Annoncé fin 2019, Sons of the Forest, développé par le studio canadien indépendant Endnight, devait être une suite à The Forest sans vraiment s’en différencier : de la survie dans la forêt, des cannibales et des bestioles horribles. Au fur et à mesure de l’avancée du projet, nous avions pu tout de même voir qu’ils avaient pas mal bossé sur l’aspect esthétique du titre, en plus d’ajouter des armes à feu et surtout un copain IA. Après avoir cumulé plusieurs reports et pour en éviter un nouveau, Sons of the Forest est sorti en accès anticipé, en lieu et place d’une version finale. S’il n’est pas exempt de petits bugs et qu’il n’y a pratiquement pas d’éléments scénarisés, il est tout de même déjà très plaisant à parcourir.

Genre : Jeu de survie | Développeur : Endnight| Éditeur : Endnight | Plateforme : Steam| Configuration recommandée : Intel Core I7-8700K or AMD Ryzen 5 3600X16 Go de RAM, GeForce 1080Ti ou Radeon RX 5700 XT | Prix : 28,99 € | Langues : VOST (audio en anglais, textes en français) | Date de sortie en accès anticipé : 23/02/2023 | Durée de vie : plusieurs dizaines d’heures

Test réalisé sur une version commerciale, en solo et en coopération

Sons of the Forest 06

Sons of the Harvest

Sons of the Forest est un jeu de survie horrifique, comme son grand frère. On débarque sur une île en se crashant et on part récolter des ressources pour ne pas crever de faim et de soif. La première nouveauté notable est la présence d’un compagnon géré par le jeu, Kelvin. Celui-ci, blessé pendant l’accident, est sourd et muet. Cependant, on peut toutefois lui donner des instructions, telles que « ramène-moi du bois », « suis-moi » ou « fais du feu » à l’aide d’un petit carnet sur lequel on fait défiler les mots. C’est assez astucieux et plutôt pratique à utiliser. S’il arrive qu’on peste un peu contre lui quand il glande au coin du feu au lieu d’abattre des arbres, ça reste une fonction globalement très réussie et extrêmement pratique, qui nous permet d’accumuler des ressources pendant que l’on fait autre chose.

Dès le début, on dispose de quelques outils, dont une hachette, permettant de se défendre et couper du bois, et d’un GPS, largement décrié par les fans de survie. Il permet effectivement de voir directement les points d’intérêt liés au scénario, réduisant un peu l’aspect exploration. L’inventaire, de son côté, est totalement intradiégétique : quand on appuie sur la touche idoine, notre personnage déplie son paquetage pour nous montrer tout son contenu. Si c’est compréhensible du point de vue de l’immersion, son utilisation est compliquée et plutôt lente, ce qui est vraiment très désagréable, surtout en combat. Heureusement, il y a la possibilité d’assigner une touche de raccourcis pour sortir directement certains éléments. Ce menu déguisé est aussi l’endroit où l’on peut combiner des objets pour en fabriquer d’autres, comme des flèches, des lances ou encore des cocktails molotov. Cette mécanique s’avère pour l’instant laborieuse. Il faut sélectionner chaque élément un par un avant d’assembler le tout, alors qu’une touche pour automatiser la fabrication si les ingrédients sont présents dans l’inventaire, serait beaucoup plus pratique.

Sons of the Forest - inventaire
Si au début, vous n’avez pas grand chose, en fin de partie, l’inventaire ressemble à l’étal d’un vendeur à la sauvette…

Sons of Deforest

Si vous rêviez d’être bûcheron, Sons of the Forest devrait vous plaire. Car pour construire les bâtiments, que ce soit en suivant une sorte de plan automatique, ou librement selon votre envie, il vous faudra abattre des centaines d’arbres. Et ne comptez pas uniquement sur Kelvin pour vous fournir la majorité des bûches, car ce flemmard les trimbale une par une, contrairement à vous. En plus, il part souvent à Pétaouchnok alors qu’il y a un bois à raser juste à côté… C’est dans la partie construction qu’arrive la deuxième nouveauté majeure : vous pouvez construire votre base comme bon vous semble. Ajouter une extension de 120m² exposition sud ? Pas de problème. Une terrasse en rooftop ? Aucun souci. Tout est possible. Enfin presque : certains éléments ne viennent pas forcément combler tous les trous et parfois, il est difficile de s’aligner pour couper son rondin de la bonne façon. Mais cela sera sans doute corrigé au fil des patches pendant l’accès anticipé. Quoi qu’il en soit, même s’il est plutôt rébarbatif de ramasser du bois, c’est très plaisant de construire sa maison.

Sons of the Forest - Manoir NoFrag
Le manoir NoFrag

Sons of the Wrest

Mais ne croyez pas que vous pourrez vous la couler douce, les doigts de pieds en éventail, assis sur votre balcon surplombant la rivière en attendant que Kelvin vous ramène du poisson frais. Car si, au tout début, les autochtones vous tournent juste autour pacifiquement, au bout de quelques jours, il sont nettement moins contents de vous voir investir le voisinage. On notera, comme pour le premier jeu, que plus le temps passe, plus les assauts sont conséquents. Que ce soit pour défendre votre base ou lors d’une rencontre fortuite, les combats tournent généralement en votre faveur… Si tant est que vous ayez des flèches en stock. Tirer à l’arc dans le crâne d’un ennemi est assez jouissif : l’animation de chute du cannibale, qui tombe raide comme un piquet, est saisissante. Cependant, c’est clairement moins la panacée au corps-à-corps. Quelle que soit l’arme, il y a un coup rapide et un coup puissant, et généralement, une défense possible. Nos adversaires humanoïdes peuvent aussi faire des parades et des contres, ce qui fait drastiquement baisser notre santé. Au final, ces affrontements ne sont guère passionnants et souvent un peu brouillons. Du côté des armes à feu, le pistolet est doté d’un très bon sound design, ce qui, couplé à sa grande puissance, en fait une arme très réussie. Le fusil à pompe est un peu en deçà au niveau des sensations, malgré sa très grande efficacité. Comme il n’est pas possible de fabriquer soi-même les munitions, celles-ci sont très limitées puisqu’il faudra les trouver. On les utilisera donc malheureusement avec parcimonie.

Sons of the Forest - Ennemi

Sons of the Darkest

L’exploration d’une grotte ou d’un bunker peut durer parfois plus d’une heure, et il n’y en a qu’une poignée à parcourir pour l’instant. Néanmoins, avec la construction de bases et l’exploration de l’île, il est facile de dépasser la trentaine d’heures sans se lasser.

Bon, des bonshommes en pagne avec des bâtons, ça va deux minutes, mais qu’en est-il des créatures dégueulasses que l’on pouvait voir dans les vidéos de présentation ? On ne va pas tourner autour du pot : je les ai trouvées très réussies. À la fois dérangeantes et repoussantes, souvent très résistantes et puissantes, il vaut mieux être bien préparé pour les affronter. La plupart du temps, on ne les rencontre pas quand on se promène au grand air. Elles sont généralement terrées dans les cavernes ou des bunkers souterrains, qui renferment du matériel précieux : pelle, matériel de plongée, fusil pour déployer des tyroliennes, etc. Loin d’être anecdotiques, tous ces éléments sont absolument nécessaires pour faire progresser « l’histoire ». Pour explorer ces lieux en toute quiétude, on peut utiliser le briquet ou une lampe torche avec une arme de corps à corps. Mais, de ce fait, impossible d’utiliser son arc… Si, parfois, on s’arrange en se coordonnant avec ses coéquipiers, ce n’est pas toujours évident de repérer les ennemis. Pour les vaincre, il faudra s’acharner, utiliser plusieurs types d’armes et se soigner.

S’il est possible de sélectionner son mode de difficulté, le mode normal est déjà assez corsé pour un groupe qui découvre le jeu. Notez bien que – à ce stade du développement, en tout cas – si vous jouez en coopération, il vous faudra choisir un hôte pour le serveur, qui devra impérativement être présent lors des sessions suivantes afin de poursuivre l’aventure ensemble sans recommencer au point de départ. Autre particularité, il n’est pas possible de mourir dans ce mode. Vous revenez, soit dans le camp ennemi le plus proche, soit au début de la grotte que vous parcouriez. Le jeu en est grandement facilité, mais il est parfois très compliqué de récupérer tout son équipement lorsque tout le groupe se fait charcuter en boucle par des cannibales un peu trop gourmands, lors du respawn

Sons of the Forest - Monstre

Sons of the Prettiest

Cela ne vous a certainement pas échappé, Sons of the Forest est très joli. La direction artistique est une réussite. Que ce soient les feuillages qui filtrent les rayons du soleil, les bourrasques automnales qui brinquebalent les arbres, ou encore les tempêtes de neige, on s’y croirait. Les différentes créatures rencontrées sont également visuellement très convaincantes ; on remarque qu’il y a eu un travail conséquent sur l’animation – malgré quelques petits bugs parfois. Du côté des performances, il faudra tout de même une machine qui tient la route si vous voulez pleinement profiter de ce que le jeu peut offrir, mais il reste tout à fait jouable et même plaisant visuellement avec quelques concessions sur les paramètres les plus gourmands. Sur un PC portable doté d’un core i5-12500H et d’une RTX 3060 Ti, en 1080p, preset Ultra et DLSS qualité, le framerate oscillait entre 40 et 60 fps. J’ai préféré baisser les options graphiques pour avoir plus de fluidité.

Si vous voulez vous faire une idée de comment ça se passe en mouvement, nous avons effectué plusieurs lives Twitch sur la chaîne NoFrag avec Fcp, Ganache et Mathmoite, dont voici quelques extraits :

Sons of the Friendliest

Sons of the Forest, bien qu’en accès anticipé, est déjà très amusant, surtout à plusieurs. Notre assistant IA est vraiment utile, on se prend vite d’affection pour ce grand benêt. La construction de base, assez poussée et très libre, est très réussie malgré quelques points encore perfectibles. La survie et le craft sont, par contre, un peu rébarbatifs, surtout à cause d’une interface plus axée sur l’immersion que la praticité, et des mécaniques que l’on a déjà vues mille fois. L’exploration des grottes et des bunkers est appréciable, bien que très peu variée. Les combats, plutôt réussis à distance, sont malheureusement beaucoup moins intéressants au corps-à-corps. Enfin, il manque vraiment de la matière du côté de l’histoire, vraiment succincte pour l’instant. Mais vous pouvez tout de même déjà y passer plusieurs dizaines d’heures en coop sans vous lasser. En plus, le contenu devrait s’étoffer au cours des six à huit mois d’accès anticipé.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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4 Commentaires


  1. J’ai testé avec un pote, 2 sessions pour un total de 5H je pense. C’est bien sympa même si ça nous a semblé un peu vide pour le moment. À faire à plusieurs, à moins d’être un fan du genre.

  2. Ce jeu semble bien chouette avec des potes en effet. Il y a-t-il un chance qu’on obtienne un serveur dédié un jour?

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