[PREVIEW] Requisition VR : un jeu coop plein de bonnes idées, mais déjà déserté

Si vous suivez un peu l’actualité des jeux en réalité virtuelle, peut-être vous souvenez-vous de Requisition VR, un titre qui promettait un mélange entre Left 4 Dead et MacGyver, en coopération. Au fur et à mesure des présentations en vidéo, il avait su attirer notre attention grâce à ses bricolages aussi farfelus que mortels pour nos amis zombies. Loin d’être gadget, ces possibilités apportent de la fraîcheur dans le genre, mais malheureusement, cela n’a pour l’instant pas suffi pour atteindre la masse critique de joueurs.

Genre : Bricolo-Shooter VR | Développeur : Arcadia | Éditeur : Spheroom | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Intel Core i7-7700K / AMD Ryzen 7 1700X, 32 Go de RAM, NVIDIA GeForce RTX 2060 / AMD Radeon RX 5700 | Prix : 18.79€ | Langues : anglais | Date de sortie en accès anticipé : 20/10/2022 | Durée de vie : 3 à 4h en solo, beaucoup plus s’il y avait d’autres joueurs en coop

Testé avec un casque Meta Quest 2 sur une version Steam fournie par l’éditeur.

Bricol’ Girls of the dead

Requisition VR vous place dans la peau d’un survivant qui cherche à atteindre un bunker sécurisé. Pour cela, il faudra survivre sur quatre cartes (pour l’instant), en remplissant des objectifs. Cela peut-être de récupérer un bidon d’essence pour remplir son réservoir, ou encore de trouver un nouveau pneu. Certains déclenchent des vagues d’ennemis qu’il faudra décimer pour passer à la suite. Un mode horde est également disponible, qui consiste, comme son nom l’indique, à vous battre contre des hordes de zombies. Une pause entre chaque vague vous permettra de trouver de quoi vous défendre. Mais la particularité du jeu, c’est qu’on vous laisse le choix des armes. Et quand on parle d’armes, c’est en fait tout ce qui peut vous tomber sous la main en parcourant le niveau : un balai, une cruche, une pelle ou encore un panneau stop. Bon, par contre, la cuiller en bois sera quand même moins léthale qu’un katana ou qu’une bonne hache. Mais on peut également associer les objets pour les rendre plus efficaces. Toutes les combinaisons sont possibles, car il suffit de placer deux objets l’un près de l’autre et de les entourer de scotch. Parfois, c’est juste de la merde, mais d’autres fois, cela permet d’avoir plus d’allonge, et même, lorsque les développeurs l’ont prévu spécifiquement, de détourner les utilisations de base. Par exemple, il est possible d’attacher un petit chalumeau sur un souffleur de feuilles pour le transformer en lance-flammes, ou un téléphone sur une scie à métaux fixée à un manche à balai pour en faire une hache électrique. Toutes les armes s’usent, il faudra donc varier souvent pour finir les niveaux. On nous permet également de créer des pièges ou des bombes, en utilisant des genres d’établis, dans lesquels on doit apporter des objets de différents types (métalliques, plastiques, chimiques…). Cette mécanique n’est pas dénuée d’intérêt, mais c’est tout de même assez contraignant et finalement peu efficace par rapport à une bonne batte de baseball. D’autre part, il arrive que l’on trouve des armes et des munitions en fouillant dans les tiroirs et les placards : pistolet, fusil à pompe, fusils d’assaut… Le gunfeel est plutôt bon, mais les cartouches s’épuisent rapidement. En résumé, on s’amuse plutôt bien à défoncer le crâne des morts-vivants qui cherchent à vous croquer.

Mais où ai-je rangé mon imprimante ?

L’un des aspects principaux de Requisition VR est le loot : sur la carte, il y a un ou deux bâtiments que vous devez explorer pour récupérer des objets. Mais le réalisme ne semble pas spécialement au cœur des préoccupations des développeurs. En effet, il ne sera pas rare de trouver une kalashnikov dans le petit tiroir de la salle de bain, à côté d’une conserve de haricots rouges. Et que dire de cette énorme imprimante rangée dans un placard de la cuisine ? Visuellement, ils sont dans de petits emplacements, réduisant leur taille pour rentrer à cet endroit, mais à peine saisis, ils reprennent leur taille normale, se bloquant parfois à travers les meubles ou le sol, nous empêchant de les récupérer. De la même manière, mais cette fois-ci sans bug, n’importe quel objet, quel que soit son volume, peut-être rangé dans son sac à dos, et il ne prendra qu’un seul emplacement. On ne va certainement pas s’en plaindre, c’est, pour le coup, plutôt pratique. Ce qui ne l’est pas, c’est la difficulté pour attraper ou replacer ses armes dans les accès rapides devant soi. Cela fait office de holster ou de fourreau, mais c’est un calvaire à utiliser, même quand il n’y a pas d’urgence. Alors dans le feu de l’action, avec un zombie qui tente de vous manger l’oreille, vous aurez tôt fait de ramasser n’importe quelle merde qui traîne à côté plutôt que votre fidèle masse à deux mains.

Je suis une légende

Si le jeu est amusant quelques heures en solo, on aimerait prolonger l’aventure en la partageant avec quelques autres survivants. Ça tombe bien, on peut jouer en coopération ! Et c’est une vraie réussite : il y a toujours une connerie à faire pour se marrer avec de parfaits inconnus en créant des armes improbables. Le problème, c’est qu’à moins de lancer le jeu avec un pote, il est fort peu probable que vous trouviez des partenaires en ligne : à l’heure ou j’écris cette preview, le pic de joueurs en soirée est d’une quinzaine de personnes. Et encore, cela ne veut pas dire « connecté au multijoueur »… Un mode deathmatch est également disponible, mais faute de joueurs, je n’ai jamais réussi à le tester.

Chez Requisition VR, on n’a pas de joueurs, mais on a des idées

Requisition VR apporte de vraies bonnes et nouvelles idées dans le shooter VR : la combinaison de tout ce qu’on peut trouver pour en faire des armes. Cela fonctionne bien et c’est plutôt amusant. Les contrôles parfois perfectibles méritent d’être encore retravaillés, et comme c’est un accès anticipé, on peut s’attendre à une amélioration dans le futur. Par contre, comme on pourra se lasser du jeu en solo au bout de trois ou quatre heures, la défection des joueurs est un réel problème si l’on souhaite pleinement profiter du titre, qui est vraiment sympa à plusieurs. Il faut espérer un gros coup de com’ à la sortie de la version finale prévue dans quelques mois. En attendant, si vous avez des potes eux aussi équipés de casques de réalité virtuelle, ça peut valoir le coup, surtout qu’il est proposé à moins de 20€, un prix plutôt raisonnable pour un jeu VR.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.