Quand j’ai découvert Firmament, le nom de Cyan Inc. a immédiatement résonné dans ma mémoire. Ce n’était pas un souvenir précis, mais plutôt une idée diffuse, quelque chose qui avait été important, il y a longtemps. Et ce quelque chose, c’était Myst, le jeu le plus vendu au monde dans les années 90. Sa vue subjective, même si elle était limitée à des écrans fixes, permettait déjà d’immerger le joueur dans des mondes très beaux pour l’époque, et de leur faire vivre des aventures parsemées d’énigmes retorses. Firmament propose exactement la même expérience, le déplacement libre en plus, et même l’option VR pour les plus fortunés. Cyan Inc. n’a pas perdu de sa superbe et leur nouvelle production devrait satisfaire leurs fans, qui ont soutenu le projet pendant plus de quatre ans.

Genre : Énigmes et walking-sim | Développeur : Cyan Worlds Inc. | Éditeur : Cyan Worlds Inc. | Plateforme : Steam, GoG | Configuration minimale recommandée : Ryzen 7 3800X ou Intel i5 11000, 32 Go de RAM, Radeon RX 6800XT ou GeForce GTX 1080 Ti | Prix : 33.99 €| Langue : Anglais, sous-titres en français | Date de sortie : 18/05/2023 | Durée de vie : de 7 à 8 heures

Test réalisé sur une version bêta fournie par l’éditeur.

Une balade dans un monde cryptique

Firmament est un walking sim qui demande de se creuser les méninges. Les développeurs ont eu la bonne idée de proposer au joueur de courir s’il le souhaite, ce qui n’est pas de trop lorsque l’on fait des va-et-vient entre les différents mécanismes d’une énigme. L’histoire est racontée par une sorte de spectre, qui vous guide et vous fait part de ses états d’âme tout au long de l’aventure. Bien que j’aie été attentif, je n’ai pas vraiment compris grand-chose à cet univers, dont on peut sentir une tristesse et une nostalgie presque palpables. Outre ces tirades, bien souvent très succinctes, il n’y aura pas grand-chose à se mettre sous la dent pour en apprendre un peu plus. Cela participe certainement à l’ambiance générale d’incompréhension, et renforce encore plus l’impression de ne pas savoir pourquoi on est là.

Pour interagir avec le monde qui nous entoure, le jeu nous donne une sorte de gant-grappin, qui permet d’atteindre des boutons sur lesquels il vient se brancher. Si, au départ, ceux-ci sont facilement accessibles, d’autre seront bientôt hors de portée. C’est alors qu’intervient une composante de Metroidvania, chose plutôt atypique pour un jeu de puzzles. Il faudra débloquer les trois améliorations – portée, force et liens – pour accéder à certaines parties de chacun des trois environnements. On peut d’ailleurs les parcourir dans le sens que l’on veut et repartir au « Cygne », sorte de hub central, si l’on est bloqué. Retourner sur ses pas offre l’opportunité de s’attaquer à une énigme différente, ce qui permet ensuite de revenir à la précédente avec un esprit frais et dispo. Il n’y a aucune pression. Aucun timer, aucune mort ne viendra vous sanctionner d’un game over. Ici, l’aventure avance au rythme qui vous convient, vous ne pouvez pas perdre… J’ai donc pris mon temps, mais il ne m’a fallu qu’un peu moins de huit heures pour parvenir au bout de mon périple. J’aurais aimé parcourir d’autres mondes et avoir d’autres problèmes à résoudre.

Les énigmes énigmatiques, c’est pas automatique

Suite au patch day one, les traductions hasardeuses de la version bêta proposée par l’éditeur semblent avoir été corrigées. Vous pourrez donc suivre l’histoire – tout de même très cryptique – dans les meilleures conditions possibles.

Si l’histoire vous pose plus de questions qu’elle n’y répond, les différents puzzles ne sont pas tous très clairs non plus. Sur une grande partie des énigmes, je n’avais vraiment aucune idée de pourquoi je devais les résoudre. Alors oui, je comprenais plus ou moins ce qu’il fallait faire – et encore, pas tout le temps –, mais je ne découvrais leur véritable l’objectif qu’une fois l’épreuve terminée. Si c’est un choix scénaristique, c’est parfaitement réussi : la confusion est bien là. Les puzzles en eux-mêmes sont globalement très bien réalisés, bien que souvent complètement incohérents avec l’univers du jeu : on n’est pas censé résoudre des puzzles, mais mettre en marche des machines et ouvrir des portes pour accéder à d’autres parties du niveau. On plaint les usagers quotidiens d’origine qui devaient se coltiner tous ces trucs alambiqués pour faire leur travail ! Alors que le presskit, fourni avec ma version, laissait présager un niveau de difficulté très élevé, puisqu’il proposait un walkthrough complet, je n’ai jamais réellement été bloqué. La logique des mécanismes ne m’a pas posé problème et m’a semblé cohérente du début à la fin. Certes, une ou deux énigmes m’ont fait tourner en rond plus d’une fois, mais bien souvent, un défaut d’observation de ma part en était la cause. De petits bugs m’ont également ralenti, mais il est possible qu’ils soient corrigés dans la version finale. D’autre part, une fonction bien pratique permet, depuis le menu, de se « téléporter en lieu sûr » – et de réinitialiser le puzzle – si l’on bloque un élément à travers un mur et que plus rien ne veut bouger.

Claque graphique, gifle technique

Vous l’aurez sans doute remarqué, Firmament est très joli. La direction artistique en met plein la vue et de nombreux éléments pinceront la corde nostalgique des anciens joueurs de Myst. Le revers de la médaille, c’est que l’optimisation est à chier. Pour profiter pleinement du titre, je n’ai pas souhaité descendre en dessous des 1440p. Le DLSS Qualité me permettait à peine d’atteindre les 30 FPS dans certaines zones, avec un Core I5-12500H, 32 Go de RAM et une RTX 3060 de portable, alors qu’il n’y a pas de Ray Tracing. De plus, les environnements, aussi beaux soient-ils, sont tout de même complètement vides, et ne justifient donc pas ces piètres performances. À noter également l’impossibilité de reconfigurer les touches, le passage par une disposition de clavier américain sera donc obligatoire.

Édit post-lancement : les performances semblent avoir été un peu améliorée avec le patch day one. Dans les zones demandant le plus de ressources, le framerate descend toujours un peu, mais moins qu’avant.

Et la VR, dans tout ça ?

La configuration de ma machine ne m’a pas permis de profiter pleinement du mode VR. Connecté via Air Link à mon Meta Quest 2, mon PC portable, transformé en soufflerie digne des plus grands bureaux d’étude aérodynamique, préférait cracher des décibels plutôt que des pixels. Alors certes, Firmament s’apprécie pour ses énigmes, mais ses graphismes tiennent une part presque aussi importante. Dès lors, vous comprendrez que le spectacle de textures aliasées et scintillantes à plus de trois mètres était un crève-cœur. J’ai donc testé rapidement les interactions, et je peux dire qu’elles fonctionnent parfaitement. Mais je suis vite revenu sur mon écran classique.

Une bien belle virée

Firmament est un digne successeur de Myst. La direction artistique est impressionnante et les énigmes donnent du fil à retordre, tout en restant accessibles. L’expérience, sans pression, est très agréable, malgré des performances parfois limites à certains endroits bien spécifiques, si l’on souhaite profiter pleinement des décors grandioses. Elle est aussi plutôt courte, puisque huit heures suffisent pour la terminer. Ce qui s’avère un peu frustrant, car on aimerait rester plus longtemps dans cet univers empreint de nostalgie. L’expérience VR, quant à elle, profitera uniquement aux possesseurs d’une machine de guerre, car il serait dommage de passer à côté de la beauté du titre, du fait d’une compression d’image trop agressive.

S’il vous intéresse, à l’occasion de sa sortie et pendant une semaine, Firmament est en promotion à -10 %, soit un peu moins de 31 € sur Steam et GoG.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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8 Commentaires


  1. Je risque fort de me laisser tenter. Mais après un patch ou deux.
    Merci pour le test !

  2. Voss L-AR Un patch a été déployé lors de la sortie et corrige la traduction française. Le patch a, semble-t-il, également amélioré les performances, j’ai testé deux ou trois zones auparavant problématiques, c’est un peu mieux. J’ai modifié le test en conséquence.

  3. Très hâte de le tester en VR tout à fond celui la !
    D’une part parce que j’ai toujours fantasmé de m’immerger dans Riven (ya clairement une vibe similaire graphiquement et artistiquement), d’autre part parce qu’on a pas une tonne de jeux vraiment beaux en VR…

  4. @Voss L-AR Un patch a été déployé lors de la sortie et corrige la traduction française. Le patch a, semble-t-il, également amélioré les performances, j’ai testé deux ou trois zones auparavant problématiques, c’est un peu mieux. J’ai modifié le test en conséquence.

    Super ! Merci pour l’info.

  5. déjà bonjour je vois qu’un patch en français est réalisé !!! mais si s’est en sous titre cela ne vaut pas le coup
    cela supprime a chaque fois l’immersion dans le jeu
    moi qui a fais et qui a encore tout mes cd de l’époque de myst , je serai déçu
    je n’achète que des jeux voix et audio français ( dommage pour le pognions des développeurs)
    et oui même les vieux jouent

  6. J’ai immédiatement acheté le jeu suite à la lecture de ce test… Mauvaise idée !
    Ce jeu est la mort du fun incarnée.
    Passez votre chemin ou attendez une solde moitié prix si vous êtes fan.
    Les puzzles sont soit d’une débilité affligeante (ouvre une porte, abaisse une passerelle) ou soit d’une complexité inutile. Pour beaucoup la résolution passe par de multiples essais/erreurs. C’est d’un ennui terrible, jamais je ne me suis senti malin, et j’ai plus subi les énigmes que les résoudre.
    Et ne parlons même pas de l’exécution : tout prend des plombes. Le monde est beaucoup trop grand et vide, les contrôles sont horribles (et les touches mêmes pas rebindables, hello en 2023 ?) Bien souvent vous comprenez la résolution du puzzle en 2 minutes, mais il en faut 20 pour éxécuter poussivement le truc.
    L’histoire est nulle à chier. (Pas de narration pendant tout le jeu (un bug maintenant corrigé) et 10 minutes de blabla à la fin pour voir les crédits. J’ai sorti mon téléphone.

    Bref encourez-vous. D’ailleurs les review steam ne sont pas tendres.
    Si vous êtes fan, offrez-vous Quern ou Obduction. Ou faites des vrais jeux qui font réfléchir comme The Witness ou Outer Wilds.

  7. Ce jeu est la mort du fun incarnée.

    C’était pourtant marqué dans le test : « Firmament est un digne successeur de Myst ».

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