La critique acerbe, avec un peu de mauvaise foi, c’est tout l’ADN de NoFrag. Mais jusqu’à présent, les différents jeux qui me sont passés entre les mains étaient plutôt bons. Alors quand Sniper Ghost Warrior Contracts 2 est sorti, je pensais enfin avoir l’occasion de sortir mes meilleures métaphores explorant le champ lexical des excréments… J’avais tort, et j’ai presque honte de l’avouer, mais je me suis bien amusé. C’est le sixième épisode de la série, développée par CI Games, et ceux-ci sont partis de très loin. Le précédent opus, sorti en 2019, semblait enfin proposer quelque chose de valable. Ce nouveau Ghost Warrior n’apporte presque rien de nouveau, est un peu avare en contenu, mais n’est franchement pas désagréable et arrive à gommer certains défauts de son prédécesseur.

Genre : FPS | Développeur : CI Games | Éditeur : CI Games | Plateforme : Steam | Prix : 39,99€ | Configuration recommandée : Intel Core i7 7700 / AMD Ryzen 7 1700, 16GB RAM, NVIDIA GeForce GTX 1070 ou AMD Radeon 5600 XT | Langues : Audio en anglais, sous-titres en français et autres | Date de sortie :  4 juin 2021 | Durée de vie :  de 8h à 20h

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C’est la même chose que le premier en moins mieux réussi™

A l’instar du meme bien connu sur NoFrag, le test de Sniper Ghost Warrior Contracts premier du nom pourrait parfaitement suffire pour ce dernier opus. Il y a néanmoins des petits changements qui améliorent l’impression globale. Si vous avez la flemme de le relire, pas de panique, je vais tout de même détailler le jeu ici. Mais globalement, on retrouvera la même interface, les mêmes menus de personnalisation des armes, mais aussi les mêmes mouvements, ennemis, équipements, etc. C’est exactement le même gameplay, le même jeu, mais dans des environnements différents. Le sentiment qui en ressort est que cette suite aurait dû être un DLC. Cependant, gardons-nous d’un jugement précipité.

Niveau perf, ça tourne entre 65 et 100 fps en 1080p tout à fond sur un I7 10750H et une Geforce 1660Ti de portable. Et, chose incroyable en 2021, je n’ai rencontré aucun bug, alors qu’aucun patch n’était encore sorti ! En même temps, c’est un jeu de 2019…

Si l’on aime sniper, c’est vraiment plaisant, car ça le fait très bien et le feeling des armes est plutôt bon. Les lunettes intègrent des indications pour le vent et la distance, à mettre en correspondance avec la cible. Plus la difficulté choisie sera élevée, moins il y aura de choses affichées et il faudra alors jongler avec les jumelles pour déterminer où tirer. Comme d’habitude pour la série, la caméra suit la balle jusqu’à l’impact bien gore, surtout que le démembrement est assez poussé. Parfois, on verra juste un trou de quelques centimètres à travers le crâne, mais d’autres fois, c’est toute la boîte crânienne qui explosera, laissant juste un bout de barbaque pendouiller au sommet de la colonne vertébrale. À la manière d’un Soldier of Fortune, dont CI Games dit s’être inspiré, on prendra plaisir à voir les ennemis perdre quelques membres lorsqu’on s’amusera avec les balles explosives. Quand on surplombe la zone de la cible, le jeu est plus un puzzle : on marque tous les ennemis, qui sont comme par hasard, tous visibles depuis notre point de vue ou presque. On surveille les rondes, on identifie quel soldat voit quel autre et on trouve l’ordre d’exécution. Enfin, on n’a plus qu’à aligner le viseur sur sa cible et suivre les indications de déport de la balle pour trouver le point d’intersection avec la tête (en général). Et c’est toujours aussi jouissif.

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BOOM, HEADSHOT !

Il y a plusieurs modèles de sniper, des pistolets et quelques fusils d’assaut. Pour en changer, il faut les payer avec les crédits gagnés en exécutant les cibles ou en réalisant les défis. On doit également acheter les accessoires, tels que les viseurs, silencieux ou autres chargeurs améliorés. Le drone est toujours de la partie, mais franchement pas nécessaire. Comme pour le premier opus, on peut aussi embarquer une tourelle sniper qui peut servir pour faire des tirs synchronisés. Enfin, on a la possibilité de dépenser les étoiles gagnées dans un arbre de compétences. Plus de chargeurs par-ci, meilleur camouflage par-là, ou encore une batterie plus performante pour le drone, c’est du classique et cela donnera quelques petits bonus au fur et à mesure de la partie.

Le diable se cache dans les détails

L’environnement est semi ouvert, et divisé en cinq régions – ou plutôt quatre et demie, vu le contenu de la dernière – qui sont tout autant de missions, et c’est un peu chiche. On y trouve les trois ou quatre zones principales, contenant les cibles ou objectifs, qui sont reliées par plusieurs chemins, parsemés de soldats et petites patrouilles histoire d’égayer un peu les déplacements. Parcourir ces environnements n’est pas désagréable, et c’est même assez joli, sans être non-plus un canon de beauté. Le level design propose d’aborder les zones de tir à courte et moyenne distance de plusieurs manières. C’est plutôt bien réalisé et intéressant. D’autre part, à la différence de son aîné, on peut être amené à tirer à très longue distance, plus d’un kilomètre, dans trois des cinq régions proposées. Il n’y aura alors qu’un seul point de tir, mais on pourra parfois adapter l’angle d’attaque en se déplaçant de quelques dizaines de mètres. Les soldats n’entendront jamais vos tirs, même avec votre calibre .50 sans suppresseur, et cela semble être un choix de game design. Une autre bizarrerie qui réduit drastiquement le challenge, est le rechargement d’une sauvegarde, qui fait disparaître les cadavres, annihilant l’urgence d’abattre une patrouille qui devait passer par là. Enfin, pour les joueurs qui préfèrent l’approche discrète et qui ne veulent pas déclencher d’alarme, une grosse amélioration du système de sauvegardes automatiques vient supprimer la frustration de devoir refaire toute une séquence à cause d’un tir foiré à la fin. Elles sont beaucoup plus fréquentes, et surtout, elles sont conservées successivement, permettant d’éviter de « valider » une étape que l’on aurait souhaité faire autrement. Cela semble être une modification mineure, mais je pense au contraire que c’est LE truc qui change radicalement le rapport au jeu et fait que c’est vraiment plus agréable à jouer.

Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois

Les passages en intérieur m’ont un peu moins intéressés, car souvent orientés infiltration, et ce n’est pas quelque chose que j’apprécie particulièrement, d’autant plus que les ennemis sont cons comme des balais. Cependant, on peut saluer CI Games d’avoir mis en valeur les travailleurs handicapés avec ces soldats sourds profonds, et parfois malvoyants. Une belle leçon d’inclusivité. À noter qu’ils ont également sans doute un Alzheimer avancé, car il suffit de se cacher quelques minutes pour qu’ils oublient complètement qu’un tank a explosé devant leurs yeux ébahis, ou que leur pote avec qui ils discutaient, a perdu les deux tiers de son crâne. Si on veut se la jouer rambo, le jeu reste très facile, même au niveau de difficulté le plus élevé. On est en mode tir au pigeon défouloir, mais ce n’est pas forcément désagréable, car le feeling des armes est bon, même quand on laisse le sniper de côté. Clairement, on verra (un peu) moins les limites de l’ia si l’on cherche à ne jamais se faire détecter.

Earshot
Il n’entendait déjà pas grand chose avant, de toute façon

Un jeu trop facile pour les nofragés ?

J’ai commencé le jeu à la troisième difficulté sur quatre, puis je l’ai augmentée au bout de la deuxième mission car j’étais étonné par la facilité avec laquelle je parvenais à dézinguer les pauvres soldats qui n’avaient rien demandé. Ils sont sensés détecter plus facilement le joueur, mais je n’ai pas vu de différence. La seule chose vraiment notable, c’est la disparition de la distance de la cible et la simulation de la course de la balle directement dans la lunette du sniper. Cependant, on peut trouver du challenge : cela viendra du joueur et de sa volonté à suivre son mode de jeu. Ok, on peut tuer tout le monde en mode bourrin, mais comme dans Hitman, ce n’est clairement pas la manière la plus amusante de jouer. Il y a d’ailleurs de nombreux défis, qui récompensent souvent la discrétion. Attention, ils ne peuvent pas être réalisés tous en même temps car sont parfois contradictoires. Par exemple, un défi pourra nous demander de tuer la cible principale à travers la vitre de son bureau et un autre plutôt de la faire exploser. Cela force la rejouabilité si l’on souhaite tous les faire.

Au niveau de la durée de vie, cela dépendra vraiment du style de jeu que vous adopterez. Si ce qui vous fait bander, c’est de tuer tout le monde sans que personne ne s’en aperçoive, cela peut prendre un peu plus de temps que kevin-du-95 qui, passé les deux ou trois premiers gardes, éclatera la tête de la cible sans se préoccuper de l’alarme, ou foncera dans le tas en spammant les grenades. Me situant plutôt dans la première catégorie, et malgré le contenu un peu maigre, j’y ai passé une quinzaine d’heures, en rejouant quelques zones pour faire de nouveaux défis, mais je suis loin de tous les avoir fait.

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Cinq, quatre, trois, zéro, et après, PAF pastèque !

Vous pouvez voir un peu de gameplay sur notre chaîne youtube NofragTV :

Le faux DLC qui ne rate pas sa cible

Sniper Ghost Warrior Contracts 2 est quasiment le même que son ainé. Mais des tirs à longue distance assez jouissifs, et surtout une gestion des sauvegardes bien mieux faite, en font un jeu vraiment agréable pour qui apprécie les séquences de snipe et les effets gores. Ce n’est certainement pas un chef d’œuvre, mais il est suffisamment amusant pour vouloir y revenir après avoir parcouru une première fois les cinq régions. Certes, CI Games ne s’est pas trop sorti les doigts et le choix d’en faire un jeu à part est franchement discutable. Si vous avez déjà fait le premier, vous vous sentirez un peu arnaqué pour 40€, alors attendez peut-être une promo. Pour les autres, à choisir, prenez celui-là.

Sniper Ghost Warrior Contracts 2 est également disponible chez notre partenaire Gamesplanet à -10% pour 35,99€.

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5 Commentaires


  1. C’est con, mais de tous les ‘Sniper Ghost ….’, le dernier m’avait un peu refroidi avec un sentiment de lassitude, alors que le 3, en monde ouvert, était plus convivial.

    La question que je me pose, c’est comment ils ont géré la difficulté lors des phases de tir à longue distance, c’est un point sur lequel j’ai pas de réponses : ils envoient un Mi-24 comme dans Rambo III? Des gardes spawnent à proximité de nous? On a de nouveau ces fameux tirs de mortiers (qui doivent être bien boostés du coup)? Des tirs de missiles?

    Je vois pas trop comment ils ont pu jauger cette notion avec une si grande distance, à moins d’opter pour une alarme synonyme de game over…

    On verra bien quand je mettrai la main dessus. J’attends une petite réduc avant de me lancer dans l’aventure, et j’espère cette fois ne pas me lasser…

  2. C’est vrai que je n’ai pas abordé ce point DarkWolf car j’ai privilégié l’approche discrète, mais tu as bien deviné : une fois que tu es repéré, il y a des ennemis qui spawn pas très loin de ta position pour te rusher, les snipers de la zone te tirent dessus et il y a aussi des mortiers. Les soldats lambda te tirent aussi dessus, mais j’ai pas fait gaffe s’ils pouvaient te toucher à plus d’1km. Par conte, pour les zones à moyenne distance, genre 200-300m, ça touche.

  3. J’ai l’impression de lire un test écrit par le mec du Patriote Illustré de Strip Tease (« tuer tuer tuer »); j’adore 🤣

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