Disponible en accès anticipé depuis octobre 2021, Forgive me Father est arrivé en version 1.0 au début du mois. Peu convaincus par le jeu, nous l’avons tout de même relancé pour se forger une idée définitive. Malgré une direction artistique sympathique et son univers lovecraftien, Forgive me Father déçoit.

Genre : Rétro-FPS | Développeur : Byte Barrel | Éditeur : 1C Entertainment | Plateforme : Steam | Prix : 19,99€ | Configuration minimum : Intel i5/AMD Ryzen, 8 Go de RAM, NVIDIA GTX 950 | Langues : anglais, interface disponible en français et 7 autres langues | Date de sortie : 7 avril 2022 | Durée : 7-8 heures

Test réalisé sur une version éditeur.

Forgive Me Father Test 1

Si l’œuvre de Lovecraft était un comic…

Peu adepte du rétro-FPS, Forgive me Father m’avait séduit par sa direction artistique inspirée par les comics, qui se traduit aussi bien graphiquement que dans sa narration avec des phylactères. Sur ce point, le contrat est rempli. Très agréable à l’œil avec une vraie ambition de se démarquer dans le marché du rétro-FPS, Forgive me Father est une réussite technique. S’inspirant de l’œuvre de Lovecraft pour son univers, le choix esthétique permet de dégager une ambiance particulière et originale, sombre et malsaine, sublimée par un bestiaire varié et dessiné avec soin. Dommage que les deux personnages jouables (prêtre ou journaliste) viennent gâcher cela par des répliques stupides, mal écrites et lourdes. On a parfois l’impression de jouer Duke Nukem et non un prêtre qui doit lutter contre la folie. Malheureusement, après l’émerveillement pour les pupilles pendant la première heure, Forgive me Father creuse sa tombe avec un gameplay répétitif, plombé par un level design étriqué et peu inspiré.

Seigneur, pardonne-moi mes péchés…

J’ouvre une porte, je tue, je trouve une clé pour ouvrir une porte, j’ouvre une porte, je tue et je recommence la boucle. Forgive me Father est très ennuyeux. D’abord linéaire, car il n’est qu’une succession de salles parfois faussement ouvertes où les allers-retours sont nombreux. Dans sa répétition, il ne propose aucune variation ni surprise : on tue et on avance. Avec le luxe d’être parfois frustrant, ses couloirs étroits peuplés de monstres à chaque détour obligent à utiliser la stratégie du j’avance, je recule en tirant, et j’avance à nouveau. Si on ajoute à cela son avarice en munitions alors qu’il propose parfois des zones ouvertes avec 50/60 ennemis, on est à deux doigts de sombrer dans la folie passagère. Mais pour sa défense, cela est peut-être voulu.

…Non, mon fils. Tu es trop mauvais.

Forgive me Father est construit en plusieurs chapitres de chacun 4 ou 6 niveaux tous ponctués par un boss final. Rien de très excitant, ces combats finaux ne sont que du bullet hell à la sauce FPS. Vous mourrez peut-être une ou deux fois, le temps de comprendre ce que le jeu attend de vous, avant que le boss ne se transforme en une promenade de santé. Chose intéressante, le titre permet de parcourir l’aventure avec deux protagonistes : un prêtre ou une journaliste. Hélas, ils ne diffèrent que par leurs capacités spéciales et utilisent les mêmes armes et parcourent les mêmes niveaux. Ce qui aurait pu être l’occasion d’apporter une touche originale est en réalité une façon grossière d’augmenter la durée de vie. C’est trop léger pour donner envie de relancer l’aventure simplement pour (re)faire le même jeu avec un point de vue différent sur l’histoire… Encore faut-il prendre le temps de lire les nombreuses infobulles éparpillées un peu partout, seul réel moyen fainéant de comprendre ce qu’il se passe. Forgive me Father propose aussi un petit aspect RPG avec un arbre de compétences où vous pouvez faire progresser armes et capacités au gré de l’expérience acquise par le génocide en masse de goules, poissons mutants et autres monstres lovecraftiens.

Conclusion

Vous l’avez compris, si Forgive Me Father propose une expérience visuelle intéressante et originale, le reste l’est beaucoup moins puisqu’il devient rapidement répétitif et ennuyeux avec ses niveaux étriqués et mal pensés. Si vous êtes vraiment en manque de rétro-FPS et qu’une promotion intéressante pointe le bout de son nez, pourquoi pas ; vous en aurez pour 7/8 heures de jeu. 

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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