Il y a un peu plus d’un an, lors de sa campagne de financement participatif, Crunch Element réussissait à obtenir environ 12.000 $ sur les 10.000 $ demandés. Sur sa page Kickstarter, le projet était sous-titré “VR infiltration”. Une année plus tard, le 19 décembre 2020, le titre est sorti en accès anticipé sur Steam et j’ai l’impression que le terme infiltration était un peu galvaudé. Crunch Element est donc maintenant un tactical shooter coopératif, toujours en réalité virtuelle. Développé par Dreamlab XR, studio composé d’une seule personne, le titre veut mettre l’emphase sur le CQB dans des environnements destructibles et générés de manière procédurale. Les tactical shooters coopératifs se font rares de nos jours. SWAT 4 a 15 ans, GROUND BRANCH est GROUND BRANCH et Ready or Not sortira peut-être seulement après Squadron 42. En VR le constat est encore plus amer. Alors quand Crunch Element est sorti en accès anticipé, j’ai sauté sur l’occasion.

Genre : Tactical Shooter en VR | Développeur : Dreamlab XR | Éditeur : Dreamlab XR | Plateforme : Steam | Prix : 16,69€ | Configuration recommandée : Intel® i5-4590 / AMD FX 8350, 8 GB de mémoire, NVIDIA GeForce GTX 1060/AMD Radeon RX 480, 1 go d’espace libre | Langues : Anglais | Date de Sortie : 19/12/2020 en accès anticipé

Preview effectuée sur une version commerciale du jeu.

Breach, keep breaching and clear

Dans cet accès anticipé, le principe du jeu est relativement simple. Les joueurs, jusqu’à quatre, s’équipent dans un lobby rappelant les premières versions de celui de Deep Rock Galactic avec ses chambres et ses terminaux. Une fois leurs armes et équipements choisis, ils sont lâchés aux alentours d’un complexe gardé par des bots. Leur but est de pénétrer dans l’enceinte, de repérer une bombe et de la désamorcer. Comme l’environnement est destructible, les joueurs pourront choisir leur point d’entrée. Par exemple, il est tout à fait possible de faire une brèche sur le toit avec une charge de démolition afin de s’y engouffrer. Après, si vous êtes un peu plus civilisé et que vous préférez les portes, un coup de crosse dans les planches les barricadant et vous êtes dedans. Une fois à l’intérieur, les cloisons sont fines et l’environnement se transforme rapidement en cauchemar pour trypanophobes. Toute cette destruction a réussi à ravir mes plus bas instincts, malgré les quelques soucis de collision et les performances en dents de scie sur ma config (i7 7700K, GTX 2070, 32 go de RAM, Valve Index réglé à 90 Hz avec une resolution scale fixée à 100%).

Entry team to TOC, suspect is braindead

Mais ces petits soucis de physique ne sont pas les seuls à ternir l’image de cette première mouture du titre. L’IA est complètement aux fraises et les bots se contentent pour l’instant d’attendre la mort. Ils sont tout de même capables de venir vous chercher quand la bombe est en phase de désamorçage. Mais pas de quoi vous mettre particulièrement en danger, les pauvres ne sachant pas manier une simple grenade. Alors une fois la bombe désamorcée sans trop de difficulté, vous finirez bien souvent avec un tas de corps inanimés amoncelés au niveau des points d’entrée. Malheureusement, cette IA presque absente entache un peu trop le plaisir de jeu actuellement. Mais le développeur du titre promet d’améliorer les bots en leur conférant la possibilité d’utiliser de l’équipement, d’adopter des postures défensives ou encore de réaliser des actions de contournement.

Un gilet tactique mal conçu et bien vide

Les contrôles laissent également à désirer en ce début d’accès anticipé. Le placement des items n’est pas idéal et il m’est arrivé de nombreuses fois de faire tomber mes grenades ou mes armes à feu. D’ailleurs le maniement de ces dernières fait un peu pâle figure vis à vis de la concurrence. Les rechargements sont très rigides, le sélecteur de tir capricieux (le trackpad des knuckles est peut-être partiellement responsable sur ce second point) et les sensations plutôt quelconques. Dernier point qui est symptomatique des accès anticipés un peu trop précoces : l’absence abyssale de contenu. Pour l’heure, et en plus du stand de tir, un seul environnement assez générique est disponible et jouable de jour et de nuit. La génération procédurale ne parvient pas à renouveler suffisamment l’intérêt et la répétitivité pointe rapidement le bout de son nez. Le tout n’est pas aidé par un arsenal assez limité qui, en plus, ne dispose pas de shotgun, sacrilège. En outre, la customisation des armes est actuellement inexistante – mais prévue, que les adeptes du tacticool se calment ! Oubliez aussi tout de suite les gadgets de type optiwand à la SWAT 4 pour préparer votre insertion. Vous aurez en tout le choix entre deux grenades différentes, une charge de démolition, une claymore et un lance-grenade.

Merci à UploadVR pour la vidéo de gameplay.

Insertion trop précipitée

Crunch Element est actuellement une sympathique preuve de concept. La destruction fonctionne bien, le principe est efficace et c’est une expérience relativement novatrice en réalité virtuelle. Cependant en l’état actuel des choses, difficile de recommander l’expérience qui reste très limitée avec en prime une IA presque inexistante qui nuit au plaisir de jeu. Mais la fin de l’accès anticipé de Crunch Element est prévue pour fin 2021. Il reste donc un an au développeur de Dreamlab XR pour transformer cette base avec un fort potentiel en un titre efficace. En cette période de disette côté tactical shooters coopératifs, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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