[TEST] Warhammer 40000: Darktide, un excellent FPS coop

Quatre ans après le succès de Vermintide 2, Fatshark sort aujourd’hui son dernier bébé : Warhammer 40000: Darktide. Il invite cette fois-ci les nombreux fans de l’univers Warhammer 40k, et autres amateurs de FPS coopératifs, à se plonger dans les bas fonds industrialisés de Tertium. Au sein de la grande cité-ruche, ils y affronteront les forces du Chaos en tentant de traverser des niveaux dotés d’une direction artistique très solide. Malheureusement, malgré son gameplay fignolé et efficace, le jeu trébuche à cause de son aspect technique déplorable.

Genre : Coop | Développeur : Fatshark| Éditeur : Fatshark | Plateforme : Steam, Xbox Game Pass PC | Configuration recommandée : Intel i7-9700K (3.70GHz) | AMD Ryzen 5 3600 (4.2GHz) | 16 Go de RAM | RTX 3060 / RTX 2060 ou AMD Radeon RX 5700 XT | Prix : 39.99€ sur Steam et disponible gamepass | Langues : Voix anglais, textes en français | Date de sortie : 30/11/2022 | Durée de vie : Potentiellement infinie

Test réalisé sur la version Xbox Game Pass PC.

On connaît la chanson

Darktide est un FPS coopératif à quatre joueurs reprenant la recette de Vermintide et Vermintide 2, précédents efforts du studio suédois. Eux-mêmes remaniaient avec succès celle du bon vieux Left 4 Dead. Vous devez traverser une map de part en part, accompagné par trois autres partenaires, afin d’y accomplir des missions diverses et variées : piratage d’ordinateurs, destruction d’objectifs, élimination de cibles… Pour pimenter le tout, vous serez confronté à des hordes sauvages, des ennemis spéciaux ou encore des boss. Tout un bestiaire prêt à vous massacrer à la moindre occasion.

Vos adversaires sont omniprésents et représentent une menace permanente. Fuir et rester caché dans un coin pour reprendre votre dose de ventoline ne vous sauvera pas. L’affrontement est inévitable et vous allez devoir compter sur vos coéquipiers pour espérer repartir en un seul morceau. Rien d’original, me direz-vous, mais c’est une recette qui fonctionne. Avec l’expérience des combats de Vermintide, Fatshark maîtrise maintenant le sujet !

Chaque affrontement est un véritable défouloir, les combats sont sanglants et ultra violents. On ressent bien la sensation de la lourdeur des armes à chaque coup de hache et d’épée, tandis que le punch des armes à feu est une franche réussite. Comme les autres jeux de sa catégorie, Darktide ne peut pas se jouer en solo : n’essayez pas de vous aventurer seul, c’est tout simplement du suicide.

Outre les légions de mobs hantant les niveaux, les ennemis spéciaux sont extrêmement dangereux, capables d’accaparer un joueur et de le paralyser en un éclair, fragilisant votre groupe. Par exemple, le chien d’attaque a la capacité de vous plaquer au sol, tandis que le trappeur peut vous enfermer dans un filet, et que le mutant vous empoignera après une charge. Afin de renforcer la cohésion d’équipe, Fatshark a aussi ajouté un système de bouclier qui se remplit lorsque l’on est proche de ses mates, et en décapitant vos ennemis au corps-à-corps.

Cette protection permet d’encaisser quelques dégâts, mais attention, certaines IA, comme le sniper, l’explosent en un seul tir. Bref, pour vous en sortir en un seul morceau, il faut rester proche de ses copains et combattre ensemble.

Aux armes citoyens

Contrairement à Vermintide 2 dans lequel les héros étaient prédéfinis, Darktide vous permet de créer entièrement votre personnage. Vous aurez la possibilité de choisir le physique et le passé de votre avatar, mais cela n’influe pratiquement pas sur le gameplay. Vous pourrez ainsi perdre votre temps a créer le plus beau des rebus de la société. Mais apparemment, dans Warhammer, on relève plus de Freddy Krueger que du Mister Univers.

Ce qui importe vraiment, ce sont les classes. Il y a le tireur d’élite, pour le combat à distance, le fanatique, plus adapté au combat rapproché, le Psyker, une sorte de mage, et enfin, une espèce de géant qui a tout dans les bras, mais rien dans la tête. Chacun possède une compétence à activer et trois passives. De plus, vous aurez accès à divers rangs de compétences supplémentaires tout au long de votre progression. Ce sont de petites variations, ne vous attendez pas à des changements radicaux. Cela dépendra aussi et surtout de votre attirail, alors choisissez bien votre arme de mêlée et votre arme à distance : hache ou épée tronçonneuse ? Fusil d’assaut ou pistolet mitrailleur ? Que vous vouliez être plus efficace contre les hordes ou contre les élites, il faudra sélectionner les armes les plus pertinentes.

D’autre part, lorsque vous voudrez tenter des niveaux de difficulté plus corsés, il sera indispensable d’acheter de nouvelles armes plus puissantes ou de les améliorer. Pour cela, vous devrez dépenser de l’argent et des matériaux, gagnés lors des missions. Cependant, le panel d’armes que nous propose le marchand est très restreint et ne s’actualise que toutes les heures. Cela s’avère très frustrant en l’absence, pour l’instant, du système d’artisanat comme il existe sur Vermintide 2, permettant de fabriquer le type d’arme de son choix. Ce système fait que vous serez obligé de faire et refaire les mêmes niveaux en boucle pour augmenter votre puissance. Au-delà d’un certain nombre d’heures, certains pourront ressentir de la lassitude. Personnellement, après quinze heures de jeu, j’ai toujours cette envie de continuer l’aventure, d’autant plus que je n’ai pas encore exploré toutes les capacités des quatre classes. À la rédac’, certains ne sont pas du même avis, par exemple, Estyaah et Rutabaga ont commencé à s’emmerder au bout d’une dizaine d’heures.

À bord du vaisseau Morningstar qui fait office de hub, la vue passe en 3eme personne vous permettant d’admirer votre magnifique avatar. C’est ici que vous pourrez trouver les marchands, un endroit pour vous entraîner et même vous faire refaire le portrait. Et évidemment, une boutique de skins. Elle est un peu différente des jeux Vermintide : pas de classe de personnage derrière un paywall, mais uniquement des cosmétiques à acheter avec une monnaie payante. Une démarche que l’on peut saluer.

Enfin, au centre de la frégate de l’imperium vous aurez accès au menu des missions via une carte 3d de la ruche. Les missions sont générées aléatoirement pendant un temps limité – un peu comme celles de Payday 2. Pour une carte donnée, on peut avoir plusieurs types d’objectifs : cible à abattre, bombes à désamorcer, etc. Des variantes viennent également s’ajouter avec des objectifs secondaires ou des « malus », comme des vagues infinies ou une visibilité réduite. À noter que plus la difficulté est importante, plus la récompense sera élevée. Chose étonnante, il n’y a pas de vraie campagne scénarisée comme dans les précédents jeux du studio, les niveaux semblent décorrélés les uns des autres.

Quand science-fiction et gothique font bon ménage

Que vous soyez à bord du vaisseau impérial, dans les égouts, la fonderie ou même la forge, on ne peut que rester sans voix devant l’immensité de la cité-ruche. Fatshark a fait un superbe travail en terme de direction artistique. C’est tout simplement grandiose, l’architecture gothique et industrielle en impose, et vous vous sentez si petit à l’intérieur de cette immense mégalopole où chaque endroit, chaque couloir, est un potentiel coupe-gorge.

L’atmosphère de Warhammer 40K est retranscrite avec une certaine virtuosité, les effets de lumière splendides et le brouillard renforçant l’ambiance glauque et son univers sombre. Les animations des ennemis sont aussi très réussies, surtout lors des démembrements, avec une débauche de gore tout à fait dans le ton. Ajoutez à cela, une bande-son composée par Jesper Kyd, qui va donner un sacré punch aux combats sanguinolents de Darktide. Une vague imminente ? Un élite qui se pointe ? Vous aurez toujours un indice sonore pour vous mettre en alerte et vous préparer à la bagarre.

Et l’aspect technique dans tout ça ?

Malheureusement, le titre est entaché par une technique désastreuse et une optimisation complètement à la ramasse ! Outre des crashes récurrents chez certains ou les chutes de FPS sans raison apparente, les performances sont tout simplement honteuses : par exemple, avec une RTX 3060, n’espérez pas jouer sans DLSS au maximum pour avoir un framerate correct. Et si vous voulez profiter du ray tracing, même une 4090 peine à tenir les 80fps en 1080p natif… Ces problèmes existent depuis la bêta, mais les développeurs semblent avoir du mal à trouver des solutions. Espérons qu’ils ne se reposent pas uniquement sur les technologies FSR et DLSS pour éviter de trop se creuser la tête.

Si vous voulez voir tout ça en mouvement, voici un extrait du stream de découverte sur la chaine Twitch de Nofrag:

Sur toutes les parties que j’ai lancées en solo, j’ai eu l’impression d’être avec une bande de mercenaires égoïstes parcourant la carte et ramassant tout ce qui se trouve sur leur chemin sans même se demander si vous auriez besoin de munitions ou de santé. Pour une expérience optimale, privilégiez donc le jeu avec vos potes – ou sur le Discord de Nofrag ! Notez aussi que si vous jouez sur Steam et vos amis sur le PC Game Pass, il vous sera alors impossible de vous retrouver puisqu’à l’heure actuelle, le cross-play n’est tout simplement pas disponible. C’est vraiment dommage, alors espérons que les équipes de Fatshark soient sur le coup. J’ai aussi remarqué que la version Steam était plus avancée que celle du Game Pass. C’est sympa d’y proposer le jeu, mais si c’est pour avoir la version beta, c’est vraiment limite…

Efficace mais techniquement douteux

Entre la direction artistique à couper le souffle, ses combats brutaux, son orientation teamplay et une bande-son incroyablement efficace, Warhammer 40000: Darktide est une excellente proposition de FPS coopératif. Malheureusement, il n’est pas parfait et, outre des performances catastrophiques et une technique bancale, le jeu est répétitif à la longue et ne plaira pas aux joueurs insensibles au grind.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.