Annoncé en février dernier, puis présenté à travers plusieurs vidéos, Killer Frequency nous avait pas mal intrigués : une narration prédominante, un peu d’exploration, une esthétique plutôt correcte et de la musique des années 80. Il n’en fallait pas plus pour vouloir se plonger dans cette histoire d’animateur radio devant sauver ses auditeurs d’un tueur en série. Malheureusement, à cause de grosses incohérences et de problèmes de réalisation, le jeu peine à nous impliquer dans l’affaire.

Genre : Walking sim narratif Développeur : Team17 Digital | Éditeur : Team17 Digital | Plateforme : Steam, Meta Quest 2  Configuration recommandée : Processeur Intel Core i5-2400 / AMD FX-6300, 6 Go de RAM, NVIDIA GTX 750 Ti / Radeon HD 7850 | Prix : 24,99 € Langues : Anglais, menus et sous-titres en français Date de sortie : 01/06/2023 Durée de vie : de 4 à 5 heures

Test réalisé avec une version Steam classique fournie par l’éditeur (pas VR)

Killer Frequency

Un fond intéressant

Alors qu’il était le DJ d’une radio d’une grande ville des États-Unis, Forrest Nash, le héros que l’on incarne, est exilé dans la petite bourgade de Gallows Creek, pour devenir animateur de la radio locale. Mais cette soirée de septembre 1987 ne va pas se passer comme prévu : un serial killer, que tout le monde pensait mort, refait surface, tue le shérif et coupe les communications téléphoniques avec les autres villes. La seule policière restante doit donc aller chercher des renforts, situés à des heures de route, vous confiant le standard de la police. C’est le point de départ d’une longue nuit pendant laquelle vous devrez mettre des disques, discuter avec votre collègue cachée derrière une vitre teintée, et surtout, tenter de sauver les gens qui vont vous appeler. Et pour cela, il n’y aura pas 36 solutions : vous devrez fouiller dans les locaux de la radio locale, qui, comme par hasard, recèlera à chaque fois, le guide pour la solution au problème. Une femme poursuivie a perdu ses clefs de voiture ? Vous avez un article qui décrit toute la procédure pour braquer une caisse. Un jeune homme est perdu dans le labyrinthe de maïs de la ville ? Vous aurez le plan détaillé, etc. Ce ne serait pas forcément un problème si les « énigmes » étaient un peu plus corsées, et ne provenaient pas d’un cahier de vacances CP/CE1…

Killer Frequency - énigme

Une réalisation ratée

Malheureusement, ce n’est pas vraiment du côté de la narration que l’on va pouvoir relever le niveau. Attention, l’histoire en elle-même est plutôt intéressante, mais c’est toute sa mise en œuvre qui dérape. Tout d’abord, les dialogues. Peut-être que la technologie actuelle n’est pas encore assez évoluée, mais on n’arrive pas à y croire : les échanges ne sont pas assez fluides, personne ne se coupe la parole, il y a quasiment tout le temps de petites pauses… Ce n’est pas forcément gênant dans plein d’autres jeux, mais ici, ce manque de naturel brise totalement la suspension consentie d’incrédulité. Il y a un putain de tueur derrière la personne qui nous appelle, et notre personnage prend tout son temps pour déclamer son gimmick de présentateur radio à base de « Ici Forrest Nash sur KFAM, 189.16, les ondes de la nuit ». Mais ferme ta gueule et laisse le parler, il va se faire découper ! D’autre part, à plusieurs reprises, on est en communication téléphonique avec des personnes qui se déplacent dehors. Allô ! On est en 1987 ! Tout le monde ne se trimbale avec un téléphone portable, et encore moins dans une pauvre ville de péquenauds paumée en plein milieu de la campagne ! Pour finir, je m’attendais au moins à ce que la partie animation de station de radio soit correctement réalisée. Eh bien pas du tout. S’il est possible de jouer avec la boite à sons, la platine vinyle, le lecteur K7 et le standard téléphonique, impossible d’accepter le moindre appel tant que la platine n’a pas été coupée auparavant. Alors qu’il y a des sliders pour les quatre éléments, et qu’il aurait été tellement satisfaisant de baisser progressivement la musique pour monter le niveau de l’appel entrant ! Et du coup, il n’y aurait pas cet INTERMINABLE BLANC DE DEUX SECONDES entre la musique et la prise d’appel ! Mais quel enfer ! Ce n’est qu’un petit détail, mais ça me fait un peu le même effet que ce genre de vidéos

Mais une ambiance réussie

Graphiquement, Killer Frequency est plutôt chouette. Il n’affiche rien de fou, mais la direction artistique aux accents de néons fonctionne très bien avec le cell shading. Sans surprise, il tourne sans aucun problème sur n’importe quelle machine, et de toute façon, vous n’auriez que 30 pauvres FPS qu’il serait tout de même jouable. La partie sonore a bénéficié d’un très bon travail, avec des effets très crédibles pour les communications téléphoniques, l’interphone ou les enregistrements sur cassette. La musique, que l’on peut choisir en plaçant l’un des vinyles sur la platine, est également de très bonne facture, et propose plusieurs genres différents. Elles ont d’ailleurs toutes été créées pour l’occasion, ce qui est notable. Vous pouvez même les retrouver sur YouTube, si vous appréciez. Tous les dialogues sont doublés en anglais, et là aussi, les acteurs ont fait du bon travail. Et il n’y a quasiment rien à dire sur les sous-titres en français, la traduction est globalement très bien faite.

Si vous voulez voir ce que ça donne en mouvement – spoiler, ce n’est franchement pas fou, prenez un café avant –, voici un extrait réalisé pendant le test :

Dommage

Killer Frequency partait pourtant du bon pied : une super ambiance, une histoire intéressante et des éléments de gameplay un peu atypiques. Mais malheureusement, les énigmes de niveau CP, l’enchaînement des dialogues, les gimmicks d’animateur complètement en décalage et le manque de fluidité et de cohérence sur l’aspect animation d’une émission de radio, m’ont complètement refroidi, voire même parfois énervé. Ce manque d’immersion n’a jamais été compensé par l’aspect graphique pourtant réussi, ni par les musiques également de très bonne qualité. C’est dommage, car j’avais vraiment envie de l’aimer. Néanmoins, peut-être que certains pourraient l’apprécier, s’ils arrivent à outrepasser les nombreux défauts.

Si vous êtes tout de même intéressé par Killer Frequency, sachez que notre partenaire Gamesplanet le propose à –10 %, soit 22,49 €.

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1 COMMENTAIRE


  1. Merci pour le test, ça avait l’air chouette « sur le papier », dommage.

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