Développé par Bounding Box Software, studio composé de deux vétérans du FPS ayant travaillé sur DOOM, Bioshock: Infinite ou encore Wolfenstein, Prodeus est un rétro FPS fortement inspiré par les premiers Doom. Sa promesse : proposer la qualité d’un jeu AAA doté d’une esthétique rétro inspirée par les jeux des années 90. Le jeu sort lundi en accès anticipé et nous avons pu mettre la main dessus afin de découvrir si dézinguer des démons pixellisés est toujours aussi marrant en 2020.

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Doom 2.5

Comme il se doit, Prodeus ne s’embarrasse pas vraiment de scénario. Il y en a bien un, mais celui-ci n’apparaît que dans quelques courtes phrases lors de la sélection de niveau. Grosso modo, vous incarnez un genre de Space Marine du futur luttant à l’aide d’un arsenal haut en couleur contre des hordes démoniaques envahissant votre base militaire. Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal : d’une certaine façon, Prodeus se veut l’héritier spirituel de Doom 93. Il ne s’en cache d’ailleurs pas du tout, tellement il lui emprunte d’éléments.

On y retrouve donc des niveaux mettant en scènes des bâtiments militarisés futuristes et tentaculaires dans lesquels il faudra foncer à la vitesse de l’éclair pour trouver des clés de couleur ouvrant des portes scellées tout en flinguant des créatures à foison. Côté bestiaire, certains monstres sont directement tirés du vénérable ancêtre : vous reconnaîtrez ainsi les grunts armés de fusils, les gros balaises à gatling ou encore les Imps et les Lost Souls qui agissent exactement de la même façon. Bref jouer à Prodeus, c’est comme revenir à la maison tellement le jeu nous semble familier au premier abord. Toutefois, malgré ces similitudes, il ne s’agit pas non plus d’un simple clone de Doom.

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Brutal mood

D’une part, Prodeus est doté d’une vraie patte graphique. Ses visuels mélangent esthétique à l’ancienne (sprites, gros pixels, animations saccadées, décors très anguleux) et effets plus modernes pour un résultat vraiment réussi. Mention spéciale aux effets de lumière et aux réflexions qui rendent le tout plus impressionnant et dynamique. De plus, le jeu propose aussi des effets de gore et de démembrements qu’on ne voit malheureusement plus assez dans les FPS de nos jours. Pour peu que vous soyez sensible au style rétro, vous en prendrez plein les mirettes, notamment lors des scènes d’action les plus intenses – et si ce n’est pas votre cas, on se demande bien ce que vous faites encore sur cet article.

D’autre part, en dépit de sa structure et de sa proposition de gameplay des plus classiques, Prodeus est extrêmement généreux. Son bestiaire est bien fourni, ne se limitant pas à reprendre les ennemis cités ci-dessus, et son arsenal est des plus complets. Pour le moment, dix armes sont déjà disponibles, mais d’autres arriveront plus tard : pistolet, gatling, mitraillettes en akimbo, super shotgun, lance-roquettes, fusil à plasma, etc. Toutes sont dotées d’un tir secondaire et, surtout, elles procurent de bonnes sensations, flattant notre cerveau reptilien et rendant l’extermination de démons vraiment satisfaisante. Enfin, le jeu est doté d’un éditeur de carte et d’un browser communautaire permettant de jouer facilement aux maps personnalisées, assurant une certaine rejouabilité si les mappers en herbe s’y mettent. Notez que chaque mission se termine sur un tableau des scores, ce qui fera plaisir aux amateurs de concours de zboubs.

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Doom & Doomer

Côté technique, Prodeus s’en sort très bien : même si c’est normal vu ce qu’il affiche, le jeu tourne à 144 FPS constants sur ma config’ (RTX 2060, i7 7700K@4,2Ghz, 32 Go de RAM) en 1440p à condition de ne pas activer le Screen Space Ambient Occlusion et les Screen Space Reflections qui ont un gros impact sur les performances. Cerise sur le gâteau : je n’ai pas subi le moindre bug lors de mes sessions. Zéro, nada, que dalle, même pas un petit out of bound des familles. Pour un jeu en accès anticipé, c’est un exploit – alors bravo aux développeurs.

Prodeus n’est toutefois pas exempt de défauts. Par exemple, le système de sauvegarde par checkpoint est assez mal pensé. Lorsque l’on meurt, on retourne instantanément au dernier checkpoint et les ennemis vaincus ne reviennent pas. On est donc jamais mis à mal par les situations, jamais poussé à se surpasser puisqu’il suffit de mourir pour continuer le combat avec 100% de vie. La difficulté globale s’en trouve fortement réduite. D’ailleurs, comptez moins de 5h pour compléter sans trop forcer les niveaux de campagne disponibles – c’est peu et on reste sur notre faim. Cependant, pas d’inquiétude car les développeurs ont prévu d’ajouter du nouveau contenu par la suite : niveaux, monstres, armes, etc.

En réalité, le plus gros travers de Prodeus réside dans sa formule : il reprend un gameplay classique et efficace en le faisant bien, mais il ne vous surprendra pas. À l’inverse d’un DUSK ou AMID EVIL, il ne propose pour le moment jamais de level design original et torturé faisant fi des conventions et reste dans les sentiers battus. À vous de voir si vous n’êtes pas lassé de jouer à la même recette que l’on connaît depuis plus de 25 ans.

Pixels, gore et traditions

Directement inspiré par les Doom originels, Prodeus ne réinvente pas la roue. Il reprend la formule classique des FPS des années 90 et y apporte quelques touches de modernité bien venues. De plus, son état technique est impeccable. Même s’il est un peu facile et bien trop court pour le moment, il plaira aux amateurs du genre… À condition toutefois que ceux-ci ne soient pas lassés par une formule traditionnelle et sans surprise.

Preview réalisée à partir d’une version éditeur. Prodeus sera disponible dès lundi sur Steam et Humble Store à un prix problabement équivalent à celui d’un t-shirt Doom 93 du plus bel effet.

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12 Commentaires


  1. Il est très agréable visuellement et au niveau du gameplay, ayant joué à l’alpha et bêta. Je trouve que le rendu est bien trouvé, on a le coté rétro pixel mais suffisamment de travail pour rester plaisant et ne pas passer pour un jeu cheap développé en pixel par paresse. Les niveaux auxquels j’ai eu accès sont convaincants. Ce sont les premiers niveau du jeu, et on peut espérer que le jeu complet proposera de nouvelles choses intéressantes.
    La BO est top. Le gameplay est bien nerveux. C’est vrai que le gameplay est très classique, mais ce qui est proposé est bien fait. En tout cas, les fondations sont bonnes.

    Il y a aussi quand même quelque chose de pas commun qui est grandement mis en avant par les développeurs depuis le début du développement : la création de niveaux. L’éditeur de niveau est mis en avant pour inciter les mappers à créer du contenu pour Prodeus. Un workshop intégré au jeu a déjà été créé pour récupérer tout ce qui a été créé par la communauté et il y a déjà eu du contenu de sorti pendant la phase d’alpha et beta. Certaines customs maps sont d’ailleurs de très bonne qualité. Au final, c’est intéressant d’essayer de fédérer une communauté de mappers autour de ce nouveau jeu : aucun autre rétro fps récent ne propose ça, et même Doom Eternal a abandonné la possibilité de créer des maps par rapport à Doom 2016.
    Si ça marche, on pourrait avoir un jeu qui s’enrichirait en contenu grâce à la communauté : comme Doom 1 et 2, et c’est quand même grâce à ça que les Doom des années 90 sont toujours joués. Bon je ne pense pas que Prodeus atteigne ce niveau, mais peut être que ça peut lui permettre de rester plus longtemps sur la scène que d’autres titres très bons qui sont torchés puis plus jamais rejoués.

  2. Cette vague de rétro-FPS, je la regarde de loin à cause des graphismes qui varient du franchement moche au cheap. J’ai vraiment du mal à adhérer. Mais ce jeu est étonnamment beau tout en gardant un côté rétro. Ça me donne vraiment envie d’essayer.

    J’en profite pour remercier NoFrag qui nous met systématiquement une vidéo de gameplay correcte à la fin des tests et préviews, c’est un bon moyen de se faire une idée des jeux.

  3. Je sens du level design de duke nukem 3d et j’aime ça !
    Et le shotgun a l’air pas mal…finalement qui a besoin d’une autre arme dans un retro fps…

  4. Je le trouve étonnamment beau

    Même impression que toi. Le mélange rétro avec effets de lumière moderne est très plaisant à l oeil.
    Pourtant en temps normal les rétro FPS c’est franchement pas ma came.

  5. Vivement que je reçoive ma clé, hâte de mettre la main sur le bousin. J’regrette pas ma petite participation, pour ce qui semble être bien parti pour être un des mes coups de cœur FPS de cette année (pas difficile en même temps).

    Je confirme pour la stabilité, pas un seul bug ou ralentissement à déplorer lors de l’alpha et de la beta, et franchement, visuellement ça envoie, même si je préfère le rendu 3D des ennemis par rapport à celui défini par défaut (ce qui peut être modifié à tout moment).

  6. Je préfère justement les sprites 2D aux modèles 3D, mais c’est super cool qu’ils laissent le choix aux joueurs j’ai été surpris en voyant cette option.

  7. Ca a l’air très cool.
    Il y aura déjà une fin à la petite campagne avec un boss et tout dans l’early access ou bien ça s’arrête brutalement ?

  8. La campagne en accès anticipé se termine brutalement avec un petit message.

  9. Je dois être le seul a trouver ca vraiment ignoble visuellement. Après, ca a l’air moins nul que prévu, je vais essayer ca ce soir.

  10. Pour une raison ou un autre, le style visuel me fait penser à Genetic species sur Amiga.

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