Découvert il y a quelques mois lors de son annonce, le walking-sim Inner Ashes nous avait attiré par sa proposition graphique, mais surtout par le sujet abordé, plutôt atypique : la maladie d’Alzheimer. Mais la promesse d’y intégrer également de petites énigmes sous forme de tangrams paraissait un peu desservir le propos. Après un peu plus de trois heures, nécessaires à parcourir l’aventure, que peut-on retenir du jeu ?

Genre : Walking-sim & énigmes Développeur : Calathea Game Studio | Éditeur : Selecta Play | Plateforme : Steam Configuration recommandée : Processeur 2 Core à 2,5Ghz, 4 Go de RAM, NVIDIA GTX 1060 | Prix : 14,99 € Langues : Espagnol, anglais, menus et sous-titres en français Date de sortie : 30/06/2023 Durée de vie : un peu plus de 3 heures

Test réalisé avec une version Steam fournie par l’éditeur

Une histoire banale, mais chargée d’émotions

Inner Ashes est un walking-sim narratif, centré autour du personnage que l’on incarne, atteint de la maladie d’Alzheimer. Suite à la réception d’une lettre de sa fille avec qui il avait perdu contact, il y a bien des années, il se replonge dans ses souvenirs, du plus ancien au plus récent. Chaque événement marquant avec elle est l’occasion d’un nouvel environnement à explorer, pour y découvrir de petits dessins de sa fille, des informations sur la maladie, et faire avancer l’histoire. On y rencontre aussi des énigmes plutôt simples, à base d’objets à récupérer pour les utiliser un peu plus loin. Parfois, il est nécessaire de s’extraire du souvenir pour revenir dans la réalité de sa maison, afin d’y attraper un élément et reprendre notre voyage. Ces explorations sont parfois agrémentées de dialogues entre différents personnages, permettant de lever peu à peu le voile sur la situation. En tant que parent, j’ai particulièrement été touché par plusieurs séquences, très chargées émotionnellement.

Inner Ashes 02

Chaque niveau s’achève sur un tangram, sorte de petit puzzle avec des formes géométriques. Il s’agit d’une méthode réellement employée pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer chez les patients atteints. Si au départ, ils sont très faciles, la difficulté se corse au fur et à mesure. Vers la fin, un ou deux niveaux nécessitent d’en réaliser plusieurs pour les traverser. Personnellement, je ne trouve pas ce type de puzzle très enthousiasmant, et les terminer était plus un soulagement qu’une satisfaction. Bien qu’ils ne m’aient jamais bloqué dans la progression, je pense qu’il aurait été bienvenu de les proposer en option, par exemple intégrés de manière scénarisée, en fonction de la réussite ou de l’abandon. Et on peut raisonnablement interpréter le nombre important de ces tangrams par une peur des développeurs de ne pas proposer de « jeu », ou d’avoir un contenu trop court. Avec ces séquences, il m’a fallu un peu plus de trois heures, dont parfois quelques aller-retours, car je n’avais pas bien observé l’environnement. D’autre part, l’un des plus longs niveaux, avec de grands espaces, m’a donné l’impression que j’avançais au ralenti. Ce n’était cependant qu’une illusion, mais fort désagréable, qui m’a fait regretter l’absence d’une touche pour courir. Dans le reste du jeu, je n’ai cependant pas ressenti ce problème, car tout était plus resserré.

Inner Ashes 04

Une technique déroutante

La direction artistique d’Inner Ashes est très réussie. Les décors oniriques s’enchaînent en alternance avec des passages dans la maison parsemée de post-it, témoignant de la progression de la maladie chez notre personnage. C’est globalement très joli, même si au final, les environnements restent assez simples. Néanmoins, le jeu est absurdement bridé à 30 FPS, et il n’existe aucun moyen de changer la résolution ou un quelconque paramètre graphique. C’est assez désagréable, mais on s’y fait peu à peu, le jeu n’étant pas un fast-FPS… Du coup, cela permet au titre de tourner aussi mal sur n’importe quelle machine, et on soupçonne que cette limitation est due au développement des versions console, notamment la Switch. Merci Nintendo ! À noter qu’il n’est pas non plus possible de changer ses touches, il faudra utiliser une disposition en QWERTY.

Comme le studio est espagnol, j’ai préféré choisir le doublage dans la langue de Ricky Martin. Je l’ai trouvé de très bonne qualité, même si on ne coupera pas au manque de fluidité lors de certains échanges, notamment les plus houleux, brisant parfois un peu l’immersion. Excepté ces rares passages, les voix sont parfaitement convaincantes. Les sous-titres français, quant à eux, sont parfaitement traduits. Les musiques qui accompagnent notre voyage sont également très bonnes, et participent parfaitement à l’ambiance triste et mélancolique – sauf celle du second niveau, particulièrement dissonante et désagréable à écouter.

Pour vous faire une idée de ce que peut donner Inner Ashes en mouvement, voici le premier niveau, que j’ai enregistré lors de la réalisation du test :

No me olvides

Inner Ashes est un très beau walking-sim onirique sur la maladie d’Alzheimer, la nostalgie et les regrets. Il est parsemé d’énigmes assez simples et de tangrams parfois un peu agaçants et pas forcément nécessaires. La limitation à 30 FPS est pour le moins étonnante, mais finalement pas si gênante après quelques minutes. De toute façon, l’histoire, la direction artistique, l’ambiance sonore et le doublage surpassent largement les défauts techniques. Cependant, s’il est à peu près sûr que tout parent sera touché par l’expérience, Inner Ashes n’aura pas forcément autant d’impact chez les autres.

Si Inner Ashes vous intéresse, il est actuellement en promotion pendant la semaine de sa sortie sur Steam à –10 %, soit 13,5 €.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

Article précédentPIONER se montre de nouveau en vidéo, mais bouchez-vous les oreilles
Article suivantNoScope #41 : Trepang², Inner Ashes et les news des dernières semaines

Connectez-vous pour laisser un commentaire