec votre adversaire. Au moins, les développeurs ne se sont pas dispersés sur des trucs inutiles. Le level design des cartes est correct. Il donne une impression de grandeur, malgré la contrainte du temps imparti. C’est coloré, fourni en éléments de décors et les paysages sont variés. Ce ne sont que des détails, mais qui participent à l’impression de qualité. Point très important pour les lecteurs de NoFrag, sachez que la parité hommes-femmes bien est respectée. Enfin, assez étonnant, il y a un doublage en français – et de bonne facture. Mais il est horripilant. Les punchlines supposées humoristiques feraient péter son clavier au plus calme des moines Shaolin. Je vous invite donc à passer votre jeu en anglais, vous aurez moins envie de suicider votre agent.

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Bof, mais pas si pire

Avec un Ryzen 7 3700X, une RTX 3080 Ti et 32Go de ram, je n’ai eu aucun problème à faire tourner le jeu (encore heureux), autour des 144 FPS. Je n’ai pas rencontré de bug, ni de déconnexion ou de lags gênants.

Au niveau du feeling des armes, ce n’est clairement pas à la hauteur. Mis à part certains flingues, les dégâts provoqués sont très loin de ce que la taille de votre pétoire laisserait supposer – et pourtant, on sait que la taille, ça compte ! Pour les déplacements, pas de fioritures : c’est du basique, sans double saut, ni grimpette sur les rebords. Les personnages sont d’ailleurs un peu lourds, et nécessiteront un temps d’adaptation pour bien les contrôler. Cela m’a rappelé l’inertie des personnages dans Left 4 Dead qui est déroutante, mais que l’on apprivoise assez vite. Par contre, le FOV, bien que réglable, ne l’est que jusqu’à 90 et j’aurais aimé en voir davantage sur les côtés. Malgré ces gros points noirs, les parties s’enchaînent plutôt bien. Élaborer des stratégies ou tirer dans les zones stratégiques en prévoyant les actions de l’adversaire, est assez amusant. Malheureusement, ce n’était sans doute pas le cas pour certains de mes adversaires, car beaucoup ont abandonné, n’essayant même pas de remonter au score. Tout est rattrapable, et même si vous vous faites rouler dessus, il est toujours possible d’inverser le cours de la partie. Malgré ces rares désagréments, l’envie de disputer un nouveau match est toujours présente, on ne voit pas le temps passer (sans mauvais jeu de mots). Ce n’est certes pas le jeu de l’année, mais on pourra s’amuser une bonne dizaine d’heure avant de se lasser.

Le jeu étant cross-platform, les membres de la PC Master Race pourront rencontrer des musclés du pouce, et au vu des chiffres Steam, cela risque d’arriver souvent. La plupart de mes adversaires était des joueurs consoles, j’ai senti tout de suite que j’avais affaire à des Stormtroopers Je n’ai pas commis l’affront d’expérimenter avec une manette pour savoir si l’on bénéficiait d’une assistance à la visée.

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De la bonne volonté

Lemnis Gate est original, par son système de boucle temporelle et son principe de jeu de stratégie caché derrière un FPS. Aucune partie n’est gagnée ou perdue tant que tous les rounds ne sont pas terminés. Malgré quelques éléments de gameplay qui font grincer des dents, il reste une bonne surprise. Pour le prix d’un menu maxi Best Of Big Mac avec supplément frites, il vous laissera un bon goût dans la bouche. Comme quoi, il n’y a pas besoin de payer 60€ un énième reboot pour espérer de la nouveauté. Malgré tout, la population de joueurs PC n’est pas au rendez-vous, et cela ne semble pas s’améliorer. La maigre consolation de dégommer du joueur console fera patienter, en attendant l’adversaire qui réussira à vous mystifier. L’idéal sera peut-être de ramener des potes et de la bière, pour en faire le party game des joueurs de FPS.

Pour ceux que cela intéresse, voici un extrait de gameplay :

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1 COMMENTAIRE


  1. Pour le cross play, le logo xbox veut pas forcément dire joueur console.
    J’y ai joué via le gamepass sur pc et j’avais un logo xbox à côté de mon nom.

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