À l’instar de ses arrières grands pères Wolfenstein et Doom, Rise of the Triad (ou ROTT pour les intimes), initialement imaginé comme la suite officielle de Wolfenstein 3D, a su marquer une génération de joueurs, par ses sprites numérisés, ses environnements ouverts, ses trampolines ou encore la visée verticale. Puis, en 2013, un retour de la licence sur les devants de la scène vidéoludique avec Rise of The Triad s’est soldé par un succès plus que mitigé et une expérience des plus déplaisantes pour notre Rédac. Suite à ce semi-échec, plus personne ne s’attendait vraiment à revoir ROTT, alors qu’entretemps, d’autres licences telles que DOOM 2016 et Wolfenstein The New Order rencontraient le succès, ainsi que des suites commerciales. Finalement, à l’ère du remaster/remake, de la pa$$ion de la nostalgie et un peu de « pourquoi je me foulerai à faire une suite ? », 2023 marquera le retour de Rise of The Triad avec son édition Ludicrous, comprenant le titre original, ses extensions et moult améliorations. Sortie le mois dernier avec des retours positifs de la part des boomers, que vaut cette énième tentative de séduction de la franchise ?

Genre : Rétro-FPS | Développeur : Apogee, Nightdive, New Blood | Éditeur : Apogee, Nightdive, New Blood | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Intel Core i5-2300/AMD Phenom II X4, éventuellement GPU avec DirectX 11 or Vulkan 1.1 support | Prix : 19,50 € | Langues : Anglais (audio), Français (texte) | Date de sortie : 31/07/2023 | Durée de vie : plus d’une quinzaine d’heures (voir plus, en fonction de la difficulté et du syndrome de complétionniste)

Test réalisé sur une version éditeur.

On refait presque du neuf avec du vieux

Avant de rencontrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner qu’en 1994, j’étais trop jeune et innocent, sans argent et sans équipement informatique (et sans famille tant que j’y suis) pour pouvoir mettre la main sur ce titre. Heureusement, aujourd’hui les choses ont bien changé et par conséquent, ce test sur l’édition Ludicrous de Rise of The Triad sera une découverte avec un regard non-biaisé par la nostalgie.

Rise of the Triad Ludicrous Edition 3
Comment ne pas être subjugué par la beauté de cet écran titre ?

À l’occasion de cette édition, ROTT (Rise of The Triad) s’est refait une beauté et a intégré de nouvelles fonctionnalités bienvenues, pour séduire les aïeux et la jeunesse insolente. Vous pourrez profiter de la beauté magistrale du pixel de vos écrans de boomers en résolution 4k avec un framerate illimité, du jukebox pour jouer vos musiques préférées, des options d’accessibilité, si certains aspects rétro du jeu vous rebutent, du mode multijoueur, d’un éditeur de niveaux et de la restauration de contenu perdu ou non-intégré dues aux limitations techniques des années 90. À moins que vous soyez allergique aux rétro-FPS et que le pixel vous brûle la rétine, vous trouverez votre bonheur dans les différentes options du jeu.

Rise of the Triad Ludicrous Edition 5
Je suis le méchant !

Place au contexte, Rise of The Triad a l’avantage d’être des plus simples, à savoir que vous incarnerez un des cinq agents constituant l’escouade de la HUNT (High-risk United Nations Task-force) pour lutter contre une secte fanatique et son gourou El Oscuro, menaçant la vie de millions de personnes. Une image fixe avec un texte et une musique de fond sera l’unique élément narratif présent en début et fin des  épisodes. Chaque agent aura des statistiques différentes réparties sur trois critères que sont les points de vie, la mobilité et la visée. Hormis cela, il n’y a aucune autre différence, car le gameplay et les armes sont communs à tous les agents. Après la sélection de votre personnage, vous pouvez vous aventurer dans les différentes campagnes, dont une inédite, dans l’ordre de votre choix. Ces dernières se découpent en épisodes, eux-mêmes divisés en dix niveaux pour la plupart. En fonction de la difficulté et si la recherche de secrets vous gave, vous passerez en moyenne entre 10 et 15 minutes par niveau.

Rise of the Triad Ludicrous Edition 4
Let me in, Let me innnnnnnnnnnnnnn

Un niveau type se constitue en grande partie de couloirs et d’arènes, où se côtoient ennemis, trampolines, plateformes flottantes, secrets et pièges mortels. Vous aurez l’occasion de visiter des donjons, des monastères, des souterrains, des espaces extérieurs… qui sont parfois labyrinthiques, car vous êtes livré à vous-même, sans aucune indication et l’exploration sera votre salut. Il se peut que vous vous agaciez un peu lorsque vous vous rendrez compte qu’il n’y avait pas nécessité de parcourir l’ensemble du niveau, en récupérant toutes les clés pour ouvrir ces foutues portes. Heureusement, les développeurs ont pensé à intégrer une carte qui se dévoilera en fonction de votre avancée et cette dernière a aussi l’avantage de révéler les ennemis proches des salles voisines. Par ailleurs, n’oubliez pas de sauvegarder fréquemment, car dans les années 90, la sauvegarde automatique n’existait pas et la difficulté de certains niveaux peut surprendre.

Une aventure qui mettra vos nerfs à rude épreuve

Rise of the Triad Ludicrous Edition 6
Ils sont partout !

En tant qu’agent du HUNT, vous serez confronté à divers ennemis, par exemple le soldat classique, le soldat blindé, le commandant, les machines et les fanatiques, ayant chacun leurs propres caractéristiques. Un officier vous balancera un filet vous clouant sur place, un soldat blindé vous enverra une grenade à longue distance et un fanatique invoquera des boules de feu. Attention, les ennemis sont loin d’être bêtes car ils pourront vous poursuivre en ouvrant des portes. Vous ferez vite le tour de ces derniers et remarquerez un premier détail : c’est l’incroyable résistance de certains d’entre eux. En effet, le soldat blindé, pour ne citer que lui, est un véritable sac à PV et occasionne de sacrés dégâts. Mais rassurez-vous, ce n’est rien comparé aux pièges qui feront fondre votre barre de vie comme neige au soleil. Au début avec l’effet de surprise, vous rirez, mais vous commencerez à déchanter assez rapidement pour laisser place à la rage. Par exemple, lorsque vous mourrez empoisonné par un nuage toxique dans une salle verrouillée, sans trouver le masque à gaz qui est caché, ou qu’en arrivant à la fin d’un niveau, les murs bougent pour laisser apparaître des soldats blindés. De plus, les machines sont quasiment invulnérables et il faudra user d’un certain type d’armes pour en venir à bout. Vous aurez l’impression parfois de devoir faire face une surenchère, à la limite du troll et du sadisme. Les combats contre les ennemis sont assez nerveux surtout lorsqu’ils sont nombreux, mais le pire reste les pièges qui m’ont quand même pris la tête par moment.

Rise of the Triad Ludicrous Edition 1
Ça fait pif paf boum…

Fort heureusement, vous répliquerez avec un arsenal de base composé d’un pistolet (simple ou double) et d’une mitraillette, ainsi que d’armes lourdes aux munitions limitées comprenant un bazooka avec différents types de missiles, un mur de flammes, une bombe incendiaire, une batte de baseball ensorcelée… À ceci s’ajoute des items bonus comme des power ups vous transformant en chien, vous octroyant un god mode ou au contraire, vous donnant l’impression d’avoir consommé des drogues hallucinogènes. C’est ici que vous serez frappé par le deuxième détail, à savoir qu’il vous faudra la jouer stratégique dans la gestion de vos armes lourdes et de votre approche. Ne comptez pas faire le bourrin en tirant dans tous les sens : vous ferez une première run pour mourir et mieux revenir, car vous aurez une meilleure appréciation de la situation. Vous vous direz de ne pas prendre l’armure de protection contre le feu de suite et récupérer tel arme pour tuer ces ennemis coriaces présents à tel endroit. Le feeling des armes lourdes est très bonne et amplifié par l’aspect gore lorsque vos ennemis explosent en mille morceaux ou se réduisent en cendre. Dans l’ensemble, j’ai trouvé les armes lourdes extrêmement satisfaisantes et les armes de base un peu faiblardes. C’est bien dommage que l’on ne puisse pas mettre la main sur un bon vieux fusil à pompe.

« Eh j’suis pas venue pour souffrir, OK ? »

Rise of the Triad Ludicrous Edition 2
Une brochette de winners

Hormis la difficulté (ou le challenge, tout dépend où vous vous placez) due aux ennemis et pièges de ROTT, les bugs de collision sont également de la partie avec d’autres joyeusetés. Vous pouvez être bloqué temporairement en essayant de traverser une porte ou un rebord invisible, alors que vous voyez très bien que ça passe. Vous pouvez vous retrouver coincé dans le sol dû à un piège et impossible donc de progresser, car il faudra recharger la sauvegarde. Parlons de la visée : vous pourrez tuer un ennemi à n’importe quelle distance, mais il vous sera impossible de viser un ennemi au travers ou en-dessous des plateformes flottantes, bien que votre réticule cible l’espace entre ces dernières. À contrario, certains ennemis arriveront à tirer aux travers de ces dites plateformes.

Un moment entre plaisir et souffrance qui ne plaira pas à tout le monde

ROTT joue clairement sur sa nostalgie, en proposant de vous frotter au challenge qui a fait sa renommée dans les années 90. Les joueurs ayant déjà touché au titre original ne seront pas dépaysés et profiteront des améliorations apportées, ainsi que de la campagne supplémentaire. Pour les autres, l’expérience peut s’avérer ardue voire décourageante. En dépit des bugs qui seront probablement corrigés, ce titre reste une expérience à vivre et vous pourrez vous dire, au générique de fin, « je l’ai fait ».

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

 

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3 Commentaires


  1. Vite fait pour les cultistes peut être, mais Blood est quand même 500 crans au dessus de ROTT.

  2. Bien d’accord avec Angelfox…

    J’ai joué aux deux à l’époque, il n’y a pas grand rapport… Blood était vraiment sympa, surtout côté armement, maps, etc… Il y avait même un éditeur de niveau si je ne m’abuse. Je m’amusais avec, mais sans pouvoir partager mes magnifiques œuvres , faute d’internet. C’était vraiment un autre temps, je vous l’dis… ( Fin de la digression ! )

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