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7 Days to Die est un survival-zombie développé par le studio the Fun Pimps, composé d’une poignée de développeurs. Ce jeu, leur premier, apparait pour la première fois lors d’une campagne Kickstarter le 15 Juillet 2013 qui rencontre un franc succès : Demandant au départ 200 000$, ils en obtiennent 507,612 durant le mois de récolte. Une première version jouable fut accessible aux backers le 16 Août avant de sortir sur Steam sous statut d’accès anticipé le 13 Décembre au prix de 23€.

Il faut dire que le jeu vend pas mal de rêve sur papier : Environnement en voxel intégralement destructible, zombies menaçants, du sandbox, de la construction et un bon nombre d’objets craftables ou non. Plutôt impressionné par la longueur des changelogs rajoutant une bonne poignée de contenu, je me suis demandé si 7DtD n’était pas si mal que ça malgré son aspect repoussant. Le jeu en main, j’ai décidé d’en avoir le coeur net.[–SUITE–]

Un premier contact difficile

J’ai principalement joué à 7 Days to Die en solo. Il faut dire que le server browser fait peine à voir : La communauté est morcelée entre plusieurs petits serveurs qui dépassent rarement plus de 12 personnes. Le premier tiers d’entre eux est verrouillé par un mot de passe et le second est impossible à rejoindre pour des raisons obscures. Je reviendrai sur le multijoueur en fin d’article, le gameplay reste inchangé en solo comme en multi.

Avant de pouvoir plonger dans la survie, le jeu vous propose de paramétrer votre partie, que vous pouvez changer comme vous bon semble par la suite. Vous voulez que les ressources soient abondantes, mais réapparaissent très lentement ? C’est possible. L’écoulement du temps et la durée de la nuit est également paramétrable, de même que l’agressivité et le nombre des zombies. De nombreuses options sont ainsi disponibles, j’ai laissé le tout par défaut, jouant à l’équivalent du mode normal. Il n’y a qu’une seule carte disponible pour le moment, pas d’autre choix que d’y jouer.

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Même en s’y attendant, le premier contact est violent

Le jeu est moche. C’est faible de le dire, mais il est réellement affreux. L’environnement est totalement plat, sans le moindre charme et mal texturé, les animations sont ridicules et la plupart saccadées. Le jeu est fluide, sauf lorsque viennent les zombies qui provoquent une chute massive des FPS et des micro-freezes. Dans la version 8.1, il y avait des crashs aléatoires et fréquents, éradiquant la sauvegarde. Ce fut fort heureusement corrigé dans la 8.2 car c’était réellement insupportable.

C’est extrêmement rebutant d’y jouer et il n’y a aucun plaisir de se balader car le monde, assez petit, ne réserve aucune surprise ni curiosité. La génération procédurale arrive dans un futur proche, en espérant que ça donne un meilleur résultat que ce truc.
L’aventure commence donc. Vous atterissez à proximité d’une voiture ruinée et quelques conteneurs éparpillés, vous permettant d’obtenir vos premiers objets, dont la valeur dépendra de votre chance. La faim et la soif commençant à monter, il faudra explorer un peu plus.

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Vous la sentez, mon envie d’explorer ?

La faune puante locale : les zombies

Vous rencontrerez rapidement vos premiers zombies, ils sont partout. Marchant lentement vers vous, ils ne sont pas une réelle menace au premier regard : Ils sont très bruyants et indiqués sur votre minimap dès que vous les voyez du coin de l’oeil. N’importe qui sait s’en débarasser d’autant plus qu’ils ont une IA très simpliste. Sauf les chiens réanimés, ces enfoirés vous coursent jusqu’à la fin du monde ou jusqu’à ce qu’ils vous perdent de vue, ce qui n’est pas quelque chose d’évident.
Vous ne traiterez pas sérieusement ces morts marchants. Jusqu’à la nuit où le jeu révèle toute sa saveur : c’est du viol, mes copains.

Ils se mettent à courir et à être extrêmement agressifs. Rien ne les arrête. Tout ce qui est sur leur chemin, ils le détruisent. Explosant les murs, retournant le sol, éradiquant toutes infrastructures, tant qu’ils savent où vous êtes, vous ne serez jamais tranquille. S’accumulant par grappe de 20 ou plus, vous aurez bientôt un gigantesque troupeau derrière vous qui vous suivra à la semelle, sachant que leurs cris et leurs coups alertent tout ce qui bouge à 200m à la ronde. Même avec un armement militaire, c’est une plaie à s’en débarasser. Ils sont résistants et la meilleure façon de les tuer est de leur loger une balle dans la tête, ce qui est peu évident à faire quand ils sont des douzaines de fous furieux, courant dans tout les sens pour vous faire connaitre les joies de la tournante tandis que le jeu rame.

La solution serait donc de construire un début de cabane et de s’y planquer, mais ça ne suffit parfois pas. S’ils ne peuvent pas vous voir, il est toujours possible pour eux de vous entendre ou de vous sentir : si vous avez de la viande fraiche sur vous, l’odeur se répandra et alertera les zombies qui se dirigeront vers votre position. De plus, ils errent à travers la carte, pas forcément isolés. Si votre mur se retrouve sur leur chemin, votre temps est compté avant d’avoir une brèche.

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Il a suffit qu’un de ces enfoirés se cogne sur mon mur pour que l’apocalypse se fasse

Vous vous retrouvez donc à flipper comme un pleutre, entre vos 4 murs, bien caché. Ignorant ce qui se passe à l’extérieur, vous n’entendrez que les grognements affamés bien trop proches de ceux qui vous cherchent. Vous serrerez les fesses à chaque fois que vous entendrez un zombie frapper quelque chose, en espérant que c’est pas un de ces 4 murs qui vous protègent. La nuit fait peur, si vous tenez à votre peau, car les zombies sont mortels.

La survie

L’eau et la nourriture ne sont pas des denrées rares si vous optimisez vos déplacements qui sont facilités par la présence d’une carte consultable à tout moment et si vous prêtez attention aux largages aériens qui peuvent vous fournir généreusement en ressource. Si la survie peut être une préoccupation le premier et second jour, ça deviendra anecdotique après. Mais ils ne sont pas vos seuls soucis. Chaque coup reçu a une chance de vous faire saigner et perdre continuellement de la santé ou vous infecter, ce qui ponctionne pendant des jours entiers votre endurance. Les soins adaptés ne sont pas évidents à trouver et il est donc conseillé d’éviter au maximum les contacts. La santé ne se regénère pas et ne se récupère qu’en mangeant. Toutefois, s’empiffrer est possible sans malus si vous avez de quoi manger en abondance, ce qui vous permet de rester en bonne forme.

De nombreuses incohérences apparaissent aussi : Par exemple, l’eau ne peut pas se boire directement à partir des rivières. Vous pouvez tout à fait mourir de soif à proximité d’un fleuve sans que vous ne puissiez rien faire. Un flacon de verre est nécessaire, pas forcément commun, qui sera remplie d’une eau croupie qui peut vous rendre malade. Pour l’épurer, il faut la faire cuire à l’aide d’un feu et d’une casserole, pas forcément trouvable partout. Autre chose pénible : La grande majorité de la nourriture vous assoiffe, alors que c’est déjà assez difficile de se maintenir à un bon niveau d’hydratation.

Le monde est sillonné de petits conteneurs renfermant d’objets divers, avec une plus grand concentration de ceux ci dans les villages et infrastructures. Ces derniers représentent un pari plus risqué : Des zombie errent en masse autour et ils sont capable de courir dans l’ombre de l’intérieur des bâtiments. Votre salut peut se trouver dans le mode furtif, copié/collé sur Skyrim jusqu’à l’apparence et les coups critiques, en moins bien.

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Dès que vous voyez une maison, attendez vous à de la résistance

Les armes et les munitions sont fréquentes. Le 9mm répondra à toutes les situations, de même que le fusil à levier. Pour les plus violents, il y a un lance-roquette et une tronçonneuse. Mais les utiliser génère du bruit et à moins que ce soit pour vider rapidement une large zone, il est peu recommandé de s’en servir, l’arbalète suffira.

Mourir reste fréquent, mais même dans son paramètre le plus punitif, elle n’est pas permanente. Ce que vous avez fait sur cette carte existe toujours. Vous vous contentez de réapparaitre sur un point aléatoire de la carte et revenir là où vous êtes mort pour récupérer vos objets.

Gestion des ressources

Une fois que votre inventaire se remplit un peu, le craft arrive. Une table de 5×5 emplacements où vous mettez des ressources pour faire l’objet désiré, comme Minecraft. Vous devrez apprendre certaines recettes ou en découvrir, mais ceux qui n’ont pas très envie de se casser la tête peuvent se pencher sur le wiki officiel qui est complet, comme je l’ai fait. Certaines ressources se recyclent en d’autres, comme le bois qui se transforme en planches qui se transforment en batons.

Vous pouvez forger. Fondre des boites de conserves ou des poignées de portes pour obtenir des lingots moulés de cuivre, de fer et autres métaux que vous utiliserez à meilleur escient. Cerfs, lapins et sangliers peuplent les forêts, que vous pouvez abattre pour récupérer leur peau et leur viande dans un simili de chasse car leur IA est très bancale. L’horticulture dispose de son propre système, ainsi que l’agriculture même si les zombies prennent un malin plaisir de tout foutre en l’air. Creuser dans le sol est possible pour extraire du minerai brut…

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Frapper des légumes pour récupérer de l’herbe, ça me fait penser à mes incursions dans les quartiers chauds

Et là vient le gros souci du jeu : C’est lent, tout est abominablement lent. Couper un arbre prend trois plombes, faire une galerie consomme un temps fou, creuser le sol est rébarbatif. Le craft y échappe en laissant la possibilité de laisser la tâche se tourner en fond pendant que vous faites votre trafic, mais les autres activités manuelles n’y échappent pas. C’est un gouffre à temps inintéressant de faire sans arrêt les mêmes choses pour avoir un semblant d’autarcie. Sélectionner ses objets à la molette nous inflige un temps de latence insupportable en plus d’un switch trop lent. Même faire des aller-retour dans ce monde vide est ennuyeux. Ouvrir une armoire demande deux secondes, à multiplier avec la dizaine d’autre à proximité. Les coffres forts qui mettent jusque 60 secondes à regarder un point fixe avant qu’ils ne s’ouvrent remportent la palme. Heureusement, ce dernier point est un paramètre réglable.

Construction et multijoueur

Le jeu offre une vaste variété de blocs à poser pour faire le château de vos rêves. Certains murs résisteront mieux que d’autres, mais encore faudrait-il trouver de quoi faire du costaud. Certains nécessiteront de fondations pour être posés, et le tout doit rester équilibré. Le jeu intègre un début de physique : chaque bloc que vous placez devra être soutenu. Si vous faites un plafond et que vous ôtez les murs, attendez vous à ce qu’il s’effondre sur vous, à l’image de vos FPS qui ne supporteront pas de voir 3 blocs tomber. Songez y si vous voulez vous mettre en hauteur et que les zombies détruisent les pylones, vous risquez d’avoir une mauvaise surprise. La plupart des gros joueurs de 7 Days to Die dédient leur temps de jeu à ça. Construire des châteaux, des bateaux, tout ce qui passe par leur imagination.

La communauté du jeu est réduite. Son succès n’atteint pas celui des gros titres du genre. Cependant, elle est amicale et la profusion de choses à faire rend les joueurs pacifiques. Lors de mon arrivée sur un serveur, quelqu’un m’a accueilli, donné nourriture et eau avant de m’inviter dans un village improvisé où chacun vaquait à ses occupations. Rien ne les empêchait de me tuer, mais chacun passait du bon temps ensemble à entretenir la base et à troquer des objets avec les autres. Dans ce jeu avoir le plus joli équipement n’est pas l’ultime objectif qui amène à ne plus savoir quoi faire à part tuer plus faible que soi. Avoir une belle maison et tenir tête aux hordes de zombies permet à tout le monde d’avoir de quoi s’occuper et ne pas tirer sur les gens à vue pour s’occuper. Il y a bien moyen de capturer des territoires et de les réclamer, mais au vu de la population, ça reste anecdotique.

Désolé pour la qualité pas top

Bon et mauvais à la fois

7 Days to Die est un jeu moche et pénible. Ça rame, tout est lent, les tâches tendent à se répéter : c’est une plaie à jouer. Pourtant, il renferme de bonnes idées, piquées de toutes parts. Ce survival ressemble au produit d’un amateur qui veut mettre plein de features dans un jeu en oubliant de peaufiner le tout. C’est ce que vous devez attendre si vous envisagez d’acheter ce jeu qui coûte quand même 23€.

Si vous êtes un averti ou avez un groupe de copain avec du temps désirant se taper un gros trip à la Walking Dead, c’est votre jeu. Si vous êtes sensible aux gros défauts que peut avoir le jeu, vous allez avoir votre plaisir de jeu gâché. Mieux vaut attendre qu’ils se concentrent plus sur la stabilité du jeu que ses ajouts.

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