Sorti en 2019, Boneworks avait su impressionner les adeptes de réalité virtuelle, surtout grâce à son moteur physique. Mais malheureusement, le titre proposait une campagne solo anecdotique et tenait plus de la démo technique qu’autre chose. Trois ans plus tard, on pouvait donc espérer qu’avec Bonelab, les développeurs de Stress Level Zero reviennent avec un jeu un peu plus ambitieux, gommant les défauts de son prédécesseur. Malheureusement, ce n’est pas du tout le cas, le jeu se contentant d’être une base plus ou moins solide pour le modding.

Genre : combat, plateforme et puzzle en VR | Développeur :  Stress Level Zero | Éditeur : Stress Level Zero | Plateforme : Steam et Oculus Store | Configuration recommandée : Intel Core i7-9700K, NVIDIA GeForce® GTX 1080Ti, 16GB de RAM | Prix : 40€ | Langues : anglais | Date de sortie : 29/09/2022 | Durée de vie : 5-6 heures pour la campagne, illimitée si vous aimez les mini-jeux sans intérêt

Test réalisé sur une version commerciale avec un Valve Index.

bonelab 1
J’espère que vous aimez le gris

Une campagne sans intérêt

Comme son prédécesseur, le gameplay de Bonelab est surtout basé sur son moteur physique, le 1Marrow Interaction Engine, une création maison de Stress Level Zero. Les joueurs ont donc à portée de main une multitude d’objets avec lesquels interagir pour résoudre divers puzzles et s’occuper des différents ennemis se mettant en travers de leurs chemins. Par exemple, ils pourront empiler des caisses et des barils pour atteindre une fenêtre inaccessible, fracasser leurs ennemis à coups d’écran cathodique, ou bien encore se servir d’un fusil à pompe vide comme d’une masse improvisée en le tenant par le canon.

Pour expérimenter les possibilités du moteur, Bonelab propose une petite campagne de 5-6 heures. Et après celle anecdotique de Boneworks, vous vous attendiez peut-être à des missions intenses, bien rythmées, et à un scénario haletant plein de rebondissements ? Désolé de vous décevoir, mais ce ne sera pas le cas, et n’espérez même pas que Bonelab fasse mieux que le titre précédent du studio sur ce point-là. La campagne commence par quelques niveaux proposant des combats soporifiques et quelques puzzles peu stimulants dans des environnements guère inspirés. Si vous étiez nostalgiques des débuts de la VR, sachez que vous serez aussi amenés à faire un tour de montagnes russes absolument inutile lors de cette introduction. 

Puis, la campagne se transforme en une sorte de tutoriel pour la nouveauté phare de ce nouvel opus : le changement d’avatar. Pendant plusieurs niveaux, le jeu va vous faire alterner entre différents corps, afin de profiter de leurs attributs physiques. En gros, pour tabasser des clones, vous incarnerez un bodybuilder de 1m90 pesant 110 kg. Lors de la session parkour du jeu, vous aurez comme avatar une ninja probablement sortie de l’univers d’Overwatch. Vous comprenez l’idée. Et malheureusement, ces niveaux tutoriels sont au mieux passables, au pire totalement médiocres. Je cherche encore un quelconque intérêt à celui se déroulant sur la Lune par exemple.

Après quelques heures, une fois tous les avatars de base testés, le jeu vous confiera un gadget pour pouvoir en changer à la volée. La mécanique est intéressante, bien intégrée, et pourrait donc mener à des puzzles ou à des expériences sympas. Naïfs, pleins d’espoir, vous penserez peut-être que le jeu commence enfin ! Nouvelle déception, puisque ce n’est absolument pas le cas. À cet instant, Bonelab est déjà presque fini, et la mécanique de changement d’avatar sera à peine exploitée.

La campagne du dernier titre de Stress Level Zero ne présente donc aucun intérêt. C’est une suite de niveaux dissociés les uns des autres, sans aucune cohérence, tout juste bonne à montrer les possibilités du moteur du jeu aux futurs moddeurs. Un simili-scénario tente bien de lier le tout, avec une narration passant par des notes et quelques enregistrements sonores, mais comme pour Boneworks, le tout est cryptique et peu engageant.

Et des mini-jeux pas passionnants

Pour compenser cette campagne douteuse, Bonelab propose un hub, dans lequel les joueurs pourront profiter de niveaux sandbox ou essayer quelques mini-jeux. Ils pourront par exemple découvrir une arène, plusieurs stands de tir, une piste de bowling un peu particulière, des circuits de parkour, etc. Mais malheureusement, différents problèmes ternissent l’expérience de jeu, et aucune activité ne marquera les esprits.

Par exemple, l’arène pourrait être un bon défouloir, mais le bestiaire étant ultra limité et les ennemis peu stimulants, l’ennui finit donc rapidement par se faire ressentir. La manipulation des pétoires est très simplifiée et pas très satisfaisante. Si vous êtes habitués à Hot Dogs, Horseshoes & Hand Grenades, vous risquez de pleurer. Les armes de mêlée ont un comportement douteux, particulièrement celles à deux mains, et donnent parfois l’impression de frapper avec des objets en caoutchouc. 

Enfin, si vous n’aviez pas aimé Boneworks à cause de ses déplacements capricieux, sachez que Bonelab ne sera toujours pas pour vous, puisque les soucis sont toujours les mêmes. Le corps de votre avatar va avoir la fâcheuse tendance à se bloquer dans tout et n’importe quoi. L’escalade fonctionne de temps en temps à merveille, et parfois, franchir la moindre barrière vous demandera un effort surhumain, transformant certaines phases de plateforme en véritable supplice.

Revenez dans six mois

Actuellement, je ne vois aucune raison de jouer à Bonelab : le contenu présent est sans grand intérêt, et le jeu souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Même la nouvelle mécanique de changement d’avatar est incroyablement sous-exploitée. Reste maintenant à voir si la communauté arrivera à utiliser cette base un peu bancale pour produire des mods de qualité qui, je l’espère, nous feront vivre des moments plus trépidants que l’expérience de base proposée par le jeu de Stress Level Zero.

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5 Commentaires


  1. Je suis assez d’accord avec le test. Au prix ou le jeu est vendu, c’est quand même un sacre let down.
    Mais j’ai acheté le jeu a moitie pour le modding. Trop tôt pour dire si je suis déçue ou non.

  2. Merci pour le test. C’est ce que je craignais, mais ça m’économisera 40 balles…

    En attendant je m’amuse bien sur la conversion VR d’HL2, au début ça pique un peu après HL:Alyx mais plus on avance dans la campagne, plus c’est amusant de jouer avec son moteur physique en VR, et pour le coup il y a un vrai univers, et une vraie campagne riche en décors et évolution de gameplay. Un portage VR de qualité, seulement entachée par les bugs de script d’HL2 qui sont toujours présents ici et là 🙂

  3. J’ai plombé la campagne en 2 jours (acheté day one), en me forçant et esperant vainement qu’elle décolle enfin.

    Le pire pour moi c’est qu’au dela de sa campagne soporifique (avec quelques petits moments intriguant, voir reussi, mais jamais bien longtemps ni sans défaut occultable), j’ai ressenti un downgrade sur pas mal de chose.

    J’ai trouvé la physique plus brouillonne, tout particulierement la manipulation des armes. Ayant rejoué a Boneworks très peu de temps avant la sortie de Bonelab j’ai vraiment en tête qu’en 1h de Bonelab j’ai eu bien plus de soucis pour attraper les armes, les reposer dans les holdster, pour les recharger (la faut entre autre a ce stock de munition coller juste sous le holster et donc dégainer une arme 1 fois sur 4 en voulant recharger) qu’en 10h de Boneworks.

    Même au dela de la manipulation des armes, globalement l’interaction environnemental était moins « reel », comme si les objets n’avait pas les bons poids, les bonnes valeur de friction, d’inertie, bref un truc pas net qui me donnait une sensation de toc/cheap.

    De même graphiquement si il y a bien des effets et quelques « panorama » vraiment jolie, dans l’ensemble tout m’a semblé moins fin, moins fouillis, moins détaillé. Mais pas foncierement a cause d’une unique et brutal baisse de polygone et definition des textures, non c’est plus pernicieux et un des raisons de cette sensation de chute de qualité passe également par le point noir suivant.

    Le LD (d’ailleurs, le GD/LD), qui a était totalement éclaté. Si la campagne propose bien a l’occasion des zones « ouvertes », elles n’ont jamais grand chose a proposé, la plupart des zones ou il y aura quelques adversaires, enigmes, objets interactible seront contenu, concise et simpliste. La ou Boneworks proposait des zones qui si elles n’étaient pas gigantesque avait parfois du contenu, des caisses, des ennemis multiples, des interactions, des zones étendu plus ou moins accessible mais au moins décoré. Dans Bonelab la décoration est superflu et l’espace limité.

    Je pourrais continuer a tirer sur l’ambulance mais il est clair que Bonelab a plombé sa technique pour valider sa sortie sur Quest (qui est un tour de force il faut bien le reconnaitre). Malheureusement s’il m’aurait été possible de pas jugé trop durement le downgrade graphique (et physique), ce LD in-interressant et cette campagne pleine de potentiel mais tellement médiocre m’a vraiment foutu les glandes. Rien ne vas, les premieres heures oscille entre bof et passable, ensuite viens le HUB dont la majorité des « mini-jeux » / « activités » sont au mieux soporifique au pire naze (la course sur les toits façon matrix… mou et chiant) et quand vient les dernieres heures ou l’on débloque tous les « avatars »… le jeu se termine, la plupart des mini-niveau pour tester les capacités des perso sont naze mais laisse entre-voir le potentiel (encore lui) et puis pouf.

    Bref ils auraient fait un DLC pour Boneworks pour intégrer le systeme d’Avatar dans Boneworks j’aurais probablement été ravi de payer se tarifs prohibitif même si la campagne de boneworks aurait été ravagé par cette features. Mais en l’état Bonelab c’est juste un prototype vendu a un tarif exhorbitant en esperant que la communauté fasse le reste.

    J’ai juste envi de dire a Stress Level Zero de retourner chercher des investisseurs et de sortir un vrai jeu. J’imagine qu’une grosse part des ressources du projet sont passé dans la fait de porté tout ça sur Quest, mais de l’autre coté les joueurs de Boneworks se retrouve avec une version castré, tronqué, biaisé, tordu sur lequel ils ont soupoudré un peu sucre-glace (une pincée).

    Bref, Bonelab très bien pour les joueurs Quest qui n’ont jamais joué a Boneworks, pour les autres contentez vous de relancer Boneworks (ou jetez vous sur Blade & Sorcery et Into The Radius, pour a peine plus que le prix de Bonelab vous aurez 2 bijoux de la VR, immersif et physiqué comme il faut)

  4. Comme disait drloser sur un autre topic VR, il ne semble plus vraiment judicieux de sortir un jeu uniquement PCVR, compte tenu du nombre de cibles potentielles. C’est sans doute pour cela que les devs concentrent une partie de leurs efforts sur le portage quest, plutôt que de faire une expérience optimale sur PC…

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